Cassilmena
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 Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]

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Orion Shidori
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Orion Shidori


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MessageSujet: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 14:08

Orion regarda le ciel et esquissa un sourire. Le temps n'était pas trop, trop mauvais aujourd'hui. Bon, bien sûr on était en automne et donc nombreux étaient les nuages à se bousculer dans le ciel d'une douce teinte grise. Cependant, aujourd'hui, quelques rayons de soleil étaient parvenus à percer la masse nuageuse et éclairaient maintenant la terre d'une douce et agréable lumière, teinté d'une chaleur qui n'était pas de refus à cette époque de l'année. C'est ainsi que, après avoir longuement contemplé la vaste immensité grise teintée de lumière qui s'étendait sous ses yeux d'un bleu profond, laissant la brise l'égère d'automne virevolter dans ses cheveux, l'ange décida qu'aujourd'hui était une journée propice pour une balade en forêt. Orion sourit à cette perspective, s'imaginant déjà à la recherche d'une branche solide et confortable sur laquelle il pourrait s'installer à son aise pour lire un bon livre d'histoires fantastiques et de légendes oubliées.
C'est donc naturellement tout à fait enthousiaste que l'ange se prépara pour cette balade automnale en forêt. Et, malgré le fait qu'il n'était pas affecté par le froid qui regnait tout de même en cette journée, Orion préféra s'habiller d'une longue cape blanche recouvrant une chemise légère de lin et une veste en cuir et un pantalon noir de soie. Et, après s'être habillé, l'ange choisi un livre parmi les quelqu'uns qu'il possédait. Après les avoir examinés tous attentivement, il jeta son dévolu sur un bel ouvrage dont la reliure ancienne était en cuir doré. Sur l'épaisse couverture de l'ouvrage antique, on pouvait lire : Entre Terre et Ciel et, en sous titre : Contes et légendesde ces contrées. Satisfait de son choix, Orion pris donc un sac de toile noire, le mis en bandoulière et rangea son livre dedans. Voilà, il était maintenant fin prêt pour sa ballade sous le ciel d'automne. C'est ainsi qu'il quitta l'auberge dans laquelle il était installé en attendant de trouver un logement disons plus permanent, sans oublier bien sûr de fermer la porte à clé.

Après une bonne demi-heure de marche, Orion arriva enfin à la lisière de la forêt. Oui, oui je vous vois venir d'ici : pourquoi est-ce qu'il n'a pas volé pour s'y retrouver en deux secondes? Et bien voyez-vous, Orion, contre toute attente, et quelqu'un qui, maintenant qu'il est ange, aime la simplicité d'une journée d'automne comme celle-ci aussi, comme quelqu'un de normalement constitué, il préfère en profiter plutôt que de se presser inutilement, voilà tout, c'est aussi simple que ça. Et oui, notre ange déchu est parti bien, bien loin d'Orion qui est devenu bien, bien, différent de ce qu'il avait pu être autrefois. Enfin, comme vous l'avez déjà remarqué depuis longtemps, revenons à notre ange qui arrive sous le couverts des arbres.

Bien sûr la forêt était magnifique en cette saison. En effet, teintée de toute les nuance du jaune, de l'orange et du rouge, elle donnait l'impression d'être un immense et silencieux brasier. C'est donc les yeux teintés d'émerveillement que Orion se balladait dans la forêt.
C'est alors que, au détour d'un sentier couvert de feuille allant du jaune au rouge en passant par le doré, l'ange vit un énorme chêne aux brances énormes et tortueuses. Parmi elle, Orion en repéra alors une qui prenait, aussi invraisemblable soit-il, la forme d'un siège ou du moins était-ce selon l'imagination d'Orion.
Pourtant, cela ne l'empecha pas de se dirigé vers le chêne, de grimper vers cette branche qui paraissait bien solide heureusement et de s'installer comme s'il s'agissait d'un vrai siège.

C'est ainsi que, à moitié assis à moitié allongé, autrement dit confortablement installé, Orion sortit son livre de son sac qu'il avait accroché à une branche un peu plus haute, l'ouvrit et commença à lire la première légende qui s'intitulait : Le vampire, l'elfe et l'enfant.
Cette histoire racontait qu'un vampire, le plus noir de tous, tenta d'approcher un enfant pour le dévorer. Seulement, son apparence était si noir que l'on sentait sa présence bien avant qu'il n'arrive aussi l'enfant réussissait toujours à lui échapper en se cachant bien avant que le vampire n'arrive. Voyant que, chaque nuit, toute tentative devenait un échec, il décida de ne plus rien tenter et d'observer l'enfant. Et, bien vite, le vampire remarqua que, une fois par semaine, l'enfant se rendait dans la forêt qui se trouvait juste à côté du village. Le vampire ne le suivait cependant pas car ce lieu était trop lumineux à son goût et semblait bien trop bénéfique. Pourtant le temps passait et il ne parvenait pas à faire de cet enfant tant désiré sa victime si bien que, un jour, il décida de quand même le suivre discrètement dans la forêt. Il vit alors un elfe déscendre d'un grand hêtre, prendre l'enfant sur ses épaules et se ballader avec lui pendant de longues heures. Et, alors que l'enfant rentrait chez lui tout content de sa journée passé avec l'elfe, le vampire eut une sombre idée et alla à la rencontre de l'elfe, le tua avec sa noire épée et pris son apparence. La semaine suivante, l'enfant revint voir l'elfe qui était en fait le vampire. Celui-ci en profita pour faire de lui sa victime; Seulement, il n'avait pu duper l'enfant qui avait sentit la présence du vampire et donc conclu à la mort de son elfe adoré. Et, avant que le vampire ne puisse satisfaire son appétit, l'enfant s'était transpercé le coeur avec lépée noire du vampire.
Aujourd'hui, on raconte que dans se village maintenant abandonné, on entend les lamentations d'un vampire qui autrefois avait été un homme avec un enfant, un enfant qu'il avait voulu mordre pour le ramener auprès de lui. Mais hélas, celui-ci s'était donné la mort avant car, sans le savoir, le vampire avait tué la personne la plus cher à ses yeux : un elfe qui l'avait recueilli alors que son père avait disparut le laissant seul.

