:: Le Royaume de Feu

Je me réveille lentement pareillement au levée du jour, et j'ouvre les yeux sur un ciel bleu sans nuage. Un instant ma vue se trouble sous l'impact de la chaleur du soleil, mais je recouvre mes esprits rapidement. Je me sens si bien ici. Le sable glisse entre mes pieds telle une mer aride, une vague sèche et à la fois minérale. Son souffle cinglant m'arrache des frissons incontrôlables qui me prête au sourire. Entourée de dunes infinies, l'ombre n'est plus. Je ne la vois plus, je ne me cache plus. Je suis aujourd'hui dans un désert. Un désert vide, comme mon éternelle solitude. Mes sens se refusent à voir la réalité, alors que mon esprit n'aspire qu'à la vérité. Suis condamnée à vivre ainsi ?

J'étais dans ce désert depuis 2 jours, et je n'avais encore rencontré âme qui vive. A part les animaux et les plantes qui se faisaient rare en ce lieu. Seuls ces derniers prenaient la peine de montrer le bout de leur nez seulement à la tombée de la nuit, lorsque la chaleur devenait plus supportable. Pour ma part, je m'y accommodais. Peut être est ce à cause de mes nouveaux pouvoirs sur le feu, qui m'étais donnés par ma Pierre. Mon chameau qui se trouvait non loin de moi, se reposait à l'abri de la grotte que j'avais découverte : un amas de pierre qui avait souffert de l'érosion, mais qui formait une petite zone d'ombre qui n'était pas désagréable ... Les traces des sabots s'étaient effacées par l'action du vent, et le paysage des dunes avaient lui aussi changé. Je ne m'en formalisais pas, faisant confiance à ma monture. Il avait un sens de l'orientation incroyable alors que tout faisait penser le contraire.

Celui qui recherche la fraîcheur, doit s'attendre qu'au bras de la mort. Ici, l'air est immobile et le temps impassible. Il ne faut pas se fier à ce paysage désertique : la moindre parcelle regorge de couperets mortels que seuls les plus ardits peuvent y réchapper. Cela ne sert plus à rien de pleurer, l'eau est précieuse en ces lieux. Les dangers sont là où on ne les attends pas : cobra, scorpion, sable mouvant, tempête de sable, le manque d'eau ... C'est un désert aride et sans pitié, que les âmes faibles doivent éviter. Survivre dans un désert est une grande leçon que seul ceux qui veulent apprendre peuvent s'y prêter. Non ce n'est pas un ami, ni même un ennemi. Pourtant la première règle de survie, comme dans la vraie vie, c'est qu'en ces lieux nous sommes en sursis. Certes la vie n'est qu'un amas de surprise. Encore un mirage ... Mais cela n'en est pas un. Une silhouette se dessine sur une dune, immobile et fuyante. Est ce encore le soleil qui me joue des tours ?

Invité

Hj : Wow! J'ai l'honneur de rp avec une grande personnalité du forum ^^ C'est un honneur elys d'être à vos cotés

Toute la pluie tombe sur moi
La lalalalala lala la la la LA!

Il s'agissait des paroles que je chantait tout en traversant ce désert aride qui s'étandait sur des milions et des milions de kilomètres. Mince! Quand finirais-je par voir autre chose que du sable?

De temps à autre, le soleil me jouait de petits tours. Je me rappelle plus tôt, j'ai eu la malchance d'halluciner un étendue d'eau. Ma première idée était de sauter la tête première à l'intérieur afin de m'y abreuver. Néanmoins, ce n'était pas la meilleure des idées. L'hallucination s'estompa une fois que j'avais pris mon élan. POUF! Tête première sur une dune de sable! Ouille! J'avais la tête qui sonnait énormément. Comment le soleil pouvait il me jouer de si villains tours?

Ma gourde d'eau était vide. Je l,avais tout engloutie une fois avoir fait un sprint de 320 minutes sur des dunes plus hautes les unes que les autres. De plus, le sable avait trouvé un moyen pour s,introduire à l'intérieur de mes chaussures. Bigre! Tout allait mal.

