Divagation dans les hauteurs

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Cela ne faisait qu’une petite semaine que Tetsunoke m’avait envoyé fouler les terres de ce monde en essor et j’avais déjà vécu des moments inoubliables. Deux jours m’avaient suffit pour trouver les immenses plaines dont il m’avait parlé, une après midi pour retrouver les souterrains secret et faire une première rencontre. Et croyez le ou non seulement 4 jours pour me retrouver nez à nez avec mon père. Je me baladais tranquillement en ville, dans les fabuleux jardins qui refleurissaient lentement lorsqu’un drôle de bonhomme vint à ma rencontre. Il s’était approché l’air béat comme si il avait vu un revenant. Très vite la conversation fût lancée, et nous découvrîmes tout deux nos liens de parenté. Lui n’en était pas surprit, il avait même projeté de revenir me chercher dans ma montagne natale que je venais de quitter en laissant l’ermite Tetsunoke à ses méditations que je troublais déjà depuis deux ans.

Je l’avais quitté en espérant trouver un métamorphe un quelconque métamorphe pouvant m’aider à comprendre ce que j’étais, ce qui m’avait été offert par la nature de ma naissance. Et sur qui étais-je tombée ? Kane Sana, métamorphe au grand cœur écorché par la vie. J’ignorais tout de lui, tout de ma mère mais après une après midi en sa companie j’avais l’impression d’avoir récupéré ces années perdues, à cause de la guerre qui nous avait séparé, lui, ma mère et moi. Il me révéla la disparition de la garou téméraire qu’elle était et la signification du tatouage que je portait dans le dos. Un magnifique loup aux yeux de braise. Selon les traditions métamorphes je devais avoir un tatouage, représentant la forme qui me correspondait le plus, celle dans laquelle je me sentirais le mieux, j’avais hérité de la force de caractère et surtout d’une préférence canidé de ma mère, une louve pur race qui faisait honneur au siens.

En quelques heures j’en appris plus que je n’aurais jamais pu l’espérer, les souvenirs se bousculaient, des images enterrées au fin fond de mes pensées remontèrent. J’en appris beaucoup sur moi, enfin sur mes pouvoirs plus précisément. J’avais naturellement le pouvoir de métamorphose comme lui que j’allais maîtriser très rapidement. Celui de la maîtrise de la nature qui serait moins aisé à maîtrisé mais fort utile en cas de difficulté face à un ennemi redoutable. Je possédais également une élasticité des membres fort développé, qu’il n’eut pas vraiment de mal à décelé vu les mésaventures qui m’étaient arrivées à ses côtés. Il décela mon 4ème pouvoir en m’observant longuement, la magie blanche. Le dernier resta cependant un mystère, il me soumit une idée mais il ne pouvait l’affirmer, il pensait que je maîtriserais le feu. Bien évidemment je ne vous dis pas d’où il sortait cette idée saugrenue…

Après une telle semaine j’avais envie de me ressourcer un peu, de m’évader vers un endroit familier, un endroit calme et éloigné de la ville. L’épée en son fourreau bien rangé je quittais la ville d’un pas assuré en direction de la montagne. Je n’avais pas vraiment envie de retourner voir Tetsunoke, je venais d’acquérir ma liberté et je tenais à la garder. En venant j’avais remarqué un massif montagneux à quelques kilomètres de la ville bordant certainement l’étendue bleu de l’océan de Cassilmena. Je du marcher une bonne partie de la journée avant d’atteindre les premières pierres, les premiers rochers, les grandes falaises de l’île. Une fois au pied de celles-ci je m’arrêtai un instant éblouie par l’immensité et la couleur des lieux. De loin je pensais à une petite colline rocheuse, à quelques caillasses entassées. Je perçus alors une paroi poreuse, idéal pour faire un peu d’escalade. Cette idée m’avait à peine effleuré l’esprit que mon corps s’élançait déjà dans les hauteurs. Il me fallu environ un quart d’heure pour atteindre la première corniche, aidé uniquement de mes mains voir de temps à autres de griffes sorties de mes doigts pour reprendre un peu d’équilibre je n’étais guère essoufflée et pour cause je m’adonnais à cet exercice depuis ma tendre enfance. La deuxième corniche fût pour moi aussi simple que la première, seule la dernière me causa quelques soucis, quelques égratignures aux coudes et aux jambes. Arrivée au sommet je vins m’asseoir face à l’océan en repensant à ces instants magiques vécu durant la semaine. Le soleil venait caresser doucement ma peau hâlée et jouer avec mon tatouage sur mon dos dénudé.