C'est une bien triste légende, j'espère qu'elle ne sont pas toute comme ça.

L'ange décida alors de ranger le livre dans son sac et de se reposer un petit peu dans se décor magnifique et confortable. C'est ainsi que, des feuilles volant autour de lui, Orion s'endormit.
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Callisto Agarwaen
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 19:03



" A l'automne des saisons, ce sont les feuilles qui meurent. A l'automne de la vie, ce sont nos souvenirs. "

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L'automne... voilà peut-être la saison la plus belle et riche en couleur aux yeux de Callisto. La peintre qui sommeillait en elle avait toujours été attiré par les arbres aux feuilles rougissantes, ses buissons jaunis, et les tapis d'herbes asséchées et mortes. Il y avait toujours eu quelque chose de mélancolique dans cette saison, de triste aussi, marquant ainsi la fin de l'été et de sa chaleur. L'automne n'était pas une saison morte, mais une saison mourante, prise au piège entre le froid hivernal qui s'annonçait mais aussi les dernières douces températures du soleil. C'était comme si un combat se livrait, un combat qui montrait que la nature ne souhaitait pas encore s'endormir, pas si vite... L'automne était doux mais avait toujours eu le don de rendre notre ange déchue plus attristée.

Allez savoir pourquoi, mais l'automne était aussi la période qui rendait grâce à la beauté de Callisto, à la fois froide et chatoyante, mélancolique et épanouie, sombre et lumineuse. Elle était tout et rien à la fois, à l'image de cette saison.
Cela faisait déjà des mois que l'étrange dame à la faux n'avait plus pris la peine de voler à travers le ciel, comme si cela lui pesait, tel un fardeau si lourd à porter que ses ailes n'étaient plus un outil de légèreté, mais le boulet d'un prisonnière attaché à sa cheville. Non... Callisto ne volait plus, elle n'en avait plus le courage, ni le cœur, au grand désespoir de son compagnon Abel qui avait toujours aimé leur virée ensemble. Sa maîtresse souffrait, comme lui souffrait de sa propre impuissance face à la solitude qui envahissait le cœur de l'ange. Était-ce donc encore une phase de son état de déchu?

La damnée déambulait nonchalamment sur une route parsemée de feuilles roussies, basculant de ses pieds celles-ci, alors que le vent balayait sa chevelure d'ébène. Sa mine était assez grave, le regard terne et vide, plongé dans de bien lointaines pensées. Son teint laiteux semblait de nacre, si pâle et maladif à la fois. Pour une fois, elle avait ses ailes noires de jais déployées, bien que recroquevillées sur son dos. L'air sifflait en s'immisçant timidement sous ses plumes, en apportant quelques unes au passage.
La jeune femme était camouflée sous un manteau au couleur de daim et au col en fourrure au poil beige. On voyait également s'échapper une jupe aux couleurs rouge sang, ainsi que des bottes de cuirs noirs. Élégante quelque soit la saison et pourtant...

Quand le vent souffla une fois encore, avec une plus forte intensité, Callisto se protégea en serrant bien plus son manteau contre sa poitrine. Les feuilles tournoyèrent autour d'elle dans une délicate petite tornade, se mêlant aux plumes que la jeune femme perdait. Il y avait là un bien joli spectacle mais dont le regard rosé de la belle ne semblait point apte à s'émouvoir. Aujourd'hui était un jour spécial, aujourd'hui était un jour de douleur pour la déchue.

La Faucheuse peignait alors une bien grise mine malgré la splendeur de la journée. Le soleil semblait briller, l'univers tournait, rien ne semblait être capable d'entacher le décor, comme si les malheurs ne s'étaient jamais abattu sur le monde. Oublier... elle aurait tellement aimé oublier... oublier qu'un jour, la vie était née de ses entrailles, qu'elle n'avait pas été simplement le bourreau qu'elle était aujourd'hui. Quel ingrat travail... Et elle n'avait jamais su, elle n'avait jamais su ce qui était advenu de ce petit être qui aurait pu transformé sa vie de douleur en un rayonnement de bonheur.... et aujourd'hui, aujourd'hui était le jour de sa naissance, le jour avant sa propre déchéance, où la meurtrissure d'un cœur avait eu le dessus sur la raison. Mais quoiqu'il en soit, tout était fini, tout était en train de mourir avec cette saison d'automne.

Abel, le corbeau borgne, planait toujours dans les environs de sa maîtresse, seul compagnon qui n'eut jamais cessé d'être présent pour elle, qui ne l'avait jamais abandonné. Mais voilà, quelque chose semblait avoir attiré l'attention de l'animal. Non loin de là, un grand et puissant chêne portait dans ses branchages un jeune homme endormi, un ange plus exactement mais dont le visage semblait familier à notre ami volatile. D'ailleurs, cela le rendit confus ou tout du moins, assez pour attirer la curiosité de sa maîtresse.

En tout cas, il y eut un phénomène étonnant : Callisto n'était point crispée comme elle pouvait l'être encore quelques jours auparavant quand elle entendait parler des anges aux blanches ailes, comme si la lassitude la gagnait. Pourtant, elle était toujours en colère contre eux, contre leur Seigneur.... mais aujourd'hui, elle n'était plus qu'une femme meurtrie, rien d'autre. C'était un jour où elle ne désirait pas faire couler le sang.

Alors qu'elle suivait les indications de son corbeau, la déchue marchait d'une allure lente et sereine. Elle se fondait tellement bien dans le décor alors. Les feuilles se mirent soudainement à pleuvoir sur elle, comme si la nature pleurait pour elle, quelque soit les rancunes de son cœur... jusqu'à ce qu'elle gagna le pied du grand chêne. Là, calmement, elle releva la tête alors que Abel se posa sur la même solide branche sur laquelle l'ange se reposait, se mettant soudainement à croasser afin de le réveiller. L'oiseau se moquait bien de gêner quiconque.

N'attendant pas que le damoiseau se fasse surprendre, la jeune femme s'assied au creux des racines du vieil arbre, silencieuse, sans animosité pour personne. Elle semblait tellement être une autre personne en cet instant ou bien.... non... elle avait été comme cela autrefois, si perdue, si ailleurs, si déconnectée de la réalité...

