Cassilmena
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 Nell [Métamorphe]

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Nell
~ Méthamorphe ~
~ Méthamorphe ~
Nell


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Pouvoirs: Se transformer en n'importe quel animal, Contrôle de la nature, Utiliser la magie noire, Contrôle du vent, Créer des illusions
Armes: Poignard (lame indestructible), Chaîne
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MessageSujet: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMar 24 Juin - 21:17

[NELL ]


- Nom : Mullens
- Prénom : Nell
- Sexe : Masculin
- Âge : 18 ans
- Race : Métamorphe
- Pouvoirs :

- Se transformer en n'importe quel animal [Affinité : Renard]
- Contrôle de la nature
- Utiliser la magie noire
- Contrôle du vent
- Créer des illusions

- Armes :

- Un simple poignard en apparence, mais dont la lame est indestructible.
- Une chaîne, enroulée autour de son poignet lorsqu’il ne s’en sert pas.

- Physique :

« Un jeune homme se tenait devant moi. Je ne comprenais pas très bien comment il était apparu, mais l’essentiel, c’était qu’il était là. Je ne le connaissais pas. Ce n’était qu’un être vivant parmi tant d’autres pour moi, mais, à cet instant, c’était lui que je regardais, plus que les autres, c’était lui qui m’attirait.
C’étaient ses deux yeux dorés qui brillaient et que je devinais maintenant une chaleur illusoire, c’était ce doux sourire accroché à ses lèvres rosées qui sonnait tellement faux qu’il me faisait mal, et pourtant, je ne pouvais m’empêchait de me sentir inexplicablement attirée par lui. Peut-être que c’était mon bon cœur qui ressortait. Allons, allons, qu’est-ce que je racontais moi ? Ce n’était pas parce qu’un jeune homme me faisant étrangement penser à un enfant perdu surgissait de nulle part que toutes mes convictions devaient s’envoler.
Et puis… Qui parlait d’un gamin ? Il devait au moins faire un mètre quatre-vingt. Fin, élancé, je pourrais même aller jusqu’à dire qu’il était beau. Ses cheveux d’un blond sablé dansaient autour de son visage, lui donnant un air mystérieux. Tout en lui respiraient la bonne humeur et la joie. Je secouais la tête, je ne devais pas me laisser avoir par cette personne.
Je devinais que derrière ce miel chaud qui coulait dans ses yeux, de la glace m’attendait, prête à me percer de milliers de petits trous à la moindre occasion. Ce visage si attrayant n’était qu’un piège qui se refermait sur moi avec douceur.

Il s’approcha de moi. Ses mouvements étaient fluides et gracieux. Il avait vu que je l’observais, pour lui, sûrement, le jeu commençait. Ses lèvres s’entrouvrirent pour laisser filer dans le vent une voix suave et légère. Ce timbre m’hypnotisait, me rendant totalement vulnérable. Sa présence m’empêchait de réfléchir.
Je ne savais pas si c’était mon instinct maternel ou tout simplement ma condition de femme qui ressortait, mais un sentiment qui m’était inconnu s’était emparé de moi à l’instant même où il avait remarqué mon intérêt pour lui.
Je ne savais pas ce que j’espérais. Je voyais en lui un enfant, mais en même temps, je distinguais un homme.
Instinctivement, je reculai, essayant de m’éloigner au plus de cet inconnu qui me faisait autant d’effet. Il eut un nouveau sourire qui illumina son visage et détendit ses traits. Peut-être étais-je la seule à ne voir en lui qu’un séducteur prêt à me happer comme le ferait le chat avec la souris… Peut-être étais-je tout simplement trop méfiante. Il n’avait pas l’air si méchant, à bien y regarder. Mon imagination me jouait sûrement des tours.
Il détruit la distance qui nous séparait en s’avançant à nouveau. J’étais tellement concentrée sur son visage que je n’avais pas pris le temps de détailler ses vêtements. Il était vêtu simplement ce qui me soulagea et me conforta dans mon idée que j’avais tout inventé. Mon instinct de survie me jouait des tours. Je me contenterais donc de l’ignorer.

Je faillis éclater de rire quand je compris les véritables motivations du jeune homme qui m’avait tellement chamboulée. Il ne demandait que son chemin. Le pauvre était donc juste charismatique, la peur que j’avais ressenti n’était dû qu’à cela… J’étais bien bête d’avoir pu imaginer ainsi n’importe quoi. Je me blâmai un moment avant de lui répondre.
J’eus droit à un nouveau sourire. Les traits de son visage étaient vraiment fins…
Pendant un instant, je croisais son regard et, derrière le nectar qui réchauffait son regard, j’aperçus un gouffre de froideur. Peut-être n’était-il pas aussi gentil que je ne l’avais pensé… »

- Caractère :

« Qui est Nell ? Qui était Nell ? Nell était une ombre qui m’a toujours été impossible de saisir. Nell était un être d’abord peureux qui s’est raffermi avec le temps, c’était un garçon qui est, peu à peu, devenu un homme. Il a toujours eu un côté mystérieux qui masquait la plupart de ses pensées. C’était Nell.
Au départ, j’ai cru qu’il était tout simplement gentil… Pas naïf ! Loin de là ! Il est très intelligent et n’admettra pas qu’on essaye de le duper. Les mensonges font partie de sa vie parce qu’il considère que « toute vérité n’est pas bonne à dire ».
Si j’ai très vite cru qu’il était gentil, j’ai aussi très vite compris qu’il ne désirait s’attacher à personne. Il n’a pas de temps à perdre pour attendrir son cœur. Il préfère maintenir les personnes qu’il rencontre au simple statut de connaissance, ne désirant pas approfondir la moindre relation. En quoi cela lui serait utile d’ailleurs ? Il vit très bien tout seul. C’est une personne solitaire qui n’a pas envie d’avoir des attaches pour l’empêcher de s’envoler.
Aah… Il rêve peut-être un peu trop aussi. Le mythe d’Icare le fascine. Non, je dirais même qu’il l’obsède. Ce jeune homme qui a voulu toucher la lumière aveuglante du soleil et qui, grisé par la sensation d’être si haut, s’est approché de plus en plus, faisant fondre ses deux ailes. Nell ne veut pas voler trop haut parce qu’il a trop peur de la chute qui suivrait cette ascension. Il préfère rester entre la mer et le soleil, comme Dédale l’avait si bien conseillé à son fils. Icare était un imbécile et un imprudent, il ne deviendrait pas comme lui !

Ce sont les premières choses que j’ai comprises en le voyant. Mais il est difficile d’établir la véritable personnalité d’une personne en se basant seulement sur des suppositions.
J’ai très vite réalisé qu’il n’était pas aussi gentil qu’il en avait l’air. Il était capable de violence envers ceux, ayant le même niveau que lui, qui le traitaient comme quelqu’un d’inférieur. Néanmoins, ça ne s’est produit qu’une ou deux fois donc, si la colère grondait en lui, il n’en restait pas moins agréable. Il était loin d’être une brute sanguinaire prête à tout pour un peu de sang et de combat.
J’avais du mal à saisir ses pensées, tout était trop embrouillé pour que je puisse comprendre réellement comment il fonctionnait. Je n’arrivais pas déceler la vérité dans ce qu’il me disait. C’était un peu comme si son cerveau était composé essentiellement de pensées qui s’entrechoquaient les unes aux autres. Je n’osais même pas imaginer le chaos qui devait régner derrière ses deux aussi chauds que le miel.
Il savait manipuler les mots et cette manipulation me rendait, de temps en temps, totalement vulnérable. Je ne savais pas comme il y arrivait, mais il y arrivait.

Et puis, avec le temps, j’ai fini par découvrir un jeune garçon qui avait dû grandir trop vite et qui maintenait férocement fermée à clef la porte de son cœur. Il ne laissait entrer personne, à part cette créature qui le suivait partout. C’était assez étrange de voir la relation qui les liait. C’était un peu comme voir deux amis. Il n’y avait cette entente maître/créature que l’on rencontre habituellement et je compris que Child était le seul être vivant à même de faire changer d’avis ce personnage si têtu.
C’est ainsi que je compris que, si je parvenais à être son ami, il pouvait se montrer fidèle et courageux. Son entêtement pouvait devenir agaçant avec le temps car il essaiera toujours de vous prouver que vous avez tort et, en général, il y parviendra, mais de nombreuses qualités font qu’il est impossible de lui tenir la moindre rancune. Lui-même n’est pas rancunier, il est juste… Indifférent à ce qui l’entoure. Il ne se soucie que de lui et de sa bestiole. N’allez pas lui demander de l’aider si vous n’occupait pas une solide place dans son cœur, il ne viendra pas vous sauver. Pour lui, il faut savoir se débrouiller seul sans avoir à compter sur les autres. »

- Qualités/défauts :

Il est froid, distant et têtue. Il peut, du jour au lendemain, vous aimer comme vous détester. Très lunatique, son humeur ressemble à l’une de ces girouettes que l’on accroche au sommet des toits et qui passent leur temps à changer de direction lorsque le vent souffle, c’est-à-dire que, suivant le moment, il pourra passer de la colère au calme plat en l’espace de quelques secondes. Dans ces moments-là, il paraît presque devenir fou, ce qui n’est peut-être pas tellement faux.
Il est intelligent et, si son animal a horreur des mensonges, lui les utilisera comme bon lui semblera pour vous faire croire tout et n’importe quoi. Il n’hésitera pas une seule seconde à vous embobiner pour parvenir à ses fins. Ne venez pas revendiquer le fait que vous le connaissez, il refusera tout simplement de vous écouter. Avec lui, il faut repartir de zéro à chaque nouvelle rencontre puisqu’il efface de sa mémoire chaque personne qu’il croise. Pourquoi encombrer son esprit de choses futiles ?

