Cassilmena
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 Les nouvelles de Slize

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Slize
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MessageSujet: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:52

Je remets ici les nouvelles que j'avais posté sur Y&Y. Figurent 3 "Sombres nouvelles" (Noir et Blanc, Zéro absolu et Réaction en chaîne), ma longue nouvelle L'Hilariste complétée dernièrement, et ma première nouvelle Et si? Et si... l'Enfer était sur Terre?
Bonne lecture à tous, j'espère que cela vous plaira.
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MessageSujet: Noir et Blanc   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:53

Noir et blanc
Ca ne va pas mieux. J’essaie, je me débats, j’essaie de remonter, mais tout me repousse vers le bas. Chaque fois que je peux prendre mon souffle le destin me donne un coup de pied et me renvoie au fond, dans un gouffre de calamités, un infini de malchance, dans ma vie quotidienne. Il paraît que tout ce qui nous arrive est mérité. Si c’est le cas j’aimerais bien savoir ce que j’ai pu faire. Je me remémore encore une fois ma vie. Je vois les choses en noir et blanc, la couleur n’apparaît qu’une fois, presque aussitôt remplacée à nouveau par le noir et blanc. C’était il y a si longtemps… Que de la tristesse, de la rancœur, de l’incapacité. Uniquement des souvenirs moroses, douloureux. Aucune douleur physique, uniquement psychique. Je m’imagine mon cœur couturé de cicatrices qui n’ont pas le temps de se refermer. J’imagine l’infection causé par ces blessures. Il n’y a plus rien à sauver. Mais je persiste à essayer. A me raccrocher à l’espoir d’un peu de couleur. Une nouvelle fois, c’est la vodka qui m’envoie dans les bras de Morphée.
La vie est un vieux film en noir et blanc où les mêmes acteurs jouent inlassablement leur rôle, où les mêmes figurants sont toujours visibles au fond. J’ai pas signé ce contrat ! Je veux pas de ce premier rôle ! Je suis plus que malade physiquement je suis malade mentalement, malade du cœur. Chaque souffle d’air qui entre dans ma bouche, pénètre mes poumons, alimente en oxygène mes cellules, est une bouffée de poison, me rapprochant encore de la mort. Qu’attend-elle pour venir ? Elle fauche des gens innocents, des gens qui voudraient vivre, mais se garde bien d’emporter ceux qui ont besoin de quitter ce monde ! Je n’ai plus de vodka. Le whisky la remplace tout aussi efficacement.
J’aimerais tant pouvoir mettre fin à mes jours. Mais à chaque fois, c’est comme si une force invisible retenait la lame posée sur mon poignet, les cachets posés sur ma langue, la gâchette de l’arme pointée sur ma tempe, mes jambes de sauter du tabouret. Peur ? Non, certainement pas. La mort ne peut être pire que la vie. Quoi alors ? La mort ne veut pas venir me chercher et en plus m’empêche de la rejoindre de mon plein gré ? Pourquoi je ne peux pas simplement mourir en paix ? Je n’aspire qu’à quitter cette prison de chair, de sang, cette prison d’humanité qui me séquestre depuis trop longtemps ! Mais je ne peux pas détruire les murs de cette prison, je ne peux pas passer par les fenêtres, je ne peux pas tromper les gardes. Je peux juste me servir un autre verre de whisky.
Ais-je encore un cœur ? Non, certainement pas. On ne peut plus considérer ça comme un cœur. C’est plus un espace vide. Plus rien pour irriguer en sang frais le reste du corps. Je pourris de l’intérieur. J’espère que la mort ne visera pas mon cœur, ça ne ferait rien. Avant, il y avait un être noir et un être blanc qui se faisaient la guerre pour savoir qui des deux me gouvernerait. Je suis devenu un champ de bataille, une arène pour ces gladiateurs. Ils n’ont réussi qu’une seule chose : s’entre-détruire, et avec leur terrain de jeu. Le noir et le blanc ne m’habitent plus, ils ne cherchent plus à me contrôler. Il faudra que je pense à racheter du whisky et de la vodka.
Au noir et au blanc de mon habituelle vie décolorée s’est ajouté le rouge. J’ai réussi à me planter un couteau dans la main gauche. Malheureusement, ce n’est pas ça qui me fera quitter ce corps qui me dégoûte tant, mais c’est une invitation à l’espoir d’un jour réussir à m’enfuir. Le sentiment de malaise constant lié à l’occupation de cette enveloppe est un petit moment masqué par une lueur de joie. Malheureusement, elle s’éteint vite. Je m’acharne sur ma main et la mutile de ma lame. Le rouge vainc tout, il submerge le noir et le blanc. Et puis la mort semble reprendre le dessus, je m’arrête de torturer ce morceau de chair palpitant qui fut quelques instants auparavant ma main. Je lave le reste et le panse. Elle ne veut toujours pas de moi, je ne mourrai pas de ma blessure. Mais je sais que mon geôlier n’est pas si fort que ça. Je stérilise la plaie en vidant une bouteille de whisky sur le bandage. Mon poison utilisé contre moi ! Je ramasse les bouts de doigts qui trainent et les jette. Les quelques bouteilles de vodka me réconfortent un peu.
Cette vision monochrome est bientôt finie. C’est pour ce soir, je le sens. L’orage qui tonne dehors me donne sa force. Le grand ciel noir parcouru d’éclairs blancs me fait signe. Prête ou pas, la mort va devoir m’accueillir. Je brandis mon couteau en l’air, l’orage m’encourage d’un coup de tonnerre tonitruant. Tenant fermement le manche dans la main droite, je pose la fine lame sur mon avant-bras gauche au bout duquel pend toujours inutilement cet amas de chair emmitouflé dans les bandages. Le métal est froid. Le sang sous cette mince couche de peau est chaud. Je me mets à appuyer et en face, la mort tente de retenir la lame. Je n’ai besoin d’appliquer qu’une dizaine de joules. Trois… Quatre… Mon bras de fer mortel avec la Faucheuse penche dangereusement en ma faveur. Six… Sept… Huit… Le métal commence à entailler la chair, plus qu’à atteindre les veines. Neuf… Presque. Dix ! Je suis entré, du liquide rouge commence déjà à couler en grosses gouttes. D’un coup sec, sans hésitation, je tire en arrière. Et je recommence. Trois, quatre, cinq fois. Autour de moi le monde autrefois en noir et blanc se colore. C’est d’abord… du gris. Puis du bleu, du turquoise, du vert, du jaune… Un kaléidoscope de couleurs s’empare de moi au fur et à mesure que je quitte ma prison. Des nuances inconnues, incroyables. Mais dans cette élévation, tout à coup, la chute. A la place des magnifiques couleurs, une aveuglante lumière blanche. J’essaie d’y retourner, je m’élève autant que je peux… Et je retombe vers cette douloureuse blancheur. Encore une tentative pour fuir cette vie, fuir ce corps, fuir cette prison. Mais non, toujours cette lumière immaculée. Puis un voile noir.
Je me réveille dans un lit blanc. Dehors il fait noir. Un hôpital.
-Nooooooon !
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MessageSujet: Zéro absolu   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:54