Pensive, elle ramena ses jambes vers elle et attendait simplement. Le jeune homme angélique? Elle connaissait son visage, mais elle ne l'avait pas rencontré sous cette forme. Peut-être qu'elle serait d'humeur à écouter ce qui lui était arrivé, ou n'était-ce qu'un avatar du garçon qu'elle avait autrefois connu... Elle le saurait une fois que Abel aurait cessé de le surprendre avec ses cris de corbeau...
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Orion Shidori
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeDim 2 Nov - 21:19

Alors que l'ange sombrait dans un sommeil léger et doux à l'image du paysage automnale qui entourait Orion, la légende du Vampire, de l'elfe et de l'enfant restait omniprésente dans son esprit. Bizarrement, il voyait des points communs entre ce conte et l'histoire d'Irion. Des points communs? mais lesquelles me demanderiez vous. Et bien à vrai dire, disons simplement que, en voulant faire son bonheur et celui du fils qu'il avait abandonné, le vampire ne fit que faire son propre malheur après avoir semé la mort et la souffrance. Voilà la ressemblance avec le passé d'Irion. En effet, celui-ci ne voulait rien d'autre qu'être aimé par celle qui hantait son coeur et son âme et, aveuglé par cette amour, il se laissa corrompre si bien que, en croyant tout faire pour atteindre son bonheur, il devint un meurtrier qui sema la mort et le malheur autour de lui pour finalement s'en retrouver le plus meurti et devenir celui qui souffrait le plus des actes qu'il avait commis. Seulement il y avait une différence qui attisa l'esprit de l'ange qui dormait toujours profondément, indifférent aux feuilles qui venaient se poser un instant se poser sur son visage avant d'être à nouveau emportées par le vent. En effet, lui avit eu le droit et la chance d'être pardonné par le ciel et se voir accorder une seconde chance. Dans quel but? qu'attendait-on de lui à présent? Cela, il l'ignorait bin evidemment mais pourtant la vérité était là : l'ange qu'il était redevenu pouvait à présent espérer de nouveau atteindre un relatif et fragil bonheur ce que, apparemment, le vampire de la légende ne pourrait jamais avoir. C'était triste et au combien douleureux de vivre éternellement alors que l'on a nous même détruit la seule chance que l'on a d'être heureux. On s'en veut tellement que l'on voudrais en finir sans y parvenir, comme maudit et condamné à vivre, vivre encore, vivre toujours jusqu'à ce que le malheur vous soit comme un compgnon dont vous ne sauriez plus vous passer. Voilà ce qu'est une déchéance comme celle que le vampire de la légende avait vécu en tuant son propre fils ou encore comme celle dont Irion fut la victime alors qu'il cédait son coeur et détruisait son royaume et son peuple. Déchéance! Que ce mot résonne sinistrement et pourtant, il arrive un moment où l'on n'est plus atteint et où l'on ne fait plus attention à elle. On vit sans vivre, mais l'on ne souffre plus ou du moins, on ne se sent plus effondrer sous nos souffrance, on vit avec parce que, après tout, on a enfin compris que c'était trop tard pour y changer quelque chose. Irion avait survécu jusque là puis il avait retrouver le voleur de son coeur, le point de départ de sa déchéance. Et c'était là qu'il était mort pour laisser la place à Orion. En fait, durant toute une vie de déchéance, alors qu'il arrive un moment où elle nous devient si familière que l'on ne s'imagine plus vivre sans, arrive un jour où se présente à vous l'opportunité de changer votre vie. Irion avait eu la chance de voir ce jour arriver après de longues années de souffrance mais, pour ce qui était du vampire, la légende s'était arrêter avant.

Et alors que, dans son esprit, qui lui était toujours bien éveillé, défilait des images de vampire succombant au malheur pour l'éternité, les feuilles continuaient toujours de voler autour du corps endormi de l'ange telles des flammes condamné à ne jamais toucher le sol, toujours portée d'un endroit à un autre par le vent impitoyable qui ne leur laissait aucun répit.
Oui, vous l'aviez sans doute remarqué mais lorsque Orion songe ou pense à quelque chose de triste, tout autour de lui et dans son esprit prend des allures bien plus triste et mélancolique qu'à l'ordinaire et ce même inconsciemment autrement dit, cela se produisait même dans les rêves de l'ange.
Quel étrange et triste faculté que de voir tout autour de vous la tritsesse née de votre esprit qui se reflète sur tout ce que vous voyez, se devine dans ce que vous ne voyez pas, s'immisse dans ce que vous pensez et se glisse dans la profondeur de vos songe.

Et, alors que tout autour de l'ange se teintait de cet éclat de tristesse et de mélancolie, un corbeau précédant une femme gracieuse et resplendissante entourées par les feuilles qui virevoltaient, vint se poser sur la branche où il dormait. Et pendant que la femme aux ailes d'un noir d'encre repliées dans son dos s'asseyeait sur les racines de l'arbre, l'oiseau au plumage ébene se mit à croasser, comme si il souhaitait tirer l'ange de sa rêverie triste.
Inévitablement c'est ce qui se produisit bien sûr. ET l'ange se réveilla et vit alors le corbeau mais également l'ange déchue qu'il reconnue après avoir cherché un certain temps dans les profondeurs de ses souvenirs.

Callisto... Abel....
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Callisto Agarwaen
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeLun 3 Nov - 15:25



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Telle une dryade abandonnée et esseulée, l'ange aux ailes de jais se tenait nostalgiquement recroquevillées sur elle-même, entourée des puissantes racines du chêne sur lequel elle s'était adossée. Dans l'éclat de ses yeux, on pouvait y laisser entrevoir les blessures du passé qui la torturait encore, ressassant sans cesse tout ce qu'on lui avait enlevé, tout ce qu'elle avait perdu d'elle-même également. Il y avait des plaies qui ne pourraient jamais se refermer, mais elle les assumait car c'était ce qui avait forgé la femme qu'elle était devenue aujourd'hui. De plus, n'était-ce pas les conséquences de sa déchéance également? C'était peut-être un lourd fardeau, mais c'était ce que coûtait son indépendance, sa liberté, et son détachement absolu du grand Seigneur. Le prix à payer comme on disait. Des regrets? Sans aucun doute, mais elle estimait aussi que ce poison qui pouvait lui ronger son âme était une punition pour ses fautes. L'imperfection avait aussi un prix...