Néanmoins, il sait ce qu’est la fidélité, mais ne rêvez pas. Parvenir dans les bonnes grâces de Nell est quasi impossible. Il ne tient pas à avoir de relations dépassant une journée. Les relations longues, pouah ! Très peu pour lui !
Il sait cependant être modeste puisqu’il connaît son rang et saura se taire devant quelqu’un qui lui est supérieur. Attention ! Devant quelqu’un qui lui est supérieur, pas devant quelqu’un qui revendique lui être supérieur.

- Aime/aime pas :

Complètement fasciné par le mythe d’Icare, c’est de loin son histoire favorite. Il est terrorisé à l’idée de devenir comme cet homme que les eaux ont englouti. Il aime entendre cette histoire et pourrait l’écouter être ressassé pour l’éternité par Ai, si celle-ci était encore en vie.
Bizarrement, il s’est attaché à la créature qu’il détestait au départ et qui, faisant preuve d’un entêtement incroyable (ou d’une grande stupidité) ne l’a pas lâché. Child est donc le seul être vivant que Nell aime.
Il apprécie également la musique, en particulier le piano ou le violon, trimballant ce dernier instrument partout où il va. Il n’est pas rare de le croiser en train de jouer. Il est capable de jouer n’importe où, n’importe quand. Le lieu lui importe peu.

Il n’aime pas qu’on essaye de lui forcer la main. Il a ses propres idées, ses propres convictions et ne tient pas à en changer parce qu’une personne lui fait les yeux doux. S’il aime parler, il n’aime pas approfondir une relation, en essayant de chercher plus loin. Le plus souvent, il n’en a rien à faire qu’une personne soit malheureuse et a horreur de ces personnes qui se lamentent sur leur sort.

- Petit plus : Il ne va nulle part sans son violon qu'il garde dans un étui.



[CHILD ]

Nell [Métamorphe] Fly5ovpb1



- Prénom : Child

- Race : Sa race est inconnue, on dirait une expérience ratée pour tenter de mélanger un chat, un chien et un renard.

- Pouvoir :

- Capable de parler (et donc de comprendre) à tout être vivant (de n’importe quelle race, faune et flore comprises).

- Description physique + caractérielle :

C’est une boule de poils blanche aux longues oreilles et aux yeux d’un bleu envoûtant. Pourvu de deux tâches noires sur le front, il est petit, mais ce n’est pas sa taille qui l’empêche d’avoir un ego démesuré. Il est orgueilleux, imbu de lui-même, bref, l’animal dont on désirerait se débarrasser au plus vite. Sa capacité à parler n’est pas là pour arranger les choses puisque ça lui permet de vanter ses différents mérites, pour la plupart illusoires, et d’assommer son entourage sous un flot de paroles n’ayant, le plus souvent, aucun sens.
Néanmoins, il est fidèle envers celui dont il s’attache, ici Nell, et n’est pas prêt à le laisser tomber. Il est courageux, mais applique très souvent le principe de « se battre pour prendre la fuite ». Il est intelligent et sait très bien débusquer les mensonges.
C’est une bestiole ennuyeuse, mais pourvue d’un grand cœur qui n’hésite pas à venir en aide à ceux qu’il aime.

- Aime/Aime pas :

Il aime être entouré de monde pour pouvoir vanter ses différents exploits et être acclamé et, réciproquement, il déteste quand personne n’est là pour l’écouter. Il se considère comme le meilleur animal sur Terre : il s’aime donc plus que n’importe qui. De temps en temps, quand l’envie lui en prend, il laisse entrer dans son cœur certaines personnes, comme il l’a fait pour Nell, bien que celui-ci ne veuille pas de lui.
Il aime les défis du moment qu'ils ne sont pas trop compliqués et a pour étrange passe-temps de poser soudainement différentes énigmes qu'il aime voir résolues. Le mystère et l'étrange l'attirent inexplicablement le rendant complètement fou lorsqu'il croise un fantôme ou autre créature immatérielle.
Il ne supporte pas qu’on essaye de le duper et a horreur des mensonges bien qu’il en prononce beaucoup.
En clair, il n’aime que très peu de choses et en déteste beaucoup.

- Petit plus : //


Dernière édition par Nell le Mer 25 Juin - 23:37, édité 11 fois
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Elys
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMar 24 Juin - 22:15

Bienvenue à toi ^^

Préviens nous dès que tu as terminé, merci
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMar 24 Juin - 23:58

- Histoire :

« Un homme qui n'est choisi que pour remplacer un mort n'est-il pas voué à la mort par l'exigence du rôle
même ? »


[Claire Martin]
Extrait de Les Morts


« Mais enfin, de quoi meurt donc cet enfant ? D’une maladie ? »
« Non… Ce sont nos paroles et nos actes qui le tuent. »



---



La branche s’était inopinément trouvée sur son chemin, il n’avait pas pu l’éviter. Ce triste bout de bois qui était tombé de son arbre avait, apparemment, décidé de se venger sur lui. Son pied s’était accroché à elle, son corps avait basculé en avant et, entraîné par son poids, il s’était lamentablement étalé sur le sol. Des larmes avaient alors commencé à couler le long de ses joues tandis qu’un gémissement jaillissait de ses lèvres rosées, cri ayant eu pour effet d’attirer sa mère qui s’était précipitée sur son enfant pour le prendre tendrement dans ses bras.
Mère ? Non, ne me faites pas rire ! À 16 ans, qui pourrait se vanter d’être mère ? Ce n’était qu’une imbécile qui s’était entichée du chef de famille et lui avait conçu un enfant, mettant un poids de plus sur cet homme déjà fort occupé. Il n’avait pas le temps de s’occuper de cette adolescente qui avait été sa maîtresse durant un temps. Dès qu’elle lui avait annoncé être enceinte, il s’était contenté de changer de favorite, délaissant à son triste sort ce petit bout de femme et reniant cet enfant illégitime.

« Où as-tu mal ? »

C’était dur pour elle, certes. Se retrouver avec un enfant du jour au lendemain alors que l’on commençait à entrer dans l’adolescence était loin d’être facile. Tout le monde dans le manoir le savait, mais aucun n’était assez fou ou assez audacieux pour tenter de lui venir en aide et ainsi tenir tête à la décision de cet homme.
C’était de sa faute. Personne n’oserait accuser le chef de famille pour négligence, c’était donc à elle qu’incombait l’entière responsabilité de ce bambin et c’était à elle d’assumer les regards et les ricanements des autres femmes. Tant pis pour elle ! Elle aurait dû faire plus attention, tout simplement. Qui allait la plaindre ?

« Au genou… »

Elle eut un doux sourire. Pour quelqu’un de son âge ayant dû grandir d’un coup, il était vrai qu’elle s’en sortait plutôt bien. Elle avait été mature et elle avait à présent l’étoffe d’une vraie mère, mais cela, personne n’irait le lui faire remarquer. Si, en cachette, on admirait son courage et sa détermination, en public, il fallait lui cracher dessus. Elle n’était plus rien… Elle n’était qu’une favorite déchue…
Mais, lorsque l’on a contemplé la vue depuis les hauteurs, il est difficile d’oublier les sensations que prodigue le pouvoir. Elle savait ce que cela faisait d’être au-dessus des autres et, pendant les quelques temps où elle avait été la maîtresse de cet homme antipathique et froid, elle avait appris à se complaire devant l’infériorité. Les révérences à son passage lui manquaient. Chacun s’était incliné devant elle. Tous l’avaient respectée et l’avaient crainte parce que, d’un mot, elle aurait pu les mener à la mort. Elle avait été une reine qui avait étincelé et, dès l’instant où ce nouvel être s’était trouvé dans son corps, elle s’était retrouvée reléguée au simple rang de pion, à envier et à jalouser la nouvelle souveraine.

« Ne pleure pas, je vais te guérir. »

Elle passa sa main sur le genou de son fils. Son pouvoir de guérison prit aussitôt effet et la minuscule égratignure disparut. Celui-ci se leva et repartit courir dans l’immense jardin que possédait la propriété. C’était son seul atout. Il lui permettrait de regagner les hauteurs et de détrôner cet homme qu’elle haïssait tant.


---



« Il est temps. »

Le vieil homme était venu le chercher une nuit. Il était apparu sans crier gare au pied du lit où il dormait avec sa mère. C’était sa voix grave ressemblant à un chuchotis dans le vent qui l’avait réveillé.
Discrètement, il avait secoué sa mère qui s’était éveillée à son tour et avait sursauté en reconnaissant leur mystérieux visiteur.