Zéro absolu
L’homme et la femme sont heureux. Simplement heureux. Tendrement enlacés dans la voiture sous la neige. Pas un bruit. Rien qui trouble cette magique tranquillité. Le bonheur... peut parfois s’arrêter si brutalement. Les portières de la voiture sont ouvertes et les deux amoureux sont jetés dans la neige immaculée puis roués de coups. Lui est enfermé dans le coffre. Elle se fait déshabiller et violer par ses deux agresseurs. Trente minutes passent ainsi, après quoi ils la ligotent et la jettent sur la banquette arrière. Dans le noir, l’homme cherche frénétiquement un moyen de sortir. Sous sa main il sent quelque chose de froid et dur. La clé à écrou. Par chance, le coffre de la Trabant n’est pas trop solide. Il sent la voiture démarrer mais continue. Il va y arriver. La serrure est en train de céder. Il va y arriver !
La lumière du jour qui éclaire soudainement dans le coffre l’éblouit et il lâche sa clé de surprise. Son agresseur le frappe de là crosse de son pistolet et le jette dans la neige. Il est toujours sonné quand il se fait attacher, puis jeter sans ménagement sur la banquette arrière où elle ne se trouve plus.
Le conducteur sort et la jette dehors. Elle atterrit lourdement dans la neige froide. Ils sont aux alentours d’une sombre forêt. Pendant tout le trajet, elle n’a pas cessé de pleurer. Elle avait peur, froid, mal. Elle restait recroquevillée sur la banquette et sanglotait, ressassant son viol. Pourquoi infliger ce genre de choses à quelqu’un ? Elle ne comprenait pas. Elle ne savait plus que trois choses : la douleur, la peur et le froid. Un froid absolu, le zéro absolu, celui du cœur de ces deux hommes qui étaient en train de les enlever et qui l’avaient violée. Ils ne se sont rien dit de tout le court chemin.
Maintenant arrivés, elle ne comprend toujours pas ce que ces deux hommes vont faire. Lui se redresse péniblement et difficilement sur son séant afin de regarder dehors. Les deux agresseurs sont en train de la violer, encore une fois. Mais cette fois il est témoin de cet amour violent, sans sentiments autres qu’une pure haine. Les larmes lui viennent aux yeux. Il aimerait pouvoir faire quelque chose, sauver sa bien-aimée de cette horreur, mais il peut à peine rester assis. Bien plus rapidement cette fois, le supplice est arrêté. Elle ne tient plus debout et est souillée d’un peu partout. L’impureté d’un corps abusé sur la pureté immaculée de la neige blanche. Les deux personnes l’attachent à un arbre et l’enduisent de quelque chose de très odorant, puis partent en courant dans la voiture où ils verrouillent toutes les portes et fenêtres. Il espère qu’ils ne vont pas attendre de la voir mourir de froid. Mais la réalité se dessine sous ses yeux, bien plus horrible qu’il n’aurait pu l’imaginer.
Dehors, la nuit commence à tomber. Elle a de plus en plus froid, la douleur de ses membres rudement attachés fait couler des larmes sur ses joues et sa peur dépasse l’entendement quand elle entend les hurlements plaintifs. Derrière elle, dans le noir de la forêt, elle peut entendre ses bourreaux. Lui remarque avec horreur le supplice qui est infligé à sa dulcinée. Les deux autres hommes rient à gorge déployée en la voyant essayer de se débattre frénétiquement. D’entre les arbres apparaissent des loups, et visiblement des loups alléchés par l’odeur qui émane de la femme attachée. Elle crie, hurle, supplie, pleure. Un premier loup la mord au bras droit, arrachant un gros morceau de chair du poignet. Il n’en peut plus, il essaie de se débattre lui aussi, remue comme un forcené, mais un canon de pistolet, froid et menaçant, le retient de continuer très longtemps. Un second animal attaque, à l’épaule gauche cette fois. Les cris de douleur de la femme sont terrifiants, son sang rouge tache avec abondance la neige et les pelages blancs. Encore une morsure. La moitié de sa cuisse est arrachée.
Dix minutes d’une éternité de douleur sont nécessaires pour qu’elle meure enfin, déchiquetée et mangée vivante par les loups affamés. Les deux hommes sont contents, ils rient et se moquent de la détresse passée de cette pauvre carcasse d’humaine. Lui ressent une douleur et une peur inhumaine qui le font hurler dans l’exiguïté de la voiture. Ils détachent l’homme attaché derrière et le jettent dehors, en prenant bien garde à ne pas permettre à un loup d’entrer. Il doit fuir. Il doit survivre, parler cette horreur, cette boucherie à quelqu’un, n’importe qui. Il commence à prendre ses jambes à son cou. La neige dense le gêne pour se déplacer. Derrière lui, il peut entendre et sentir les loups qui le poursuivent. L’odeur du sang de celle qu’il aimait. Le danger lui donne des ailes, il court plus vite encore. Pendant un instant, il a l’impression qu’il pourra s’échapper, retrouver la civilisation, essayer de se reconstruire une vie.
Cet espoir est interrompu quand un loup lui saute sur le dos et le fait tomber dans la neige froide. Il sent des morceaux de chair se faire arracher par les puissantes mâchoires et il sent son sang qui asperge les alentours.
Il meurt là, misérablement, dans le froid de la neige, dévoré par les bêtes. La température lui semble chuter de façon vertigineuse. L’air semble se figer. Le zéro absolu. La mort de tout.
Le bonheur... peut parfois s’arrêter brutalement.
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MessageSujet: Réaction en Chaîne   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:54