Quoiqu'il en soit, la belle au masque de Faucheuse donnait l'impression d'être blasée, perdue dans ses songes, comme si elle n'était plus qu'un fantôme, une ombre. Ses cheveux noirs lui tombèrent sur les joues, alors que ses yeux fixaient le sol de manière hagarde, observant le tourbillon des feuilles automnales, silencieuse. On ne distinguait alors que le frissonnement des branches quand le vent soufflait ainsi que les croassements de son compagnon, qui, au bout de cinq minutes, finit à son tour par redevenir muet. Aussi doux paraissait le jour, l'atmosphère ambiante était imprégnée de mélancolie, à l'image des tableaux que Callisto peignait de temps à autre.

Ce fut alors que du haut de son perchoir, l'ange émergea de ses rêveries. Il ne lui fallut alors que quelques secondes pour reconnaître le corbeau et la déchue. D'ailleurs, la jeune femme en fut assez étonnée bien qu'elle n'exprimait rien sur son visage enfoui dans ses bras. Puis calmement, dans un geste lent, elle pencha la tête en arrière pour pointer ses iris rosés sur le visage juvénile d'Orion.


" Il semblerait que... depuis notre dernière rencontre... tu es changé... T'es-tu donné un autre nom après ta renaissance angélique? Ou bien tu te nommes toujours Irion..."

Aucune animosité, aucune véhémence de n'importe quel sorte avec ce "cousin" aux blanches ailes. Contrairement à ce que l'on croyait, la Faucheuse n'avait pas le goût du sang, ni du combat. Pourtant, elle n'hésitait pas à prendre les armes pour défendre ses idéaux ou elle-même. Elle défendrait même son peuple déchu. Ho, cela ne signifiait pas que du jour au lendemain, la jeune femme avait de la clémence pour ses anciens compagnons, loin de là. Sa rancune était toujours présente, et elle le serait tant qu'elle ne pourrait pas oublier les mensonges que l'on lui compta, même si ceux-ci n'avaient pour but que de la protéger... Mais la protéger de quoi? C'était l'éternel question, on lui avait imposé un choix, on ne lui avait pas permis de prendre la voie qu'elle désirait. Mais quoiqu'il en soit, elle essayait de faire preuve de sagesse, de diplomatie, de ne pas sombrer dans l'effusion de sa colère, de ses rages... mais c'était si difficile...

La voix de Callisto était bien monotone et sereine. Elle ne ferait rien à Orion et pourquoi le ferait-elle dans l'immédiat? Il n'était pas présent pour la punir de ses péchés passés. Et puis, elle se sentait lasse, lasse de tout... ou n'était-ce que parce que l'on était ce jour précis? Ce jour où la vie était née d'elle-même, ce jour où on lui arracha le fruit de ses entrailles...

La tête toujours penchée en arrière, l'ange déchue ne quitta pas des yeux son interlocuteur. Abel poussa un unique croassement de malaise puis à son tour, il fixa de son oeil unique et noir l'allure de cet ange là. L'animal se souvenait parfaitement de lui mais il n'en était pas le moins du monde ému.


" Beaucoup de chose ont dû t'arriver depuis n'est-ce pas? Des choses peu réjouissantes... "

A ces maux, elle rabaissa son minois pour les enfouir dans ses bras, resserrant ses genoux contre sa poitrine comme si elle tentait de se réchauffer. A ce même instant, Abel quitta sa branche afin de mettre ses pattes à terre, sautillant pour se déplacer dans la direction de sa maîtresse. Penchant la tête sur le côté, il l'observait, silencieux, à ses pieds. Bien qu'il n'eut jamais été doué de don d'empathie, le corbeau savait quand la jeune femme était mal, même si elle le nierait plus ou moins farouchement.
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeLun 3 Nov - 19:26

Et, alors qu'Orion regardait toujours Callisto et son corbeau de ses yeux bleus qui venaient à peine de s'ouvrir, Abel cessa ces croassement et la jeune femme d'une froide beauté qui avait la tête entre ses bras un instant plus tôt, pencha la tête pour regarder l'ange émerger de son sommeil de ses deux prunelles d'un rose clair avant de s'adresser à lui sur une voix neutre vièrge de tous sentiments.

Il semblerait que... depuis notre dernière rencontre... tu es changé... T'es-tu donné un autre nom après ta renaissance angélique? Ou bien tu te nommes toujours Irion...


Donc, vraisemblablement, Callisto elle aussi ne l'avait pas oublié, ou tout du moins n'avait pas oublier le souvenir de l'ange déchu qu'il était autrefois puisqu'elle venait de l'appeler par ce nom maudit qui réveillait en l'ange qu'il était à nouveau un cuisant remord, une étouffante culpabilité. Il avait beau se dire tout le temps qu'il n'était plus cet être si noir et mauvais qu'il avait été, cela ne l'empechait pas pour autant d'être attristé par ce qu'avait fait Irion et de se sentir profondément coupable.
Et pourtant, pourtant le ciel avait fait de lui un nouvel être de lumière, un nouvel ange, souvé de la déchéance. Mais cependant, il avait appris il y a peu que sa récente purification n'avait pas été réaliser sans arrières pensées. En effet, le Ciel lui avait imposé un défi, une punition en quelque sorte, qui consistait à ne plus écouter ses sentiments pour se concentrer uniquement à guider et aider autrui. Cette quête qui lui avait été révélé il y a si peu de temps, alors qu'il avait risqué sa vie pour sauver un jeune vampire, deviendrait son point faible. En effet, imaginez, Orion, qui se retrouve devant un démon sanguinaire et sans pitié qui était autrefois un humain, ne peut pas préserver sa propre vie et se retrouve obliger de tenter de ramener à la raison ce démon qui lui veut du mal.
Vous voyez donc à quel point cet ange peut se retrouver en danger par cette mission divine qui a plus l'allure d'ultime punition. Mais au combien méritée finalement car Irion était égoïste et est devenu un ange déchu rongé par le mal justement en faisant tout ce que lui dictaient ses sentiments. Ainsi, il est normal que Orion, la renaissance de cet égaré sinistre, ne puisse plus vivre de la même manière. Telle est la logique imparable du Ciel, telles sont les mesures pour que de si horribles actes ne se reproduisent jamais. En effet, le but premier du Divin n'était pas de punir l'ancien ange déchu mais de tout faire pour que les crimes qu'il avait commis ne se produisent pas deux fois. Bien sûr, le ciel aurait pu le laisser mourir plutôt que de lui sauver la vie mais en raisonnant de la sorte, vous êtes bien loin de penser comme le Ciel qui ne peut agir à l'encontre de ses principes, de sa morale, de ses idéaux. Voilà pourquoi, Orion est revenu de la déchéance, voilà pourquoi il a maintenant pour but d'aider autrui aux dépends de ses propres envies.

