La caverne aux souvenirs [Kumiko Edgar]

Une belle journée... c'était ainsi qu'elle s'annonçait. Tranquille, sereine, vraisemblablement libérée de tout maux. Qu'il était agréable de vivre une vie sans complexe, une seule journée où rien ne venait enrayer le léger sourire qui se dessinait sur les lèvres d'une jeune femme qui n'y arrivait que rarement maintenant. Oui, il était difficile de sourire. Pourquoi? Parce que rien ne s'y prêtait à vrai dire... Mais certain individu maniait la rétorique vous sortiraient avec aisance : mais qu'est-ce qui pouvait l'en empêchait? Pourquoi ne pas sourire même si il n'était pas sincère? En soit, sourire n'était difficile, pas autant que l'on pourrait croire.. peut-être qu'on finirait par se perdre dans cette illusion, cette esquisse qui foulait alors les lèvres d'une prude demoiselle. Callisto n'était rien de tout cela, et elle était maîtresse des illusions, pourquoi se perdrait-elle volontairement dans les pièges qu'elle tendait à ses adversaires?

Quoiqu'il en soit, tous ces questions se trouvaient déjà bien loin, elle ne devait pas y penser. Le soleil brillait de toute sa puissance astrale, jetant sur tous les alentours son halos doré. La nature semblait plus vivante qu'il y a quelques mois. C'était assez étrange d'observer l'osmose soudaine qu'il y avait entre dame nature et Callisto elle-même. Un hasard? Ou une belle influence de son environnement sur elle-même? Des circonstances étranges mais n'allons point blâmer ce que qu'il ne pouvait pas l'être.
L'ange semblait être en forme et en bonne santé. Ces jours là étaient rares après tout, une des raisons qui faisait qu'elle en profiter pleinement. Le plus heureux de tout cela était Abel. Il se sentait heureux quand elle l'était, il se sentait revivre quand elle revivait, il se sentait triste quand elle pleurait. L'oiseau noir vivait dans l'ombre de sa maîtresse mais également à travers elle. Pour lui, il ne pouvait en être autrement. Il jouaissait alors de ce sourire mystérieux qui apparaissait sur les lèvres de la jeune femme.

" Ho? Que voilà une question étrange Abel.... Ce qui me rend soudainement joyeuse? Mmmmm... je me le demande. Peut-être est-ce parce que la douleur s'est calmée, peut-être est-ce parce que la journée est belle? A vrai dire... j'ai peur que ce sentiment d'allégresse disparaisse l'ami... surtout que je n'y ai pas droit... "

Le corbeau se mit à croasser pour contester les dires de la jeune femme qui ne peut s'empêcher de laisser échapper un rire. Bien entendu, pour lui, elle y avait un droit que l'on ne pourrait lui refuser. C'était un animal qui l'aimait tant, peut-être trop, ce qui l'aveuglait sans son jugement. Délicatement, comme elle se plaisait à le faire, Callisto caressa le gosier de son camarade perché sur son épaule. Elle bascula légèrement sa tête contre le corps plumé de l'animal, le caressant de sa joue. Une attention qu'il adorait. Il souffrirait si on venait à lui ôter cela. Un duo d'inséparables.

Soudain, l'ange noir stoppa sa marche et commença à pointer d'un index inquisiteur l'horizon. Quelque chose semblait l'intriguer. Ce qu'elle montrait? Un point noir, un amas de rocher. Abel croassa. Il comprit ce qu'elle était en train de lui demander et porta son oeil unique en direction de son bras tendu. Les yeux rosés de la faucheuse se plissèrent alors pour percer ce lointain paysage, une main en visière.

" Abel mon ami.... peux-tu aller vérifier ce qu'est cet endroit et si aucun danger ne nous attend? Fais attention tout de même..."

L'oiseau prit son envol dans le silence le plus total, alors que la déchue reprit lentement sa marche vers ce qu'elle pensait être un endroit à l'ombre et frais. Peut-être une grotte? A cet distance, ce n'était que peu visible et la chaleur pourrait créer des effets d'optique peu désirables.