Réaction en chaîne
D’après ses hypothèses, c’était ainsi. Personne ne devrait être en mesure de s’en apercevoir au début. C’était bien trop subtil. Un impact d’apparence ridicule, insignifiant, et pourtant… Un doute lui vint. Cela allait-il marcher ? Il ne serait certainement plus là pour le savoir. Tant pis, il n’avait plus rien à perdre de toute façon. Il frappa… et vola les quelques pièces d’un pauvre clochard qui mendiait dans la rue.
Pourquoi tant de mauvaise fortune ? Il était déjà pauvre, et le voilà qui se trouvait affublé d’un cocard et pillé de ses maigres valeurs. Le mendiant pleura un peu. Il était fatigué de sa misérable existence. Fatigué de sa malchance. Fatigué de sa vie. Il n’avait jamais rien fait de mal, était toujours parti quand on lui avait demandé alors qu’on ne lui donnait rien en échange. Il se ressaisit. Etre bon ne lui apportait rien. Etre mauvais rapportait aux autres. Il fouilla dans sa poche. Sa plus grande richesse se trouvait là. Le mendiant marcha d’un pas traînant. Son objectif n’était pas loin. Cinq minutes lui suffirent pour se traîner jusqu’à la porte de chêne non loin de là. Il sonna. La même jeune femme que d’habitude vint lui ouvrir, et comme d’habitude son air s’obscurcit en le voyant. Elle était, comme toutes les autres fois, sur le point de le renvoyer sèchement sans lui donner la moindre pièce quand elle remarqua l’air terrifiant du clochard. Le regard de ce dernier était très différent, alors que toutes les autres fois il avait été suppliant, il était cette fois emplis de colère. Elle n’en comprit pas la raison mais en connut les conséquences. Le mendiant lui trancha la gorge de son opinel et elle tomba à terre. Son sang coulait abondamment. Elle avait mal. Le mendiant fonça à l’intérieur récupérer ce qu’il pouvait de valeurs. Mauvaise surprise à la sortie, les flics étaient là. Il eut le temps de faire cinq mètres avant d’être abattu.
Elle se réveilla péniblement. Un miracle lui avait permis de survivre suffisamment longtemps pour que les secours arrivent. Cela faisait deux jours qu’elle était sortie du coma. Coma qui avait duré trois semaines. Aujourd’hui encore il y aurait sûrement de nombreux journalistes. Pour une raison qui lui échappait, son affaire semblait beaucoup intéresser les médias. Elle était encore incapable de parler, mais elle répondait aux questions en écrivant ses réponses. Elle avait écrit et réécrit inlassablement ce qui s’était passé, ce qu’elle savait sur le clochard qui l’avait agressée, sur ce qu’elle pensait de tous ces mendiants crève-la-faim dans la rue. Sa haine pour eux était violente, intense, animale. Elle voulait s’en débarrasser comme on se débarrasse d’une mauvaise herbe. Lors des dernières interviews, elle avait écrit si rageusement ses propos, avec tellement de cœur, qu’elle avait déchiré sa feuille. Le journaliste qui avait été là n’avait pas perdu une miette.
D’ailleurs, ce genre d’évènement lui plaisait. Cela lui faisait de bons articles. Il se mit à rédiger son papier. C’était puissant, plein de sentiments, ça allait faire parler et cogiter ! Il avait déjà le nom, ça serait…
« Polisophobie : l’horreur dans les rues. » Il ne pensait sûrement pas atteindre la foule ainsi. Mais tant pis, au moins avait-il eu son augmentation. Une vague de panique s'était emparée de la population. En fait d’ennemis dehors, c’est de l'intérieur, c’est de la ville qu’ils viennent ! Les clochards, les mendiants, les démunis : des bombes à retardement tapies dans l’ombre, attendant patiemment leur heure. Et puis après la peur, la haine aveugle. Des pauvres attaqués, tabassés, exécutés. Les représailles ensuite. Les rues se transforment en champs de bataille.
Dans sa cellule, il attend patiemment. Son stylo arrive à sa fin, tout comme l’homme. Il a presque fini d'écrire, il a presque fini de vivre. C'était sa dernière volonté : finir d'écrire. Point final, il est mort. Treize heure zéro trois minutes quarante-sept secondes son coeur s'arrête. Bon débarras se disent-ils tous. Curieux tout de même, on se demande quels ont été ses derniers mots. Que disent ce papier sale et cette encre baveuse ?
« Vous ne pouvez pas vous empêcher de lire, n’est-ce pas ? Ne vous mentez pas, vous vouliez savoir. Votre curiosité a pris le pas sur tout. Même si je suis fou, que ce qui est écrit n’a pas de sens, vous me lisez par curiosité. Après tout, vous n'êtes qu’humain. J’imagine que vous vous demandez pourquoi un fou comme moi a écrit de pareils mots avant de mourir. C’est simple. Pour vous annoncer que c’est trop tard, que vous avez perdu. Je vous ai détruits. Pas vous spécifiquement, vous qui me lisez pouvez très bien être en bonne santé, et vous demander quel sera votre prochain repas et comment les quelques feuilles qui subsistent de moi ont pu vous tuer aussi sûrement qu’un poison. Je vous ai pourtant détruits. Regardez votre télévision, lisez votre journal si vous ne me croyez pas. »
Attentats, renversements de gouvernements, guerre civile. Partout.
« Vous ne me croiriez pas si je vous disais qu’en sachant où, quand et comment frapper, j’ai pu provoquer tout ça. Je suis fou, vous ne me croiriez pas. Si je vous parlais de la puissance de ces échos dans l'humanité, je ne ferais que vous conforter dans votre décision de me mettre a mort. Je vais donc simplement vous laisser admirer le spectacle de la fin de la société que vous avez si bien défendue. »
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MessageSujet: L'Hilariste   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:56