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Un mois. Cela faisait un mois que j’avais quitté mon village natal, que j’avais laissé Mère et Petite Sœur à la maison. Un mois que je rêvais de partir, vivre ma propre aventure, tracer ma vie dans un livre intouchable. Je voulais vivre comme bon me semblait et tout mes souhaits s’étaient réalisés… Au comble du bonheur, j’avais fait la connaissance d’un génie qui exauça trois de mes vœux. Et par la suite, connaissance d’un garou nommé Ryugi qui m’appris un peu la maîtrise de l’eau. Je savais faire deux trois trucs, mais rien de plus. Les autres choses que je voulais faire, je les ratais à chaque fois. Pour perfectionner mes pouvoirs, j’avais décider de faire le tour de Cassilmena, dans tout ces recoins. Montagnes, forêt, volcan, mer… Tout. Je voulais connaître ces endroits naturels tous aussi magnifiques les uns que les autres. Je voulais protéger cette nature si fragile maintenant. C’était mon nouveau rêve et ma raison de vivre. Je vivais pour servir et protéger maintenant. Mais avant de commencer à vraiment protéger, il faillait être au top niveau pouvoir et maîtrise… Et ça, ça allait prendre du temps, beaucoup de temps… Mais j’étais motivée !

Aujourd’hui, direction montagne ! Un nouveau air encore inconnu aussi bien aux yeux, mais aussi aux odeurs et aux sons… Depuis mon départ, je ne connaissais que forêt et lac. Un univers bien connu depuis ma plus tendre enfance, étant Elfe de race… Le soleil était bien présent, mais caché par les nuages. Bien dommage. Pendant mon ascension, j’avais vu deux trois rapaces, mes animaux favoris. J’étais assez heureuse ici. Vers le milieu de l’après midi, j’étais nichée à l’ombre d’un roché, en train de me reposer. Je ne comptais pas monter plus haut, bien trop fatiguée. Le soleil tapait rudement, il faisait très chaud. Dos au rocher, mon regard était rivé sur l’horizon. Je ne voyais que du bleu. Le bleu nuancé d’un ciel et le bleu marine d’un océan. J’étais bien. Le vent soufflait fortement ici, provoquant d’énormes poussières qui me forçait parfois à fermer les yeux pour ne pas avoir d’irritation.

Je contemplais sans lassitude ce bleu. Mon regard se porta alors sur une ombre qui venait d’apparaître. Plissant mes yeux qui devenaient à demi-clos, je remarquais juste que s’était une jeune femme venue ici aussi pour contempler la nature. Un maigre sourire s’illuminait de mon visage. Je n’étais pas du genre à me présenter aux gens si rapidement, mais cette femme m’intriguait grondement. En faîte, s’était plutôt la chose dessiner sur son dos nue qui m’intriguait. Oui, ici, un loup d’un noir profond guettait le moindre de mes gestes. Part de simples mouvements silencieux, je me relevais pour me dirigeait vers cette nouvelle personne venue perturber mon repos. J’étais droite, mes mains liées derrières mon dos, le regard haut, les jambes légèrement écartées. Je prenais une grande inspiration pour relâcher ensuite l’air doucement. Je fis un pas, puis deux… Mon regard ne quittait pas cette chose sur le dos de la jeune femme. J’aimais beaucoup ce dessin. Je regardais alors ma main droite et y remarqua que moi aussi, j’avais la même chose qu’elle. Sauf que s’était pas le même dessin. Je cachais alors cette main derrière mon dos et pris la parole une fois mettre assise à ses côtés, à environs deux mètres. J’étais tellement silencieuse qu’elle ne m’avait pas remarqué car quand je pris parole, elle semblait avoir eu peur.

« Beau paysage n’est-ce pas ? Mais je suis beaucoup plus intriguée par votre tatouage dans le dos… »