Il répondit donc à la déchu clamement, simplement pour satisfaire la curiosité de celle-ci.

Non, ce nom maudit m'a été retiré au moment même où on me fit ange à nouveau, me rebaptisant Orion.


Orion ne savait pas comment Callisto, puissante ange déchue accueillait ses parôles pour la simple et bonne raison que aucun sentiment n'apparaissait sur son visage ni dans le ton de sa voix qui apporta de nouvelles parôles aux oreilles de l'ange.

Beaucoup de chose ont dû t'arriver depuis n'est-ce pas? Des choses peu réjouissantes...


Orion la regarda de ses yeux bleus et descendit de sa branche pour venir en face d'elle qui avait de nouveau sa tête posée sur ses bras comme si la brise d'automne ne faisait que lui donner froid.
Sentait qu'il devait faire quelque chose, conformément à sa mission, l'ange se servit de son contrôle de la météo pour chasser cette brise ainsi que les nuages qui refroidissait l'atmosphère de sorte que le soleil parvenait maintenant jusqu'à eux, leur offrant et sa clarté et sa chaleur.

Oui, de nombreux évènements ont eu raison d'Irion et me voilà desormais.


Répondit-il simplement, approuvant les parôles de l'ange déchue.
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeJeu 6 Nov - 2:00



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Les souvenirs... de douloureux souvenirs venaient hanter encore notre Callisto. Maintenant, ceux-ci ne surgissaient pas seulement quand elle se perdait à contempler le ciel, lieu de vertu et de pureté où ce qui l'entraîna dans la haine et le mal avaient pris leur source. Un ciel où elle était née, où elle avait vécu, où elle avait grandi et connu l'amour, un ciel qui l'avait jadis bercé d'illusions. Mais c'était aussi un ciel où elle connut la peine, la tristesse, l'obligation de faire des choix difficiles au nom du bien... Parfois, elle trouvait ironique de voir des individus prier autant pour qu'à leur mort, ils rejoignirent tous ce qu'ils peignaient comme un paradis. Et l'ange traversait les foules et le temps en entendant tout ce monde décrire un monde merveilleux et blanc, un monde où la paix et l'amour rayonnait... Est-ce que l'ange pouvait se vanter d'y être née? Pouvait-elle se vanter d'avoir connu ce pays sublimé? Elle estimait qu'ils ne parlèrent pas du même paradis blanc...

Là, recroquevillée sur elle-même, ses souvenirs lui apparaissaient comme si elle les avait vécu il n'y avait de cela que quelques jours. Pourtant le sablier du temps avait fait écouler bien des années depuis lors, sans doute près de vingt ans. Elle n'avait pas changé, le même visage doux et laiteux, ses mêmes yeux rosés et tristes, ses mêmes mains capables de faire naître la beauté sur un tableau ou en musique. Cependant, son regard transcrivait avec une certaine émotion la peine qu'elle traversait....et la mémoire revint...



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Une femme se tenait là, dans une immense robe blanche qui dénudait son dos, laissant entrevoir son bas de rein délicat. D'immenses ailes aussi blanches que pures sublimait son dos, recroquevillés timidement sur elles-mêmes. On distinguait sa chevelure aussi noire que le jais, légèrement remontée, coiffée de façon distinguée, laissant par endroit tomber quelques mèches et dont on percevait les luxueuses broches argentés dépasser. Elle avait sa main posée sur l'écorce blanche d'un arbre sans feuille, caressant alors les aspérités de la matière qui se trouvait sous ses doigts. Cet endroit n'était autre que les cieux, et cette femme n'était autre que Callisto. Mais elle était seule, ou tout du moins pas tout à fait. Alors que son regard regardait le lointain paysage blanc comme neige, une de ses mains caressait son ventre arrondi. Là, un léger petit sourire se dessina sur ses douces et tendres lèvres, puis ses yeux s'abaissèrent.

" Tu es tout ce qui me reste de lui... Je prendrais soin de toi, c'est une promesse... Je t'offrirais tout ce qu'il m'a donné... "

Mais alors que son visage s'était illuminé d'espoir, celui d'une future mère, celui d'une femme qui pourrait à présent donné l'amour qu'elle ne pouvait plus offrir à l'homme de sa vie qu'on lui avait annoncé décédé, cet homme qui était le père de cet enfant qu'elle portait en son ventre rond, les premières contractions s'annoncèrent, crispant alors son expression faciale dans un mimique étrange. Les douleurs étaient aigües, à l'image de coups de poignard que l'on lui lançait dans ses entrailles. Instantanément, Callisto vacilla et s'agrippa à l'arbre qui était à ses côtés. Là, elle sentit qu'elle perdit les eaux, qu'un liquide chaud ruisselait sur sa jambe. Puis une nouvelle douleur, et elle céda en criant légèrement.