L’Hilariste

Non, c’est impossible. Et pourtant, quelque part dans ma tête, une petite voix me nargue, me contredit.
Mais pourquoi est-ce que je vous parle de ça en premier ? Je vais plutôt me présenter. J’ai 38 ans, je suis célibataire et étais employé de bureau d’une petite compagnie que de toute façon, personne ne connaît. Au travail je n’ai pas à me plaindre : je suis relativement bien payé et mes supérieurs ne sont pas trop affreux avec moi… Cependant, je suis bien souvent seul, je ne suis pas vraiment populaire, sans pour autant être la tête de turc du service – heureusement pour moi – et malgré une quinzaine d’années de travail acharné, toutes mes demandes d’augmentation sont rejetées.
Mon histoire commence il y a quelques jours seulement. Afin de me rendre plus populaire, j’essayais différents trucs pour remonter dans l’estime de mes collègues. Ce jour-là c’était un recueil de blagues qui figurait dans mon arsenal. Bien qu’elles ne m’aient pas semblé très drôles, j’en avais appris quelques-unes par cœur pour les ressortir plus tard. Le livre en question était un petit livre sans prétention relié de cuir noir avec, en lettres rouges, l’inscription Les blagues du Timaud. Je l’avais acheté pour une bouchée de pain à un étalage où un homme apparemment vieux, avec des cheveux sales et un teint de revenant, ne vendait que cet unique objet, et il s’empressa de disparaître une fois l’échange monétaire effectué.
J’allais habituellement au travail avec les transports publics, mais il pleuvait ce jour-là, d’une pluie torrentielle, signe que les transports publics seraient bondés. Aussi pris-je ma voiture. Elle était on ne peut plus commune, avec des angles légèrement arrondis et une couleur métallique. Je ne savais pourquoi mais à chaque fois que je l’utilisais, j’avais un accident, comme si elle avait été frappée d’un mystérieux coup du sort. Oh ! un accident mineur vous me direz. Néanmoins elle était de ce fait toujours cabossée à certains endroits. Je la pris donc et partais travailler. Une fois encore ma malchance opéra, et une voiture devant moi recula à un feu rouge, percutant mon pare-choc avant et détruisant mes phares. Je sortis donc sous la pluie, armé d’un constat dans une main et d’un stylo dans l’autre, et allais vers l’autre voiture. Laquelle démarra en trombe alors que j’arrivais à sa hauteur. Le feu était vert. Cela ne faisait rien, j’avais une bonne mémoire et j’avais mémorisé le numéro de la plaque d’immatriculation. J’en étais quitte à aller porter plainte plus tard. Je retournais dans ma voiture et allais au bureau.
Le bâtiment où je travaillais se fondait admirablement avec les autres tant il était anodin. Surtout certainement grâce à ses murs en béton gris et ses fenêtres carrées aux stores métalliques. Il faisait une dizaine d’étages de haut, tous appartenant à un service différent, mais tous rigoureusement semblables. Je travaillais dans une de ces boîtes carrées en tôle gris beige et avec un bureau, un ordinateur et un téléphone, ainsi qu’une panoplie de bibelots que j’avais ramené.
Je travaillais donc, jusqu’à ce qu’une alarme programmée me rappelle qu’il était pour moi l’heure de manger. J’allais toujours manger avec mes collègues, qui m’acceptaient malgré mon impopularité en voyant la peine que je me donnais pour me rendre plus intéressant à leurs yeux. Nous allions toujours au même endroit, un petit restaurant pas mauvais et pas trop cher, nommé A la barbe d’Henri, en référence au chef de l’établissement qui avait une longue barbe fournie et qui s’appelait Henri. Le restaurant lui-même était très sympathique, quoiqu’un pue petit. Trois petites tables pour deux étaient placées vers les fenêtres, tandis qu’une grande table dressée spécialement pour nous prenait le reste de l’espace disponible dans la pièce. Les murs était décorés de simili bois, tenant vainement de faire croire à la clientèle que les e restaurant était fait de rondins. La pièce était éclairée par un chandelier électrique qui diffusait une lumière bien trop vive pour de véritables bougies.
Durant le repas, celui qui amusait le plus la « galerie » sortit une blague, et nous rîmes tous de bon cœur. J’en profitais pour sortir une de mes blagues, cependant certain de faire un bide. Mais à l’instant où je la finissais, je provoquais l’hilarité générale. Les autres étaient en train de mourir de rire, l’un d’eux faillit même s’étouffer avec son vin. Ils mirent deux bonnes minutes à se remettre. Et ils m’en redemandèrent ! Je racontais mes blagues les unes après les autres, et la déception était à son comble quand j’annonçais que je n’en avais plus en tête.
Après le repas, nous retournâmes tous travailler. Mais, alors que je travaillais, d’autres arrivaient, me demandant de leur raconter mes blagues. Mon chef de section vint aussi pour m’en demander. Mais le pire, c’est qu’il y avait certaines personnes que je ne connaissais même pas. Il y a même eu des femmes inconnues qui sont venues me draguer ! A la fin de la journée, j’étais résolu à apprendre d’autres blagues. Alors que je rentrais chez moi et me parquais, j’avais la bizarre impression que quelque chose n’allait pas. Mais pensant qu’il ne s’agissait que d’un détail sans incident, je l’oubliais rapidement.
