Présage d''automne [ PV Ashura]

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Noyé dans une pluie de couleurs. Effondré sous milles débris. Oublié par le silence de dernier souffle. Jaunes sont les rayons lumineux qui voient le nouveau jour. Oranges reflètent ceux qui surplombent les océans. Les souvenirs défilent sous la pression de inhumaine de l’asphyxie. Étais-ce une fin convenable pour les êtres qui ne respiraient point la substance confinée d’oxygène? Certains divins ne se plaisaient pas à cette idée. << La mort ne voulait les emmener avec elle mais...>>. Munis d’une couleur écarlate, les pâtures rouges se mêlent souvent aux conflits irrésolus puis s’empreignent aux murs déchus de l’histoires. Remplie d’eau sous chaque parcelle de vie, la pupille éteinte éclate en mille morceaux dans le fleuve de l’éther. Les éclats de verre miroitent sur le présent et le passé. Des créatures désormais aquatiques s’animent pour arrêter de suffoquer. Elles reprennent vie durant des décennies jusqu’à ce qu’elles aspirent le doux pêché du vent. <<... mais sur les terres tout les actes sont permis. >>. Les mémoires nostalgiques reviennent telle une vague violente au flanc d’une tempête.

Un ombre parcourait les milles sur les terres de Cassilmena. Elle traversait à grand pas le passage d’une forêt. Au creux de la nature, une forme bien distincte explorait les feuillages d’arbres épineux. Une multitude de plantes se dressaient dans les larges sentiers qu’elle empruntait. Une ombre ou un animal? L’ombre d’un lynx plutôt. Une panoplie de feuilles mortes aux couleurs jaune, orange et rouge s’illuminaient aux chauds rayons du soleil. La mort oeuvrait en silence puis laissait la pigmentation dégénérer afin d’obtenir son tableau de peinture. De là haut, chaque brindille de végétation morte virevoltait dans l’air puis tombaient au sol ou encore sur le pelage roux du chat sauvage en question. Lorsqu’il partait sur un élan, elles touchaient le sol comme des vieilles histoires derrière lui. L’animal regardait derrière même si cela le blessait intérieurement car surveiller ses arrières lui donnait espoir de continuer. Sa vue perçante guidait ses pensées dans le grand boisé. Qui se douterais que la présence de lynx n’était guerre basée sur un instinct de prédateur? En effet les apparences sont parfois trompeuses car la bête se révélait en fait sous sa forme première celle d’une sirène. Une douce jeune femme sortit de ses eaux errait dans la forêt. Sous l’aspect d’un chat sauvage, elle fuyait le lac comme un endroit banni. Les deux seules fois où elle s’y était retrouvée, des ennuis l’avaient entraînés dans des récits donc le personnage principal passe à deux doigts d’être en miettes. La première fois, un lion de mers puis la seconde, une génie basée sur des principes exagérés concernant la beauté. La sirène changeait de forme pour éviter d’être suivie par la suite de ces deux contes trop abracadabrants à son goût. Elle utilisait son pouvoir de métamorphose plus fréquemment depuis la découverte de cette île. Elle adorait cette faculté et cela devait être dut à sa nouvelle connaissance plus élargie sur le monde animal.

L’automne, la fin de trois saisons mortes. Le magnifique paysage d’automne s’offrait à elle. Shinju-Kurai Tsumetai s’arrêtait près d’un buisson de myrtille pour déguster quelques baies comestibles. Ses oreilles pointues recouvertes de poil orangé guettait les alentour. Dans la minute suivante, lorsqu’elle s’apprêtait à observer une curieuse herbe, un froissement de feuille morte sonna dans ses oreilles...

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D’après les long récits de Tetsunoke il y a sur nos terres des êtres bien à part. Sages comme les anciens, compilant un grand nombre de qualité détenu par les animaux : la ruse du renard, la force de l’ours, l’intelligence du chat, le charisme de l’aigle et la discrétion du loup. Ces êtres puissants, usant de nombreuses enveloppes corporelles transmettent leurs capacités au-travers de leur art du dessin. Chacun d’entre eux porte un tatouage aux traits fin et subtils déterminant leur transformation favorite. Ces histoires bercèrent mon enfance, je savourais les mésaventures de ces métamorphes ingénieux et pourtant si peu nombreux. Fille Sana, l’héritage de mon père fût l’appartenance à cette race si proche de la nature, si peu connu et surtout si puissante. Je n’avais qu’une hâte, rejoindre les miens, quitter ma montagne natale. C’est d’ailleurs ce que je fis sous les conseils avisés de mon maître. Celui-ci n’étant plus en mesure de m’enseigner quoi que ce soit je devais m’en aller de part le monde. Voyager, découvrir mes origines, mes pouvoirs et le moyen de les maîtrisés. Ma première semaine sur Cassilmena avait été riche en surprises mais m’avait surtout permit de découvrir qui j’étais grâce aux histoires de mon père. Il avait complété la partie du puzzle qu’il me manquait. Je connaissais maintenant mon passé, mes pouvoirs il ne me restait plus qu’à les découvrir par moi-même, apprendre à les maîtriser. D’ailleurs il m’en restait un à trouver.

Il était temps pour moi de me lancer dans la maîtrise de mes transformations, mes parents avaient beau être des êtres puissants comparé à eux je n’étais rien mais l’avenir pouvait me réserver bien de belles choses, à condition de m’entraîner. Je me retirais donc dans la forêt pour quelque temps. Les premières heures défilèrent très vite, les couchés de soleil se succédaient sans peine, les semaines s’enchainaient et je n’avais pas l’impression de progresser. Apprendre seule était bien plus difficile que je ne l’aurais cru. J’avais bien rencontré quelques métamorphes mais malheureusement je n’avais croisé leur route que pour quelques brefs instants. Cela faisait un mois maintenant que la forêt était devenue mon domaine, mon ère de jeu, mon camp d’entrainement. Mes premières transformations ne ressemblaient à rien, je conjuguais les formes les plus absurdes, les êtres les plus différents. Au bout de ces 4 semaines je maîtrisais enfin les animaux de petite taille, mais mon manque de concentration ou la fatigue pouvait générer quelques dérives amusantes. La seule peau dans laquelle je n’arrivais pas à me glisser était celle de cette belle louve que j’arborais avec fierté. Mes tentatives restaient veine, le loup ne faisait pas encore partie de mes cordes, mais je m’y attelais avec ferveur.

L’aubade du rossignol m’avait réveillé à l’aurore, n’arrivant plus à dormir, obnubilée par mon désir le plus encrée je décidais que ce premier jour d’automne où la nature me déroulait ses couleurs chatoyantes par un tapis flamboyant, devait être sabrée. Je devais me transformer tout ou partie en louve, noir, blanche, verte, rouge ou bleu peu importe mais il fallait que j’y arrive. L’entrainement commença par une petite heure d’échauffement physique, un petit cross matinale entre les freines, les peupliers de la lisière de la forêt, quelques séries d’abdos bien soutenu. L’heure suivante était destinée à la préparation mentale, le meilleur endroit pour me ressourcer était la cime de la forêt, pour cela je devais trouver un arbre plus haut que les autres, plus robustes, offrant des branchages plus ferme. Le seul hôte de ses bois possédant ces caractéristiques n’était autre que le grand chêne vert, au beau milieu de la forêt. Perché tout là haut je pu m’abandonner à la nature, la laisser m’habité, elle me permettait d’apaiser mon cœur, de calmer mes saut d’humeur. Lorsque le jour se leva enfin, que le soleil sortit du lac voisin, alors je descendis de mon perchoir, laissant quelques feuilles se froisser.

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Tout cette aventure commençait il y a de cela dix-huit années. À l’intérieur d’un coquillage, au fond d’une pierre au motif d’éventail. Une légendaire perle se trouvait à l’intérieur. Quelques années plus tard, elle était devenue la brave fille aînée de la grande famille Tsumetai. Sa mère portait d’ailleurs le diminutif de son nom: Shinju. On la prénommait la plupart du temps ainsi. En langue plus commune son nom composé signifiait Perle-Sombre. Pendant des années, elle combattait1es terreurs des mers aux côté de son défunt frère. Depuis son enfance, Seikei entretenait des liens solides avec sa soeur plus âgée. Ses autres soeur n’existaient pas encore à l’époque où il tissa ce début d’amitié. Il appréciait beaucoup l’enseignement au combat que lui fournissait celle-ci. Cependant, le jour funèbre où il périt dans une bataille, sa combattante adorée sombra devant la perte de son seul confident. Comme elle ne supportait pas ce tragique événement, elle s’isola loin de ses semblables dans un autre milieu. Sur une grande île qu’elle connaissait si peu. Depuis son arrivée, de nombreux mystère qu’elle travaillait à élucider l’occupait amplement. L’apparition soudaine de ses jambes lui avait causé un choc. La femme poisson s’en remettait peu à peu. Elle ne se plaignait pas de ses deux membres mais elle préférait avoir quatre pattes lorsqu’elle état sur terre. Ses métamorphoses animales éloignaient parfois les regards qu’elle évitait de croiser. À chaque jour elle en apprenait d’avantage et cela l’aidait à comprendre le monde terrestre donc elle ne s’adaptait pas encore suffisamment. Comme le dit l’expression, elle n’était guerre une érudit mais elle avait la soif d’apprendre, ce qui la menait toujours à la fin d’une de ses interrogations. Elle se méfiait souvent des humains car elle savait qu’ils pêchaient le poisson. En d’autres termes, elle croyait qu’ils la mangeraient vulgairement comme ils prenaient l’habitude de le faire avec ses amis les invertébrés.

Lorsqu’elle s’apprêtait à observer une curieuse herbe, un froissement de feuille morte sonna dans ses oreilles. Une présence inconnue marchait derrière elle. La lynx voulut en découvrir davantage avant de se retourner. Elle percevait une respiration inhabituelle à quelques mètres. Les animaux qu’elle avait autrefois croisés possédaient des battements de coeurs deux fois plus rapide que celle-ci. Une ombre plus imposante que celle de l’animale se mêlait à celles des arbres. Cette dernière en conclut donc que quelque un de race humaine ou peut-être elfe se dressait derrière elle. Tout en restant sur ses gardes, la bête aux yeux verts émeraude se retournait finalement. Un dame qui semblait, d’après son physique appartenir à la race humaine se tenait là tout bêtement. À première vue elle ne ressemblait pas non plus provenir des elfes. On racontait que des personnages dotés également de pouvoirs magiques protégeaient la forêt avec attention. Ils gardaient la nature tout comme les sirènes surveillaient les océans.

Après une courte hésitation qui dura quelques secondes, la chatte sauvage reprit son apparence normale. Elle n’était pas métamorphe mais avec la pratique elle savait effectuer de remarquables métamorphoses. Dans un tourbillon de vent poussiéreux, l’animal grandissait à une vitesse incroyable et ses traits ressemblaient progressivement à celle d’une humaine. Ses grosses pattes griffues se transformaient en bras longés de mains tout comme son anatomie restante. Qui devinerait la présence d’une sirène déguisée en félin? Sa longues chevelure bleue frappante trahissaient sans doute son le fait qu’elle n’appartenait point à l’humanité. La poussière retomba au sol tandis que des mèches de cheveux noires retombaient vivement sur ses épaules. Ses iris colorés de vert dérivaient sur une autre teinte plus rare. Ses yeux turquoises regardaient sa cape noire en velours qui l’enveloppait. Elle la secouait pour décrocher les brindilles incrustées. En dirigeait ensuite son visage en direction de la dame et lui adressa la parole.