La raison de ma venue en ces lieux était si simple et pourtant si stupide. Flonne m'avait donné rendez-vous dans une grotte afin que nous puissions passer la soirée ensemble. Elle m'avait dessiné un petit plan afin que je ne me perde pas. Enfin.... c'était ce qu'elle disait. Je me demandais : est ce que c'était Flonne qui a mal dessiné la carte ou étais-ce ma faute parce que je tenais la carte à l'envers? J'étais désespéré.

Bon! Le soleil recommenca à me jouer des tours. Je voyais au loin une dame accompagné d'un chameau. Franchement, je commencais à trouver ces hallucinations très révoltantes. Cela me frustrait au plus au point. Je m'approcha de l'hallucination et me défoula un bon coup sur le chameau qui n'en était probablement pas un.

Je donna un coup de pied.

Oh mince..... mon pied avait touché quelque chose de dur. Oh mince! Ce n'était pas une hallucination. Stupide Butterfly que je suis!

Non je ne rêves pas. Un mirage ne chante pas ! Enfin je l'espère ... Sinon cela veux dire que je délire complètement. C'était fort possible avec cette chaleur étouffante et ce soleil meurtrier. C'est fou ce que la nature peut faire sur les humains. N'avait elle pas déjà sévi lors de ce terrible cataclysme qui avait transformé les Terres du Yin et du Yang en une grande île ? L'île de la dernière chance, comme le murmurait certains fanatiques. Peut être avait il raison ... Peut être est ce notre dernière chance ! Mais pour combien de temps ?

Cette sombre hallucination n'en était pas une, j'en était persuadée. Au fur et à mesure qu'elle approchait je devinais les contours, puis les détails. Enfin lorsqu'elle fut assez prêt, je vis devant moi un jeune homme de petite taille, environ 1m50, aux cheveux rouges et aux traits enfantins. Celui ci semblait ne pas avoir remarqué ma présence, ou alors pensait il que je n'étais pas réelle. A cette pensée je me rappelais mon premier jour dans ce désert aride : mon premier mirage fut celui d'une hyène, mais cela en était pas une. J'avais su faire la différence grâce à mon fort intérieur ou plutôt mes pouvoirs. Ici seul les plus forts survivent : si on ne connaît pas ses limites et ses points forts, vous pouvez dire adieu à votre ticket de sortie.

Mes pensées furent attirées par un mouvement brusque sur le coté : mon pseudo mirage venait de donner un coup de pied dans une des pattes de mon chameau. Je retenais tant bien que mal mon fou rire fasse à la mine déconfite de celui ci. Il venait de comprendre à cet instant qu'il n'était pas face à une hallucination, mais à la réalité. Et une réalité très embarrassante et déconcertante. Le chameau poussa un terrible cri de souffrance avant de foncer sur la personne qui venait de le frapper. Au moins ce petit malentendu aurait pour conséquence d'ouvrir l'esprit à ce jeune homme. Je croisais les bras sur ma poitrine et choisis de rester là un instant à regarder comment celui ci aller échapper au courroux d'un pauvre chameau innocent !

Invité

À la suite de ce regrettable coup de pied, je réalisa que cette hallucination n'était qu,en vrai.... la réalité. Oh misère! L'animal qui avait recu mon coup de pied lâcha un cri à en faire réveiller les morts.

- Oups.....

Mon visage tomba suite à cette mauvaise surprise. Comment réussir à convaincre un chameau que l'on est pas responsable de nos actes lorsque nous sommes déshydratés en plein désert.

Le visage du chameau crispa, me laissant voir ses yeux rouge de rage. Oh mince! Cette réaction face à un coup de pied au talon de l'animal revenait quasiment à un coup de pied dans les bijoux d'un yéti. Il semblait vouloir me le faire payer. Je le vis commencer à faire quelques pas qui se succédèrent de p0lus en plus vite.

- OH MINCE!

L'animal foncait vers moi à une vitesse furgurante. Mon seul réflexe fut de me lancer sur le coté afin d'éviter cette attaque de face. Tête encore une fois sur le sable, je cracha les petits morceaux de sable s'étant incorporés dans ma bouche.

Je retourna la tête afin de voir où en était le chameau. Oh mince! Voyant que je n'étais plus dans sa trajectoire, il se retourna aussitot. Il me regarda de loin, moi qui était toujours par terre et qui regardait apeuré l'animal qui voulait ma peau. Je pouvais presque y détecter la fumée noire sortir de ses oreilles tellement il était furieux.