La démarche de Callisto était toujours impreignée de désinvolture, bien que l'on la sentait assez lourde sur un certain côté. Pourtant, elle dégageait une étrange présente. La sueur qui commençait à perler sur son visage et son corsage, la rendait plus proche d'une succube provocatrice qu'une ange noire banale. Néanmoins, c'était la nature qui la présentait toujours sous cette forme et ce jour là. Le soleil tapait beaucoup trop pour quelqu'un à une santé branlante en ce moment.

Des croassements, c'était de nouveau Abel qui revenait. Il confirma alors que non loin de là, il y avait une grotte dans la roche. Elle était à l'abris de tout rayon et l'atmosphère semblait assez agréable d'après les dires, un lieu parfait pour contrer les effets de la chaleur. Ce fut alors d'un pas léger et sure d'elle que la Faucheuse s'y rendit mais lorsqu'elle y parvint, une drôle de sensation la parcourut, une impression de déjà vue, de déjà sentie. Un nouveau sourire effleura ses lèvres rosées. De vieux souvenirs qu'elle avait presque failli oublié lui jaillir alors en mémoire, des souvenirs qui dans un sens étaient heureux, une époque d'insouciance.

En fait, la caverne ressemblait à des ruines, où tout du moins sa pierre lui rappelait cela. Posant une main sur les murs, Callisto se mit à rire toute seule. Oui, tout lui revenait en tête. Elle se rappelait du plus improbable personnage qui traversa sa vie, un humain au moeurs aussi légère que pouvait l'être sa force puissante. C'était un jeune homme itnriguant et fougueux, mystérieux aussi et qui avait tout pour lui. Son nom? Ho? Il lui échappait curieusement... étrange... elle fronça alors ses sourcils... elle se souvenait qu'il ne parlait pas, elle se souvint de ses traits.... mais son nom...

Brusquement, des bruits se firent entendre. Et comme loup réagissant à un appel et réhaussant ses oreilles, Callisto fit volte-face. Abel n'était pas venue avec elle, il planait aux alentours pour surveiller les environs. Qu'est-ce que cela pouvait être pour ne pas l'avoir éveillé ou échappé de ses yeux perçants?

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Chaud...
Trop chaud...
Mais comment pouvait-on survivre par une pareille chaleur ? Comment les êtres humains, les démons ou tous les machins qui ont des pattes et un système de régulation de la température corporelle pouvait faire pour survivre à une telle montée de chaleur ? Non, ce n'était pas possible, insupportable.

Certaines personnes aimaient bien avoir chaud. C'est vrai que c'est agréable de sentir le frisson d'un vent léger lors d'une canicule ou bien de voir la première goutte de sueur perler de son nez. D'autres personnes n'apprécient pas ce genre de petits détails de la vie.
Edgar, lui n'aimait pas du tout la chaleur, il la détestait, la haïssait, l'exécrait, voulait la voir disparaitre du monde. Cela l'obligeait à se mettre torse nu et à montrer la marque étrange qu'il avait à l'épaule. Et pourtant, il devait faire avec car il était comme ça actuellement, torse nu, obligé pour ne pas finir étouffé par la chaleur. Qui aurait pu croire que cette marque était héréditaire ? Et de qui lui venait cette marque ? De sa mère ou de son père ? Il pensait bien de son père vu que c'était la signature maléfique de Darkness à ce qu'il avait lu dans des archives de bibliothèque. Mais cela pouvait être un grand panel d'hommes.
*J'en peux plus d'réflechir, bon sang...*
Il lui fallait de l'ombre, beaucoup d'ombre.