‘’Un beau temps pour se balader en forêt n’est-ce pas?’’

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Quelque chose descendait rapidement sans un bruit, glissant de branche en branche du grand feuillu. De loin on ne pouvait clairement distinguer, affirmer la nature de cet être rapide et agile. Pourtant en bas, non loin du pied de l’arbre il y avait dans un petit buisson de myrtille un animal bien vivant et surtout bien camouflé qui pouvait distinguer, grâce au soleil levant, les traits de l’être descendant des cimes. C’était une silhouette humaine, féminine qui plus est. On le notait tout d’abord à la longue chevelure brune qui lui tombait jusqu’à mi dos, puis à la fine taille que lui dessinait sa tunique, et enfin à la grâce de ses gestes qui entraient en harmonie avec son environnement immédiat. D’en bas elle semblait être une jeune femme banale, loin d’être redoutable, pourtant si l’on en croyait les récits de Tetsunoke, Ashura comme tout les siens serait une fois adulte habité d’une haine perpétuelle, d’un colère immense, et n’hésiterait jamais à tuer, elle serait un être dont on ne soupçonnerait pas la puissance et pourtant sans pitié. D’ailleurs il fallait déjà se méfier d’elle, fille des armes et du combat sa belle tunique bleu nuit brodé en fil d’argent n’était autre qu’une arme déguisé, à laquelle en son ceinturon était attaché un fouet. Lorsqu’elle atteignit la dernière branche du grand chêne elle s’arrêta ¼ de seconde, saisit cette dernière pour se donner un peu d’élan avant de tomber sur le sol tel un chat sauvage retomberait sur ses quatre pattes après un saut de quelques mètres. Ses jambes s’étaient pliées pour amortir l’atterrissage et masquer le bruit sourd qu’un être humain normal aurait provoqué après un tel saut, seul le tapis de feuilles couleurs de feu venait de trahir sa présence et alerter les deux oreilles pointu qui trainaient derrière les épineux.

Satisfaite de mon échauffement je redescendais au sol pour attaquer la partie la plus importante, l’apprentissage des transformations, ce n’est pas que je n’y arrivais pas. Il me suffisait de penser à un animal pour en prendre la forme, mais uniquement en partie, parfois avec la concentration je pouvais me transformer en totalité mais en mixant deux animaux différents. Depuis ma retraite en ces bois je maîtrisais un peu mieux cet art et les petits animaux n’étaient plus un secret pour moi, j’arrivais même à en garder la forme jusqu’à ce que l’envie d’être dans leur peau me passe. Seulement voila maintenant je voulais passer à plus gros, plus sauvage, plus redoutable. Mettant pied à terre, je fis crisser les feuilles sous mon pied, contrarié par ce manque de discrétion non maîtrisé, je serais les dents en concordance avec mes poings pour faire passer la colère passagère. C’est d’ailleurs ce qui m’empêcha de remarquer les deux yeux vert qui me fixait depuis le buisson voisin.

Le lynx avança doucement, prudemment vers le grand feuillu, vers cette femme descendu des hauteurs. Que voulait-il faire, que cherchait cet animal normalement inapprivoisable ? Et la tête brune ? N’avait-elle pas remarqué la présence du fauve ? Un nuage de poussière se souleva doucement avant de prendre la forme d’un tourbillon. A cet instant seulement la gymnaste se retourna, se figea avant de se mettre en garde. L’animal se transformait, son pelage devenait peau, ses pattes membres, son museau visage en un mot humain. La fille Sana elle regardait cette scène d’un air stupéfait :

Rien, je n’avais rien vu, rien entendu t là tout à coup les feuilles virevoltaient, la poussière se soulevait. Au cœur de ce remuménage je distinguais une forme, un animal poilu qui se fondait sans mal des ce qui était quelques minutes plutôt était un tapis de feuilles couleur de feu. Seulement voila cette forme était instable, au début je vis une sorte de chat sauvage, puis un animal étrangement ressemblant mais plus gros et pour finir une forme plus haute, plus commune, une femme. Je restais coïte. Ce qui s’apparentait à un lynx était maintenant une femme. Une femme splendide, aux yeux envoutant, aux formes galbées. Ses cheveux me faisaient presque rêver. Je la fixais intensément, j’en avais oublié mon but de la journée, ma colère enterrée dans le passé. Ces yeux, ces cheveux, je comprenais maintenant ce que Kane essayait de m’expliquer, la beauté.

Tant que l’on n’y avait pas été confronté on ne pouvait pas savoir à quel point elle faisait rêver. Etait-ce ce même bleu nuit étincelant qui avait longtemps coiffé sa mère, ce même regard azur dans lequel Kane s’était perdu pour finalement donner naissance à cette apprentie métamorphe encore bien fragile pour ce monde en reconstruction ? Ashura ne savait pas et ne saurait jamais, mais Kane lui savait que dans les yeux de sa fille il retrouvait son épouse tant aimée. La rêveuse balbutia :

« Oui … en effet. »

Se ressaisissant :

« Mais qui viendrait se perdre dans ces profondeurs si lointaines de la civilisation ? Et pour une simple balade… »

Après quelques secondes, le temps que la poussière et les feuilles retombent à terre, la métamorphe arbora une visage plus princier, plus droit et surtout un regard intense qui soutenait fermement celui de son interlocutrice.

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Survolter les pages d’un grand livre. Planer au-delà de frontières et des continents. Parcourir les îles inconnues d’un seul regard. Dépasser les limites qui séparent les frontières des océans. Voyager tous les endroits en même temps, en étant plus qu’un simple visiteur. Profiter pleinement de la liberté réclamée, être libre comme de l’air. Qui a t-il de mieux parmi toutes ces possibilités? Les pages tournent tandis que les mots et les lettres s’inscrivent à la suite des autres. L’encre à beau parfaire le lettrage mais la chance unique de connaître les plus magnifiques histoires ne réside pas dans les bouquins. S’entêter parmi des pilles d’ouvrages lorsque la seule page que l’on recherche s’est depuis longtemps déchirée. Le propriétaire de cette feuille complexe livre t-il une importante mission à celui tentera de la trouver? On a parfois besoin d’un morceau du puzzle manquant pour découvrir la tâche qui n’est pas encore accomplie. Au pic d’une montagne, l’aigle suit toujours les dangers du coin de l’oeil. Au loin il les voit chercher continuellement, il les observe chercher réponse à l’énigme donc la réponse figure sous leurs nez. Ne serais-ce pas fabuleux être un de ces oiseaux?

Du haut de leurs perchoirs, des volatiles sifflaient des cris entre eux. Leurs matinaux gazouillis mettaient un peu de gaieté dans le profond silence. On entendait de temps à autre des cris d’animaux et des fracassements de branches, rien de plus. Au son de leurs chants harmonieux, Shinju-Kurai se laissait enfouir sur un nuage. Elle rêvait d’être de leur tribu et de parcourir comme eux le ciel. Cette merveille pas complètement irréelle empilait ses angoisses de côté. Peut-être un jour parviendrait-elle à déployer des ailes plumeuses par la forme d’un aigle... Pour débuter il lui faudrait de bonnes leçons de vol avec son propre corps. Ensuite, elle s’enrênerait à prendre une apparence animale moins volumineuse que les corps de loups ou de lynx qu’elle prenait habitude de prendre. Son énergie entière serait enfermée dans une petite taille et elle devrait l’employer avec un excellent contrôle. Elle se servirait alors fréquemment de ses sens aériens encore inexploités. << Chaque pas chasse les ennuis passés, il continue à traverser les obstacles... >>. En ce moment même la dernière page manquante brûlait peut-être sous ses pieds. Décomposée en un tapis de feuilles décédées. << Chaque pas lis entre les lignes. >> . Chose conclue, une aura mystérieuse s’alimentait dans couleurs flamboyantes.

Tandis que le doux rêve de l’aigle hantait les pensées de la sirène, elle regardait dans les alentours pour s’assurer que l’on ne la suivait pas. Elle ne connaisait point l’endroit mais elle accordait une grande admiration pour ces lieux. Ce n’était pas trop bruyant ou encombrant comme à la ville. Dans cette forêt la plupart des animaux qui cohabitaient passaient inaperçu. Évidement, une bête sauvage et gigantesque tel une girafe ne parviendrait guerre à se camoufler Une des raisons pour laquelle son choix de métamorphose s’était arrêté vers un habile chat sauvage plutôt qu’un grand éléphant.

Devant Tsumetai se présentait une jeune femme à l’apparence humaine. Ses longs cheveux bruns glissaient le long son dos. Elle était vêtue d’une légère tunique bleu marine nouée d’une ceinture à armes. Elle engageait la conversation avec la femme poisson malgré qu’elle ignorait pour l’instant qu’elle en était une.

‘’C’est vrai qu’il n’est pas forcément prudent pour les hommes de s’éloigner ainsi de la ville. Cependant, qui a dit qu’il n’y avait que cette civilisation?’’

La réaction de l’autre dame l’avait fait un peu amusé mais elle continua.

‘’Vous venez de la ville où d’ailleurs?’’

Shinju finit par se présenter sans révéler encore sa race.

‘’Et bien. Enchanté de faire votre je m’appelle Shinju-Kurai Tsumetai.’’

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Etrange cette scène tout de même, j’étais venu au fin fond de la forêt, reclus de toute civilisation, je cherchais à comprendre qui j’étais et surtout ce que j’étais, je t’entais de trouver en moi ce qui pouvait me permettre d’évoluer, de progresser. Et là devant moi un lynx venait de prendre forme humaine, en le voyant se transformer si facilement je me sentais un peu décontenancée. Qu’est-ce qu’il me manquait pour réussir de tels exploits sans me retrouver à moitié souris à moitié chat ? La jeune femme sortie du bois s’adressait à moi, engageant la conversation ici en plein milieu de nulle part, nous ne nous connaissions pas, nous ne nous étions jamais aperçut et pourtant nous discutâmes :

« Il n’y a qu’une civilisation que l’on puisse quitter sans remords et retrouver lorsque nous en avons besoin. Une seule qui soit appelé et reconnu de tous comme tel et qui pourtant ne mérite pas ce titre bien des peuples mériteraient d’avantage l’appellation « civilisation » qui est donné à la ville la plus proche, l’unique de ces terres. »

Que voulais-je révéler en disant cela ? Quels étaient les sentiments enfoui au plus profonds de mon être qui sortaient soudainement en paroles anodines adressé à cette femme chat ? Je l’écoutais à nouveau en essayant de percer mes propres mystères avant de répondre :

« De la ville et d’ailleurs, c’est certainement ce qui me permet d’apprécier cette végétation si varié à sa juste valeur. »

« Enchanté Fille Tsumetaï, je suis Ashura Sana. »

Prononçant ces mots, je fit tomber ma garde avant de m’incliner pour la saluer. Puis sans la moindre hésitation ni la moindre gène je lui demandais :

« Et toi dis moi, d’où viens tu pour détenir le don de transformation ? Comment arrive tu si simplement à passer de la forme animale à la forme humaine en si peu de temps avec si peu de difficultés ? Comment as-tu apprivoisé cette force, es tu une nymphe, un hybride ? »

Je n’osais lui demander de m’aider, de me livrer son secret. Elle n’était que de passage et allait certainement s’envoler comme toutes les rencontres furtives que j’avais fait jusqu’à maintenant. Il était difficile en ces contrés de trouver une personne capable de s’arrêter pour vous écouter, vous accorder un peu d’attention. Même mon père n’en avait pas eu le temps et il fallait que je trouve un maître capable de m’enseigner son art, ses arts, il fallait que je trouve un métamorphe, un elfe, un être de la nature pouvant m’enseigner l’art d’écouter. J’étais fascinée par cette apparition, je repensais à mes illusions, à mes désirs et j’en avais oublié l’objectif que je m’étais fixé. Ce ne serait certainement pas aujourd’hui que je réussirais à esquisser ne serait-ce qu’un semblant de transformation canine. En soit cela n’était pas si grave, j’avais encore de longues années devant moi, et si cette femme pouvait répondre à mes questions, peut-être que cela me serait encore plus profitable que mes heures d’entrainement qui n’aboutissaient à rien de plus que de l’insatisfaction perpétuelle.