- Tout doux l'animal! dis je tout en prenant les jambes à mon cou.

Je n'était pas pour me cacher. De toute facon, où aurais-je pu me cacher? Il n'y avait que du sable à perte de vue. La seule chose qui semblait être une cachette idéale était la propriétaire du furieux quadrupède à bosse.

LA VOILA L'IDÉE! Je courus en direction de la dame qui avait toujours les bras croisés et un sourire en coin. Surement allait-elle m'aider. Je passa sous ses jambes et me cacha derrière.

- Madame! je vous en prie! Sauvez moi de ce diable poilu?

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas ri ainsi. Ce petit jeu entre mon chameau et ce jeune homme m'avait arraché un sourire et à vrai dire, cela faisait bien un bon moment que je n'avais pas ressenti de l'amusement pour quoi que ce soit. Cela me faisait du bien de rire. Peut être n'est ce pas gentil de le faire à ses dépens mais je me sentais bien et j'en savourais chaque seconde. Biensur je savais qu'à un moment ou l'autre j'allais devoir intervenir et cesser ces petits enfantillages. Dommage ... !

Le jeune homme échappa de justesse aux sabots de mon chameau en se jetant sur le côté. Mal lui en fut : il plongea tête la première dans une dune et il sembla s'étouffer avec du sable qu'il venait d'avaler. Discrètement je cachais un autre sourire le voyant crachais et roumouguer dans son coin jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que le chameau revenait à la chasse. Le voyant paniquer et jeter des regards autour de lui, je me demandais ce qu'il allait bien faire. Mon scepticisme fit place à la surprise lorsque je le vis se diriger vers moi et passer entre mes jambes pour se cacher derrière moi ! Je me retournais pour lui dire deux mots lorsque j'entendis mon chameau qui arrivait, le diable au corps, vers moi. Reportant mon attention vers ma monture, je levais la main et dis :

- Cela suffit !

Mon chameau s'arrêta dans sa folle course puis, jetant un dernier regard courroucé et rempli de promesse de vengeance au jeune homme, il s'en retourna vers l'amas de roches pour continuer ce qu'il faisait avant d'être interrompu : mastiquer et ... mastiquer !

Après avoir jeté un dernier regard à ma monture, je me retournais pour faire face à mon inconnu qui se cachait toujours derrière moi, accroupie dans le sable. Je m'interrogeais encore sur ce que je devais faire : lui flanquer une bonne rouste pour avoir frapper cette pauvre bête, ou alors lui demandais comment il allait ... Finalement je n'optais pour aucune de ces solutions et préférais me diriger vers mon sac pour me préparer un petit déjeuner. Tout en sachant pertinemment que j'aurais à ce diner ce jeune invité ... A voir sa mine effarouché et à moitié déshydraté, celui ci ne devait pas avoir bu depuis au moins quelques jours. Que fait il ici ? Ignore t'il les dangers de ces lieux ? Si c'était le cas, il n'allait pas faire long feu dans ce désert. Finalement mon havre de paix n'avait pas duré longtemps. La solitude m'avait déserté maintenant depuis son arrivé, mais pour combien de temps ?

Cette solitude je la connais que trop bien. Depuis des années, je marche à ses cotés et elle me conseille avec sagesse de briser ce mur que je me suis empressée de bâtir autour de moi. Pourtant je ne l'écoute pas, je l'ignore et marche avec elle. J'ai imaginé des milliers de fois que je la quitter, j'ai même essayé. Mais à chaque fois, le monde réel me ramène à toi, frappée par sa dure étreinte. Seulement je me suis un peu trop habituée à toi car quand tu es là, je me rappelle que l'essentiel c'est d'aimer, et peut être qu'un jour, j'y parviendrai ...

Invité

J'entendais l'animal charger à nouveau vers ma direction. Voyant cela, je fus pris de panique et décida de me lancer à nouvelle par terre, les mains sur la tête. Je devais admettre qu'il s'agissait du mouvement le plus stupide que j'acomplissais. L'animal allait surement venir me piétiner à mort. IL Y AURA DU JUS DE BUTTERFLY PARTOUT SUR LE SABLE! QUELLE HORREUR! Ces pensées troublaient mes pensées. Mes espoirs étaient diminués au minimum. Adieu Flonne! Adieu Azurail Noloka!..... Je serra les dents afin de me préparer à une souffrance certaine.