J’arrivais chez moi, un petit deux pièces qui avait l’avantage de ne me coûter que très peu. Il était meublé le plus simplement possible. La pièce principale, que j’utilisais pour manger, cuisiner et comme salon était toujours en désordre. La chambre était en désordre aussi et me servait pour dormir. L’espace cuisine comprenait une cuisinière à gaz, un micro-ondes et un frigo. L’espace salle à manger était constitué d’une table et d’une chaise, tandis que l’espace réservé au salon était simplement fait d’un divan un peu défoncé par endroits et d’une télévision. Ma chambre était aussi très simple, il y a avait un lit et deux piles d’habits : des habits sales et d’autres propres. La décoration était aussi simple que le studio était en désordre : une plant e verte en pot morte sur la table de la salle à manger et un papier peint ocre partout.
En arrivant sur le pallier, j’entendis le téléphone sonner. J’entrais et me débarrassais rapidement de ma veste, puis décrochai. C’était le rigolo de midi qui me proposait une partie de billard. Machinalement, sans même réfléchir à ce que je faisais de ma soirée, je répondais par l’affirmative. Il me donna l’heure et le lieu, puis raccrocha. Idiot ! J’étais très mauvais au billard. Je savais qu’il s’attendrait à des blagues, aussi pris-je le livre avec moi quand j’allais au bar qu’il m’avait indiqué. Il pleuvait toujours quand je partais, j’y allais donc avec ma voiture. A nouveau, j’avais ce sentiment que quelque chose manquait, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Alors que j’entrais, une clochette retentit, et j’embrassai la salle du regard. Le bar dans lequel j’avais rendez-vous était d’apparence miteuse et était rempli de fumée. Je ne voyais pas grand-chose à l’intérieur. Le bar et les gens m’apparaissaient comme éthérés. En rentrant, j’avais sur ma droite le dit bar, sur ma gauche, des espèces de box dans lesquels se trouvaient des tables en aluminium entourées par deux bancs couverts d’un vynil vert qui était le plus souvent en lambeaux. Il y avait un grand miroir derrière le bar, donnant un aspect un peu « Far West » à l’ensemble. Je ne discernais aucune forme dans le reflet, rien que de la fumée. Dans le prolongement du couloir entre box et bar, je devinai la lumière d’une lampe de plafond qui devait éclairer une table de billard, aussi je m’y dirigeais.
L’autre me salua d’une grande tape dans le dos quand j’arrivais enfin à sa hauteur. La table qu’il avait réservée était vieille et usée, et certains des morceaux du tissu vert qui recouvrait le marbre étaient en morceaux, comme déchirés par les accès de rage des perdants. Nous commençâmes la partie et je fus surpris de mes performances. « Cassant » le triangle des boules, je mettais rapidement une, deux, trois puis quatre boules d’affilée. Alors que nous jouions, il me demanda une autre blague. A la seconde où je finissais, il s’écroulait de rire sur le billard, agité de spasmes. Puis il porta les mains à sa gorge, comme si quelqu’un avait été en train de l’étrangler, mais mes yeux ne trouvaient que la fumée et le vide. C’est alors que, je ne sais pourquoi, je regardais dans le miroir, et il me sembla voir une silhouette qui n’était pas là. Une silhouette ressemblant étrangement à celle du vieil homme sale qui m’avait vendu le livre. Et pourtant, malgré toutes les formes indistinctes que je pouvais distinguer, celle de l’homme n’était visiblement pas distincte. Mais malgré tout, c’était lui qui étranglait mon compagnon d’un instant, qui s’écroula sur le sol et s’affaissa, vaincu. Je me baissais alors et prit son pouls. Je pressai mes doigts contre les veines de son poignet et regardait ma montre. Son pouls ne battait plus. Dans le fond, j’entendais un bruit de clochette, et je savais que ce n’était pas un coup de vent qui avait ouvert la porte. Je me relevais. Personne n’avait rien remarqué. Personne n’avait regardé. Tout le monde s’en fichait. Une nausée effrayante me prit, et je courus dehors.
La ruelle était sombre, glaciale, et il pleuvait toujours. Alors que je vomissais, il me sembla que quelque chose m’épiait. Finissant mon affaire, j’allais vers ma voiture et allumais brusquement les phares. La ruelle resta sombre et obscure : mes phares avaient été détruits le matin même. Je m’en allais. À nouveau en rentrant, quelque chose clochait sans que je parvienne à mettre le doigt dessus.
Quand je suis retourné travailler le lendemain, je remarquais à mon grand désarroi que ma ‘’boîte’’ était occupée. Et la décoration avait changé. Je demandais à l’employé ce qu’il faisait là. Il me répondit qu’il travaillait là depuis plus de trois ans. Où était parti le précédent employé ? Il était parti à la retraite à 65 ans. Je m’en allais, dépité. J’errais dans les couloirs de l’étage. Je me retrouvai, par hasard, devant le bureau du rigolo mort la veille, mais ce fut l’écriteau qui me surprit, retint mon attention. C’était MON nom qui était dessus. Je jetais un oeil par le panneau vitré. Toutes mes affaires, plus quelques-unes, s’y trouvaient. C’était comme si j’avais pris sa place. Je me procurai rapidement un journal et regardai la rubrique nécrologique. Aucune mention de l’autre n’y était faite. Il avait disparu de ce monde et j’avais pris sa place.
Et maintenant, je ne sais pas quoi faire. Je vais commencer par boire un café.
Non, c’est impossible. Et pourtant quelque part dans ma tête, une petite voix me nargue, me contredit. Je croise mon supérieur. Ce n’est plus mon supérieur. C’était mon supérieur. C’est moi le chef maintenant. Il ouvre la bouche pour me demander quelque chose mais je ne l’entends pas, je ne vois que ses lèvres qui s’agitent frénétiquement et sa langue s’activer pour communiquer. Ses paroles se répandent dans la pièce et s’arrêtent à mes oreilles.
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MessageSujet: L'Hilariste (suite et fin)   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:56