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<< Après des centaines d’années... >>. Il y a fort longtemps voir des centaines d’années existaient dans cet univers des peuples qui vivaient en harmonie continue. Chaque race avait son espace libre de faire ce qui bon lui semblait. Par de là les continents et les océans, tout le monde s’occupaient comme ils le voulaient. Leurs cités dans les nuages ou au plus creux de la terre avaient leurs particularités propres et leur magnificence. Les deux camp soit, le bien et le mal ne détruisaient guerre ces lieux magnifiques. << Maintenant, rien n’est semblable. >> . Aujourd’hui on considère uniquement la civilisation construite par les humains appelé couramment: la ville, comme la seule importante. Ne pensaient t-ils pas aux autres communautés qui mettaient tant d’efforts pour se faire reconnaître? Oubliait-ils ce qui les attendait dans les plafonds lumineux ou s’animent les étoiles, ce qui les impressionnerait une fois dans les profondeurs des océans, ceux qui les tiendraient prisonniers des forêts lorsqu’ils tenteraient de s’en emparer? Ils étaient bien trop égoïstes pour reconnaître ceux qui les entouraient à leurs justes valeurs. Un beau matin, ils se réveilleront pour constater qu’ils ne représentent rien comparativement aux anciens qu’ils ignorent depuis des siècles. En effet, leur comportement arrogant ne plaisait pas du tout à la sirène digne de sa lignée. La première fois que sa route les avait croisé, aux portes de la ville, on la discriminait. Cette situation c’était reproduite au travers de la ville, dans une petite auberge. Vouloir tuer une dame parce que ses jambes se transforment en queue de poisson!Quel manque de respect!

‘’Vous avez raison. Une race qui ne respecte pas les autres races ne mérite aucunement un tel titre d’honneur. Pour dire bref je n’aime pas beaucoup les humains. Pardonnez moi si vous en faîtes partie mais je n’aime pas du tout leur aptitude à manger le poisson et à discriminer les êtres différents d’eux. Enfin, je n’ai pas eu de très bonnes expériences vous voyez... J’admire ces lieux d’une beauté resplendissante.’’

*Étrange pour une humaine, je l’aurait imaginé détestable mais elle est très sympathique.*

Apparemment, Ashura Sana aimait elle aussi la forêt. Elle continuait de converser avec son interlocutrice pleine de question à l’esprit. Un détail la fascinait depuis le début. Shinju-Kurai ne comprenait pas du coup qu’elle se demandait comment elle réussissait sa métamorphose mais elle se doutait de quelque chose. Au fil des interrogations de la jeune demoiselle, elle commençait à comprendre: l’épisode du lynx n’avait finalement pas passé inaperçu. Comment lui expliquer que ce n’était pas tout le monde qui possédait ce pouvoir? D’entre ses soeurs, elle seule possédait ce don. Pour commencer, elle lui faisait jurer quelque chose par pure prudence de son mépris envers l’humanité.

‘’Pour commencer, jure moi que si je te dis ce que je suis tu n’aura pas l’intention, même l’ombre d’une idée de me déguster pour ton menu du soir.’’

Jugeant son intervention claire et précise, elle enchaîna:

‘’Je suis de la famille des Tsumetai, une lignée de sirènes. Je proviens d’une jolie citée, des profondeurs froides des océans. Comment je fais pour me changer en lynx si rapidement? C’est une très bonne question cependant tu dois comprendre que la faculté de se transformer en n’importe quel animal n’est pas accordée à tout le monde. À vrai dire je ne connais personne capable d’un tel exploit. Cela doit être très rare. Ce pouvoir demande beaucoup de volonté et de concentration. Je n’ai pas de mal avec les tailles de grands animaux mais les plus petit me causent beaucoup de problèmes dans mes métamorphoses. Si tu veux nomme moi ton animal favori, à moins qu’il soit petit, et je peux te faire une seconde démonstration.’’

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Ma brève intervention sur la pseudo civilisation qui jalonnait la forêt interpela Shinju-Kuraï je compris alors qu’elle non plus n’appréciait pas trop la ville mais j’étais loin d’imaginer pourquoi… Pour ma part la ville était simplement un lieu inintéressant où des personnages peu sympathique séjournaient. Cependant je n’avais pas eu de contact réel avec les habitants, je m’étais contenté de les observer, de les jauger pour simplement passer mon chemin vers d’autres parties de l’île. Le seul point positif de mon passage au cœur de la « civilisation » avait été la rencontre avec Kane, si non elle m’avait laissé un goût amer. J’eus tout le temps de repenser à cette cité ultérieurement et ma foi je ne comprenais pas bien en quoi cet endroit méritait plus qu’un autre le titre de civilisation, tout comme je venais de le confier à la fille Tsumetaï. Je ne connaissais guère le monde d’aujourd’hui mais si ma mémoire ne défaillait pas Tetsunoke m’avait parlé des civilisations pour parfaire mon éducation et jamais il n’avait cité la ville… D’ailleurs elle n’y ressemblait en rien, du moins pour ce que j’en avais vu. Si je me rappelais bien la définition qu’il m’en avait donnée les hommes qui l’habitent auraient du avoir des lois qu’ils appliquent éloigné de toue babarie. Déjà sur ce premier point ils en étaient bien loin, il y avait une baston à chaque coin de rue peut-être un peu moins dans les rues de haut standing. Les personnes l’habitant aurait du observer certaines règles de politesse et de civilité, ce qui là encore avait un grand nombre de défaillance, personne ne disait bonjour à personne, tout le monde se bousculaient et s’engueulaient pour un rien. Enfin le terme civilisation marque le progrès, tout le contraire de ce que j’avais pu observer en ville, les déchets ménagé, les eaux usés déferlaient dans les rues, les sciences ne paraissaient pas aux cœurs des conversations, ni même la religion ou encore les arts… Rien, la ville ne ressemblait en rien à une civilisation, elle représentait plutôt le Kaos et la déchéance humaine rien de plus… Du moins dans sa généralité, car il y avait certainement des endroits qui faisaient exception, tel que la grande bibliothèque. Enfin bref, nous étions d’accord le mot civilisation n’était pas digne des êtres habitants la ville et j’allais découvrir les motivations pour lesquelles mon interlocutrice tombait en parfait accord avec mes propos.

Je l’écoutais sans cillé, jusqu’à ce qu’elle me parle de poisson. En quoi manger du poisson était-il un crime ? Je la laissais poursuivre avant de la questionner, elle me laissa coite lorsqu’elle me demanda de ne pas la manger. Je laissais un Oui surprit m’échapper. Bien me prit de ne pas lui poser de question et de la laisser continuer car j’eu l’explication qu’il me manquait, celle qui se tenait devant moi était une sirène, une sirène qui se transformait en chat, à cette idée un sourire vient frôler mes lèvres avant de laisser mon visage reprendre un peu de sérieux… Sans vraiment le savoir elle me donna quelques tuyaux pour réussir mes transformations, deux mots résonnèrent dans mon esprit :

*…Volonté… … Concentration…*

Je gravais ces mots dans un coin de ma tête avant de lui répondre :

« A vrai dire je ne suis pas humaine et vos mots me trouble quelque peu, vous dite n’avoir jamais rencontré une personne possédant ce don. Il se trouve que je le possède, je ne dis pas cela pour vous offensé au contraire je viens de vous demander comment vous gériez ce don, car je ne suis que novice en la matière. Contrairement à vous je maîtrise les transformations de petite taille et non les grosses. Mais voyez-vous ce qui me chiffonne un peu, ou bien vous n’avez encore pas rencontré l’un de mes frères, c’est le fait de dire que ce pouvoir soit rare car tous les métamorphes possèdent ce don. Il nous est donné à la naissance et fière de le tenir de mon père, je sais également de part ma mère que les garous peuvent se transformer en animal, mais contrairement aux métamorphes un seul leur est permit. Quoi qu’en y réfléchissant les miens, qu’ils soient métamorphes ou garou ont été exterminés, il n’en reste que très peu et je doute que le déluge nous ai plus épargné que les autres…»

J’aurais peut-être mieux fait de me taire, contredire ainsi une ainée était contraire aux conventions de politesse. Ces paroles m’avaient tant surprise que je n’avais pu retenir mes mots. J’entreprenais alors de rattraper mon insolence involontaire.

« Pardonne moi, … heu pardonnez moi. »

Incorrigible, j’étais incorrigible quand je commençais à faire els choses de travers tout tournait à la déchéance, il fallait espérer que mes dons n’allaient pas se manifester. Je me rappel encore de mes mésaventures pittoresques dans les jardins, entre mon élasticité à toute épreuve et surtout indomptable, mon don de contrôle de la nature qui s’était révélé de manière inattendu et mes transformations qui donnaient naissance à des animaux plus qu’étrange… Enfin je commençais à mieux les gérer, l’élasticité avait été plus facile à maîtriser que je ne l’aurais espéré et les transformations restaient une de mes principales occupations. Ou en étais-je ? A oui je m’excusais maladroitement :

« Je ne voulais pas vous contre dire, vous offenser ou quoi que ce soit d’autre. D’ailleurs vous n’avez peut-être jamais rencontré de tels êtres, vous êtes peut-être arrivez sur terre depuis peu ce qui expliquerait que vous ne les ayez jamais rencontré. Je ne voulais certainement pas dire que vous étiez ignorante loin de là mon intention. »

Me rendant compte de mes propos, je faillis me mettre à rougir, je baissais les yeux et me frappait le front dépité de mon manque de correction. Je repris sur un autre sujet pour essayer de rattraper l’irrattrapable :

« Vous disiez donc la volonté et la concentration. Mais au-delà vous avez peut-être une émotion plus forte qui vous permet de venir à vos fins ? J’aimerais tellement …»

Ma voix s’éteignit lorsque je croisais à nouveau son regard océan. Je ne savais pas pourquoi je voulais lui raconter mon histoire qui n’était pas la mienne, je voulais lui confier mon désir le plus cher à ce jour. Mais ma voix, mon cœur tout s’était bloqué comme pour l’écouter.

