Seconde chance : don généreux ou cadeau empoisonné? [Matis]

Les pas d'Orion menèrent l'Ange presque naturellement vers une église austère et dont les murs portaient les cicatrices de la colère de la nature sous la forme de nombreuses fissures et de quelques vitraux brisés. Et pourtant, malgré cet aspect très glaciale et peu engageant, Orion apprécia de suite la sérénité et le calme de ce lieu qui ne lui était pas inconnu.
En effet, en recherchant dans l'abime de ces souvenirs, il se rappella que c'était dans cette église ou tout du moins dans un édifice lui ressemblant très fortement, qu'il avait rencontré Callisto Agarwaen, une ange déchue avec laquelle il avait affronté un ange puissant qu'ils avaient finalement réussi à vaincre et à tuer.
En repensant à cet évènement qui témoignait de la crauté et du vice qui pouvaient s'emparer de son âme lorsqu'il était déchu, un semblant de honte vint poindre au fond de lui si bien qu'il pénétra dans l'édifice religieux avec l'humilité de quelqu'un qui souhaite se faire pardonner.

L'intérieur de l'Eglise était au moins aussi lugubre que l'extérieur. Eclairée à la fois par des chandelles aux flammes faibles et vacillantes disposées sur de grands lustres en cuivres et par les quelques rayons de lumières venant de l'extérieur et parvenant à traverser les vitraux, la nef de l'église donnait l'impression d'être issue d'une histoire d'épouvante aux manoirs hanté et aux maisons sinistres. Cette impression était accentuée par les ombres qui dansaient sur les murs telles des fantômes tout droit jaillis de l'enfer.
Orion regarda tout autour de lui avant de refermer délicatement la porte faite en bois massif. Il n'y avait personne dans ce lieu saint ce qui étonnait quelque peu l'ange car les humains aimaient bien croire en quelque chose pour oublier leurs malheurs et, depuis le cataclysme, les souffrances des hommes avaient dûes s'accentuer alors pourquoi, pourquoi personne n'était là en train de prier et d'espérer la venue de jours meilleurs?

C'est en se posant cette question que Orion s'avança tranquillement et silencieusement dans la nef de l'eglise, remontant lentement la rangée encadrée de bancs qui se dirigeait vers le choeur de l'eglise. Plus il avançait et plus il sentait une présence. La présence de Dieu ? Non , certainement pas car la préence qu'il sentait actuellement était empreinte de noirceur, de rancune, de mélancolie et de haine.
Et, même si l'Ange était intrigué par cette aura qui lui semblait obscure, il préféra l'ignorer et se replonger dans la contemplation de cette édifice sacré et pourtant si austère.

Au centre du Choeur de l'église se trouvait l'autel, un bloc de granit gris, sans ornements ni gravures, recouvert d'un simple tissu de coton d'un blanc salie par le temps et le manque d'entretien. Orion fit alors appel à son pouvoir de l'eau pour redonner un peu de fraicheur à ce linge qui était censé évoquer la pureté et la paix du paradis. Une fois cela fait, il le reposa parfaitement sur l'autel.

Voilà qui est assurément mieux

Pensa-t-il avant de lever le regard vers les quatres vitraux qui ornaient le mur arrondi et fissuré au fond du choeur de l'église.
Deux d'entre eux n'existaient plus, la seule trace témoignant de leur présence autrefois étant les quelques morceaux de verre coloré qui étaient restés accrochés au mur et ceux qui se trouvaient encore sur le sol froid en pierre de l'église.
Les deux autres représentaient deux archange àl'auréole dorée qui regardaient le ciel.
Ces représentations rappelaient à Orion celui qui lui avait accordé une seconde chance en lui rendant son coeur et par la même occasion en faisant de lui à nouveau un ange.
Mais pourquoi cette seconde chance? Etait-ce tout simplement un don généreux du ciel, lui montrant qu'il était enfin pardonné pour tout ce qu'il avait commis et que sa lente agonie pouvait enfin prendre fin, ou bien était-ce un cadeau empoisonné, autrement dit, la vengeance du ciel pour avoir détruit tout un royaume d'anges.
En tout cas à peine cette pensée aut-elle éffleurée son esprit qu'elle s'en effaça : pourquoi chercher à savoir alrs que ce qu'il devait faire, c'est vivre sa vie en essayant de tout son coeur de ne plus commettre d'erreur cette fois et ceci était déjà beaucoup.