« Il est temps. »

Avait répété le vieillard. Sa peau était fripée, il semblait se ratatiner sur lui-même, le temps avait dégradé son visage, créant des dégâts irréversibles le long de son corps. Ses cheveux avaient dû tomber au fil des années puisque son crâne apparaissait à plusieurs endroits de sa tête. Nell n’avait pas envie de le suivre, il lui faisait peur. Ses yeux, sa voix, son allure, tout en lui ne lui inspirait que de la crainte et de la méfiance. Dès son apparition, il s’était fermement accroché à sa mère dans l’espoir que celle-ci fasse fuir cet inconnu, mais elle l’avait gentiment poussé dans sa direction en lui disant que tout le monde passait par là.
Le vieil homme s’était alors rapproché de lui. Sa main avait agrippé fermement ses vêtements et l’avait soulevé avec une force qu’on ne lui devinait pas. L’enfant s’était mis à crier, tendant désespérément les bras vers sa mère qui le regardait partir, un sourire aux lèvres. La porte s’était refermée sur la chambre et l’homme l’avait entraîné dans les couloirs vers une destination qu’il ne connaissait pas.

Le gamin avait dès lors essayé de le mordre, de le griffer, de se débattre, mais rien n’y fit. Il était prisonnier entre les mains de l’inconnu qui, de toute évidence, ne comptait pas le laisser partir aussi facilement.
Discrètement, il avait peu à peu retiré son haut et avait faussé compagnie à son agresseur en courant au hasard et en entrant dans une des nombreuses pièces du manoir. C’était là qu’il se trouvait désormais, tremblant de tous ses membres, implorant sa mère de venir le chercher.

La porte s’ouvrit lentement et le parquet grinça. Quelqu’un venait d’entrer et, au vue des précautions que cette personne prenait pour se faire la plus discrète possible, elle n’était pas là parce qu’elle n’arrivait pas à dormir. Des pas se firent entendre un peu partout dans la salle, faisant frissonner de peur l’enfant qui se recroquevilla un peu plus dans le placard dans lequel il s’était caché. Il s’appliqua à respirer le moins fort possible pour ne pas se faire repérer par l’individu qui, il en était sûr, était à sa recherche.
Après plusieurs minutes, les pas s’éloignèrent et la porte se referma. Nell poussa un soupir de soulagement qui ne fut pas long puisque la porte du placard s’ouvrit brusquement laissant passer une main qui l’attrapa fermement pour le tirer hors de sa cachette. Le bambin se débattit, mais, cette fois, la personne était un homme jeune, qu’il estima être dans la trentaine, qui n’avait rien à voir avec le vieillard rencontré plus tôt. Celui-ci ne paraissait pas vouloir s’amuser. Il cala le gosse sur son épaule et, sans tenir compte de ses protestations, l’emmena vers une nouvelle pièce, celle qui scellerait à jamais son destin.
Là, Nell n’eut que le temps d’apercevoir de monstrueuses aiguilles avant qu’une personne ne conseille de l’assommer pour l’opération qui allait suivre. Un coup, et tout devint noir.


---



Une vive douleur à la tête se fit ressentir lorsqu’il reprit péniblement connaissance. Il se sentait faible. Peu à peu, une nouvelle souffrance jaillit dans sa nuque. D’abord infime, elle prit de l’importance jusqu’à en devenir insupportable. Il ouvrit brusquement les yeux, s’agitant sur le lit, tentant en vain d’arracher les bandages qui enserraient son cou. Il avait l’impression qu’un feu le rongeait doucement, prenant son temps avant de le consumer entièrement. Il avait mal. Il ne savait pas où il était. Il avait peur. Que se passait-il ?

« Maman ? »

Il eut beau l’appeler, celle-ci ne répondit pas. Elle n’était pas là. Où était-elle ? La douleur l’aveuglait et l’empêchait de réfléchir. Il ne comprenait pas.
Et puis, aussi vite qu’elle était apparue, la douleur s’estompa, laissant l’enfant haletant sur le lit. Tremblant, il tenta de se lever pour retomber lourdement. Son corps semblait incapable de répondre à ses attentes. Il paniqua. Son ignorance de la situation dans laquelle il se trouvait ne le rendait que plus fou. Des doigts vinrent alors caresser son visage et des lèvres se posèrent sur ses joues dans un baiser aussi léger qu’une plume qui le calma. Les doigts se refermèrent autour de sa main pour le tirer et l’obliger à se mettre debout. D’abord chancelant, il reprit de l’assurance et parvint à se tenir droit.

« Voilà, c’est bien. »

Dès qu’il entendit cette voix, il reprit confiance et se jeta sur sa mère qui entoura son corps de ses bras. Elle était rassurante. Cependant, cette étreinte ne dura pas aussi longtemps qu’il l’espérait. Sa mère l’entraîna sans ménagement vers le jardin où elle le pria instamment de tenter une transformation. Nell ne comprenait pas ce qu’elle essayait de lui dire. Il savait juste qu’il avait été entraîné dans une pièce sombre et qu’à son réveil, il avait ce bandage autour du cou. Il ignorait tout de sa véritable nature, sa mère n’ayant pas jugé utile de le lui révéler avant que le tatouage ne lui soit apposé.
Sa mère se rapprocha de lui en soupirant, les explications seraient longues et fastidieuses. Elle trouvait ennuyant de devoir faire comprendre à un petit garçon qu’il serait capable de prendre la forme de n’importe quel animal avec un peu d’entraînement et que son affinité allait vers le renard.
Il lui fallut en tout deux heures pour que son enfant assimile les informations et deux heures de plus pour qu’il les accepte. Le soir commençait à tomber lorsqu’elle lui demanda à nouveau de tenter une transformation. Ne sachant comment faire, il essaya de se concentrer sur le tatouage qu’il savait maintenant présent sur sa nuque, mais rien ne se produisit. Il garda sa forme humaine au grand mécontentement de sa mère qui lui tourna le dos et s’en alla.

« Maman ! »

Son cri fut inutile. Sa mère ne se retourna pas, se dirigeant vers le manoir. Dans les couloirs, elle croisa quelques femmes dont les messes basses ne firent qu’accroître son humiliation et sa colère. Elle claqua la porte de sa chambre. Cet enfant était idiot. Il ne saisissait pas son importance dans les plans de cette femme qui, depuis le début, ne voyait en lui qu’un objet qui lui permettrait de retrouver son ancienne position. Elle attrapa le vase qui décorait bien innocemment sa chambre et le jeta violemment contre le mur. Il éclata en mille morceaux, répandant de l'eau dans toute la pièce. Énervée, la femme sortit de sa chambre, écrasant au passage consciencieusement les pauvres fleurs victimes de sa colère.


---



« Maman ? »

Il toqua à la porte, l’ouvrant après s’être assuré qu’il était le bienvenu. Il trouva sa mère allongée dans son lit, l’air souffrante. Si sa peau avait toujours été très pâle, elle l’était encore plus à cet instant. La vue de cet enfant la dégoûtait de plus en plus. Elle ne supportait plus de voir celle qui l’avait remplacée aux côtés du chef de famille et qui avait su se maintenir à cette position. Elle lui rappelait son propre échec et sa déchéance, et cet enfant… Cet enfant était le responsable de tout ça, c’était à lui de l’aider à réparer ses erreurs parce que, s’il n’avait pas été là, elle aurait pu continuer à être heureuse. Tout était de sa faute.

« C’est de ta faute. »

« Maman ? »


Elle se redressa d’un coup sur son lit, regardant son fils qui ne comprenait pas où elle voulait en venir. Il avait six ans… Cela faisait maintenant six ans qu’elle était montrée du doigt à chaque fois qu’elle osait sortir. Six longues années à le regarder vivre sans se rendre compte qu’on riait également de lui. Six années où il avait vécu sans rien savoir. Elle n’en pouvait plus. Ce n’était pas son enfant, c’était son erreur. Une donnée qu’elle n’avait pas réussie à prendre en compte dans ses calculs. Il devait payer, lui aussi devait porter ce fardeau. Elle ne voulait plus voir ce sourire innocent.

« C’est de ta faute ! Si tu n’avais pas été là… »

Elle se leva, se rapprochant de Nell qui la regardait sans comprendre. Sa main alla claquer sa joue, le projetant à terre. Elle le saisit par le col et le balança sur le lit. Loin d’en avoir fini et ne tenant pas compte des larmes qui coulaient à présent sur les joues du bambin, elle l’attrapa de nouveau, son poing allant se loger cette fois sur le visage de celui qu’elle n’avait jamais pu considérer comme son fils. Tout était de sa faute ! Il était incapable de se transformer, il était juste bon à sourire et à rire comme un imbécile… ! Elle le détestait. La comédie avait assez duré. Le rideau était tombé, laissant place à la dure réalité.