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Submergé de connaissance, la boîte de pandore se tenait là. Une vieille fable ensevelie sous les profondeurs de la terre. Meurtrie par les périodes poussiéreuses, son couvercle transperce les cendres qui l’encerclent de traits limpides. Elle attend sagement depuis trop longtemps que l’on la déchiffre avec des yeux brillant d’adoration. À chaque fois que l’on l’ouvre, elle s’illumine, heureuse de partager son savoir. Fière d’indiquer à sa nouveau maître tout se qu’aucun individu n’a sut dévoiler. Ravie d’enrichir son possesseur au sujet de tout les secrets les plus horrible et les plus majestueux. Tout les maîtres sanglotent à leur tour sur la lumière dorée. Ils humectent de leurs larmes les passages tant convoités de ce monde. L’affliction invisible se trace tranquillement sur la lueur de l’intelligence. Ce coffret contient l’oeuvre de toutes les circonstances que quiconque ne veux connaître... Comprendre la destruction prochaine du monde où l’on a grandi, assister à l’abolition future de l’anéantissement même.

Face à toute cette confrontation, qui voulait encore prendre la peine de vivre? Elle aurait pu chercher dans des décombres la boîte de pandore et saisir connaître comme ceux qui ont tenté cette chance. Elle comprendrait déjà la signification du mot métamorphe puis du mot mourir. La sirène préférait découvrir par son expérience le monde terrestre de son propre gré. Elle ignorait l’origine du mot << métamorphe >> or elle commençait à piger qu’il s’agissait d’une autre race. Encore totalement inconnue cet égard, ces descendants partageaient au niveau propriété un point en commun: le don de se métamorphose en n’importe quel animal. Pour Shinju-Kurai, ceci était d’une exceptionnelle rareté. Sa famille possédait des facultés plus communes concernant l’eau. Le contrôle de la glace par exemple. Pour tout dire, la gamine issue des Tsumetai n’affichait pas la même attitude caractérielle et les mêmes couleurs physiques que ses semblables. Les couleurs de leurs cheveux et de leurs nageoires s’accordaient tous sur des teintes de rose, rouge et jaunes. La petite possédait contrairement aux autres des couleurs plus froides. Cette différence l’isolait parfois aux côtés de son frère qui la respectait et portait beaucoup d’admiration pour son courage.

Ashura Sana s’élançait dans des explications incompréhensibles pour la sirène qui se tenait en équilibre sur un fil de l’histoire. Le fait que l’autre personnage ne reconnaisse pas sa race l’irritait visiblement. La Perle bleue l’écoutait attentivement puis la laissait continuer son discours. Son intelligence compréhensive lui dictait qu’il ne valait pas la peine de blâme l’apprentie métamorphe qui se ruait sur ses impulsions. La jeune dame en tunique se calma pour laisser parler attendait patiemment

‘’Ce n’est rien, au moins vous comprenez le sens de vos paroles. Vous avez encore tout comme moi beaucoup de choses à apprendre. J’ai déjà rencontré quelque un de votre race mais j’ignore son nom. En fait je n’ai pas vraiment eu le temps de faire sa connaissance. Il m’a raconté brièvement ce qui le chagrinait mais c’est tout. Je crois qu’il avait perdu une être chère. Une dénommée Kalexa.’’

Son regard vide s’emplit de mélancolie puis se tourna à nouveau vers Miss Sana. Elle ne pleurait pas mais elle sentait les émotions du jeune homme lui revenir. Elle avala sa salive en se remémorant sa courte rencontre et continua:

‘’Je suis heureuse de rencontrer enfin quelqu’un qui use de se pouvoir. Nous pourrions peut-être nous entraider? Expliquez moi donc comment vous procéder pour réduire votre corps dans une enveloppe d’une si petite grandeur.’’

La jeune femme désirait des vêtements plus légers. Elle décidait donc qu’elle userait pour une seconde fois du donc que lui avait offert Dianka Jeni : changer ses vêtements instantanément. Dans un claquement de doigts, sa tenue prenait une autre forme. Elle était habillée en infirmière sexy! Un uniforme bleu de minnie jupon suit d’un décolleté à symbole de croix. L’horreur! Sa stupéfaction s’enflammait dans un excès de colère. Encore une rigolade de cette Génie. Ses mains se crispèrent et elle se mit à hurler.

‘’Satanée génie!!’’

*C'est pas le moment de s'énerver! Comment régler ça?*

Les moineaux accrochés aux branches s’envolaient plus loin. Folle de rage, Shinju se mettait la tête entre les mains pour trouver une solution. Tout y était, il fallait claquer des doigts. Elle entreprit son idée qui fonctionnait à merveille et tentait de calmer sa fureur contre son ancienne exauceuse. Un léger pantalon bleu marin en soie, comme elle le désirait se dessinait au bas de son corps. Une vielle paire de bottes bleue, comme tout était bleu, encadrait le bas de ses jambes. Un corset vêtu d’un long chemisier enveloppait le haut de son corps. Ses armes étaient suspendues à une ceinture attachée à sa taille. Tout était revenu dans l’ordre.

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Soulagée par la compréhension de la jolie sirène je pu me calmer rapidement, reprendre le contrôle de mes émotions et reprendre la conversation comme si de rien était en passant doucement à autre chose. La conversation commençant à se prolongé une idée s’illumina en moi, je laissais la majeur partie de mon attention sur les paroles de Shinju tout en regardant autour de nous. En descendant de l’arbre il m’avait pourtant semblé apercevoir un vieux muré effleurant la surface offrant de simples sièges. Si nous devions encore échanger sur les sujets communs que nous nous étions trouvés peut-être que la conversation allait se prolonger encore quelque temps. Je me retournais vers la perle bleu absorbant ses derniers mots avant de lui proposer :

« …. »

Rien ne sortit de ma bouche, aucun son, comme si tout à coup j’étais aphone. Quels étaient ses dernières paroles ? Avais-je bien entendu ? Je réussis à répéter en déglutissant :

« Kalexa… »

Puis recouvrant ma voix :

« Vous la connaissez ? »

Kane, elle avait rencontré Kane. Ce très cher Kane Sana a qui je devais bien des choses, dont la principale, la vie. Enfin ce devait être lui. Un petit doute s’empara de moi, s’effaçant aussi vite qu’il était venu. Qui d’autre que mon très cher père pouvait être peiné de sa disparition ? Dans ce nouveau monde il n’y avait plus une trace d’elle. Personne ne la connaissait comme si jamais elle n’avait existé. C’est alors que l’émotion s’emparait de la jeune femme. Mon père l’avait émue, à un point que je n’aurais imaginé. La garou était certainement très chère à son cœur pour qu’il en parle à une inconnue, à moins que Shinju soit une vieille connaissance :

« Vous connaissez les connaissez ? »

Répétais-je en parlant de mes parents. Je fixais la sirène lorsque le muré me rejaillit à l’esprit. Je lui proposais donc ce que je m’apprétais à faire quelques secondes plutôt en pointant mon pouce en arrière :

« Voulez vous vous assoir ? Je crois qu’il y a de quoi se poser par là bas.»

Me retournant à 90°, je précisais ma question :

« Oui je vous demandais. Connaissez-vous Kalexa, et ce métamorphe qui devait certainement être Kane Sana ?»

J’avançais un pas devant moi, faisant un geste délicat montrant le chemin à emprunter à la promeneuse et l’invitant à poursuivre notre échange un peu plus loin sous les rayons de soleil approchant du zénith.

« Poursuivons tout en profitant des doux rayons de soleil. Nous partagerons nos savoirs pour parfaire notre art. Souhaitez-vous une petite collation ? J’ai par là bas quelques verres improvisés ainsi qu’une gourde ampli d’eau de source trouvé à quelques mètres, ou kilomètre je ne sais plus. »

A peine avais-je finis, que la perle bleu claquais des doigts pour se changer. Je fus une fois encore émerveillé par sa magie, mais cette fois-ci je gardais mes esprits et la laissais passer devant. Elle jura, citant un certain génie. Je ne savais ce qu’il lui avait fait mais en regardant sa tenue puis celle dont elle réussit à se vêtir par al suite je compris que ce dernier lui avait, comme tout « bon » génie joué un tour.

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Trempé par la pluie battante, le chat détourne son regard d’une fenêtre. Une ouverture par laquelle il vient de culbuter de sept mètres. Pendu par les oreilles, il retombe sur ses quatre pattes. Envoyé à l’extérieur comme un vieux chiffon, il essaie de tourner le dos à ceux qui l’on connut mais son esprit décline. Sa tête s’incline au sol, sa raison de vivre fichue. Son trépas s’achève sous l’humeur d’une tempête. Sa soyeuse fourrure noire s’abîme. Ses yeux verts ne suivent plus qu’un chemin, celui de l’aboutissement final. Ses pattes griffues cheminent dans l’épuisement. Elles ne veulent pas freiner. Il trimballe ses soucis comme des pierres derrière lui. Peu importe où il va, chaque directions amplifient ses tourments. On n’a même pas pris la mesure pour le e faire sortir par la porte. On l’a lancé du haut d’une lucarne. Le temps l’ennui et console ses ennuis. Il se morfond dans de nouvelles couleurs, dans un autre endroit où aucun maître ne le retrouvera. Son ego trébuche à côté de lui sans comprendre pourquoi. Le chat sauvage plus adroit que lui l’abandonne car il ne le voit pas. Le lynx ignore qu’il s’abreuve de sa souffrance parce ses yeux fins ne captent pas l’apparition du mort. Pourtant si près, si proche... << Un jour tu me rejoindras... >> . Il s’éloigne vers une autre rencontre.

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La métamorphe semblait connaître le nom complet de l’homme qui aimait la défunte Kalexa. Tsumetai remarqua qu’il portait le même titre familial que Ashura Sana. Ils étaient de la même famille? Ou peut-être que c’était son père? Si cela se trouvait, elle avait déjà rencontré le père et maintenant sa fille. Quelle étrange coïncidence. Et la dame morte sa mère? Apparemment, cette interpellation remuait bien des choses dans une situation pareille.

*Le monde est plus petit qu’on le croit ici.*

‘’Désolé, je n’ai jamais rencontré Kalexa mais elle semblait importante aux yeux de Kane Sana. Je me rappelle bien ce souvenir nostalgique. Ses émotions empreintes de tristesse m’envahissaient comme si elles provenaient directement de mon être. Je suis navré, cette mémoire m’afflige à chaque fois que j’y resonge.’’

Elle reprit ses esprits et continua.

‘’Si je puis me permettre, vous sembler les connaître. Vous étiez de la même famille je présume?’’

L’autre personnage lui proposait un pratique utile qu’elle acceptait volontiers. La femme poisson accompagnait la jeune femme jusqu’à un muret composé de roches. Ses pas qui enjambaient celle qui prenait les devants ralentissaient devant le mur impressionnant. Sans savoir par où commencer, elle avança vers la fortification pour s’asseoir confortablement. Elle prenait place sur en s’agrippant à la paroi solide.