Orion ferma lentement ses yeux. Le temps viendrait bientôt où il vivrait sa vie d'ange de tout son coeur et de toute son âme, ce qui commençait déjà à être le cas mais, néanmoins, ses nombreux et malheureux souvenirs était encore trop présents à son esprit pour qu'il puisse oublier tous les crimes dont il était le lamentable auteur. Pourtant, lorsqu'il se laisser aller à se replonger dans l'océan de ses souvenirs, quand il regardait à nouveau les moments les plus pénibles et atroces de sa vie, il n'en souffrait même plus autant qu'avant, comme si tout cela était arrivé à un autre, comme si il n'avait été que le témoin et non le coupable. Bien sûr, cela ne l'avait pas empêché de tirer de ses actes passés de nombreuses leçons qui l'avaient aidé à devenir un peu plus ange, un peu plus sage, et surtout un peu plus réfléchi et moins impulsif. Mais quand bien même, Orion était maintenant bien moins affecté et sensible, tout en sachant que ses actes étaient monstrueux. On pouvait dire qu'il avait enfin un peu grandi, il regardait maintenant au-delà des actes et ne prenait que les leçons qu'il fallait en tirer en laissant bien loin de côté tout ce qui vous rendait vulnérable, à savoir les sentiments obscures qui vous envahissent quand vous perpetrez un crime.
Voilà où en était cet Ange nouvellement pardonné si bien que l'on pouvait tout à fait penser que, bientôt, tous ses souvenirs qui tentaient de le géner ne seraient plus qu'une des nombreuse vague de sa mémoire à laquelle il ne fallait accorder pas plus d'importance qu'aux autres. Et, quand viendrait cette étape, Orion serait vraiment sur le bon chemin. Après, bien sûr, cela ne tiendrait qu'à lui de ne pas s'en écarter mais, vraisemblablement, il semblait aujourd'hui bien déterminé à ne plus commettre de lamantables erreurs comme il avait pu le faire autrefois.

Et, alors qu'il réfléchissait calmement à tous ça en contemplant les vitraux encore debout dans le fond du coeur, il eut la soudaine envie d'éclaircir un peu cet endroit qui ne devait être aussi sombre mais plutôt éblouissant de clarté. C'est ainsi qu'il fait appel à son contrôle de la météo pour appeler quelque rayon de soleil à venir éclairer ce lieu saint.
Eblouir? à vrai dire on n'aurait pas pu trouver de mot plus juste car l'individu qui venait d'entrer si discrètement que Orion, perdu dans ses pensées, ne l'avait pas du tout remarqué, semblait bien souffrir du rayon de soleil qui lui éclairer la face.
Et, alors que Orion contemplait avec un air satisfait les vitraux qui resplendissaient maintenant sous la lumière du soleil, il remarqua enfin une présence toute proch et se retourna calmement vers la personne qui fit quelques pas vers lui et le salua.

Je me nomme Matis, Matis Engells.

Et, alors que Orion allait serrer cette main tendue, il sentit tout d'abord un curieux changement chez cet individu qui lui faisait face pour ensuite voir son visage se tirer comme si cet être refusait la métamorphose dont il était victime. Lorsque la transformation fut achevée, Orion avait devant lui ce que l'on appelait un vampire, c'est à dire, un individu aux traits agressifs et violent et dont la machoire était pourvue de deux impréssionnantes canines.
Refusant de se laisser intimider et de mal jugé son interlocuteur, l'ange serra la main de Matis et se présenta à son tour.