« Maman ! Arrête ! »

« Si tu n’avais pas été là, je serais encore au sommet ! Si tu n’avais pas été là, rien ne serait arrivé ! Je refuse de supporter plus longtemps ton sourire et ta bonne humeur ! Depuis le début, tu n’es qu’un pion qui me permettra de regagner ma place. Désormais, tu seras traité comme tel. »

Elle le gifla une dernière fois et sortit de la pièce, laissant un Nell tremblant sur le lit qui se recroquevilla sur lui-même. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Son existence était donc un tel poids pour sa mère ? Il ne pouvait empêcher ses larmes. La révélation était trop brutale. Sa jolie petite bulle rose venait d’exploser.
Vacillant, il sortit à son tour et, cette fois-là, il s’attarda sur chaque personne qu’il croisa. Il ne rencontra que des regards méprisants, des sourires amusés, des attitudes froides. Il était ignoré, on riait de lui… Qu’était-il ? Pour la première fois de sa vie, il souhaita ne jamais être né.


---


Dernière édition par Nell le Mer 25 Juin - 13:20, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMer 25 Juin - 3:56

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Il ne voyait plus sa mère que très rarement. Elle n’était qu’une ombre qui, de temps à autre, passait le voir pour vérifier qu’il était en bonne santé. Dans les couloirs, les rumeurs allaient de bons trains. On racontait que sa mère s’était enfermée dans la bibliothèque et épluchait méticuleusement les différentes lois qui régissaient le manoir, établies des siècles auparavant. Mais les commérages n’étant jamais sûrs, Nell ignorait quant aux véritables intentions de cette femme qui disait être sa mère.
Avec le temps, il avait appris à la haïr à son tour. Si elle le détestait, grand bien lui fasse ! Il la détesterait également. C’était un raisonnement simpliste, mais qui l’empêchait de s’effondrer les rares fois où il la voyait. Il apprit à ne plus la considérer que comme une étrangère, elle était sa génitrice, celle qui l’avait mis au monde, mais ça n’allait pas plus loin.
Le jour où elle lui avait révélé ne rien éprouver à son égard n’était plus qu’un souvenir, mis dans une boîte avec les années qui l’avaient précédé. Il n’éprouvait plus rien. Il apprit très vite à fermer son cœur sur les remarques blessantes que lui lançait son entourage. Il n’avait qu’à les ignorer.

Bientôt, il comprit où les ambitions de sa mère se situaient. Ce fut le jour où elle commença à revendiquer haut et fort qu’il était le fils du chef de famille et que, bien qu’illégitime, les textes de lois stipulaient bien qu’il devait être reconnu comme un héritier potentiel.
Les autres ne voyaient pas cela d’un bon œil. Cependant, sa mère réussit à se trouver quelques alliés parmi les hautes instances de la famille, certains qui désiraient voir le pouvoir de l’actuel chef de famille faiblir pour mieux le détrôner.
Ils se réunissaient de temps en temps pour discuter au meilleur moyen d’asseoir fermement la position du jeune Nell. Ils ne se souciaient pas vraiment du sort de l’enfant, seule son utilité était réellement importante. Et, ne voyant aucune réaction de la part de celui qu’ils voulaient à tout prix évincer, ils continuèrent à établir différents stratagèmes.

Dans le manoir, on ne parla plus que de cette femme qui, après des années de silence, revenait en force pour réclamer ses droits. Nell fut l’objet de persécutions de la part des jeunes de son âge, encouragés par leurs mères à le traîner plus bas que terre.
C’est ainsi qu’il apprit à se battre, comprenant que seul le plus fort avait le droit de vivre. Il réduisit au silence nombreux de ses camarades qui cessèrent leurs brimades pour se concentrer sur les cours organisées par la famille pour permettre à ceux qui le désiraient d’acquérir quelques connaissances et, bien que personne ne voulût de lui, Nell participa à ces cours où il excella.

Il avait appris à vivre seul et à ne considérer les autres que comme des ennemis. C’est dans ce climat de violence qu’il vécut les cinq années qui suivirent l’incident avec sa mère, jusqu’à ce que celle-ci réussisse à réunir Le Conseil qui était composé de plusieurs personnages ayant une forte autorité dans le manoir pour débattre de statut que devait occuper Nell et sa mère.


---



« Cette femme ne nous cause que des problèmes ! Nous devrions juste nous contenter de l’exiler pour qu’elle cesse de nous ennuyer avec ses histoires d’héritier. »

« Néanmoins, nous devons reconnaître qu’elle ne ment pas. La loi stipule bien que, tout enfant qu’aura conçu le chef de famille, devra être reconnu comme héritier potentiel. »

« …Et si je ne me trompe pas, nous n’avons encore aucun héritier. »


Le premier homme qui avait parlé était le vieillard ridé qui avait fait si peur à Nell, les deux autres étaient ceux qui étaient pour l’ascension de la mère de Nell dans les hautes sphères, ascension qui lui permettrait d’évincer ce chef trop gentil à leur goût. Ils savaient d’ors et déjà qu’ils n’auraient aucun mal à convaincre ce Conseil composé uniquement de vieillards séniles et gâteux, trop faibles pour leur tenir tête. Ils étaient les plus jeunes et réussiraient à faire changer d’avis des hommes âgés dont le seul souci était leur confort personnel.

« Néanmoins, il a renié cet enfant, pouvons-nous vraiment le considérer comme son fils ? »

« Chacun sait qu’il est son fils, c’est bien pour cela que la mère et l’enfant ont été montrés du doigt pendant si longtemps, il est impossible de prouver le contraire. »

« C’est vrai. »


Ils étaient huit, rassemblés autour de cette table. Deux avaient déjà choisi leur camp et sentaient que quatre d’entre eux commençaient à flancher. Les deux restants qui maintiendraient très certainement leur position ne pourraient que s’incliner devant la majorité.
C’était ainsi que cela fonctionnait. Une espèce de démocratie régie par un vote où la majorité l’emportait. Le Conseil avait le pouvoir de contrer les décisions du chef de famille. C’était comme cela que marchait ce manoir depuis plusieurs siècles et il n’était pas question d’en changer.

« Avez-vous une quelconque preuve permettant d’affirmer qu’il n’est pas son enfant ? »

Tous se regardèrent. Des preuves ? Non, ils n’en avaient pas. Ils ne pouvaient qu’approuver.

« Bien. Je demande donc un vote, que ceux qui sont pour l’union de Gauwyn Maullens avec Ellyn Cromwell lèvent la main. »

Deux d’entre eux levèrent aussitôt leur bras. Les autres suivirent d’abord timidement ce mouvement avant d’affirmer leur opinion et de lever complètement la main. Les deux restants soupirèrent et se regardèrent. Ils ne pouvaient rien faire. Ils savaient que ce vote changerait radicalement l’organisation du manoir, mais il leur était impossible de protester.
C’était la fin, ils levèrent, à leur tour, la main. La décision était à présent scellée.


---



Le couloir lui semblait interminable. Mais était-ce le couloir ou le fait que l’attitude des gens à son égard avait radicalement changé du jour au lendemain ? Une femme à la mine revêche et aux cheveux tirés dans un chignon impeccable s’était tournée vers lui, il s’était attendu à croiser une mine froide et un certain mépris venant d’elle, mais elle s’était contentée d’un léger sourire avant de lui tourner le dos et de poursuivre sa route. La même réaction s’était produite avec un jeune de son âge qui s’était très souvent moqué de lui, il lui avait souri en le saluant en passant devant lui. Intrigué, Nell avait continué son chemin, rencontrant encore une dizaine d’autres personnes qui lui avait gentiment souri. Que se passait-il ? Il doutait que ce soit la peur qui oblige les gens à le traiter différemment, alors qu’est-ce qui avait bien pu changer en une nuit pour qu'ils aient adopter un régime différent à son égard ?
Il ouvrit une porte et entra dans une pièce où il s’effondra dans un fauteuil. Là, il ne comprenait vraiment plus rien. Une respiration se fit entendre près de lui. Alerté par ce bruit, il se retourna et aperçut juste à côté de lui une jeune femme. Il ne l’avait jamais vue dans le manoir.

« Bonjour. »

Une simple salutation à la place du ricanement habituel, voilà qui avait de quoi vous faire peur et vous inquiéter sérieusement.

« Euh… Bonjour. »

« Tu es Nell, c’est bien ça ? »


La jeune femme était belle. Avec ses yeux d’un bleu aussi profond que l’océan, qui pourrait la qualifier de moche ? Ses cheveux noirs tombaient en cascade le long de son dos, une mèche lui mangeait une partie du front. Elle avait deux fossettes qui apparaissaient au creux de ses joues lorsqu’elle souriait lui donnant un air tendre, presque maternel. Sa peau était aussi blanche que la neige, l'on aurait dit une poupée capable de communiquer avec les êtres vivants.
Nell plongea ses yeux dorés dans ceux de la femme, se réfugiant au cœur de l’océan. Là, il désira ne jamais le quitter, il était bien, cela faisait trop longtemps qu’il était seul. Il aurait voulu que cette mer si rassurante ne s’en aille jamais.

« Je m’appelle Ai, enchantée. »

Tristement, il s’arracha de sa contemplation pour reprendre ses esprits et pouvoir répondre à la jeune femme. Il était également ravi de la rencontrer.
Elle se leva de son siège et vint s’accroupir face à lui, prenant ses deux mains dans les siennes. Le contact avec cette peau de nacre lui arracha un frisson, ses doigts dégageaient une chaleur qu’il appréciait.