CELA SUFFIT!

Les bruits de sabots s'arrêtèrent soudainement. e silence revint à mes oreilles. Je me retourna afin de regarder où en était la situation. La dame avait arrêtée sa monture à la dernière minute. Celui-ci qui était furieux au début retourna en mode ruminant. Toutefois, avant d'y retourner, il me fixa. Ce regard était des plus glacants. On aurait dit qu'il me disait : " Nous nous reverrons!". Oh mince! Mon premier ennemi est un chameau!

Je me releva et secoua mes vêtements garnis par la poussière du désert. Je désirais remercier l'inconnue qui m'avait donné un coup de main.

- Euh... merci....je....

Elle ne réagissa pas. Elle se dirigea vers son sac comme si de rien n'était. Je m'approcha afin pouvoir mieux m'exprimer. C'est à ce moment que j'apercus sa peau foncée. Mince! Étais-ce une indigène? Si c'était le cas, peut être ne parlait elle pas ma langue. Bon! Il est vrai qu'elle avait dit deux mots francophones mais cela ne voulait rien dire. Peut être étais-ce une manière de menacer un animal dans sa langue? Peut être avais-je mal compris. Plus je tentais de me souvenir de ses paroles et plus elles semblaient flous à mes oreilles. Avait-elle dit "Cela suffit" ou Zelazouvi".

Il fallait que j'entre en contact avec elle :

- Euh bonjour...... Speak English? Blas Espagnol? Nihongo deska?

J'espèrais de tout mon coeur qu'elle ne parlais pas une autre langue tel que le russe ou le portugais car j'étais cuit. Je ne connaisais rien en russe à part...... Vodka..... ce qui ne m'aurait pas beaucoup servi..... surtout dans un désert aride.

Je croisa mes doigts afin que la suite soit plus favorable.

Alors que je sortais de mon sac la nourriture que j'avais rangé dans un linge propre, mon visiteur s'était relevé afin d'épousseter ses vêtements recouvert de sable. Il avait grise mine : celui ci semblait avoir souffert de la chaleur et du manque d'eau. Mais plus encore, il semblait perdu et déboussolé ... A croire que la réalité l'avait arraché violemment de son petit monde de folie dans lequel il s'était retrouvé enfermer. Je savais trop bien quel était ce sentiment : moi même l'ayant éprouvée il y quelques années lorsque je m'étais enfuis de la cité où j'avais grandi, une cité qui aujourd'hui n'existait plus. Ces souvenirs me laissaient un goût amer, mais j'allais de l'avant, puisque la vie elle ne s'arrêtait pas. Elle continue et ne se soucie guère de vos problèmes. Seule, la mort se permet de s'arrêter à nos cotés. Elle comprend notre désarroi pour arriver à ses fins. Et nous pauvre humain lui faisons confiance aveuglement.

Il m'avais remercié sur un ton hésitant, comme s'il avait peur de ma réaction. Je le comprenais ... Il venait de taper mon chameau qui aurait pu s'enfuir et me laisser là, seule dans ce désert. Pourtant je ne m'en étais pas souciée car je savais que ma monture serait revenue si je l'avait appelé. Un lien s'était tissé entre nous lorsque je l'avais acheté à ce vendeur véreux, et je soupçonnais cette bête de m'avoir remerciée pour l'avoir délivrer de cet homme. Mais je n'en était pas sure ... Je me rappellais, lorsque j'étais une adolescente, que mon père adoptif m'avait enseigné le langage des animaux. Mais après quelques années passées sans l'avoir de nouveau utiliser, je ne sais pas si je suis encore capable de maîtriser ce don. Peut être qu'en m'y concentrant, je pourrais y arriver. Une chose que je ferais plus tard, lorsque je serais de nouveau seule ...

J'allais lui proposer de s'asseoir en face de moi lorsqu'il se mit à débiter un flot de paroles incompréhensible. Celui ci pensait que je ne parlais pas sa langue. Pourtant n'avais je pas ouvert la bouche pour ordonner à mon chameau de s'arrêter ? A ce moment là, une petite idée me vint à l'esprit.

- ich verstehe nicht !