Enchanté, moi c'est Orion, Orion Shidori.

Et il lui adressa un sourire sincère comme pour tenter de l'apaiser de nouveau.

Mais pourtant, malgré la volonté d'Orion à apaiser et calmer l'instinct de tueur du jeune vampire, Matis devenait de plus en plus effrayant et prêt à se jeter sur Orion pour le vider de son sang en une seule gorgée. Pourtant, l'Ange était quasiment persuadé que le jeune homme luttait d'arrache-pied pour reprendre le contrôle de lui même sans pour autant y parvenir. Quoi de plus frustrant que de se retrouver piégé dans un corp qui veut faire le mal alors que soi même on voudrait l'en empêcher sans jamais y parvenir, comme une lutte acharnée qui, au final voit toujours le mal vainqueur. Cette attitude de combat intérieur, perdu d'avance, cherchant à résister à son état de vampire laissa Orion supposer que Matis devait être un tout jeune mordu pour ne pas se laisser aller au mal et au vice sans une résistance aussi vaine qu'acharnée. Et, alors que cette supposition fit apparaître dans l'esprit d'Orion l'esproir fou de sauver Matis de la folie sanguinaire frappant tout vampire, la métamorphose du jeune homme s'acheva. C'est ainsi que l'ange avait désormais devant lui un être totalement maléfique et assoiffée de sang. Matis avait donc naturellement perdu le combat contre le tueur qui partageait son corps.
Et, alors que Orion réfléchissait à comment il allait pouvoir arranger la situation qui promettait de bien vite se dégrader, Matis, désormais totalement soumis à l'appel vicieux du sang, se mit à ricanner d'une voix qui était différente de celle qui s'était adressée à l'ange quelques instants plus tôt. En effet, maintenant, c'était une voix sinistre et caverneuse qui ricannait de manière lugubre et perverse. Orion, toujours occupé à trouver une solution, regarda Matis et le vit se lécher les babines en regardant l'ange avec envie.
A votre avis, comment peut-on réagir lorsqu'on se rend compte tout a coup que l'on représente un repas de choix pour les papilles sensibles d'un monstre sanguinaire? Je pense que nombreux sont ceux à s'enfuir à tire d'aile, ce qui est ici, au passage, une chose plus qu'envisageable au sens propre du terme, ou encore, ceux qui s'évanouisse si vite qu'il n'ont pas le temps de se voir dévorer. Voilà un peu, en résumé la réaction de monsieur ou madame tout le monde. Seulement voilà, Orion est loin, très loin d'être monsieur tout le monde et, au lieu de s'envoler bien vite sans regarder derrière lui ou de s'effondrer sur le sol de l'église après être devenu blanc comme un linge, il préféra rester là, sans bouger et toujours souriant, à regarder le vampire se régaler davance à la vue de l'ange.
Puis, le vampire, qui semblait maintenant avoir perdu toutes couleurs pour ne paraître plus que noir et blanc, après s'être craqué avec amusement les doigts, déboutonna sa cape pour laisser aparaître un corps dangereusement musclé et couvert, mis à part les bras, d'une armure qui semblait être à toute épreuve. Il s'adressa alors à l'Ange d'une voix teinté d'une envie morbide et vicieuse, le regardant de ses yeux si sombre qu'ils semblaient dénués de vie.

J'ai faim...Une petite bataille, qui déciderait de ton funeste destin d'ange au service de ce foutu dieu à qui je ne dois rien, ça te dirait?

Et comme pour appuyer ses dires, il pointa sur Orion son arc et encocha une flêche menaçante avant de tendre lentement la corde, un sourire sadique ornant les lèvres du vampire.
Et, alors qu'il ne quittait pas l'ange des yeux, prêt à tout moment à lui décocher sa flêche, le touchant assurément, Orion sentit un doute s'immicer tout à coup dans l'esprit du vampire, comme si Matis venait de reprendre la lutte contre le monstre qui avait pris le contrôle de son corps.
L'ange saisi alors cette occasion pour agir.
En effet, en quelques pas exécutés à une vitesse inhumaine, il fut tout contre le vampire et empoigna la flèche juste derrière la pointe et abaissa lentement mais fermement l'arc vers le sol.
Il s'adressa alors au vampire d'une voix calme et rassurante.