« Alors c’est toi le fils de Gauwyn ? »

Il ne comprit pas de quoi elle parlait. Qui était Gauwyn ? Sa mère lui avait toujours dit que son père était un incapable, elle n’avait jamais émis l’idée de le lui faire rencontrer. La présence d’un père ne lui manquait pas, à vrai dire, il s’en fichait. Quand on n’a jamais su ce que cela faisait d’avoir un père, il est impossible que cette sensation devienne un manque, non ?
Nell serra les doigts de la femme dans ses mains, comme pour l’empêcher de s’échapper. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il ne voulait que son ignorance l’énerve comme sa mère. Contre toute attente, Ai sourit et prit le temps de lui expliquer qui était cet homme. C’était le chef de famille, celui qu’il n’avait jamais rencontré, ni même croisé, cet homme qui était devenu une sorte de mythe pour Nell parce qu’il n’avait jamais eu aucune preuve de son existence. C’était plus pour lui une sorte de fantôme ou d’entité veillant sur le manoir qu’une chose bien réelle, ayant une consistance.
C’est ainsi qu’il apprit qui était son père et ce que sa mère avait planifié.

« Le mariage aura lieu dans deux mois, tu n’étais pas au courant ? »

« Non… »


La femme se releva. Elle caressa doucement la joue du jeune garçon avant de déposer un baiser sur son front. Il lui attrapa la manche.

« Ne pars pas. »

« On se reverra sûrement, Nell. Fais bien attention à toi. »


Elle se dirigea vers la porte et tourna la poignée.

« À trop vouloir voler haut dans le ciel pour toucher le soleil, nos ailes finissent par brûler. »

Dit-elle dans un murmure qu'il saisit avec peine. Et elle partit.


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Dernière édition par Nell le Mer 25 Juin - 21:31, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMer 25 Juin - 12:27

Bienvenue ! J'aime beaucoup ta facon d'écrire et ton histoire
J'attend la suite avec impatience =D
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMer 25 Juin - 16:21

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Les deux mois passèrent vite. Nell ne vit pas sa mère durant ce laps de temps, elle était sûrement en train de se dandiner devant son miroir, fière de sa victoire. Gauwyn Maullens fut également introuvable. Beaucoup tenaient à savoir si le chef de famille approuvait ou non cette union, mais aucun ne fut reçu lorsqu’ils demandèrent à lui rendre visite. Gauwyn maintenait fermement sa porte fermée et personne ne su ce qu’il pensait réellement. Les rumeurs se propagèrent et l’homme fut tourné en dérision pour avoir ainsi été dupé par une femme. Il devenait faible aux yeux de la famille et plus cette conviction se raffermissait, plus son autorité faiblissait.
Ellyn Cromwell, quant à elle, ne s’était pas montrée non plus et elle était traitée des pires noms qui soient. Parce que, si l’on désapprouvait le manque de fermeté de Gauwyn, Ellyn était vue comme la pire femme qui soit.
Nell, de son côté, voyait une fois par semaine Ai qui était devenue sa seule amie dans ce manoir où il ne croisait que des ennemis. Elle était son soutien, et leurs entrevues hebdomadaires étaient la seule chose qui l’empêchait de devenir complètement fou.

« C’est aujourd’hui, n’est-ce pas ? »

Lui avait-il demandé le jour du mariage. Elle avait hoché la tête en signe d’approbation. Il avait soupiré en regardant le costume qui l’attendait bien sagement dans un coin de la pièce. Ai lui avait proposé de l’aider à s’habiller et il avait apporté ses habits, tout content de la voir une deuxième fois cette semaine-là. Lorsqu’il était entré, il avait d’abord cru avoir affaire à une autre personne avant de la reconnaître.
Elle resplendissait dans sa robe d’un bleu aussi profond que ses yeux, faite de dentelle et d’un tissu qui lui semblait aussi léger que le vent. Ses bras dénudés laissaient voir sa peau laiteuse sans la moindre imperfection, à son cou brillait une chaîne argentée au bout de laquelle était suspendu un tigre dont l’œil était représenté par un saphir.
C’était ainsi qu’il avait appris que son animal de prédilection était le tigre blanc. Féroce et redoutable, mais néanmoins d’une beauté à couper le souffle. Il l’avait observée un moment avant de reprendre contenance et de s’asseoir dans l’un des fauteuils.

« Es-tu heureux comme ça ? »

Sa question était soudaine, il n’avait pas de réponse. Il se contenta de l’observer sans parler et elle eut un sourire.

« Ce n’est pas grave si tu ne peux pas répondre. »

Il se leva et se dirigea vers son costume, le prenant comme s’il s’agissait d’un virus. Il se tourna vers Ai, la mine dégoûtée.

« Tu m’aides à l’enfiler ? »

Elle éclata de rire et s’avança vers lui.

Une fois prêt tous les deux, ils sortirent de la pièce et se rendirent vers le jardin où était célébrée la cérémonie. Nell ne savait pas qui avait choisi la décoration, mais il y en avait trop. Tout scintillait. Des chaises avaient été disposées au premier rang tandis que les rangées suivantes étaient composées de simples bancs de bois. Autour, étaient éparpillées des pétales de fleurs diverses dont Nell reconnut quelques variétés. Il y avait là des roses, des lys, des marguerites, autant de fleurs que de diamants qui étaient incrustés dans les différentes chaises et dans l’espèce d’estrades qui avait été aménagée pour l’occasion. L’ensemble suintait le luxe et l’orgueil. Qu’allait-il devenir après ce mariage ?
Il saisit la main d’Ai qui le regarda gentiment avant de le pousser vers l’une des chaises. Il n’était plus relégué au dernier rang à présent, il avait droit à une place devant les autres. Cette union le plaçait au-dessus, il était supérieur et de savoir ça n’était pas là pour le détendre.
Il se retourna, cherchant son amie dans la foule et l’aperçut vers la sixième rangée. Elle discutait avec une autre femme qui avait l’air plus âgée qu’elle. Pendant un instant, elle se tourna vers lui et lui adressa un signe de la main, il voulut lui répondre, mais une horrible musique jaillit de l’orchestre qui se tenait sur le côté et Gauwyn Maullens fit son apparition.

L’homme en lui-même semblait anéanti. Il était maigre, affaibli, sa peau était grise et des rides de fatigue avaient creusé son visage, le rendant méconnaissable pour ceux qui avaient eu le privilège de le croiser. Cette vue d’un homme aussi décomposé renforça l’idée de sa faiblesse pour certains et permit à d’autres de maudire un peu plus Ellyn Cromwell dont tout était la faute.
Gauwyn se dirigea vers l’estrade et attendit sa promise qui se présenta à son tour dans une robe d’un blanc éclatant. À son cou brillaient un millier de diamants et une bague décorait son annulaire gauche. C’était elle, la sorcière, celle qui avait ainsi brisé un homme autrefois fort et valeureux.
Tout sourire, elle s’avança doucement vers son futur époux. Nell observa la scène. La tête lui tournait, il avait envie de vomir et de fuir cet endroit. Ce n’était pas sa mère, elle était immonde, affreuse. Il ne voulait pas que cette union devienne officielle parce qu’il ignorerait alors de quoi serait fait son avenir. Il avait peur. Et cette peur s’insinuait un peu plus dans chacun de ses membres au fur et à mesure que sa mère continuait son chemin. Ses yeux fouillèrent la foule aussi rapidement que possible à la recherche du regard si rassurant d’Ai. Il le trouva et ne le lâcha plus. Elle répondit à ses attentes et le regarda à son tour, comprenant sûrement son affolement.

Sa mère acheva de réduire la distance qui la séparait du chef de famille. Son sourire resplendissait, elle était heureuse. On passa une nouvelle bague à son doigt, un anneau doré, jumeau de celui qui était désormais présent sur le même doigt de celui qui était maintenant son mari.
Les deux nouveaux époux échangèrent un baiser dénué de sentiment et ce fut fini. Chacun partit, il n’y avait pas de fête, rien, juste la cérémonie, c’était bien suffisant. Personne ne désirait festoyait pour l’avènement d’Ellyn Cromwell, ou plutôt Ellyn Maullens. Nell Cromwell était devenu Nell Maullens en l’espace de quelques minutes.
Il se leva, alla embrasser sa mère et son père et alla se réfugier dans les bras d’Ai avec laquelle il partit.

Et maintenant ? Qu’allait-il lui arriver ?


---



La vengeance de sa mère ne faisait que commencer. Après avoir ruminé sa rancœur et son amertume pendant si longtemps, il était difficile pour elle de regagner simplement la place qu’elle occupait jadis.
Gauwyn n’était plus rien, il ne pouvait plus rien faire contre elle, sa volonté s’était envolée lorsqu’il avait compris qu’il était dans l’obligation de l’épouser. La prochaine étape de son plan était donc de le tuer et elle savait que verser un simple poison dans son eau suffirait à le faire taire à jamais. Il ne se méfiait de rien. Il avait tellement confiance en ceux qui l’entouraient qu’aucune méfiance n’émanait de lui. Personne ne prenait la peine de goûter ses plats avant qu’il les avale, aussi il était assez aisé de le tuer.