Je dois savoir. Je dois être sûr.
Je l’arrête brusquement. Il est surpris mais n’en dit rien, et se tait. Enfin, les mots se sont arrêtés. Je fouille fébrilement la poche de ma veste et sens le rugueux contact rassurant du cuir sous mes doigts. Je tire le petit bouquin. L’autre ne me pose toujours pas de questions et se contente d’attendre que je finisse d’agir bizarrement. Comme à la roulette russe, je fais tourner le barillet de pages de mon arme et, au hasard, arme ma langue qui tire les mots avec frénésie sur ma cible.
Il commence par rire franchement, à gorge déployée, heureux et joyeux de cette blague. Puis il continue, mais semble lutter. C’est bientôt une torture pour lui de rire. Je parcours le bureau et trouve un coupe-papier chromé. Dans son reflet, je peux voir un homme se faisant étrangler. J’assiste passivement à la scène, regardant froidement mourir cet homme. Ce n’est que maintenant que je me rends compte à quel point j’ai pu détester cet homme par le passé. Chacune de mes demandes refusées m’avaient été délivrées par lui. Il est agité de quelques spasmes supplémentaires, puis meurt enfin.
Je regarde alors l’insignifiant livre entre mes mains. A la page que j’ai ouverte, les mots semblent fumer comme un canon qui a rempli son office. Non, pas un livre. Une arme. Un don. Non, un fardeau. Une véritable bénédiction. Non, plutôt une malédiction !
Le détail me frappe soudain. L’anagramme ! Timaud, c’est une anagramme de… maudit ! La pièce semble tourner autour de moi alors qu’un pan de réalité vient de se dérober sous mes pieds.
Et puis la colère redonne au monde son sens. Un bouquin ne peut pas contrôler ma vie. Un livre ne peut remplacer mon âme ! Je suis toujours maître de moi-même. Je ferme l’importun et le range au chaud dans ma poche, puis sort du bureau.
Je monte les étages de l’immeuble. Arrivé au bon, je me retrouve face à une secrétaire en train de se faire les ongles. Je lui explique rapidement la raison de ma présence, elle appuie sur un bouton. Une voix décharnée sort de l’interphone et la femme me fait signe de passer la porte qu’elle me pointe nonchalamment du doigt. La paroi se ferme sans bruit derrière moi.
La salle dans laquelle siège « le grand chef » de l’entreprise est pour le moins impressionnante. Très longue, ouverte sur mon coté gauche pour permettre à tous d’admirer les nuages gris dans le ciel ou les toits gris en contrebas, avec au bout un bureau simple mais large, peu couvert de papiers. En avançant, je peux deviner à l’arrière un coffre-fort, maladroitement caché derrière une fausse plante qui a l’air de mourir. Assis confortablement dans une grande chaise de bureau, mon chef me fait signe de m’asseoir en face de lui, sur une chaise pour le moins moche.
Je m’assied face à lui, et prend le temps de le détailler. Il a un peu plus de la quarantaine, un visage ovale qui semble impossible. Des cheveux rabattus sur le coté tentent vainement de cacher un début de calvitie sur le devant et le dessus du crâne. Ses sourcils noirs sont très nets au-dessus de grands yeux ronds. Une petite moustache noire couvre sa lèvre supérieure et ses joues trahissent une vie facile.
Son regard se fait plus inquisiteur à mesure que je le fixe sans aucune discrétion. Je ne dis toujours rien. Il ne parle toujours pas. Mon inspection l’empêche de parler.
Je lui propose alors une blague pour détendre l’atmosphère. Ignorant parfaitement l’explosion de colère protestant contre ma proposition, je tire tranquillement les blagues du Timaud de ma poche. Quelques postillons s’écrasent sur ma face et la petite moustache tremble en face de moi. D’un doigt patient, je tourne les pages et m’arrête sur des lignes qui me semblent aller.