Les anges furent rapidement alertés, notamment lorsqu'ils perçurent la jeune femme hagarde et la figure rougissante. Sa démarche tortueuse montrait que son esprit était concentrée sur son mal, elle criait que le temps était venu, dans ses souffles haletants, elle répétait sans cesse qu'enfin elle allait pouvoir retrouver une raison de vivre, l'enfant d'Anakiel était là, il arrivait. Des archanges l'entourèrent rapidement avec délicatesse afin de l'emmener dans une chambre saine. Particulièrement entourée, tout le monde semblait bienveillant avec la belle Callisto. Une ange lui serrait la main, une autre lui épongeait le front. Un archange ayant des talents de médecin s'occupait de l'accouchement, lui ordonnant de pousser, de respirer, puis de pousser à nouveau... Mais rien n'arrivait et on avait peur pour l'enfant, tout comme la mère... La jeune femme aux yeux de rose perlait de sueur, et commençait à s'écrouler sur la fatigue. Pourtant elle ne perdait pas espoir car elle ne cessait de se répéter : " bientôt je tiendrais son enfant dans mes bras, j'aurais une partie de lui avec moi ". Puis elle réitéra une nouvelle fois ses souffles saccadés et sa poussée pendant près d'une demi-heure.... jusqu'à ce qu'elle entende les premiers cris.

Callisto pleurait... elle pleurait de bonheur et de soulagement. Mais bien rapidement, elle sentit que la main qui l'avait tenu pendant son accouchement la lâcha afin de se tourner vers le bébé pour le nettoyer. A moitié inconsciente, le regard flou, la jeune femme tendit une main dans le vide en direction du nourrisson. Elle demandait d'une voix fébrile si il allait bien, est-ce que c'était une fille ou un garçon... mais personne ne lui répondait et continuait à s'agiter. Même sonnée, elle sentait que quelque chose d'anormal se produisait. Pourquoi personne ne lui répondait. Puis elle cria qu'elle voulait le voir, qu'elle voulait le prendre dans ses bras. Soudainement, une ange la maintint sur son lit, la priant de se reposer, qu'elle ne devait pas bouger. Mais Callisto répétait inlassablement " je veux voir mon bébé, je veux le voir ". Personne ne lui parlait de son enfant et on ignorait totalement la mère. Puis là, l'ange suivit du regard la jeune femme qui tenait dans un linge son bébé mais elle le tendait à un homme d'âge mûr... Il était présent depuis le début mais la jeune mère ne l'avait pas remarqué. Zaknafein Echtelion. Il était le père d'Anakiel, mais on lui avait ôté de l'esprit qu'il eut un fils réprouvé, et il ne devait même point avoir conscience qu'il tenait entre ses bras son propre petit-enfant. C'était l'ironie du sort qui l'avait sans doute conduit ici, ironie qui ne plaisait pas à Callisto, ironie qui allait sceller le destin de Zaknafrein...

Mais là, la main encore tendu vers son enfant, l'archange la regarda et lui dit quelque chose dont elle ne comprit que quelques mots : " c'est pour le bien de cet enfant et le tien ". L'homme disparut alors en emportant le bébé dont les cris s'estompèrent avec la distance. Ce jour là, Callisto n'eut point le droit de voir, de serrer et d'aimer cet enfant qu'elle avait tant attendu. On lui vola le privilège d'être une mère... et cette journée là, elle sombra dans l'inconscience, s'écroulant de fatigue avec l'image de Zaknafrein qui lui volait son bébé....


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L'ange déchue ressassait alors ses vieilles blessures et la peine qu'elle avait dans le cœur, jusqu'à ce que la réalité refasse surface. La voix d'Orion retentit, lui expliquant qu'il avait été rebaptisé ainsi. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, c'était comme si on effaçait sa vie passée, qu'il renaissait dans un nouveau monde, alors un nouveau nom, une nouvelle identité était nécessaire... Callisto, elle, ne s'était pas donnée la peine de choisir une autre appellation car elle était restée la même à ses yeux.

Ce fut alors que le jeune homme descendit de sa branche pour rejoindre sa congénère aux ailes assombries. Elle, elle s'enserrait dans son manteau quand un frisson glacial lui parcourut le dos comme un serpent de métal. Abel, quant à lui, il s'inquiétait comme dans son éternel habitude pour sa tendre maîtresse. Mais soudainement, la voix rigide de la jeune femme retentit.


" Pourquoi... Pourquoi les as-tu rejoins à nouveau alors que tu en avais été libéré... Qu'en as-tu gagné de plus... "

L'ange déchue ne releva point néanmoins ses yeux vers le jeune homme, elle continuait à observer le vide et les feuilles mortes, rougissantes, qui tapissaient le sol. Elle n'avait pas le cœur à soutenir un regard bien qu'elle en avait la force. Son esprit était ailleurs, dans des contrées où ses questions ne pourraient jamais trouver de réponses...
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeVen 7 Nov - 1:13


Mélancolie

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Pourquoi... Pourquoi les as-tu rejoins à nouveau alors que tu en avais été libéré... Qu'en as-tu gagné de plus...


Aucune animosité, aucune hostilité ou provocation dans de si dures paroles. Et pourtant...
Jalousie, Rancoeur, tristesse ou désespoir? Orion, anéanti par les mots si tranchants et glaciale de la déchue à la froide beauté, n'aurait pu dire quel sentiment transparaissait le plus à ce moment même chez cette femme aux ailes d'ébène. Mais, de toute façon, peu importe quelle était l'émotion qui se cachait dans le coeur de la déchue au teint de nacre car le poignard qui venait de sortir de sa bouche s'était planté en un éclair dans le coeur de l'ange jusqu'à la garde.
En effet, ces plaies si profondes lui balafrant l'âme, ces blessures si douleureuses qu'il espèrait de tout son coeur cicatrisées à jamais, venaient d'être ouvertes à nouveau par les parôles aiguisées de la déchue. Pire que cela, Orion avait la cruelle et insupportable impression que tout ce passé qui n'était plus vraiment le sien venait d'éclater en lui, répendant dans les moindres recoins de son corps d'ange toute la souffrance qu'il représentait.
Effondré, Orion avait même le désagréable sentiment de l'entendre ricanner d'un rire sinistre et moqueur résonnant dans son esprit.