Aussitôt dit, aussitôt fait, comme on dirait si bien. Elle versa quelques gouttes d’un poison dans l’eau que Gauwyn avala d’une traite. La nuit venue, les effets ne se firent pas attendre. Le chef de famille s’étouffa, vomi et il fut retrouvé le lendemain par sa servante qui alerta les autres.

L’agitation régnait ce jour-là. Nell se réveilla avec des cris et des pleurs autour de lui. Il se redressa d’un bond sur son lit, s’habillant aussi rapidement que possible et sortant de sa chambre. Il suivit les bruits qui l’amenèrent jusque dans la chambre du chef de famille.
À l’intérieur, les rideaux du lit avaient été arrachés et reposaient sur le sol dans un fouillis que tout le monde écrasait sans y prêter attention. Les draps blancs étaient couverts de sang et, au milieu, reposait ce qu’il devinait être un corps, grossièrement recouvert par une couverture.
Il s’approcha et on le pria de sortir. Une femme le poussa hors de la chambre avant qu’il ne puisse saisir la gravité de la scène à laquelle il assistait et la porte lui claqua au nez. Seul, dehors, il colla son oreille contre le battant en bois, tentant de capter la conversation qui se déroulait à ce moment-là.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

La voix avait jailli de nulle part. Il se retourna d’un bond et se rassura en croisant les yeux d’Ai qui le scrutait, inquiète. Il secoua la tête.

« Rien. »

Ai leva le nez vers la porte et baissa la tête.

« Alors ça y est ? »

Nell la regarda, intrigué. Elle se retourna et il la poursuivit dans les couloirs jusqu’à ce qu’elle atteigne ce qu’il nommait « leur pièce ». Là, il s’assit dans un fauteuil et elle dans un autre. Elle se tenait la tête dans ses deux mains, retenant ses larmes. Silencieux, il attendit qu’elle prenne le temps de lui expliquer.

« Gauwyn Maullens est mort, probablement empoisonné. »

La nouvelle lui tomba dessus d’un coup. Pardon ? Mort ? Qui ? Le chef de famille ? Non, impossible ! Cet homme ne pouvait… Cet homme ne devait pas mourir ! Sa mort entraînerait des conséquences terribles qu’il ne voulait pas voir se réaliser.

« Nell… Maintenant, c’est toi Icare. »

« Icare ? »

« Icare est un homme qui a voulu approcher de trop près le soleil et dont la chute l’a tuée. Ne t’élève pas trop haut dans le ciel tant que tes ailes sont faites de cire ou tu finiras comme lui. »


Nell ouvrit grand les yeux. Il commençait à peine à se rendre compte du véritable but de sa mère. Grâce à lui, elle pourrait très certainement accéder au rôle de chef de famille et remodeler le manoir selon ses envies.

« On finit toujours par retomber un jour, Nell. »


---



Les funérailles eurent lieu le lendemain de la mort de cet homme qui avait été respecté de tous. Le corps fut enfermé dans un cercueil et descendu dans un trou creusé dans la terre qui serait sa tombe. On jeta quelques fleurs, suivies de terre sur le cercueil pour reboucher le trou et ce fut tout. Gauwyn Maullens n’était plus qu’un souvenir gravé à jamais dans une pierre de marbre.

Les conséquences de sa mort furent, cependant, plus chaotiques. Si Nell était, sans aucun doute, l’héritier, il était impossible pour lui de régner. Après tout, il n’avait que douze ans, qui serait apte à assumer un tel rôle quand on est aussi jeune ?

« Laissons sa mère occuper cette place le temps que l’enfant grandisse. »

« Êtes-vous sûr qu’il est sage de confier un tel rôle à cette femme ? »

« Avez-vous une autre idée ? »


Le vieillard grommela un moment et céda.

« D’accord. »

Le jeune Nell fut donc placé sous la régence de sa mère qui reprit en main le manoir, en commençant par réduire le statut de celles qui avaient osé se moquer d’elle autrefois. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Ses alliés qui, au début, n’avaient été que deux, se comptaient à présent au nombre de six. Elle avait la majorité de son côté, qui irait contester ses ordres ?
Chaque jour, elle dictait de nouvelles lois, faisant du manoir un véritable calvaire pour quiconque était resté partisan de Gauwyn Maullens. L’ambiance était en permanence tendue. Il n’était plus bon de faire confiance à son voisin.

Nell continuait de vivre sa vie, se tenant à l’écart de sa mère et du Conseil, restant en permanence avec Ai qu’il affectionnait de plus en plus. C’était celle en qui il avait confiance et qui lui faisait confiance. Il la voyait à présent tous les jours et ce n’était pas pour lui déplaire. Ai lui racontait des histoires, notamment celle d’Icare qu’il préférait et lui expliquait beaucoup de choses sur le passé des métamorphes. Elle avait accepté de lui enseigner la transformation en différents animaux et, bien qu’ils n’en soient toujours qu’à la théorie, Nell sentait qu’il comprenait comment faire.
À côté, Ai lui avait appris à jouer différents instruments de musique passant par le piano, le violon, la flûte traversière, et autre instrument qui fascinaient le jeune garçon. Il était devenu impossible de croiser Ai sans que Nell ne soit caché derrière elle. Ils étaient inséparables.


---



Bientôt, sa mère se montra avec son nouvel amant. C’était un des hommes qui avait compté parmi ses premiers alliés. Il était grand, musclé et possédait un visage qui faisait en permanence croire qu’il était en colère.
C’était un homme brutal et violent qui aurait fait exécuter n’importe qui essayant de contrer ne serait-ce qu’un petit peu la loi établie. C’était peut-être pour cela que sa mère l’avait choisi lui parmi tant d’autres, parce qu’elle savait qu’il ne la trahirait jamais. Son sens de la justice et du devoir était trop aiguë chez lui pour qu’il ait l’idée de faire quoique ce soit. S’il avait trahi Gauwyn Maullens, c’était uniquement parce qu’il considérait que celui-ci n’arrivait plus à appliquer la justice comme il le fallait.

« Qui est-il ? »

« Un homme rustre, ne te soucie pas de lui et il ne t’ennuiera pas. »

« Tu es sûre ? »

« Certaine, ne t’inquiète pas. »


Les paroles d’Ai le rassurèrent et il ne se préoccupa plus de celui qui tenait fièrement le bras de sa mère.
Il apprit rapidement qu’Ellyn était de nouveau enceinte. Un petit frère ? Si la nouvelle lui semblait bonne au début, il comprit bien vite que ce serait son petit frère qui le remplacerait dans le cœur sec et froid de sa mère. Ce serait lui qui recevrait l’amour que lui n’avait jamais eu.

Neuf mois plus tard, celui qu’il était certain de détester vint au monde dans des hurlements assourdissants. Il eut la permission de se pencher au-dessus du berceau et ne vit qu’une masse informe. C’était un monstre, une abomination… Qu’il disparaisse !


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Dernière édition par Nell le Mer 25 Juin - 21:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMer 25 Juin - 19:00

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« Tu es sûre que je vais réussir ? »

« Mais oui, vas-y ! Essaye ! »


Il respira un bon coup et ferma les yeux. Il chercha dans son esprit le tatouage présent sur sa nuque avant de se concentrer sur celui-ci. C’était plus difficile à dire qu’à faire. Une fois sûr de ce qu’il faisait, il tenta une transformation. Son corps sembla s’engourdir et se métamorphoser lentement. Un étrange picotement vint le saisir au sommet de son crâne et ses dents lui firent mal. Il tenta tant bien que mal de ne pas paniquer et continua ce processus jusqu’à ce que la douleur cesse.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, Ai le regardait avec des yeux ronds. Elle ne mit pas longtemps avant d’éclater de rire et il grogna. Pourquoi riait-elle ? La jeune femme lui apporta un miroir pour qu’il puisse contempler son « chef-d’œuvre », selon ses mots. Il prit le miroir et le porta vers son visage avant de le lâcher d’un coup.

« Qu’est-ce qui m’arrive ? »

Ai éclata à nouveau de rire. Des larmes coulaient aux coins de ses yeux tandis qu’elle observait ce qu’avait réussi à faire son protégé. Elle s’approcha de lui pour le prendre dans ses bras.

« C’est une… Semi-transformation. Mais c’est normal, ne t’en fais pas. Tu devrais redevenir normal en te concentrant sur ta forme humaine. »

« Ben moi je ne trouve pas ça si drôle ! »


Il bouda un moment dans son coin. Au sommet de son crâne pointaient deux oreilles blanches dont les bouts étaient légèrement noires. Ses dents avaient changé pour prendre la forme des crocs du renard et il éprouvait des difficultés à parler correctement. Cette transformation était un échec total, mais au moins avait-il réussi à se transformer.
Il croisa les bras et continua de faire la tête jusqu’à ce que Ai vienne à lui pour le prendre dans ses bras. Elle passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer.

« Allez, ne fais pas ta mauvaise tête, c’est bon, j’ai fini de rire. »

Il lui jeta un coup d’œil.