Lutte Matis, lutte avec volonté, acharnement et passion. Trouve en toi le pouvoir de résister.

Et alors qu'il maintenait l'arc vers le sol, le protégeant ainsi de la flèche bien pointu, Orion posa sa main sur le front du vampire et fit appel à son pouvoir de la glace pour raffraichir le corps du jeune homme, dans le but de l'apaiser et de l'aider à lutter.

Cependant, bien qu'il était momentannement à l'abri d'une flèche, l'ange se trouvait maintenant dans une posture qui laissait son cou sans défence et un peu trop près des canines tranchantes du vampire qui luttait pour garder le contrôle...

Orion, décidément parfaitement inconscient du danger qu'il encourait à rester dans cette posture qui ne faisait qu'allécher davantage le vampire, ne bougeait plus. Tout en continuant de maintenir fermement l'arc de Matis vers le bas et, avec l'aide de son autre main posée sur son front, de lui procurer une douce fraîcheur apaisante, l'Ange regardait le vampire droit dans les yeux aux pupilles complètement dilatées, son regard exprimant tout le soutien et la compassion dont Orion était capable, afin que le jeune homme, qui voulait reprendre le contrôle de son corps, soit encouragé et ne renonce pas à lutter. Si matis voulait gagner contre le vampire, il lui faudrait énormément de volenté et surtout, surtout il lui faudrait garder espoir et confiance en lui, même quand tout semblait perdu. Voilà pourquoi Orion ne bougeait pas, pour ne pas se montrer hostile au vampire de sorte que Matis ait encore une chance de reprendre le dessus. Cependant, et cela notre Ange l'ignorait bien évidemment, il aurait dû bougé, oh que oui il aurait dû car voyez vous, rien que la vue de ce cou si proche et si appetissant suffit à évincer complètement l'esprit du jeune homme, laissant le vampire, qui se léchait déjà les babines dans la perspective de se repas à portée de main, ou plutôt de dents dans ce cas présent, entièrement maître de son corps.
C'est ainsi que Orion toujours en train d'esperer sans bouger que les mots bienfaisant qu'il avait tenté de lui graver dans l'esprit permettrait à Matis de lutter encore, sans qu'il ne lache prise, car, selon Orion, si, à un moment ou à un autre, le jeune homme venait à perdre courage et volonté alors il perdrait le contrôle de son corps dans sa totalité, laissant le vampire en faire ce que bon lui semblait. Seulement, et voilà toute l'ironie de la situation, c'était déjà le cas maintenant et le monstre sanguinaire s'appretait déjà à faire sa première victime c'est à dire Orion.