Trop, c'en était trop pour lui et pourtant, pourtant il se devait de faire abstraction de tout ce déversement de douleur et de souffrance qui le noyait peu à peu de nouveau. Oui, il avait pour devoir de ne plus se laisser guider par ses sentiments quels qu'ils soient, il avait pour obligation de ne vivre que pour les autres, de leur consacrer son temps, son existence. Une étrange et désagréable sensation s'empara alors de lui. En effet, imaginez vous votre propre coeur se déchirant lentement, votre âme à l'agonie brûlant à petit feu, tout cela entraîné par l'ardeur et la poigne de sentiments que vous ne pouvez qu'ignorer.
Alors, affaibli par une telle marée de souffrance et de douleur, le corps de l'ange succomba et ses genoux tout tremblants ne purent que se dérober sous lui et embrasser le sol recouvert du tapis flamboyant de l'automne. Mais hélas, comme hypnotisé par son devoir de ne pas laisser ses sentiments prendre le dessus, son esprit résista presque malgré lui à la tentation de flancher et de laisser s'évacuer toute cette souffrance par des larmes.
Bien sûr, il aurait pu enfouir son visage dans ses mains glacées et pleurer, pleurer jusqu'à ce que ses yeux, à sec, refusent de laisser s'enfuir la moindre perle de tristesse. Bien sûr, il aurait pu...

Mais il ne le fit pas, il resta à genoux dans les feuilles teintées d'or de feu et de sang, son visage absolument impassible, d'une immobilité glaciale et irréelle, vide de tout sentiment et de toute émotion.
Son coeur meurtri l'implorait au fond de lui de céder à la tristesse, de se laisser emporter ne serait-ce qu'un instant par le chagrin et pourtant, pourtant Orion restait sourd à ces appels si déchirants, figé dans une inexpressivité effrayante.

Etait-ce cela ce que les anges déchu et autres exilés du paradis célèste nommait si vulgairement l'ivresse de pureté et de paix droguant tout ange? Cela signifiait-il que, pour vouloir le bonheur d'autrui, un ange se trouvait dans l'obligation de renoncer à écouter son propre coeur?

Quelle déception, quelle désillusion. Le seul espoir d'Irion avait été de récupérer son coeur à tout prix et, maintenant qu'on lui avait si généreusement rendu, tout en le délivrant de la déchéance, maintenant qu'il était devenu Orion, il s'apercevait impuissant qu'il n'avait plus le droit de l'écouter. Pire que cela, il ne pouvait même plus l'écouter. Pourtant, il entendait ses cris torturés résonner au plus profond de lui même, comme tentant de le faire céder à ses sentiments.
Mais, lui qui ,quelques jour auparavant, pensait cela inconcevable de faire abstraction de toutes ses propres émotions, resta sourd presque machinalement à la complainte de son coeur mutilé par sa souffrance.

Non c'était impossible, pourquoi le ciel s'acharnait-il? Comme si cette longue existence d'exilé, de déchu, de malpropre aux yeux du Divin n'avait pas suffit...
Non, il avait fallut, qu'un archange vienne lui ôter cet espoir de doux réconfort qu'aurait pu lui apporter la mort pour prolonger son existence, l'obligeant à la dédier à autrui, prolongeant sa souffrance, l'obligeant à y rester insensible malgré son omniprésence rongeant son esprit...
Pourquoi? Pourquoi en cet instant précis, il n'était plus qu'un esclave illuminé alors qu'il avait plus d'une fois frôlé de ses ailes d'un noir d'encre une grisante liberté?
Pourquoi résistait-il avec obstination à l'ardeur de sa souffrance?

Sa punition mérité avait dit l'archange, une nouvelle raison de vivre lui avait-on promis, un défi lancer par Dieu lui avait-on révélé... Voilà pourquoi Orion acceptait si volontier d'endurer mille maux sans se laisser anéantir, restant sourd à son envie d'expulser sa douleur par chagrin et tristesse, comme si, en lui rendant son coeur, on avait réduit Irion, cet être épris de liberté à Orion, un ange drogué par les idéaux de pureté sinistre et de paix illusoire du Ciel, condamné à toujours satisfaire les besoins d'autrui.

Et c'est donc uniquement dans le souci parfaitement conscient de satisfaire la curiosité de Callisto, pensant ainsi stupidement faire son bonheur, que Orion, affichant un sourire enfantin, répondit d'une voix où aucun sentiments, aucune souffrance ne transparaissait, restant tout simplement inexpressive.

Pourquoi les ai-je rejoinds? Mais parce que je n'ai pas eu le choix Callisto. Alors qu'Irion allais mourir, le ciel lui est venu en aide et lui a rendu son coeur faisant de lui Orion, un ange, leur esclave. Oui, Callisto, Irion, l'être qui rêvait de toucher de ses ailes une douce liberté, ils l'ont tué au moment même où il lui nt rendu son coeur. Maintenant, Il ne reste plus que moi Orion, juste un drogué de plus par ces idéaux si stupides et si illusoires, un illuminé condamné à servir le ciel.
Qu'ai-je gagné dans tout ça? L'aspiration à une nouvelle raison de vivre sans aucun doute. C'est peu cher payé pour les crimes d'Irion non?


Le sourire crédule d'Orion se figea un instant, comme si, vu qu'il n'était encore qu'un jeune ange, ses sentiments transparaissaient à peine dans sa voix qui se fit imperceptiblement plus triste.

De toute façon, après le mal que j'ai fait, j'ai mérité cette punition divine, ce défi de Dieu. Après tout, je ne suis qu'un illuminé, un esclave du Ciel.

