Et la dernière qui est maintenant finie.
Le chat
Il était là. Sur son muret de pierre à quelques dizaines de centimètres au-dessus de moi. Ronronnant de plaisir. Quel était son plaisir me demanderez vous? Le plaisir de me narguer. Le plaisir de me voir au-dessous de lui. Mais je n'allais pas le laisser continuer. Comme si moi - Edouard - allait me laisser presque insulté par ce vulgaire personnage! Jamais je ne le laisserais continuer à me narguer et à m'humilier! Jamais! Ce traître n'oubliera jamais ma riposte. Je fonçais sur lui toutes griffes dehors. Comme je m'en doutais, il n'avait pas prévu cette attaque. Et je l'envoyais faire un vol plané au-dessus des orties quelques mètres plus loin. Mais - comme je m'en aperçus peu après - ce vol plané l'avait réveillé et lui aussi le fonça toutes griffes dehors (mais quel copieur). Mais je n'étais pas aussi empâté que lui et j'évitais facilement son coup et il alla faire un autre vol plané mais cette fois au-dessus des ronces. Et en disant qu'il était empâté j'avais raison. Il avait un très gros ventre et en plus il était mal lavé, mal luné, mal léché... enfin tout ce que vous voudrez quoi.
Alors que j'attendais la prochaine riposte, je fus bien surpris d'être - moi aussi - contraint d'aller faire un vol plané dans les haies. Alors que je me relevais péniblement en titubant, je vis celui qui avais fait ça. Ce n'était autre qu'un ami de ma victime. Je lui fis remarquer que cette affaire ne le concernait pas et que être deux contre un était déloyal. Et pour finir je lui ai dit que s'il n'était pas content il n'avait qu'à aller voir ailleurs si j'y était. Bien sûr je dit tout ça beaucoup plus violemment et méchamment mais je n'ai pas le droit de retranscrire mes paroles qui pourraient choquer les plus jeunes d'entre vous.
Bien que mon honneur est été sali par mon vol plané, ma férocité demeurait toujours en moi et ne demandait qu'à sortir. Bien gentiment je lui ouvris la porte et nous allâmes nous battre (moi et ma férocité "légendaire") contre ces deux gros imbéciles. J'étais toujours seul mais au fond de moi j'étais avec ma férocité. Je courus aussi vite que je pus sur mon ennemi et.... Je fus renvoyé dans les haies d'où je venais par un coup de patte griffus et très bien placé sur la truffe.
-Reste donc dans les haies en agonisant sale chien, c'est bien la ta place, dit le premier chat.
-Petit chien-chien à sa maîtresse, dit le deuxième en se tordant de rire, allez viens on s'en va.
Un chien... Oui, un chien... Je n'étais qu'un vulgaire chien... Un vulgaire chien qui appartenait tout de même au Seigneur de Bretancour... Mais un chien tout de même... Je suis un chien et je le resterais à jamais... être ou ne pas être telle est la question... A ce moment là je préférerais ne pas être... Ne pas être....