« C’est vrai ? »

« Oui. »


Elle eut ce sourire qu’il aimait tant et qu’il lui rendit bien volontiers. Elle lui expliqua une nouvelle fois comment redevenir normal. Ce fut plus difficile et cela lui demanda plus d’efforts, mais les oreilles finirent par disparaître comme englouties par le néant et ses dents reprirent leur forme d’origine. Il soupira de soulagement et se tourna vers Ai.

« On fera mieux la prochaine fois. »

Lui promit-elle. Il hocha la tête et tous deux retournèrent vers le manoir.


---



Les années filèrent comme le vent, années pendant lesquelles Nell s’affaiblit. Il tomba malade et se trouva clouer à son lit.

« Dis, Ai, je vais mourir ? »

« Non, Nell. »


Il tourna la tête pour ne plus voir ses deux yeux qui fouillaient dans son propre regard pour déceler la moindre de ses émotions. Son corps tout entier lui faisait mal, sa respiration était saccadée, sa fièvre grimpait… Les vomissements avaient commencé et ne s’étaient pas arrêtés. Il était amaigri, incapable de faire quelque chose par lui-même, incapable de se lever pour se tenir debout, condamné à regarder la pierre qui composait les murs de sa chambre.

« Je vais finir comme Icare. »

Icare… Icare était devenue sa peur. C’était celui auquel il ne voudrait jamais ressembler. Icare ne devait pas être son avenir, Icare devait rester confiné, enfermé quelque part… Il devait rester prisonnier du dédale de son père, il n’enfilerait jamais ses ailes faites de cire, celles-ci ne fondraient pas et il resterait en vie. Qu’il ne sorte pas de ce labyrinthe ! Nell l’avait soigneusement construit de manière à ce qu’il ne puisse jamais s’en échapper. Icare ne devait pas exister !

« Non, Nell, tes ailes sont solides, elles ne brûleront pas. »

Il ne la regarda pas. Elle lui mentait… Ou non. Il n’en savait rien, il ne savait plus où se situait la vérité. Maintenant, il n’y avait plus que la douleur et la peur de mourir. C’était tout ce qui l’obsédait en permanence. Il était si faible, si vulnérable.

Sa mère n’avait pas mis longtemps à remarquer la dégradation de l’état de son enfant. Il allait mourir. Elle ouvrit violemment la porte de sa chambre et jeta un regard haineux sur le corps frêle de son objet. Parce qu’il était un objet, une chose qui ne lui serait plus utile s’il venait à mourir.
Ses yeux brillèrent de colère. Elle se tourna vers Ai.

« Mais enfin, de quoi meurt donc cet enfant ? D’une maladie ? »

« Non… Ce sont nos paroles et nos actes qui le tuent. »


Sa mère posa des yeux surpris sur la jeune femme et eut un rire mauvais.

« Nos actes ? Que lui a-t-on fait ? Il n’est qu’une donnée erronée, une erreur qui n’aurait jamais dû arriver. Il ne m’a même pas aidée à réparer l’injustice à laquelle j’étais soumise. Et vous… Vous me dites que nos actes et nos paroles le tuent ? »

Ai se détourna de cette femme qui n’était faite que d’avidité et de jalousie. Elle n’avait pas à se soucier d’elle parce que celle-ci ne comprendrait jamais que c’était son comportement qui avait mené à la ruine du jeune garçon. Elle se concentra sur Nell qui n’avait pas bronché quand sa mère était entrée dans la chambre où il était en train de mourir. Il n’avait rien dit, restant silencieux jusqu’au bout.
Ellyn Maullens eut un nouveau ricanement et sortit.

« Ne l’écoute pas, Nell. Tu n’es pas inutile. »

« Si tu le dis. »



---



La servante apporta l’eau. Il était dans l'une de ces rares périodes de rémission et celle-ci semblait durer plus longtemps. Il allait mieux. Ses joues et ses lèvres reprenaient leur teinte rosée sous le regard attendri d’Ai qui ne l’avait pas quitté depuis le début de sa convalescence. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait bien. Il n’était plus cet enfant insouciant et naïf. Il atteignait l’année de ses dix-sept ans et sa maladie le quittait peu à peu.
La servante posa le broc d’eau sur sa table de chevet. Il le prit et versa le liquide dans un verre avant de le porter à ses lèvres pour renoncer à mi-chemin. Il avait un mauvais pressentiment. Ce n’était sûrement que son imagination, mais il refusait de boire l’eau qu’on lui servait. Il reposa le verre et Ai lui demanda ce qu’il n’allait pas. Il évoqua vaguement l’impression qu’il avait. Elle éclata de rire, lui disant qu’il était trop méfiant et se saisit du verre pour en vider le contenu.

Le poison fut instantané. Ai toussa sans s’arrêter et Nell, inquiet, lui servit bêtement un nouveau verre d’eau qu’elle avala à nouveau. La jeune femme commença à cracher du sang dans le mouchoir que lui avait gentiment prêté le jeune homme.

« Ai ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Ai ?! »

La jeune femme eut un sourire avant de s’éteindre doucement sur le sol telle une bougie qui a fini de se consumer. Ai était morte. Elle était partie. Nell regarda le corps sans vie, refusant de croire ce qu’il s’était passé. Il secoua violemment sa seule amie en lui demandant d’arrêter sa plaisanterie, ce n'était pas drôle, mais celle-ci n’ouvrit plus les yeux, ils s’étaient fermés à jamais.
Nell se tira péniblement de son lit pour s’agenouiller près de celle qui avait toujours été là pour lui. Il la regarda avant d’alerter la servante qui lui avait apporté l’eau. Celle-ci allait partir quand il l’arrêta.

« D’où provient cette eau ? »

« C’est Madame votre mère qui me l’a fournie en me disant que cela aiderait à votre rétablissement. »

« D’accord, merci, tu peux disposer. »


La jeune femme partit, le laissant seul avec le corps d’Ai. Ce n’était pas elle qui avait été visée, c’était lui. Sa mère avait donc tenté de l’assassiner, probablement pour pouvoir permettre à son deuxième fils de monter sur le trône.
Il se saisit du collier qui pendait au cou de son amie et le détacha pour le passer autour de son propre cou. Des bruits de pas retentirent bientôt dans le couloir et la porte s’ouvrit brusquement pour laisser passer plusieurs personnes.
Une femme se démarqua des autres en hurlant et en poussant tout le monde pour parvenir avec peine jusqu’au corps. C’était la femme avec qui Ai avait discuté pendant le mariage. Elle avait les cheveux grisonnants et des yeux aussi bleu que son amie. Sa peau se creusait de rides, mais Nell arrivait à deviner sous les dégâts du temps qu’elle avait dû être très belle à une époque.
Avant qu’elle ne voit le corps, elle avait gardé un port de tête droit et digne, signe qu’elle avait une grande fierté de sa personne et de la race à laquelle elle appartenait. Mais maintenant, seul l’effondrement se lisait sur les traits de ce visage ravagé par la tristesse.

« Ai ! Ai ! »

Elle appela plusieurs sa fille sans obtenir aucune réponse. Son attention alla alors vers Nell qui la regardait.

« Vous l’avez tuée ! »

« Non… Non… C’est l’eau, elle… »


Bafouilla-t-il, incapable de fournir une explication devant la présence écrasante de cette femme anéantie par la mort de sa fille. Il était face à une mère qui avait profondément aimé son enfant et cet amour le rendait incapable de faire quoique ce soit.
C'était de sa faute de toute façon. Celui qui aurait dû mourir, c'était lui et non Ai... Si seulement il avait bu cette eau, ou si seulement il avait empêché Ai de la boire... Il ne pouvait que regretter maintenant et composer son passé de « s'il avait su »

« Vous l’avez tuée ! Que lui avez-vous fait ? »

Décontenancé, Nell se recula pour buter contre le lit. Il croula sous les regards suspicieux et c’est de là que les soupçons partirent.

Puis, pendant que l’on enterrait le corps d’Ai, Nell se retrouva derrière des barreaux, ayant de temps en temps la visite d’un geôlier qui lui demandait pourquoi et comment il avait tué la jeune femme. Aucun ne voulu croire sa version des faits et sa mère le renia, déclarant que désormais son seul et unique fils serait le frère cadet et que ce serait à lui de lui succéder. Nell n’existait plus à ses yeux. L’erreur venait d’être effacée.


---



Faute de preuves qui auraient permis sa condamnation, Nell fut relâché, mais il n’avait plus sa place dans le manoir. Il était considéré comme un meurtrier, un assassin, un monstre et lui était bien incapable de démentir toutes ces rumeurs qui couraient à son sujet. S’il avait été heureux, c’était désormais terminé. Il refusait de s’attacher à quelqu’un d’autre et, de toute façon, qui l’aurait voulu ? Il était un paria. Que pouvait-il faire à présent ?
C’est le vieillard qui l’avait effrayé durant sa jeunesse qui lui fourni la solution à son problème.

« Il faut que tu partes. »

Pardon ? Avait-il bien entendu ? Partir ? Partit où ? Le manoir et ses alentours étaient les seuls endroits qu’il connaissait, il ne pouvait pas le quitter sur un coup de tête, il ne parviendrait jamais à survivre dehors.
Le vieil homme se rapprocha de lui et se saisit de sa main pour lui fourrer une bourse remplie d’argent.