Ainsi, alors que l'Ange n'avait rien vu venir ou peut-être avait-il justement pousser le vampire jusque là pour écoeuré Matis au point qu'il ne recommence à lutter, le vampire, dont les lèvres étaient maintenant ornées d'un sourire narquois, sinistre et machiavélique, lacha son arc et agrippa violemment les main d'Orion pour dégager le chemin si court jusqu'à sa nuque si appétissante à ses yeux brillant d'une lueur si lugubre et démente. Alors qu'il serrait si fort les bras de l'ange pour que celui-ci ne puisse opposer aucune résistance au vampire, la créature sanguinaire fondit sur le cou de sa victime sous le regard simplement désapprobateur d'Orion. Et non, il n'avait pas peur de se faire mordre, à croire qu'il avait vraiment fait exprès d'ainsi tenter le vampire pour que Matis se rende compte de l'horreur qu'était le monstre qui l'habitait et qu'il reprenne le combat contre lui. Voilà pourquoi l'ange regardait le vampire, qui lui était omnibulait par son cou découvert, de ses yeux d'un bleu intense et profond qui brillait d'une lueur de triste compassion et en même temps de désapprobation.
C'est alors que le vampire s'arreta brusquement à quelque millimètre à peine de la nuque de l'ange, comme si ce regard lourd de sens ainsi que les mots qu'il avait tenté d'inculquer dans l'esprit du jeune homme venaient enfin de faire leur effet et de réveiller son esprit qui avait été évincer par le vampire. Celui-ci semblait maintenant absent, figé, ses yeux vitreux perdus dans le vague, comme si il était au prise avec un quelconque adversaire intérieur qui tentait de freiner les ardeur meurtirière du vampire. L'ange, comme l'individu qui se trouvait en face de lui, ne bougeait plus, de peur d'interférer dans cette lutte acharnée qui se déroulait dans l'esprit du vampire. Et, après de long instants de silence oppressant, etouffant et pesant sur eux deux comme un gigantesque couvercle qui menaçait à tout instant de les écraser, le vampire sorti de sa torpeur. Il semblait un peu plus humain que lorsqu'il plongeait sur la nuque de l'ange, comme si l'esprit de matis reprenait peu à peu le dessus.

C'est alors que Orion fut brusquement repousser loind du vampire. Sachant que c'était pour éloigner la tentation, l'ange n'opposa aucune resistance et se laisser violemment envoyer contre le mur dufond du Choeur que sa tête et le reste de son corps rencontra en un choc brutal.
Au frontière de l'inconscience, Orion avait maintenant les yeux vitreux et à moitiè fermé. Le choc avait était très violent et il se sentait comme vidé de ses forces par la douleur qui parcourait l'intégralité de son corps.
Cependant il ne sombrait pas, regardant toujours Matis lutter avec acharnement contre les pulsions sanguinaires qui parcourait encore son corps et son esprit.
C'est alors que redevenu lucide, le jeune parla d'une voix qui n'était plus lugubre et caverneuse.

Huff...Huff...Huff...J'ai...réussi...

Il semblait essouflé, exténué d'avoir si durement lutté. Cependant il pouvait être fier de lui car il venait de gagner un combat qui semblait impossible .
C'est donc heureux et fier du jeune homme que l'ange se laissa sombrer dans l'inconscience, un sourire ornant son visage, une goutte de sang perlant au coin de ses lèvres.

Pendant que le vampire était définitivement refoulé dans le fin fond de l'âme de Matis et que celui-ci resurgissait de la profondeur de son esprit pour être maintenant totalement maître de son corps, l'ange deumerrait inconscient, les yeux clos, à cause du choc qui l'avait assomé lorsqu'il avait rencontré le mur, violemment poussé par Matis alors qu'il était au prise avec le vampire qui tentait à tout prix d'empecher le jeune homme de reprendre le dessus pour le laisser se désaltérer avec le sang de l'ange. Et, lorsque le jeune homme s'en rendit enfin compte, il fut saisi d'horreur en voyant l'état de l'ange. Il devait être blessé, c'était même sûr d'ailleurs car une goutte de sang perlait entre ses lèvres ornée d'un sourire apaiser.