‘’Je prendrais peut-être un peu d’eau. Je viens de manger des mures.’’ dit-elle avec le sourire aux lèvres.

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Tout en marchant sur le petit sentier tapis de mousse, précédent celle qui était devenue mon hôte en acceptant une frugale collation, j’entendais sa réponse avec frustration. Ce ne serait pas aujourd’hui que j’en apprendrais d’avantage sur mes parents… Je devrais me contenter de mon entretient éclair au coin d’une allée d’un jardin. En quelques pas nous fûmes arrivées au vieux muré dont l’armature principale était une végétation de plantes rampantes venues consolider la structure effrité par le temps. Je n’avais aucun don de télépathie et pourtant je sentis le sujet glisser vers mon passé, cette passion éternelle qui avait et qui liait encore Kane et Kalexa … Je me rappel cette sensation étrange ce regard ébloui lorsque nous nous sommes rencontré, il avait vu une revenante un peu différente, un peu plus jeune et pourtant si semblable à celle qu’il aimait encore qu’un instant il avait cru que le destin lui jouait un tour comme il nous le faisait souvant. Nous nous asseyions côte à côte sur du pan de mur différent, j’étais à la droite de Shinju-Kuraï et cherchais mes verres improvisés lorsque je répondis tout d’abord brièvement à sa question :

« Ne vous excusez pas, je crois qu’en ce nouveau monde elle n’est plus connue de personne moi-même n’ai qu’une image flou de sa personne si chère à mon père. Je suis la fille Sana-Lirody. »

Je me penchais en arrière, descendant mon bras derrière les pierres qui me servaient de siège pour attraper deux grandes feuilles, plus large que la paume de ma main. Je me redressais avec aisance pour déposer l’une des feuilles sur mes genoux tout en façonnant la seconde. Je l’enroulais sur elle-même sans oublié de la fermer par le bas et dans un faible éclat de lumière verte, mon contrôle de la nature me permit de faire tenir le tout sous une forme de récipient étanche et souple, tel une choppe sans anse et beaucoup plus légère. Je la posais sur mes genoux pour mettre la seconde en forme. Ne pouvant bouger sans faire tomber les feuilles-chopes j’usais de mon élasticité pour quérir les deux gourdes encore cachées. La première en peau bien tanné contenait l’eau de source encore fraichement recueillit, la seconde dont j’avais oublié l’existence contenait un breuvage que j’avais confectionné, je tendis l’un des verres à mon interlocutrice et lui demandais :

« Préfères-tu de l’eau bien fraîche, ou bien de l’eldeflower ? C’est une décoction de ma confection, c’est de l’eau où des fleurs de sureau on macéré pour venir sucrer et gazéifier le breuvage. »

J’attendis sa réponse avant de servir les deux verres. Tout en répondant plus précisément à sa question et de manière moins sous entendue :

« Je pense effectivement que l’homme que tu as rencontré, bien que tu ne puisses me donner son nom est mon père, Kane Sana, un métamorphe qui comparé à moi est fort puissant. Quant à Kalexa je ne la connais pas plus que toi mais elle est bien ma mère, une Garou renommée qui du temps des deux Reines était Reine de Pasiphae et qui par la suite occupa un post qui la mena à la mort. Pour tout t’avouer, il y a quelques semaines encore je ne savais rien d’eux. Tu m’as demandé tout à l’heure d’où je venais, n’est-ce pas ? Hé bien j’ai grandit dans la montagne auprès d’un maître métamorphe, un maître qui ne m’apprit que l’art du combat. Je n’ai que deux ans en âge métamorphe, garou, animal si tu vois ce que je veux dire. Je ne suis pas encore adulte ce qui explique que sous ma forme humaine j’arbore les traits d’une jeune femme d’une quinzaine d’années. »

Ayant refermé la gourde, je les redéposais derrière la pierre, tenant de la main gauche la choppe pleine tout en terminant ma phrase. Je pu enfin porter la feuille jusqu’au lèvres pour humecter la surface rosé de ce doux nectar que je venais de nous verser.

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Construite par de là les nuages, une tour s’élève sur le chemin de ceux qui veulent bien la reconnaître. Son enceinte fortement solidifiée émerge le courage à ceux qui ont le coeur de le gagner. Une pièce vide s’illumine en hauteur. Milles marches se dressent les une à la suite des autres. Son visiteur doit franchir le pallier de l’antre avant de monter les marches. Sans son intervention, les flambeaux plaqués aux murs circulaires s’enflamment derrière lui. Ses prunelle pétillantes jaillissent d’étincelles puis captent l’évolution de feu ardente. Il entame la première marche tel le premier mouvement d’un interminable cycle. La lumière des fenêtre l’attireront suffisamment vers les étages supérieurs mais il devra mettre lui-même un terme à tout les obstacles qu’il rencontrera. Il ignore comment il passera à travers mais comme chaque être vivant, il suit ses impulsions qui l’incite à monter une marche plus haute. Il finira par s’accoutumera à ne pas avoir le vertige! À chacun son but et ses épreuves. Aussi ténébreux et cruel qu’ils peuvent parfois être, on continue encore par surcroît. La sirènes des eaux sombres n’eut pas toujours la vie facile mais elle parvint enfin à atteindre le second rang, << après quelques marches. >> .

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La métamorphe fabriquait magiquement deux verres composés de feuilles vertes. Elle lui exposait deux choix différent. L’un se distinguait par son unique saveur florale. Son talent impressionnait la sirène qui n’avait jamais rencontré quel un doté d’une habileté aussi naturelle avec les végétaux. Décidément, il existait beaucoup plus de force divinatoire donc elle méconnaissait la puissance. Elle contrôlait l’eau avec dextérité certes, pas la nature. Elle ne connaissait pas la méthode utilisée mais elle la trouvait fantastique. Ahurie d’émerveillement, elle opta pour l’eldeflower qui n’infligeait aucune menace.

‘’De l’eldeflower? Je ne connais pas cette boisson. Je ne serais pas contre pour en prendre un petit verre. Merci. ’’

Shinju-Kurai acceptait le contenu que lui tendait cette dernière. Elle trempait ses lèvres dans le délicieux liquide à l’arôme efflorescent. L’odeur fragrante exaltait un parfum de sureau. Elle goûtait à l’exquis breuvage avec délectation. La substance froide lui rafraîchissait son palais assoiffé. Reconnaissante, elle la remerciait pour sa gentillesse car elle n’était pas obligée de faire tout cela. Après la révélation du nom de l’homme donc il lui restait au coeur une parcelle d’émotions, elle lui affirmait qu’elle possédait un lien familial avec celui-ci. Qu’Ashura Sana soit la fille de Kane Sana ne la surprenait point. Par la suite, elle comprenait que la femme au nom de Kalexa était la mère. Notre amie conversait donc avec la descendante d’une défunte reine.

‘’Commençons un peu par se réchauffer!’’ dit-elle d’un ton enjoué.

Une fois la chope bue jusqu’à la dernière goutte, la sirène la déposa sur le bord du mur. Afin de faire avancer un peu les choses, Shinju sauta du muret et toucha le sol terreux. Elle commença par une première métamorphose pour exercer son talent. Son esprit se concentra ses sens sur son aspect à venir. Ses os se contractèrent puis une rafale de vent s’éleva. Son visage s’allongea d’un museau et son corps rétréci légèrement. Ses jambes se colorent d’une fourrure blanche et noire. Des sabots polis concluaient ses pieds puis jambes. Dans la même famille que les antilopes, l’oryx remua la tête d’un demi cercle. Un fil d’algue terminé d’un médaillon pendait autour du cou de l’animal suspect au beau milieu de la forêt. On retrouvait souvent ces mammifères dans des régions plus ardues, dans des contrées extrêmement chaudes. Des cornes d’un noir fumant se remarquaient facilement à la rencontre de son pelage gris argenté. Les bourrasques cessèrent et la fumée de couleur charbon s’envola.

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Après ces quelques révélations je portais mon attention sur l’eldeflower, cette douce liqueur aussi bien à mon cœur qu’à mon palais. Tetsunoke m’avais apprit le nom, les propriétés de chaque plante. Certaines servaient comme l’on s’en doute à la cuisine, tels que les fruits que l’on mange simplement sans aucune préparation, d’autres aromatiques permettent de relever les plats cuisinés, d’autres encore sont utilisés pour la médecine ou pour les enchantements. Je connaissais un grand nombre de plantes mais je n’avais eu guère l’occasion d’user de ce savoir. Depuis mon départ j’avais par contre pu développer mon don sur la nature, chaque jour j’apprenais à l’écouter, à me fondre en elle à l’utiliser à mon avantage sans la maltraiter. Des ressources incroyables étaient à ma disposition il me suffisait juste de trouver la manière de les quérir. La décoction que j’avais préparée quelques jours auparavant fût le choix de mon invité, réjoui par sa curiosité je nous servais par deux grandes rasades le nectar pétillant. Après m’être révélé à la sirène, je posais mon regard sur la choppe calé au creux de ma main. Les bulles remontaient timidement à la surface, les couleurs de la feuille n’étaient point ternis. Je portais la choppe à ma bouche et engloutis la boisson comme si elle était la première qui m’étais donné depuis longtemps. Comme Shinju-Kuraï je posais ma feuille là où je m’étais assise pour ensuite aller rejoindre ma collègue de transformations.

Le soleil était haut maintenant et mon entrainement matinale finit depuis longtemps, j’avais besoin de me dégourdir les jambes, de me dépenser un peu après ce repos bien mérité et cette délicate collation. Je ne voulais pas vraiment rester assise à discuter, j’étais plutôt une femme d’action, une sorte de boule d’énergie qu’il fallait vider régulièrement. Heureusement la sirène avait également envie de passer à autre chose, d’assouvir son désir de connaissance en termes de métamorphose. Sans attendre elle me fit une démonstration de son art. Le vent se leva un peu pour laisser à l’emplacement de la femme, un étrange animal portant en son cou un bijou. C’était là ce qu’appelait Shinju de l’entrainement. Cela semblait si simple en la regardant faire… A mon tour j’exerçais l’une de mes transformations courantes.

Je fixais le mammifère dans les yeux avant de laisser mon esprit divaguer. Je voyais un tronc d’arbre, une branche au bout de laquelle pendait une noix. L’arbre n’était autre que mon logis, sur lequel quelques fruits s’étaient aventurés, ils étaient ma principale nourriture que je venais quérir chaque jour. Je fermis les yeux, prit une grande respiration et m’imaginais toute petite minuscule comme cette noix, grimpant agilement aux arbres, sautant de branche en branche en survolant le vide. J’étais devenue rousse, j’avais un poil soyeux, deux petits yeux noisettes, deux petites oreilles pointues, un museau aussi doux qu’une peluche. Ma queue alezane s’enroula autour de mon corps, puis de ma tête avant de laisser mes deux pattes avant remonter le long de mon petit buste blanc fragile. Mes mains étaient minuscules et ressemblaient à des griffes. J’étais un écureuil. Je restais un instant fixant l’animal à sabots. Puis tel un éclair je m’enfoui dans un buisson épineux. Ce dernier crépita quelques secondes, se tue quelques autres avant de frétiller pour laisser sortir un nouvel animal beaucoup plus calme mais beaucoup moins sympathique. Il était de trois verts différent se fondant dans l’herbe comme un rien. Sa tête pointue, laissait trainer derrière lui un long corps sans pattes. Redressant la tête l’animal avançait vers Shinju l’air de rien.