Oui Callisto, Irion aurait tout perdu. Cependant, Irion est mort, à jamais...
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MessageSujet: Re: Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen]   Sous le couvert des arbres[Callisto Agarwaen] Icon_minitimeVen 7 Nov - 18:23



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La voix de l'ange déchue s'était montrée cinglante et aussi froide qu'une nuit d'hiver. Ce n'était pas de son dû, ce n'était pas volontaire contrairement à ce que l'on aurait pu penser... c'était simplement son cœur, meurtri parce qu'elle observait, qui venait de trancher net la douce journée automnale. Et comme si la nature souhaitait mettre en scène ses deux protagonistes qui n'étaient pas des étrangers, le vent souffla à nouveau, balayant la chevelure de jais de la jeune femme, caressant ses joues fragiles et laiteuses, au même instant où elle posa la question. Autant Irion possédait un pouvoir non négligeable sur le temps ensoleillé, autant son trouble n'eut pas la force de repousser la petite brise timide. Est-ce que ces simples mots avaient pu autant touché cet être qui se voulait aussi pur qu'un nuage naissant, aussi vierge de souillure qu'une jeune neige tombante... Callisto n'avait alors pas pesé le sens de ses mots, et même si elle l'avait fait, elle aurait une nouvelle fois fait échos à ses paroles.

Pourquoi rejoindre le ciel... pourquoi y retourner alors que le Seigneur s'était détourné de lui? Pourquoi retourner vers la source de ces maux? Callisto ne comprenait pas la décision qui avait animé le choix d'Irion. Mais elle entendait dans son sombre mutisme la réponse que celui-ci allait lui tenir, en espérant que son discours lui offre des mots qui expliqueraient bien cette décision là.
Puis ce fut alors qu'elle s'interrogeait elle-même... et si le Seigneur lui offrait subitement la rédemption... comment réagirait-elle? Accepterait-elle de recommencer une nouvelle vie? Repartir à zéro? Est-ce qu'elle trouverait la force d'oublier? Mais est-ce qu'elle désirait seulement oublier... Non, Callisto ne souhaitait pas tirer un trait sur sa douleur, car sa peine était liée au bonheur qu'elle connut jadis. Oublier ses peines, c'était oublier en même temps ce qui les causait, c'est à dire, tout ce qu'elle a aimé, tout ce qu'elle a chéri, tout ce qui lui avait donné envie de vivre et de se battre. Alors non, on ne toucherait pas à ses souvenirs, elle garderait ses souffrances en elle. La déchue ne désirait pas redevenir un faire-valoir de Dieu... même si la vie était plus facile à ses côtés. Elle était à présent comme Adam et Ève qui avait goûté au fruit de la connaissance, que leurs yeux s'étaient enfin ouverts au monde et que la vérité leur avait été révélée. Et de par ce fait, Dieu les chassa du paradis.... parce qu'il voulait cacher la vérité.... il chassa les êtres imparfaits qu'il l'avait lui-même créer... c'était bien plus facile ainsi. Mais à qui la faute?

Callisto était bien trop différente de son congénère et ne voyait point les choses sous le même angle, autant dans la punition, autant dans les raisons de ses choix. Mais alors que sa mémoire envahissait alors son âme, elle vit Orion tressaillir, fébrile, mais aucune émotion n'était retranscrit sur ses traits fins et angéliques, alors qu'elle ne l'observait que du coin de l'œil, le visage enfoui dans ses bras. L'ange déchue ressentait parfaitement le trouble qui envahissait peu à peu son camarade, ainsi que les sentiments confus qui l'habitaient. Avec l'expérience, Callisto était devenue la maîtresse de son peuple et avec ce titre qu'elle n'avait jamais eu l'ambition de posséder, ses pouvoirs s'étaient accrus dans le malin. Maintenant, elle sentait comme empathiquement, le doute, la colère, la rancœur, la rage, la tristesse, la mélancolie, la névrose ou la rébellion qui habitent un cœur....et elle pouvait jouer dessus en amplifiant ces émotions là. N'était-ce pas ironique?

Quoiqu'il en soit, les émois de l'ange trahissait son sourire qui n'illuminait son visage seulement pour faire bonne figure. Et dans cet instant, la Faucheuse releva enfin la tête vers lui, mais toujours munie d'une expression d'indifférence, alors que ses yeux étaient bercés par la peine.


" Tu te trompes... Orion. Nous avons toujours le choix.... mais ton âme était faible, tu as choisi la facilité en acceptant la douce proposition des anges. Tu as préféré vivre en étant plus toi même.... mais personne ne te blâmera, il y a tant d'êtres qui préfèrent prendre cette même décision car ils ont peur de ce que leur sort leur a réservé. Toi même tu reconnais dans tes propres mots que les idéaux que tu sers sont stupides.... alors dis moi... quelle est donc cette raison de vivre que l'on t'a donné à nouveau, toi qui est réduit en esclavage? "

Mystérieusement, la jeune femme au regard de rose le fixait sans le quitter des yeux. Il n'était qu'un enfant, du moins, c'était ainsi qui le percevait, un chérubin perdu dans les illusions divines, par la recherche d'un espoir quelconque de pardon. Pauvre brebis qu'était Orion...
Callisto tendit alors sa main et la posa simplement sur la joue du jeune homme, comme une mère aurait pu le faire sur celle de son enfant.


" Tu avais le choix Orion... tu avais le choix mais tu t'en es détourné car il pesait trop sur tes épaules... mais un jour celui-ci s'imposera de nouveau à toi. Alors, ne le redoute pas. "

Là, la main froide et douce de l'énigmatique ange déchue glissa simplement, et elle se releva sur ses deux jambes fuselées. Dans ce même mouvement, Abel sautilla pour prendre son envol et rejoindre l'épaule de sa maîtresse, épaule sur laquelle il était toujours perché pour être au plus près d'elle.

" La souffrance et la peine sont les punitions qui nous sont accordés à tous. Il n'y a en rien là une question de mérite. Et sache qu' Irion ne mourra jamais tant que toi-même sera en vie parce qu'il est l'avatar de tes rêves de liberté perdue. Et comme pour toute chose, le bien n'existera jamais sans le mal, la peine sans le bonheur, le doute sans la confiance... Si les contraires n'existaient pas, alors nous ne prendrions point conscience de notre chance. Et le Dieu que tu sers veut anhiler les consciences... Tu comprendras donc pourquoi mes positions n'ont pas changé à son encontre. "

Callisto regardait alors de toute sa hauteur le jeune garçon, tout comme le faisait sinistrement le corbeau de la damnée. Mais comme depuis le début, elle ne lui présentait aucune rancœur, aucune animosité. Orion avait choisi, elle respecterait donc sa volonté...
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