Oui il était bléssé et pourtant, pourtant Orion rêvait. Oui, il rêvait et ce depuis le moment même où il avait fermé les yeux.
En effet, dans l'esprit de l'ange défilait des images, des images étranges, représentant un lieu mystérieux ressemblant fort au ciel de part l'abscence de sol ou tout du moins de sol visible.
Car au milieu de toutes ses étoiles et de cette étendue immense d'un bleu d'encre se tenait Orion, comme si il flottait dans ce paysage sans haut ni bas.
Quel était cet étrange endroit, pourquoi Orion s'y tenait-il, observant d'un regard vague et perdu ce qui ressemblait fort à des étoiles? Et, alors que en même temps que de vivre se rêve, l'esprit de l'ange ne cessait de se poser cette question, une silhouette d'un bleu claire et translucide apparut devant lui. On aurait dit une cascade d'eau qui prenait une forme mouvante, la forme d'un ange.
Celui-ci était d'une beauté parfaite et le regardait de ses deux iris bleu océan. Absorbé par cette nouvelle apparition, Orion ne put détacher son regard de cette silhouette tout simplement parfaite à partir du moment où elle lui était apparu.
Pendant un long moment qui lui parut durer une éternité, la silhouette ondulante ne fit que le regarder de ses prunelles translucide au travers desquelles on pouvait encore distinguer les étoiles qui piquetaient le ciel qui les entouraient.
Puis, alors que Orion se demandait si l'Ange lui parlerait un jour, la silhouette s'adressa à lui d'une voix si pure, claire et mélodieuse qu'elle l'apaisa instantanément.

Orion Shidori, Ange sauvé de la déchéance, je viens te voir en ma qualité d'Archange serviteur de Dieu pour te révéler pourquoi le ciel t'a accordé cette seconde chance. Si, malgré tout le mal que tu as commis lorsque tu étais Irion, tu es néanmoins redevenu un ange, c'est parce que le ciel souhaitait voir si après tant de souffrance, tu serais suffisemment fort pour ne plus jamais te laisser déborder par tes sentiments. En fait, Dieu a souhaité à la fois t'infliger une punition en te forçant à vivre en ne te préoccupant plus de tes propres sentiments et à la fois te proposer une épreuve, celle de vivre pour et par les autres, ce qu'à présent tu n'avais jamais fait.

Orion ne pouvant détaché ses yeux de la silhouette demanda d'une voix si faible qu'elle n'était plus qu'un murmure à peine audible.

Que dois-je faire finalement?

L'archange translucide lui répondit alors de la même voix clair et douce.

Tu as par deux fois sacrifier ta vie pour celle de quelqu'un d'autre. La première fois, c'était en croyant sauver ta princesse. Aussi, c'est après cela que tu récupéra ton coeur et redevint un ange. La seconde fois, c'est aujourd'hui, en voulant épargné un jeune homme de la furie sanguinaire du vampire qui le possède. Et c'est après cet évènement que commence ta véritable quète en tant qu'ange : A partir de maintenant tu ne devras plus jamais faire passer tes sentiments avant les besoins d'autrui. Bien sûr ceux-ci ne seront pas effacer. Non car ils seront même encore plus présent dans ton esprit mais tu devra être capable d'en faire abstraction pour aider ton prochain, ce que tu as si peu fait quand tu te nommais Irion.

Puis, après un autre long moment où aucun des deux anges ne prononça le moindre mot, l'Archange se mit à disparaître peu à peu en lui disant ses dernières parôles alors qu'une douce lumière verte envahissait tout ce paysage célèste.

Il est temps pour toi de revenir à toi Orion l'ange sauvé de la déchéance, mais n'oubli le défi du Divin car il est pour toi le seul moyen de retrouver un vrai sens à ton existence.

Et, à peine eut-il disparut, que Orion se réveilla. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit matis, et pas le vampire qui le possédait, qui se tenait à quelques pas de lui.

Pendant que Matis le contemplait de ses yeux violets aux reflets énigmatiques en soupirant légèrement de soulagement, l'ange se releva alors bien péniblement, encore souffrant et engourdi par ses blessures à peine soignées. Il reporta alors son regard d'un bleu acier sur les vitraux de l'église représentant des anges, ignorant momentanément le vampire. Il regardait silencieusement ces êtres qui lui étaient si semblable, drogués de pureté et de paix. Mais à quel prix? Que doit-on sacrifier pour être à ce point enivré par le bien et la paix? Orion venait d'avoir une réponse claire et sans appel. En effet, dans le rêves qui, finalement n'en était pas vraiment un et dont il venait d'émerger, on lui avait révèler qu'en tant qu'ange, il devait maintenant vivre par et pour les autres. En fait Orion venait de comprendre tout simplement qu'un ange trouve un sens à sa vie en sauvant celle des autres, peu importe qu'il perde la leur. Peut-être cette inconscience ou ce détachement à propos de leur propre mort est-il dû à la confiance aveugle et sans limite que ces êtres de paradis vouent au Ciel et à Dieu. Mais est-ce que Orion était-il prêt à cette existence pieuse et sans accroc, une existence vouée aux autres et à leur bonheur? Et, alors qu'il se posait cette question, contemplant toujours les anges souriant ornant les rares vitraux encore intacts de l'église et ignorant toujours le vampire qui venait de lui adresser la parôle,