Son visage se tord en une mimique grotesque alors qu’il commence à rire. Je peux voir dans sa bouche sa langue qui s’agite frénétiquement comme il cherche à respirer plus d’air. Au fur et à mesure qu’il meurt, je le trouve de plus en plus laid. Un furoncle sur la surface de la terre que je viens de faire disparaître à jamais dans les méandres de l’oubli.
Je le fais tomber de sa chaise et il touche le sol avec bruit. Je tire quelques tiroirs et trouve enfin ce que je cherchais : son carnet d’adresses.
Le temps passe, je gravis rapidement les échelons, tuant les gens de mes blagues puis les remplaçant. La vie est simple, tout va bien. Mes conquêtes féminines se multiplient, doublent, triplent, quadruple, quintuplent ! Je vis dans un château, avec des armées de domestiques, des habits parfaits taillés par des tailleurs de renommée. Des amis, des amantes, qui vont et viennent. Tout le château est décoré dans un style à mi-chemin entre le Moyen-Âge et la Renaissance, avec des meubles anciens, des armures authentiques, des tapis au sol, des tapis au murs, des tapis sur les marches des escaliers. Et des tentures, et des oriflammes, attachés aux murs et tous rigoureusement authentiques. Les murs de pierre sont décorés, ou plutôt recouverts de panneaux de bois brun foncé et, de ce fait, le tout est décoré avec des teintes sombres. Les halls et les couloirs sont éclairés par des bougies accrochées aux murs par des chambranles ou au plafond avec des lustres, créant ainsi une atmosphère sombre, lugubre. Mais l’existence me paraît grise, terne. Mes amis meurent. Mes amantes meurent. C’est le bal de la mort, où les gens meurent de rire et de joie, de bonheur et de plaisir. La vie est trop bien pour être vécue.
Je vois une femme. Elle est belle. Je vais l’aborder. Sa discussion est intéressante. Je flirte. Je l’aime. Dans une explosion de joie, je trouve un nouveau sens à ma vie : je veux l’épouser. Je lui propose mais elle rit. L’homme arrive alors, Elle étouffe et meurt. Il l’a tuée. Je veux le tuer. Que cela cesse.
La nuit tombe, je vais l’attendre dans ma chambre. Je vais le faire venir avec une femme. J’arrive dans ma chambre, meublée elle aussi à l’ancienne, avec un lit à baldaquin, un matelas rouge, une couverture rouge, des draps rouges, des rideaux rouges. Des chandelles et un lustre éclairent la pièce d’une façon sinistre. Le feu dans la cheminée semble froid. Aux murs sont suspendues des tentures racontant des histoires de guerre, des histoires de mort. Un écu sur lequel se trouvent les armoiries que j’ai fait graver puis peindre : une épée noire dans un crâne blanc sur un fond rouge. Des rivières de pierreries, des rubis, d’autres rubis et encore des rubis. Au dehors, par la fenêtre, la lune rougeoie tel un calice rempli de sang, décoré de rubis, intense et ardente comme les flammes. Le tapis, rouge également, semble miroiter à l’instar d’une mer de sang étincelant.
Le tuer.
Je la fais rire. Elle rit. Je sens la présence de l’homme. Il arrive. Elle rit. Il l’étouffe.
Le tuer.
J’ai pris le couteau de la table de nuit. C’est, à la base, un couteau sacrificiel aztèque, décoré de rubis. La lame est rougie par le sang de ses victimes. Il a senti que j’ai le poignard. Je lui saute dessus. Elle se prend le coup de couteau.
Le tuer.
Le sol devient rouge. J’ai fermé la porte. Fermé les fenêtres. Il ne peut pas partir. Je ne peux plus m’enfuir ! Il pleut dehors, l’orage gronde, tonne. Zeus est en colère. Dies irae. L’ire des dieux.
Fuir !
Je dois fuir ! N’importe où, car il me cherche.
Et c’est à moi maintenant de rire…
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MessageSujet: Et si... l'Enfer était sur Terre?   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 14:57