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J’étais là assise en tailleur, les mains posées sur les genoux. Je respirais doucement, lentement, faisant le moins de bruit possible pour écouter les vagues se fracasser sur le bas des falaises. Je voulais m’imprégner de cet endroit, ne faire qu’un avec lui en l’écoutant et en le comprenant. Le vent marin empli d’embruns, venait caresser mon visage, me chanter une mélodie mystérieuse venu du plus profond de la mer, un chant fort envoutant. Mon regard se figea sur l’horizon si captivant, j’avais l’impression de voir quelque chose au loin, très loin vers le soleil. Je commençais à me perdre dans mes pensées les plus oubliées lorsqu’une masse noire surgit de nulle part, cachant soudainement le soleil l’intervention de cette chose me sortit de ma transe. Eberlué mes yeux pépièrent, mon corps frissonna avant que je ne puisse identifier le grand volatile. C’était un aigle gracieux, qui jouant avec les courant d’air ne cessait de monter et descendre devant moi il semblait maître de cet univers sauvage, roi de ces immenses falaises. Lorsqu’il fut rejoint pas ses deux congénères il poussa un cri si prenant que je ne pouvais qu’imaginer sa puissance, son charisme et sa place de père au sein de ces montagnes.
Alors une voix retentit à ma droite, une voix fine, une vois féminine. Il y avait quelqu’un là à côté de moi, arrivé de nulle part tout comme l’aigle. Je n’avais rien entendu, rien vu, cela me fit repenser aux paroles de mon père. Pour lui j’étais comme ma mère, mais celle-ci sentait quiconque à près d’un kilomètre à la ronde, alors que moi je n’avais pas vu, ni même sentit cette jeune femme qui me parlait si communément. Je devais trouver un maître capable de m’enseigner son art, quelqu’un capable de me guider, de m’aider à trouver et maîtriser la force que l’on m’avait légué. Depuis combien de temps était-elle là ? Depuis quand m’observait-elle ? Aucune idée, mais elle venait de me poser une question et je ne pouvais rester là sans rien dire, sans rien faire. Je décidais alors de répondre d’une voix posé :
« Envoutant également. »

Mon tatouage intriguant ? A vrai dire je n’en savais rien, il se trouvait dans mon dos, et dans la montagne il fallait se lever tôt pour trouver un miroir, je n’avais jamais pu voir ce fameux loup. Tetsunoke me l’avait décrit à maintes reprises ce loup fier et inapprivoisable, ce loup héritage à la foi de ma mère et de mon père. Que pouvais-je bien répondre à cette inconnue intrigué par ce dessin née de la magie et de ma naissance ? Je réussis tout de même à lui demander :

« Il est si différent d’un autre tatouage ? »

Je n’avais pas encore tournée la tête vers l’inconnue venu vers moi si spontanément, alors pour corriger ce manque de politesse je tournais doucement la nuque, d’un geste subtile je fis balancer mes cheveux vers l’arrière afin de pouvoir poser mon regard azur sur cette jeune elfe. Elle avait de long cheveux qui me faisait penser aux flammes dansant dans la cheminée en hiver, elle avait les traits typique des elfes, des traits fin, de longues oreilles et surtout elle laissait émaner d’elle une sensation étrange, je ne savais pas ce que c’était mais sa présence était apaisante.

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Perturbant le repos et la contemplation de la demoiselle par des paroles simples, je remarquais que cette dernière ne se tournait même pas vers moi pour regarder qui la côtoyait. C’était pourtant le premier réflexe qu’une personne devait avoir… Sauf si on avait eu peur avant, la première réaction aurait été de sursauter. Sensation parfaitement logique d’ailleurs. Oui, voir ou entendre quelqu’un sans l’avoir vu ou entendu avant provoquait une sensation de peur, voir d’angoisse. Certaines personnes, pour exprimer cette peur, sursautaient ou criaient. La jeune femme à mes côtés n’avait eu aucune réaction ! Elle continuait de regarder l’étendue d’eau qui s’offrait à nous C’était bien rare de ne pas réagir par l’apparition si soudaine d’une personne inconnue. Elle me répondit quelques secondes après, en confirmant mes paroles. Je souris alors doucement, fermant légèrement les yeux, laissant le silence régner en maître absolu.

Le vent soufflait fort ici. Mes jambes pendaient dans le vide de la falaise. Je posais mes mains de chaque côté de mon corps, un peu en arrière pour permettre à mon corps fin de s’allonger légèrement, sans plus. Mes jambes se mirent à se balancer lentement, cognant la falaise de temps en temps. Mes yeux étaient complètement clos, pour écouter la nature me parler et respirer l’air frais doucement. J’étais bien, là. Comme si rien ne pouvait m’arriver, comme ci j’étais protégée part une chose intouchable et invisible. Je voulais y rester toute ma vie, méditer, me reposer… Mais mon aventure n’était qu’un départ, je devais la continuer et découvrir de nouvelles choses plus incroyables les unes que les autres !

Détruisant le silence apaisant, la jeune femme qui était à mes côtés prit la parole. Elle me demandait pourquoi son tatouage était différent des autres. Je baillais alors, posant ma main qui contenait mon tatouage sur ma bouche entre-ouverte pour laisser s’échapper le bâillement court. Regardant la jeune femme en coin, je remarquais qu’elle s’était tournée vers moi. Je la regardais alors, un moment, sans répondre pour l’instant à sa question. Ses yeux étaient le contraire des miens. Ils étaient d’un bleu azur, un bleu pacifique… Ces cheveux long, brun, tombant doucement sur ses épaules légèrement dénudées. Sa tenue vestimentaire était quelque peu étrange mais je n’y prêtai pas plus d’attention pour répondre enfin à sa question.