« Pars et construis-toi une autre vie, loin d’ici. »

Il le regarda sans comprendre. Non, impossible.

« Pars, je te dis ! »

« Quand ? »

« Maintenant… Ce soir au maximum. Mais ne reste pas un jour de plus dans ce manoir. »

« Pourquoi ? »

« Il y a des gens ici… Des gens qui ne veulent pas de toi. Je sais que tu n’as rien fait et que tout est de la faute de cette femme, mais… Personne n’est prêt à te croire. Alors, ne reste pas ici. Va-t’en ! Ils ne t’accepteront plus jamais maintenant. Tu dois t’en aller ! »


Nell regarda la bourse et la rangea dans sa poche avant de jeter un dernier regard au vieil homme et de partir en courant vers sa chambre. Il remplit rapidement un sac d’affaires diverses avant de ressortir pour se diriger vers l’entrée. L’homme n’était plus là, et Nell ne pu le remercier.
En passant dans le jardin, il s’arrêta devant les tombes d’Ai et de Gauwyn. Il ramassa bien naïvement deux fleurs qu’il jeta sur chacun des tombes avant de leur tourner le dos définitivement.

« Merci pour tout. »


---



Cela faisait maintenant un an qu’il avait quitté le manoir où il avait vécu. Il avait erré au hasard, dormant parfois dehors ou dans des auberges. Les cours que lui avait autrefois fourni Ai sur l’art de se battre, l’astronomie et autres sciences lui étaient utiles. Il avait réussi à se faire un peu d’argent en jouant du piano dans un bar ou en sortant son violon qu’il avait emporté avec lui lors de sa fuite pour des mariages. Il avait survécu tant bien que mal, réussissant là où beaucoup avaient échoué et il était, il fallait l’avouer, assez fier de lui.

Il se trouvait dans une campagne recouverte par la neige lorsqu’une étrange créature lui tomba sur la tête. Sa main l’attrapa aussitôt pour le brandir devant lui. Une boule de poils blanche aux longues oreilles venait de faire son apparition. Deux tâches noires étaient présentes sur son front et ses yeux étaient aussi bleus que ceux qu’avaient possédé Ai.

« Ne me tuez pas ! Je suis très méchant, vous savez ! Si vous me tuez, vous risqueriez de le regretter amèrement. »

Nell soupira et déposa l’étrange créature dans la neige avant de passer son chemin, indifférent à ce que pouvait raconter cette bestiole.

« Eh ! Attendez-moi ! Je peux être très utile. Vous avez eu de la chance de me rencontrer ! Je m’appelle Child, et vous ? Puis-je vous tutoyer ? »

Se retournant, Nell dévisagea l’animal, cherchant le meilleur moyen de s’en débarrasser.

« Alors ? Votre nom ? »

« Nell. »

« Nell… ? Pauvre de toi… »


Nell l’ignora et se retourna, cessant de s’intéresser à lui. Il tenta de semer l’animal qui disait s’appeler Child, mais ne parvint qu’à faire en sorte que celui-ci s’entiche un peu plus de lui.

« Tu comptes me suivre encore longtemps ? »

« Jusqu’à la mort ! »

« Me voilà bien… »


Il s’assit dans la neige et croisa les jambes.

« Bon écoute… Je n’ai pas de temps à perdre avec un animal comme toi, alors je tâcherai de faire simple, d’accord ? »

« Je t’écoute. »

« Je ne veux pas de toi. »


Et il se releva, se mettant à courir. Au bout d’un moment, convaincu que la bestiole avait renoncé, il stoppa sa course. Un poids tomba aussitôt sur l’une de ses épaules.

« Et moi je veux de toi. S’il te plaît, laisse-moi rester. »

« En quelle langue il va falloir que je te le dise ? Non c’est non ! »

« Je t’en prie. À genoux même ! »

« Est-ce que tu as seulement des genoux… ? »

« Non… Mais comme on dit, c’est l’intention qui compte. »


Il soupira et, après avoir fait de nouvelles tentatives pour se débarrasser il dû se rendre à l’évidence… Child ne partirait pas. Ainsi, il se retrouvait avec un étrange compagnon de voyage qui était bien décidé à ne pas le lâcher.


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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeMer 25 Juin - 23:37

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L’auberge lui avait semblé accueillante. Il était entré et avait été ravi de constater qu’une douce chaleur s’élevait dans les airs. Satisfait de l’endroit qu’il avait choisi, il referma la porte derrière lui et avait demandé au propriétaire s’il disposait de chambres libres et s’il acceptait les animaux embêtants. Celui-ci avait éclaté de rire en voyant le lilliputien qui se trouvait se l’épaule de ce nouveau visiteur et lui avait donné une chambre payable d’avance. Nell avait réglé ce que lui compterait une nuit et était monté.

« Sais-tu qu’il existe une île nommée Cassilmena où les races du monde entier se côtoient ? »

Nell sursauta à cette remarque. Il demanda à Child où se trouvait cette fameuse île, mais n’obtient qu’une réponse évasive. Persuadé que l’animal mentait une nouvelle fois, il soupira et acheva de préparer son lit pour la nuit avant de redescendre. Son ventre lui rappelait qu’il avait besoin de se nourrir et il comptait bien le remplir pour, après, mieux réfléchir à ce qu’il devait faire.
La salle était pleine. Une entente chaleureuse liait chaque client de l’auberge, autant dire que l’ambiance était bien différente du manoir qu’il avait quitté. Les gens s’interpellaient entre eux en riant, se lançant de temps en temps de petites taquineries, mais rien de méchant.
À cette vue, le jeune homme eut un sourire. Il demanda le plat du jour à l’aubergiste et s’assit à son tour à une table, seul, avec son animal. Aussitôt, trois gaillards à la mine engageante vinrent se joindre à lui.
L’un était blond comme les blés, avait une peau bronzée et des yeux noisettes. Il était mince, mais Nell devinait que sa force devait être terrifiante. Il lui souriait gentiment et il décida qu’il l’appréciait. Le deuxième avait un visage carré, des muscles prohibitifs, mais il ressemblait plus à un papa gâteau qu’à un voyou prêt à le frapper pour lui dérober son argent. Le troisième avait un visage rond et une peau noire. Il était assez corpulent et tenait dans ses bras un minuscule chaton sur lequel Child se jeta aussitôt pour jouer.
Les trois plaisaient beaucoup à Nell qui les accueillit avec un sourire à sa table. Ils commencèrent à discuter jusqu’à ce que cette rumeur qu’avait évoqué Child quelques temps auparavant revienne sur la table. Cassilmena existait donc réellement ?

« On dit qu’une tempête a dévasté les terres… Ça a créé beaucoup de dégâts, mais apparemment, il reste pas mal d’habitants là-bas. C’est un endroit où toutes les races se côtoient. J’y suis allé une fois, c’était assez amusant de voir un elfe discutait bien gentiment avec un ange, surtout quand on sait que plusieurs races sont incapables de vivre ensembles… Ces terres ont quelque chose ne plus. »

« Ouais, j’approuve. Avant, ça s’appelait les terres du Yin et du Yang, il s’est passé pas mal de choses là-bas. Pour ceux qui cherchent l’aventure, c’est le bon endroit, mais il faut tout de même rester sur ses gardes. »


Nell les avait écoutés avec attention. C’était décidé, Cassilmena serait sa prochaine destination.

« Et où se trouve cette île ? »

« Un peu plus au sud, je crois… Mais c’est assez facile de la trouver. »

« D’accord, merci. »


Ils continuèrent de discuter, basculant d’un sujet à l’autre sans vraiment bien savoir où ils allaient. La nuit avançait et la fatigue commençait à se faire sentir.

« Bon, c’est ici que je vous quitte. Je vous souhaite une bonne nuit. J’ai été ravi de discuter avec vous. »

Sachant qu’il ne les reverrait jamais, Nell les remercia pour les précieuses informations qu’ils lui avaient fournies et monta dans sa chambre. Le lendemain, lorsque les trois hommes voulurent revoir leur ami de la veille, ils tombèrent sur une chambre propre et vide. Nell était parti.

« Et où on va comme ça ? »

« Voyons Child, c’est évident pourtant ! Cassilmena ! »



---



[HS : Fini ! Désolée pour l'histoire qui est longue et pas forcément très intéressante ni très bien écrite ^^' ].
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Sayuki
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 0:02

WOUAH =D
Je vais être honnête, ca faisait un bon bout de temps que j'avaia spas pris autant de plaisir à lire une fiche.
J'adore ton histoire, elle est loin, même très loin d'être ennuyeuse, et ne dit pas que c'est pas écrit ! Au contraire, j'adore ton style d'écriture !
Pour sur, tu peux me croire que je me jetterai sur ton premier rp =p (à moins que tu ne veuilles pas de moi... 44 )

M'enfin bon, on verra un peu si le petit Nell arrive à survivre sur Cassilmena ^^ Niark niark.

Allez je te valide, bon rp ^^
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MessageSujet: Re: Nell [Métamorphe]   Nell [Métamorphe] Icon_minitime

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