Tu ne nommes Orion Shidori, n'est-ce pas?

Orion entendit dans sa tête une voix douce et apaisante, comme celle de l'archange de son rêve.

Oui Orion, c'est dure de s'y faire au début mais tu verras, Tu trouveras bien vite quelqu'un dont tu voudras absolument le bonheur, quelqu'un qui te feras comprendre que cette quête est la plus louable et honnorable qui soit. Bien sûr, je ne te garantis pas que tu la trouvera rapidement, certains de nous la cherche encore, mais, ne désespère jamais et crois en toi et en ton pouvoir à faire le bien autour de toi. Une fois que tu en seras capable, alors tous ces doutes que cette quête t'inspirent disparaîtront en fumée et tu seras alors prêt à tout pour le bonheur de ceux qui croiseront ta route.
Je n'ai qu'un mot à te dire : Patience.

Et, alors que la voix disparut de son esprit, Orion songea un instant à ces parôles qui, quand on y portait un peu d'attention, n'était pas dénuées de sens, bien au contraire. Et, alors que l'ange, perdu dans ces pensées, se demandait si la personne qui lui donnerait fois en la raison de vivre des anges se présenterait bientôt à lui, Matis, qui était décidemment ignoré par Orion, le remercia néanmoins.

Merci beaucoup. Tu m'as beaucoup aidé à me libérer, même si je sais que ce n'est que temporaire, de ce qui me prenait. Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire à part te remercier, et je n'aime pas répéter.

Puis, le vampire alla ramasser sa cape, son arc et ses fléche avant de se diriger vers la sortie d'un pas lent et qui manquait un peu d'assurance semblait-il.
En tout cas, c'est ce moment que choisi Orion pour reporter son attention sur lui. Il se retourna donc vers Matis, pour voir le jeune interrompre son avancée vers la sortie de l'édifice. Ne faisant aucun geste, ne prononçant aucune parole, l'ange attendit tout simplement que le vampire ne lui dise quelque chose, ce qu'il fit à peine quelques seconde après que cette idée eut traversée l'esprit d'Orion.

Si tu as besoin de mon aide pour quoi que ce soit, je suis toujours disponible, il n'y a qu'à me le demander. Je devrais rester dans les environs pour un bon bout de temps, je cherche quelqu'un...

Orion, tout chamboulé par son rêve et par la révélation qu'on lui avait faite durant son songe, aurait bien voulu un peu de compagnie, histoire d'oublier un instant, même si infime soit-il, la dure position dans laquelle on l'avait mis malgré lui. Cependant, Alors qu'il s'appretait à retenir le vampire d'un mot, il remarqua que celui-ci poursuivait son chemin vers les portes de l'édifice religieux.
L'ange songea alors que le vampire le voyait plus comme un repas que comme un individu qui pouvait être de conversation agréable. L'ange, menaçait donc de réveiller les instainct meurtrier du vampire et donc de faire souffrir à nouveau Matis.
Devant cette réalité l'ange se ravisa et laissa le vampire poursuivre sa route, préférant privilégié les interêts du jeune homme que ses propres sentiments.
C'est alors que la voix retenti à nouveau dans son esprit.

Tu vois Orion tu commence déjà à faire abstraction de ce que tu ressens pour privilégié l'interêt des autres. Tu es sur la bonne voix.