Eh bien… Ton tatouage ressemble à ton physique voir même à ta personnalité. Pourtant, un loup entend tout, mais tu ne m’as pas entendu. »

Je plaçais alors ma main contenant mon tatouage devant moi. Ce n’était pas vraiment un tatouage mais une tache de naissance. C’était un dragon majestueux dont la queue s’enroulait autour de mon poignet et sa tête était dans la paume de ma main. Ne laissant point cette main ainsi, je la dirigeais vers la jeune femme et me présentai.

« Ayako ! »

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L’elfe qui se tenait à mes côtés avaient prit ses aises, elle s’était confortablement installé au bord du précipice et s’abandonnait déjà à cette nature enivrante du bord de mer. Mes mots, long à venir brisèrent le silence, traversant la forte brise venue du large pour venir s’éteindre dans son oreille. Patiemment j’attendis une réponse de sa part, une réponse qui elle aussi mit un certain temps à venir, il fallait que mon interlocutrice tout comme moi abandonne sa contemplation, l’ivresse qui s’emparait d’elle de seconde en seconde. Restant en tailleur, les mains posées sur les genoux je l’observais en repensant à ma question.

*Que peut-il avoir de si surprenant ? Ce n’est pourtant que de l’encre ! Enfin une encre incrusté dans ma peau depuis ma naissance… Cela ce voit d’un coup d’œil anodin ? Il serait donc si aisé de me démasquer ? Et si elle pouvait m’aider ? Non c’est absurde.*

Je balayais toutes ces questions, ces idées saugrenues pour détailler cette splendide créature venu troublé, mais tout comme moi apprécier cet endroit, cette vue imprenable sur le monde du silence. L’elfe peu troublante en ce qui concernait le calme des lieux n’en était pas moins troublante physiquement, elle était tout de rouge vêtue, sa chevelure de la même teinte ondulait soyeusement descendant doucement le long de son coup, glissant sur ses épaules pour laisser le vent des hauteurs jouer avec la pointe. Son teint blafard gardait une certaine beauté que l’on ne pouvait attribuer qu’à des êtres empli de pureté et pourtant la couleur de ses yeux rappelait l’enfer. Le regard fixé dans le sien j’en perdis mon latin pour l’écouter silencieusement. Elle me tendit la main, offrant à mes pupilles un spectacle auquel je ne m’attendais point. Un joli dragon, dessiné avec délicatesse prenait place en sa main, venant enlacé son poigné avec une telle harmonie qu’on aurait cru, comme elle le disait qu’ils ne faisaient qu’un. Etait-ce de ça qu’elle voulait parler en disant que son tatouage lui ressemblait ? Avait-elle la même impression que moi devant le loup que j’arborais si fièrement ? Je tendis alors la mienne pour la saluer à mon tour :

« Ashura Sana »

Mon regard se détacha du sien pour se poser sur son tatouage. Je ressentais quelque chose de surprenant, lorsque nos mains se serrèrent en une étreinte amicale je ressentis des picotements, les même que dans les jardins avec mon père lorsque des brins d’herbes avaient jaillit de nulle part sous nos pieds. Ce devait être tout comme je le supposait une elfe ou du moins quelqu’un proche de la nature possédant ce don que j’avais hérité de Kane, le contrôle de la nature, que ma foi je ne maîtrisais absolument pas. Revenant sur la conversation je repris :

« Je t’entends. Mais je ne suis pas encore à la hauteur de ce que j’abor et je ne le serais peut-être jamais. Et toi tu es un dragon dans l’âme ? Où bien l’art de voler t’as été offert comme à ces aigles majestueux qui dominent ces falaises ?»

Une fois ces mots prononcés je cherchais à fuir le regard brûlant de ce dragon mystérieusement angélique pour redéposer mon regard azur sur l’immensité de l’océan. Qu’attendais-je en réponse ? Peut-être un peu d’attention ou plutôt des réponses. Etais-je vraiment ce loup indomptable ? Ressemblerais-je à ma mère par sa force de caractère, par sa beauté et sa puissance ? Comment pouvais-je maîtriser mes pouvoirs aussi bien celui de transformation que celui de contrôle de la nature ou les autres et surtout comment découvrir le dernier ? Tant de questions sans réponses…

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