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Sous un masque de bouquetin perlaient deux billes de verre. Leur lueur névralgique cherchait des yeux l’adorable petit écureuil. Son poil roux sautillait de branches en feuilles. Son aspect orangé reflétait entre les rayons solaires et la charmille rougeâtre. Durant l’attente démesurée de son camarade agile, il piétinait le sol à claquement de sabot. Ce tapage se prolongea pendant une bonne minute, jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il désirait. Des brindilles vertes, encombrées d’épines de sapins se dessinait près d’un immense tronc d’arbre. L’oryx déchiquetait dans sa bouche l’herbe fraîche puis prenait soins de la mastiquer méticuleusement. Du bout de sa longue langue rose, l’aliment laissait fondre un étrange goût barbare. Cette plante commune en verdure procurait don cette saveur... Les antilopes semblaient pourtant en raffoler.

Trois feuilles de teinte jaune vinrent effleurer le bout des cornes sombres de l’animal végétal. Il leva les yeux vers l’arbre qui lui donnait sa source et vit quelque chose s’effondrer derrière un buisson. Par aptitude, l’oryx contourna le tronc d’arbre pour voir si la forme vague n’avait rien de casser. C’est alors qu’un reptile imprévisible surgit du tapis flamboyant. Sa longue queue traînait derrière lui, s’apprêtant ainsi à ce jeter sauvagement sur son adversaire. Aucune patte ne l’aidait à filer avec une telle rapidité, son corps glissait tout seule. Ce démonstration provient t-elle d’un véritable serpent tout ceci est oeuvré par Ashura Sana? Shinju-Kurai n’attendit pas d’avoir à faire face à ce malin reptile ou de savoir si il s’agissait de son amie. Ses grands crochets brillaient, prêts à se régaler. Elle donc opta pour une seconde forme avant de finir en des languettes d’antilope sanguinolentes.

Un nuage de poussière tournait autour de la bête grise. La vision de ce dernier s’embrumait et sa pupille devenait verticale. Ses iris se colorèrent de vert dans un plan visuel plus détaillé. Ses cornes carboniques s’évaporaient dans le vent et ses oreilles s’arrondissaient en demie cercle. Une épaisse fourrure noire prenait la place du court pelage gris. Une longue queue de félin descendait le dos de l’animal. À maintes reprises, elle balayait le sol de la puissance d’un fouet. La brume s’éclipsa dans la forêt. L’habile panthère s’approchait de son ennemi comme une féroce partie de chasse. Comme le démontrait souvent le serpent, la grandeur ne déterminait pas forcément l’efficacité d’un prédateur. Le félin tournait en rond pour déjouer sa cible. Le reptile ne désirait peut-être pas prendre tout de suite son festin? Avant que le grand chat s’éloignait un peu, il poussa un petit chiquement de dent en guise de in de combat.

Tsumetai reprit son apparence de sirène pour effectuer d’autre test. Il était temps qu’elle réussit son tour de magie une fois pour toute! Elle ce concentra sur l’image immobile d’une petite souris. Son corps rétrécit vivement et elle se retrouva demie humaine, demie souris. Sa longue chevelure prenait subitement une couleur blanchâtre. Le rongeur portait un buste de sirène! Étrange non? Voila ce qui se passe à chaque fois que notre hybride poisson tente le coup. La moitié de la souris se décomposa et la sirène retrouva sa taille normale. Plaqué face contre terre, une queue de rat se tenait dans son dos. Ses cheveux blancs allaient très bien avec son nouveau nez rosé. Hélas, les effets secondaires se dissiperaient dans la prochaine heure.

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J’avais bondit dans le buisson, tel une boule de feu je le traversais de part en part avant d’atterrir sur le sol terreux. Là je réfléchis un court instant à la forme que je pouvais adopter, un animal de petite taille encore une fois, je ne savais guère faire mieux. Je fermais à nouveau les yeux, me concentrant sur la forme à adopter, au ressentis de l’animal, à sa vie quotidienne. Une grosse bouffée d’air frais m’aida à voir ce qu’il voyait. De grandes tiges jaune or, une allée terreuse, sinueuse à perte de vue et au loin, très loin un grand grillage entourant un beau jardin au milieu duquel trônait une chaumière. J’entendais des rires puis un sifflement familier. Rouvrant les yeux, voyant mes moustaches frétiller, ma truffe s’humidifier mes pattes trembler je relevais les yeux haut bien haut. Rien il n’y avait rien, terrifiée sans pouvoir me contrôler, tel un instinct de survie, ma tête fit 120° de chaque côtés et je vis ce géant rampant. Il s’approchait de moi en glissant, ses anneaux se serraient et détendaient à une vitesse affolante. Ni une ni deux tous mes sens en émoi je bondis en arrière, filant à toute allure, me crochetant les pattes dans chaque branche épineuse je me faufilais dans un endroit encore plus étroit et encore plus étroit avec plus d’épines. Je me tapis dans un trou, sous un caillou, je sentis sa langue me chatouiller le bout de la patte que je m’empressais de recroqueviller aussitôt. Mon cœur battait à cent à l’heure, il criait à l’assassin sans que personne ne l’entende. Puis plus rien, les sifflements s’étaient arrêtés, le rampant s’était évaporé. Quel idée de se changer en rat des champs, franchement si petit et vulnérable. Mes moustaches frétillère à nouveau, la terre trembla, le vent se leva et une pensée jaillit dans mon esprit :

*Le serpent…le Bouc…*

*Si Shinju ne le voit pas ! Je ne sais même pas si cette bête de satan est venimeuse, la peur au ventre je n’ai même pas vu ses yeux…*

Je bondis de ma cachette, sans me rappeler que lorsque le vent se levait ce n’était autre que la sirène qui se transformait. Un feulement siffla, me rigidifiant d’effroi. Assez, être rat des champs ou pas cette forme ne me convenait pas. Répétant mon rituel habituel je voyais maintenant un paysage blanc, un vent froid me caressait les oreilles arrivant par l’entrée du terrier autour de moi des fourrures blanches… Ca y est j’avais trouvé une forme un peu plus convenable, un peu plus grande mais que je maîtrisais enfin. 53cm de long, dont une queue de 30cm, 3kg mangeant uniquement des œufs, des petits oiseaux, voila en quoi résidait pour le moment tout mon art. Un carnivore du Nord de la famille des canidés, je m’approchais doucement de mon vœu le plus cher. J’étais un Alopex lagopus vivant habituellement dans les zones très froides, la toundra. Cette forêt n’était pas mon habitat mais cela ne m’empêchait pas de bondir hors de mon buisson pour me retrouver nez à nez avec cet ophidien. Il sifflait encore plus fort que tout à l’heure agressant mes petites oreilles doublées de fourrure. Le regard noir, les crocs sortis et en position d’attaque je guettait le bond moment pour régler son compte à cet ****** qui m’avait foutu la frousse. Rancunière pleine de haine à son égard lorsqu’il déguerpit en direction de l’arbre je lui sautais au cou tout crocs dehors juste derrière la nuque. Le chacal se débattait, m’enlaçait de sa queue tentent de m’étouffer mais son sang coulait à flot le long de mes babines tachant ma fourrure limpide. Très vite son la vie le quitta et flasque il resta. Je déposais la couleuvre et détachais mes crocs à l’aide d’un coup de patte sec. Alors je vis la panthère, enfin le tourbillon qui la fit disparaitre laissant Shinju kuraï à sa place. La jeune femme tentais une nouvelle transformation qui échoua, comme moi lorsque je voulais prendre une forme plus corpulente que celle du renard polaire.

Le vent se leva encore une fois, mais la sirène était toujours là. Je m’approchais d’elle à pas de velour en l’observant. Ses cheveux étaient maintenant blanc et lorsque je vis son visage mes yeux doré se figèrent quelques secondes. Elle possédait un museau. Je compris alors qu’une transformation raté lui laissait quelques souvenirs … J’eus envie de rire mais seul cilla. Je m’asseyais sur les pattes arrière, laissant ma queue ébouriffé m’entourer. Puis doucement le maître de la Toundra laissa sa place à Ashura.

« Savais tu que le renard polaire apporte l’aurore boréale. Dans les régions froide on l’appelle Revontulet ce qui signifie le feu du renard. »

Je lui souris et attendit.

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Malgré ses nombreux efforts, Shinju-Kurai ne parvenait toujours pas à effectuer une métamorphose complète d’un petit animal. Sa tentative pour la souris échouait encore. Son habileté avec les bêtes de grande taille se développait comme si elle pratiquait cette technique depuis sa naissance. Ce qui se révélait malheureusement faux. Étais-ce parce qu’elle prenait la routine d’avoir tout l’espace dans la mer? La liberté de s’épanouir sur un champ libre? Il fallait reconnaître que pour Shinju, vivre dans une peau minuscule ne lui permettait pas d’apprécier ce qui l’entourait à sa juste valeur. L’ennui se déguisait pourtant juste sous son nez. Elle ne voulait pas admettre ce genre de bêtise comme s elle jouait à l’aveugle. Si seulement elle prendrait en considération cette faiblesse... Trop fonceuse pour croire que cette précision l’empêcherait d’atteindre son but. Sa volonté l’aiderait encore plus si elle tolérait son erreur. Le seul moyen d’accomplir un tel exploit restait accepter son inconfort dans un monde plus grand et regarder mieux les avantage.

Étendue au sol, le demie souris baissait ses paupières lourdes pour oublier sa mésaventure. Un léger bruit de pas la l’obligea à se tenir sur ses coudes puis ouvrir les yeux. La couleuvre avait-elle prit la peine de la suivre jusque là? Elle apercevait à sa satisfaction un autre animal. Un petit renard emmitouflé dans sa belle fourrure avançait vers elle. L’hybride de la souris se relevait à son grand découragement. Elle baisa honteusement la tête vers ses mains. Des griffes opalines de décomposaient dans de longues minutes. Ses cheveux bleus et noirs commençaient peu à peu à reprendre leur couleur naturelle. Le joli renard se transformait en Ashura Sana puis lui parlait à haute voix. Son commentaire changeait le sujet désespérant sur lequel s’acharnait la sirène. La métamorphe faisait sûrement référence à sa précédente altération.

‘’Je n’avait jamais croisé de renard polaire mais maintenant que tu en parles je trouve ça fascinant. J’aime prendre la forme d’un renard roux. Par conte, je ne saisi pas le terme << Aurore boréale >>. C’est le nom d’une légende?’’

La femme poisson ignorait que ceci voulait dire: aurore boréale. Ce magnifique phénomène lumineux ne traversait jamais le plafond bleuté de son lieu d’appartenance. Ce spectacle coloré lui réserve tout de même une jolie surprise à ceux qui ne connaissent pas encore les couleurs de son éclat. Sans le savoir, son chemin entamé sur à travers la vallée des glaces lui avait montré ce phénomène. Les lueurs qui ressemblaient à des illusions reflétaient à la manière d’un miroir sur la neige glacée. Il y avait aussi les splendides panoramas mais ça c’était une autre histoire...