Et si... L’enfer était sur Terre ?

-Bonjour.
-Où suis-je ?
-Détendez-vous, je ne suis que le Passeur
-Qui ?
-Le Passeur, moi.
-Mais qui êtes-vous ?
-Je vous l’ai dit : le Passeur. Certains m’appellent aussi Charon.
-Charon ?
-Cessez de répéter tout ce que je dis. Oui Charon, le Passeur.
-Vous faites la traversée du Styx.
-C’est cela. Et de l’Achéron. Et d’autres fleuves encore. Alors dépêchez-vous de payer, il y a d’autres âmes qui attendent.
-Je n’ai pas d’obole sur moi !
-J’accepte aussi les cartes de crédit.
-Ah bon… Je la passe comme ça ?
-Oui... Parfait… Suivez-moi... Vous pouvez vous asseoir là.
-Il semble bien fragile ce bateau… Ces flots noirs partout sont impressionnants, on dirait plus une mer infinie qu’un fleuve.
-Ici c’est le Styx. Nous allons le remonter pour traverser le Phlégéton, le Cocyte, puis enfin l’Achéron.
-Nous allons directement en Enfer ?
-Non, l’Achéron n’est pas le bord de l’Enfer mais le rivage qui vous mènera au jugement.
-Il y a beaucoup d’âmes qui passent ?
-Ah ça ! Vous ne vous en êtes pas rendu compte mais vous êtes dans la file depuis… en quelle année êtes-vous mort ?
-1997.
-Alors ça fait 1592 ans que vous attendez.
-On est en 3500 ?
-3589 pour être précis.
-Hé ben !... Le monde a beaucoup changé depuis ?
-Ah ça, oui…
-Qu’il fait chaud ici.
-Nous remontons le Phlégéton, le fleuve de feu. Nous arriverons bientôt au Cocyte, aux bords duquel se trouvent les âmes des gens qui n’ont pas été enterrés, puis nous le redescendrons jusqu’à l’Achéron où se trouvent d’énormes rochers.
-Quel long périple.
-En effet…
-Est-ce qu’une troisième guerre mondiale s’est déclarée ?
-Oh oui. Il n’y a pratiquement qu’un dixième de la race humaine qui a survécu, mais ça se repeuple gentiment. De nombreuses autres espèces sont sur le bord de l’extinction et d’autres sont définitivement perdues…
-Sont-ce là tous les morts qui n’ont pas été enterrés ?
-Oui. Ils sont nombreux depuis le temps. Lors de vos guerres il y en a des masses qui viennent. Je crois que seuls les grecs autrefois prenaient gardes aux dépouilles durant les guerres.
-Il y a des milliers de gens ici !
-Il y a de nombreuses guerres.
-Est-ce que…
-Silence ! Nous approchons de l’Achéron, naviguer en ses eaux est difficile.
-Bien… Mon dieu, ces blocs de pierre sont impressionnants. Je ne voudrais pas savoir ce qui arriverait si nous en touchions un… Ah ! Je crois discerner là-bas un rivage avec une jetée…
-On est arrivés… Excusez-moi mais comme je vous l’ai dit, j’ai du travail. Je demande un assistant depuis que la Faucheuse a l’Ankou, mais je n’y suis pas encore.
-Mais…
-Bonne journée !...
-Pfff… Et qu’est-ce que je fais maintenant ?... A quoi ça ressemble par là ?... Mouais, bon, ça monte beaucoup quand même. Ce sommet auréolé d’un rouge sanguin ne m’inspire pas confiance… Tiens ? Qu’est-ce que c’est qui s’approche, venant de là-haut ?
-Bonjour.
-Euh, bonjour.
-Je suis Lucifer. Venez, je vais vous amener à Hadès.
-D’accord mais…
-Shhht… il n’aime pas attendre.
-On doit aller tout là-haut ?
-Oui…
-Vous ressemblez beaucoup à un ange avec vos grandes ailes, pour un seigneur des Ténèbres.
-Mais voyons… je suis un ange, je suis même le plus veau des anges. Et le Seigneur des Ténèbres n’est autre que Belzébuth, mais il sort rarement de son trou.
-Si vous n’êtes pas Seigneur des Ténèbres, qu’êtes-vous alors ?
-Le justicier des Enfers…
-Et…
-Voilà Hadès. Je vous déconseille les questions avec lui. Bonne journée !
-Bonne journée… Quel endroit peu accueillant. Ces portes de fer noir sont vraiment impressionnantes… Tiens, qu’est-ce donc que cette personne qui vient ici ?...
-Bonjour.
-Bonjour.
-Je suis Saint Pierre. Je vais vous ouvrir les portes.
-Ah. Merci.
-Et voilà.
-SUIVANT J’AI DIT !
-Me voici…
-Aaah… Nom et prénom !?
-Euuuh… Delamorse Christophe.
-Satan !?
-Voilà le dossier.
-Bien bien !… Pas bien joli tout ça !… Bon allez, en Enfer !
-Bien.
-Hein ? Quoi ? Comment ça en Enfer ? Et j’ai pas mon mot à dire ?
-NON !
-Par ici je vous prie.
-Mais attendez c’est dément ça !
-SUIVANT !
-C’est bon je lui ai trouvé une place.
-Je veux mon avocat !
-Il est le suivant. Par ici.
-Non ! Pas l’Enfer, nooooooooooooooooooooon…
****************************************************************
-Gaaaaaaaaaaaaaahhhhhh…
-Félicitations ! C’est un garçon.
-Comment va-t-il s’appeler ?
-Christophe !
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 20:41

J'avoue avoir seulement lu la dernière, c'est des pavés tes textes ^^ Et de ce que j'ai vu moi qui déteste les dialogues, c'est superbe, j'adore littéralement, à quand ton livre en édition ? Promis, je lis les autres plus tard
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 8 Mai - 20:42

Magnifique!!! j'aime beaucoupppppp 11 * lui fait un bisous comme recompense *
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeMar 13 Mai - 1:52

J'adore trop ! 88

Mais j'ai une question toute particulière...C'est quoi des nouvelles...? -_- Je sais vraiment pas c'est quoi alors si tu voulais bien me l'expliquer SVP! 105

Y faut je sache c'est quoi et peut-être que je vais m'y mettre 104
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeMar 13 Mai - 8:16

L'année prochaine tu étudieras ça jusqu'en 2nd

33
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeMar 13 Mai - 9:30

Pas mal xD
J'en avais déjà lu une partie mais c'est toujours un plaisir d'en relire.
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeMar 13 Mai - 10:17

Koriyu a écrit:
Mais j'ai une question toute particulière...C'est quoi des nouvelles...? -_- Je sais vraiment pas c'est quoi alors si tu voulais bien me l'expliquer SVP! 105

Y faut je sache c'est quoi et peut-être que je vais m'y mettre 104
dans le wiktionary:
Le Wiktionnaire a écrit:
Genre littéraire basé sur un récit de fiction court en prose, centré sur un seul événement et dont la chute est souvent surprenante.
et une analyse de Baudelaire en traduisant les nouvelles de Poe:
Baudelaire a écrit:
« Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de prépare cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. »
— Notes nouvelles sur Edgar Poe
mouais, faut encore que je fasse des efforts pour atteindre ce genre de perfection ^^'
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitimeJeu 15 Mai - 3:50

Je sais pas mais je te trouve déjà vraiment super bon. Si tu veux continuer dans cette voie, tu devrais le faie parce que tu as beaucoup de talents.

(Je parle comme quelqu'un de vieux ou quoi lol ^^)
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MessageSujet: Re: Les nouvelles de Slize   Les nouvelles de Slize Icon_minitime

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