A voir la tête qu'il faisait, il ne devait pas comprendre un traître mot d'allemand ... J'esquissais un sourire moqueur et éclatais d'un rire bruyant, sachant pertinemment qu'il devait se dire que je me fichais carrément de lui. En un sens c'était la vérité ... Mais quel mal pouvait il lui en faire ? N'avait il pas agresser mon pauvre chameau ? Il pouvait bien souffrir pendant quelques minutes à penser que la seule personne qu'il rencontrait dans ce désert soit une femme qui ne parle pas la même langue que lui.

Invité

Oh mince! J'avais touché le fond du baril. Cette dame ne parlait pas un traitre mot du francais. J'en venais au conclusions les plus noires. Jamais elle n'allait pouvoir me comprendre. J'étais fichu. Ma vie s'était écroulé devant mes yeux en un seul instant. Adieu Flonne! Adieu Noloka! J'étais condamné à rester dans le désert avec les amazones.

Pourquoi amazone? Car je voyais en elle une peau très foncée à la normale. La mienne était franchement plus pâle que la sienne.

Soudain, elle se tourna vers moi, me lancant un de ces sourires. Que signifiait ce sourire? De la gentillesse? peut être voulait-elle m'aider? Ou être amicale?

OU PIRE? Peut être avait elle découvert en moi un charmant repas. Oh mince! J'étais peut être en face d'une cannibale et je ne le savais même pas. Mon rythme cardiaque s'accéléra. Je transpirais abondamment.

- Madame..... pitié.... me mangez pas!

Ce fus les mots qui sortirent de ma bouche pendant que je reculais lentement, ne perdant pas de vue cette mystérieuse voyageuse. J'étais surement face à mon destin. Pire! Peut être que j'allais passer les cinq prochaines minutes sur une broche à tourner sur un feu. DU BUTTERFLY À LA BROCHE!

Elle fouillait dailleur à l'intérieur de son sac. Que contenait son sac? Des condiments? Elle voulait surement me déguster avec une vinaigrette balsamique et une pomme dans la bouche comme on sert les cochons aux riches.

J'avalla ma salive.

La peur qui saisit ses traits enfantins un instant me ramène à mes souvenirs oubliées. Je me rappelle encore l'amusement de mon père lorsque j'avais découvert pour la première fois un loup des montagnes. Sa présence m'avait effrayé pourtant je ne craignais rien. Il se passait exactement la même chose ici : certes je n'étais pas un loup, mais presque à ses yeux. J'éclatais d'un rire tonitruant mais discrètement je chassais mes souvenirs dans un coin de ma tête. Je ne voulais pas me souvenir ... Je ne voulais pas retomber dans mon passé. Un passé qui m'avait arraché toute les larmes de mon corps. Un passé que j'essayais d'oublier. Pourtant chaque jour, il me rattrapait tel un coup de poing dans l'estomac. A chaque fois, il me coupait le souffle et me laissait agarde. Je savais très bien pourquoi je n'arrivais pas à me dépetre de ceci : tant que j'arrivais pas à faire le jour sur ma véritable identité je ne connaitrais jamais de répit. Jamais.

Abusant un peu de sa naïveté, je finis par lui avouer la vérité :

- Certes je commence à avoir un petit creux mais j'apprécie guère ma nourriture qui a la langue trop pendue ... Allez viens par ici, tu semble à bout de force. Il me reste encore du paté et du jambon cru, ainsi qu'une bonne miche de pain. J'ai aussi de l'eau fraiche qui je pense éclairera un peu tes pensées ...

Je m'assis pour lui indiquer clairement que je ne lui en voulais point et commencais à sortir de mon sac la nourriture que je disposais devant moi. Voyant qu'il ne bougeait pas, je le fixais attendant de voir qu'elle serait sa réaction. A vrai dire j'étais également curieuse de savoir ce qui l'avait amené ici dans ce désert si dangereux, où la mort guette chacun de vos pas. Pourquoi était il tout seul ? Et surtout sans monturer et sans eau et nourriture ? Pourtant survivre dans ce désert requièrait une force incroyable donc le jeune homme qui se trouvait devant moi ne devait pas être n'importe qui. Un simple gamin n'aurait pas pu survivre ici en ces lieux. Qui était il ?