‘’Juste comme ça, il t’est déjà arrivé d’avoir de tel effet en ratant un essai?’’ dit-elle en regardant sa queue digne d’un rongeur rapetisser.

Les conséquences insupportables ne paraissaient presque plus. Elle s’imaginait mal éternuer avec un nez arrondit. Sa moitié de transformation laissait quand même place à un début d’amélioration. Avant, elle ne parvenait pas du tout à obtenir la moitié de ce rat. La plupart du temps, elle devait s’accommoder à des petites oreilles pendant une journée entière. Les parties de cette vermine ne s’atténuaient pas aussi rapidement.

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Je m’étais assise à côté de ma nouvelle amie encore sous le choc ce sa transformation ratée. Il ne fallait pas qu’elle se torture à cause de cette mauvaise métamorphose, il fallait juste prendre un peu de temps pour laisser son corps rapetisser. Je décidais de lui changer les idées avant de lui expliquer ma technique pour apprivoiser un nouvel animal.

« C’est une grande trainée blanche dans le ciel. C’est un phénomène lumineux dans les contrées glacées. Tu t’es peut-être déjà rendue dans le Nord ! Toi qui fût déesse de la mer, tu as du en voir sans en connaître le nom. »

J’observais Shinju-Kuraï, les séquelles qui lui restaient de sa tentative infructueuse avant de répondre à sa question :

« Je dois dire que non je me transforme toujours, mais parfois mi quelque chose, mi-son opposé ce qui donne un animal hors norme… Mais ne désespère pas tu vas y arriver»

Je m’installais plus confortablement :

« Je ne sais pas comment tu t’y prends pour te transformer mais je vais t’expliquer la manière dont je procède. Si tu m’as observé, je commence par fermer les yeux et durant un court laps de temps je ne fais rien, du moins à tes yeux. En fait je laisse la nature m’envahir, l’air m’enivrer et j’imagine les sensations que peu ressentir l’animal. Ce qui suppose que tu connaisses un minimum celui auquel tu veux ressembler. Tu t’imagine entrain de vivre sa vie. »

Je me concentre sur un animal quelconque, n’importe lequel, un moineau par exemple et j’explique à la sirène ce que je vois ce que je ressens en prenant une grande bouffée d’air frais :

« Je sens le vent contre moi, il s’engouffre dans mes plumes, je me sens légère, si légère que je pourrais m’envoler vers le soleil. Je vois le bout de mon bec fendre l’air, mon plumage frétille sous les vagues de pression. »

Et me voila moineau, je virevolte autour de Shinju avant de me reposer à ses côtés pour reprendre forme humaine.

« Essai… »

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La métamorphe expliquait brièvement la signification du terme que Tsumetai ne comprenait pas. C’est alors que de vagues souvenirs rejaillirent telle une fontaine dans la tête de notre jolie sirène. Sous le voile de l’abstraction, quelques gouttes d’eau tombèrent dans ses pensées pour lui rafraîchir la mémoire. << Le ciel immaculé de couleurs chaotiques passait du jaune au violet, du violet au vert... >>. Cette peinture aux couleurs variantes rappelait les manifestations de divers présages. Chaque couleur symbolisait la tâche d’un acte à venir mais dans une mêlée aussi changeante que celle-ci, impossible de dire quoi que ce soit de l’avenir.
Les effets de la vilaine souris avaient tous disparus. Shinju-Kurai écoutait bien attentivement la façon donc s’y prenait sa collègue pou procéder à une petite métamorphose. De son côté, Ashura visualisait des images et des sensations. Elle n’utilisait pas les mêmes trucs. La jeune femme accepta de participer à cette tentative, en espérant de ne pas gaffer une fois de plus. C’était le moment ou jamais d’essayer quelque chose. Elle finirait bien par réussir un jour. Elle décidait qu’elle appliquerait: vision, concentration et volonté, le tout pour le tout quoi. Elle réfléchissait à un animal petit mais pas trop minuscule, pour ne pas sauter d’étapes. Elle s’imaginait voir le contour des cartes rapetisser, sentir ses bras recouverts d’ailes se réjouir contre le vent. Inutile de préciser à quoi elle pensait, elle en rêvait depuis un moment. Shinju regardait une dernière fois l’oiseau qui tournait autour d’elle et ferma les yeux.

‘’Et bien, je perd rien d’essayer. Une souris et un oiseau quelle différence de toute façon...’’

L’absorbante image se recopiait tranquillement sur son corps. Des serres dénudées d’égratignure occupaient la place de ses fins doigts. Sur ses bras, un arc de plumes se formait de chaque côté. Bientôt, son nez se courba en un bec orangé terminé d’une vermoulure noire. Derrière son cou, son plumage brun se tachetais de doré comme si on venait d’y déposer un pincée de brillant satinés. Et voila la jolie sirène changée en un majestueux aigle! Pour une fois, Shinju-Kurai se laissait guider par ses sens sans imposer sa propre liberté. Ce qu’elle ne prenait pas l’habitude faire avec sa grande détermination à s’assurer d’avoir les choses en place. Elle ne prévoyait que des actes à son avantage et prendre la forme d’un oiseau quand elle ne sait pas voler n’est vraiment pas dans son intérêt. Tout conte fait, notre amie arrivait à vaincre son défaut sans théoriquement étudier la question. Comme un oisillon, elle devait apprendre à voler de ses propres ailes et à ne pas regarder ce qui l’attend si elle tombe en bas.

Fier de son allure, l’aigle royal se risqua à un faible battement d’ailes. Elle s’éleva dans les airs, tout en tentant de s’orienter le mieux possible. La bête du ciel rejoint son amie qui volait déjà à quelques mètres plus hauts. Elle s’amusa un peu en gémissant des cris de joies puis s’engagea dans un autre virage. Tsumetai trouva un perchoir sur une branche de sapin où elle contempla le monde sous ses griffes. En réalisant sa transformation, elle commençait à toucher son rêve du bout de ses doigts, le rêve de parcourir les nuages comme cet oiseau à la vue aiguisée. Elle atteignait enfin sa puissance à sa juste valeur, qui dépassait légèrement ses amis poissons puis les perles bleus cadettes.

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Voletant au beau milieu de la forêt, dansant entre les feuilles soulevées par la petite brise légère de la clairière j’attendais avec impatience le nouvel essai de la sirène. Espérant que mes ridicules conseils l’aideraient à se transformer en un animal plus petit qu’à son habitude. Je la vis fermer les yeux, inspirer profondément. Dessinait-elle l’image de l’animal qu’elle souhaitait devenir ? Sentait-elle ses pulsions les plus inattendues l’envahir ? J’attendais patiemment et pourtant impatiente de voir le résultat. Il lui fallait peut-être plus de temps qu’à moi pour retrouver l’image d’un animal, j’avais tellement l’habitude de les côtoyer qu’en un clin d’œil je prenait leur aspect, je m’identifiais à eux et m’imprégnais de leurs habitudes, de leurs désirs les plus intenses. Ces quelques réflexions furent rapidement chassées par la métamorphose progressive de ma camarade. Ses traits humains se recourbaient doucement, sa peau se couvrait de plumes auburn, sa bouche s’allongea en un bec recourbé et son nez s’aplatissant fut remplacé par deux petits trous à peine perceptibles sur le haut de son bec. Ses bras avaient prient la forme d’ailes gigantesques, un ramage digne des grands rapaces habitants les falaises, et des cers si aigues qu’elle était devenue ægypiidé redoutable, un prédateur en ces bois si calme. Devant cette réussite je ne pouvais que féliciter mon amie. Elle avait enfin réussis à prendre une forme moins imposante, peut-être que la transformation en très petits animaux serait plus difficile mais elle était sur la voix, elle avait les compétences et les qualités en manière de transformation des métamorphes avec un peu d’entrainement elle réussirait à faire illusion sur sa véritable nature. Et avec son charme naturel de déesse océanique elle pourrait facilement jouer avec les nerfs, les sensations, voir els pensées des hommes.

Bref il était temps pour moi de lui montrer les derniers dégâts que faisaient mes tentatives de métamorphoses en grands prédateur… Le petit oiselet que j’étais, se posa sur le tapis orangé. Mes derniers battements d’ailes firent s’envoler quelques petites feuilles, qui se déposèrent un peu plus loin. Me concentrant comme à mon habitude, je tentais de me transformer en loup. En grand loup noir, fier, sauvage et effrayant. Dans un crissement sourd, les feuilles se soulevèrent, laissant à la place du petit volatile un être étrange à forme humaine. J’avais des oreilles pointues, tel celles d’un berger allemand dressées à la place de mes cheveux, un semblant de museau à la place du nez, des canines pointues, des doigts griffus et surtout des poils noirs sur l’intégralité du corps… Depuis quelques temps déjà je prenais quelques caractéristiques des animaux auxquels je voulais ressembler, je ne mixais plus deux bêtes totalement différentes, c’était une amélioration remarquable pour une apprentie métamorphe qui s’auto entrainait. J’avais beau avoir une maîtrise quasi parfaite des petits êtres j’avais un mal fou avec les gros… Mais peut-être que la belle sirène que je venais de rencontrer, qui brisait le vent, pointait vers les nuages, pourrait m’aider lors de son retour sur la terre ferme. D’ailleurs je la voyais redescendre, fondant sur moi en piquet, j’en profitais pour lui dire :

« Voila les tours que me joue l’art que nous avons en commun »

Je fis un tour sur moi-même pour lui montrer la beauté de l’essai râté, les dégâts de mon inexpérience en matière de corpulence animalière.

« Je n’arrive pas à savoir ce qu’il me manque pour réussir cette transformation qui me tient tant à cœur… »

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Le volatile quittait son perchoir pour s’enfuir dans le ciel bleu clair. La vaste étendue indigo se marquait d’une fine brume blanche. Il s’envolait tel un projectile en se laissant guider par la force du vent. Il redescendit dans un trajet de demies cercles puis prit un piquée à la manière d’un plongeon vers les terres. De la vue céleste, ce paysage parsemé de taches rouges, jaunes et oranges en mettait plein la vue. De là-haut, on croirait voir un champ de fleur, juste à nos pieds. Son parfum envoûtant s’élevait au dessus de ses arbres variés d’espèces de conifères. Humer de son arôme avec la vue perçante de l’animal lui donnait absolument le goût d’y retourner. Son vol en flèche se transforma finalement en une descente d’évolution. L’aigle royal ralentit graduellement à travers la forêt épineuse. À quelques mètres du sol, son ombre animale s’effaça dans les branchages pour laisser place à la véritable dame poisson. Contrairement à son tourbillon habituel, les attraits de son plumage s’envolèrent. La nature morte était recouverte d’un lit de plumes foncées sur lequel elle atterrit en douceur de la paume de pieds. Ses bottes n’y étaient plus. Valait-il vraiment la peine d’en demander davantage? Non et puis de toute façon elles seraient encore bleues, comme le grand complet de sa tenue d’ailleurs. Il ne faut pas abuser des bonnes choses. La vieille plaisanterie du costume d’héroïne munis d’un logo de poisson ne lui plaisait pas et elle était mieux de rester loin dans ses souvenirs.

*Mais où sont mes joulies bottines? C’est quand même pas si je demandais des escarpins! Tant pis je vais me passer de vous deux alors... *

Ses pieds glissèrent de la tranchée de plumes au tapis de feuilles mortes. C’est alors qu’une voix familière attira son attention. Une volaille apparemment mélangée aux critères d’un loup lui adressa la parole. Et ben ça c’est pas le genre de loup à faire des goinfrades d’oisillons! Ensuite elle reconnu la voix de son amie qui tout comme elle, avait quelques difficultés en matière de métamorphose. La sirène ne rigola pas de son incident. Elle connaissait l’impact décevant qu’une erreur pareille provoquait chez quelque un qui ratait son changement de forme spontané. L’ombre d’un sourire parcourait vaguement le coin de ses lèvres. Shinju-Kurai se sentait moins seule, maintenant que son perpétuel essai de rongeuse s’accotait à la nouvelle espèce de mi- canidé, mi- vertébré.

‘’Tu est sur que tu te concentres uniquement sur le loup? L’ennui c’est que quand je veux absolument me transformer, tiens en souris par exemple, j’y arrive pas tandis que si je me laisse mon esprit ouvert comme pour l‘aigle de tout à leurs, pas uniquement figé l’image ça fonctionne. Ce que je tente de t’expliquer ne sera pas forcément clair mais j’ai l’impression qu’il y a quelques détails qui s’inversent dans les deux cas. Tu as pigé?’’

Comme elle le disait si bien, ses expressions ne se déchiffraient pas facilement. Il fallait le vivre pour le comprendre. La métamorphe trouverait sans doute à travers cette énumération de pensées incorporées une solution à son problème. Enfin... Il suffisait d’avoir un peu d’imagination et d’agiter tout ça dans la boîte crânienne pour donner un joli mélange fusionné à son interprétation.

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Zigourli Zigourla, tournicoti tournicota. Que pouvait bien vouloir dire tout ça ? La belle sirène, venant de reprendre forme humaine avait tenté de m’expliquer mon gros problème. Seulement voila j’en avais un plus urgent, comprendre ce qu’elle venait de me dire… Embêtée je la fixais étrangement, j’étais figée et tentais de déchiffrer ses dernières paroles. Dans un sens puis dans l’autre J’arrivais à des histoires étrange. La première :

*Tu es sure que tu te concentre uniquement sur le loup, celui que tu veux devenir. Lorsque tu veux absolument te transformer tu laisse on esprit ouvert aux souris qui t’envahissent tu réussiras alors à te transformer en aigle. Regarde moi tout à l’heure je n’étais pas une image figée. Comprends tu que les détails s’inversent ? *

Ouille aille aille, j’avais un peu de mal je tentais d’exprimer ce que j’avais compris :

« Alors en fait… Heuuu. Tu commence par te concentrer sur le loup en voulant te transformer en souris ce qui te permet de te transformer en aigle car tu en as une image figé dans ton esprit. En clair tu pense à un autre animal un complettement différent pour te transformer ? Etrange… »

Voyant l’air interrogateur de Shinju-Kuraï je compris que je n’avais rien capté à ses paroles, je tentais alors de remixer le tout pour obtenir une nouvelle version :

*Tu es sur que tu te concentre uniquement sur le loup ? L’ennui lorsque tu veux te transformer tu n’y arrive pas, comme moi tout à l’heure avec ma métamorphose en souris. En t’écoutant j’ai compris qu’il fallait que je donne un peu de liberté à mon esprit, qu’il fallait le laisser vagabonder à sa guise ce qui te permet de ne pas avoir une image figé de lui, d’en voir les multiples facette, ainsi ta transformation restant pour le moment partielle pourra être une copie parfaite de celle d’un vrai loup. Tu ressentiras ce qu’il ressens, tu verras ce qu’il voit, tu vivra comme lui en appréciant la vie à sa manière à lui. C’est grâce à cela que tu peux te transformer.*

Une fois les idées remises au clair je rectifiais mes mots emberlificotés :

« A non excuse-moi. En fait tu es en train de me dire que mon désir d’être loup est si intense qu’il m’empêche de le devenir ? Que je pourrais me transformer en n’importe quel animal sauf le loup car il représente trop de choses différentes, il fait remonter en moi trop de souvenirs… »

Je devais admettre que le loup me mettait en émoi, chaque fois que j’y pensais, chaque fois que j’essayais de m’approcher de sa forme j’échouais. Jusqu’à maintenant je ne comprenais pas pourquoi, j’étais persuadée que le problème se répétait sur tous les animaux de grande taille. Mais en fait en y réfléchissant bien, j’avais tellement échoué lors de mes transformations en canidé, celui criant au clair de lune, que jamais je n’avais tenté une métamorphose plus importante. J’avais en fait reporté le problème sur tout ce qui me semblait intouchable. Les révélations que venait de me faire mon amie m’éclairèrent énormément. Je compris enfin que le souvenir de ma mère me hantait tant qu’il m’empêchait de progresser, de m’améliorer et enfin de lui ressembler. Comme si la peur de la décevoir m’écartais du chemin à suivre pour devenir quelqu’un d’important, quelqu’un à qui l’on pouvait s’attacher, remarquer parmi les autres. Je confiais alors à l’ancien lynx :

« Je crois que j’ai compris en effet. Je dois rêver de la liberté, je dois penser à ces lointaines contrées, celles qui m’attirent, me happe, m’appel par delà les océans. Je dois écouté l’instinct dormant en moi, le réveillé et le laisser s’exprimer… »

A nouveau je fermais les yeux, respirant une bouffé d’air si impressionnante que je sentis l’air pénétré dans chaque alvéole de mes poumons. J’étais là au milieu de la forêt et déjà je voyais de nouvelles contrées verdoyantes, chantantes. Alors mes traits se replièrent, mes membres se raccourcirent, mes poils poussèrent d’avantage laissant un pelage soyeux où le soleil laissait jouer ses rayons doré. J’avais une truffe bien noir et mouillé, de vrais crocs aiguisés prêt à déchiqueter. Enfin j’avais gagné, je m’étais transformé. Enjoué je plongeais mon regard dans celui de Shinju-Kuraï qui m’avait ouvert les yeux, qui venait de m’aider à réaliser mon rêve, je pouvais enfin quitter cette forêt. Mon entrainement était terminé, ma leçon venait de s’achever. Les yeux pétillant, je ne pouvait que remercier la vie de m’avoir amener ce petit lynx au beau milieu de la forêt. Ce lynx qui me permettait d’atteindre le niveau supérieur, celui des vrais métamorphes. Un basculement de tête, un regard soutenu, je finis par détacher mon regard de celui de la sirène, mes jambes voulaient courir, mon corps voulait vivre ce qu’il attendait depuis tant d’années. Je partit en courant à vive allure, le sol se dérobait sous mes pattes de velours, mon cœur criait :

*MERCI*

Jamais je n’oublierais la sirène et si un jour nos chemin étaient amenés à se croiser à nouveau, si jamais elle avait encore besoin de moi je serais là prête à lui venir en aide quoi qu’il advienne. Comme on le dit si bien les chiens n’oubli jamais une odeur, une personne. Moi je n’oublierais jamais cette sirène qui avait connu mon père et une partie de l’histoire de ma mère.

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Effacé sous l’abîme d’une saison morte. La fin de agonique imprimait les éloges d’un ton sinistre. Les passants qui assistent à la cloison de ses funérailles n’y prêtent guerre attention. Ils se laissent charmer par son dernier éclat, brûlant de couleurs ardentes. Ses cendres reposent sur la jonchée de l’été. Pourtant il reste figé là, tout bêtement sous la forme d’un spectre. Personne n’a cru bon regarder son âme souffrante. Ils fixent tous son cercueil métaphysique. Pendant que l’on prononce de dernières paroles en son honneur, ils souhaitent tous le voir battre des paupières. D’après lui, ces voyageurs ne savent pas ou regarder car il se poste directement devant eux. Tous désespérés, aucun n’a le courage de relever la tête ou même le regard vers lui. Cette cérémonie affligeante le dégoûte, il ne peut pas le nier au plus profond de lui. Ces hommes ne pensent-ils pas à leur actes avant de commettre l‘irréparable? << Identiques à ceux qui l’avaient jadis jeté par la fenêtre... >>. Comment accepter le respect de ceux qui accomplissent le travail de la faucheuse? Aucun pardon ne parviendrait à faire oublier une telle faute... Que ces pitoyables créatures n’essaient pas de racheter la peine qui les conduira tout droit en enfer! << Implorait le chat noir en les regardant avec ses yeux verts émeraude... >> .

Le pelage noir d’un félin s’engouffrait dans une forêt paisible. La saison chaude de l’été emportait ses émotions ailleurs. Ses sentiments le rongeaient de l’intérieur mais il essayait tout de même de se fondre à la végétation pleine de vie. Après trois jours de marche, les papillons violets s’habituaient à sa présence. Un beau jour, l’un d’entre eux se posait doucement sur son museau rosé. Il ne bronchait point car la couleur de ses ailes azurées l’impressionnait. Unique en son genre, il restait là, comme si il attendait patiemment la venue de quelque un. Un grand frisson hérissait le poil de notre minet. À la suite de cette courte action, il se retourna et vit un lynx lui passer prestement à travers le corps. Ce passage se déroula s’y vite qu’il ne put savourer l’impression d’être vraiment plus qu’un chat. Le lynx se rattachait à la partie heureuse de sa vie. Cependant l’autre animal n’arrêta pas sa course. Il s’infiltra dans les pensées nostalgique de ce dernier et comprit quelque chose: tant que le fantôme n’accepterait pas sa mort, le grand prédateur ne pourrait vivre heureux. Sur ce fait, l’illusion du paysage joyeux se brisa et l’insecte déploya ses nouvelles ailes noires dans la nature. L’esprit de son ego connaissait que trop bien l’avenir gai que les dieux lui réservaient. Sous un présage d’automne, elle accomplirait quelque chose de nouveau. Une sensation de plus grande liberté... De son côté, la poisson-lynx ignorait que l’on la suivait du regard. Derrière elle, une partie de son âme guettait du coin de l’oeil le << Présage d’automne >> qui s’apprêtait à se réaliser. Place à une autre rencontre.

Une discutions, un breuvage soupçonné de fleurs et l’art de la métamorphose animale. En fin de compte, tous ces échanges aboutissaient à une amitié incontournable. Là où Shinju-Kurai Tsumetai échouait sur des rivages sans réponses, Ashura Sana trouvait des solutions. Le coeur moins lourd qu‘à son arrivée, elle regarda la métamorphe jouir de sa réussite, sachant qu’un jour elle la reverrait.

*Profites en bien petite louve. Tu as tout le temps devant toi... *

À son tour, le lynx continua son propre chemin. Son amour l’attendait sûrement sur sa route. Cette fois, rien n’empêcherait ses sentiments dédiés à Dorian de dériver sur un refrain sinistre.