Il se souvint de la topographie des lieux. Il savait qu'il y avait une grotte pas loin. D'ailleurs, il avait rangé ses affaires à l'intérieur. On pouvait y trouver sans vraiment bien chercher son gros sac de voyage avec tous ses instruments de musique. Mais il y avait sa guitare qui sonnait très mal, le chevalet étant bien abimé sinon tous les autres objets étaient en un état de marche parfait.
Edgar voulait en jouer depuis un certain temps, sentir le contact des cordes en nylon et en plastique pour créer une nouvelle symphonie improvisée par l'écoute des choses qui l'entourent.
Le gamin traversa le long chemin qui l'éloignait de la grotte en courant, en ayant marre de supporter le poids d'un soleil sulfureux. Pourtant, il ne savait pas qu'il allait rencontrer là-bas la femme la plus sulfureuse que son père n'ait jamais connu.
*J'ai cherché à de nombreux endroits... Je ne le trouve pas, il ne doit vraiment pas être en ville. Peut-être qu'il n'apprécie pas le monde urbain comme moi ? En même temps, j'en suis dégouté depuis que j'y ai passé mon temps. J'en ai marre du son du cloché de l'église, j'en ai marre des nonnes, j'en ai marre des calèches, j'en ai marre des bars... Non, ça j'en ai pas marre...*

Edgar arriva vers la grotte et entendit un croassement. Un corbeau ? De ce temps ? Avec un soleil aussi puissant dans une période estivale ? Non, ça n'était pas possible. Il y avait un danger.
Il fallait faire furtif. Le corbeau n'était qu'une source d'ennuis, soit le dégommer, soit l'éviter. Mais si un corbeau était là dans de tels conditions, il devait certainement y avoir un maitre dans les alentours et le gamin n'étant pas très bon en corps à corps, il valait mieux éviter un conflit.
Il essaya grossièrement d'être discret mais c'était peine perdue. Pourtant, le corbeau ne montra pas un seul signe d'alerte.
*Mais c'est complètement illogique...*

Il pénétra dans la grotte de toutes manières, s'apprêtant à hurler apercevant une femme à la beauté exquise.
Pendant un instant, il resta béat devant elle, admirant tout de son physique, tant bien ses cheveux sombres, son regard ténébreux et profond, ses courbes généreuses et voluptueuses. C'était resplendissant, à la limite de l'incroyable. Le petit Kumiko qui allait hurler de ne pas toucher à ses affaires sinon ils allaient le regretter n'y croyait pas.
*Elle... Qui est-ce ?*
Le petit avait déjà dû faire tilt dans l'esprit de la déchue. Il était son portrait craché, aux traits près et la marque qu'il avait sur l'épaule était la même. A une seule différence... Il n'était pas muet.

"Qui êtes vous ?"

Si le corbeau le plus possessif de la terre de réagissait pas à l'éventuel possibilité d'un danger, c'était pour une seule raison : c'était qu'il n'y avait pas de danger en soit, ou que ce n'était pas un rival potentiel. Nul autre raison pour que l'oiseau de ténèbre n'entraîna pas ses cris stridents dans toute la vallée. Mais pour qu'il agisse ainsi également, c'était signe tout de même que ce qui était en approche était curieux. En tout cas, cela titilla forcément l'intérêt de la grande Faucheuse. Son compagnon volant était toujours si prévenant alors...

Ce fut donc à ce moment là, percevant des bruits de pas qui commencèrent quelques minutes à faire naître un léger échos dans le milieu de la caverne, qu'un "petit" bout de chou adorable montra le bout de son nez. C'était un très jeune garçon, pas bien grand, ou tout du moins pas autant que la jeune femme. Bien évidemment, les premières secondes n'étaient que méfiance, après tout, la magie du monde pouvait être utiliser de façon relativement originale mais.. quand elle le vit lui, la bouche ouverte avec ses petits yeux écarquillés, un large sourire naquit sur ses lèvres, instinctivement. Non... Abel avait vu juste... Il n'y avait pas de danger, ou tout du moins, aucun danger pour elle. Pourquoi? Parce que cela était une évidence pour elle, étrange mais évidente.

Callisto se détourna alors de tout son corps vers le jeune garçon, silencieusement. Elle posa ses grands yeux rosés sur la maigre silhouette à moitié dénudé et juvénile du jeune garçon. Lui... oui lui... C'était clair comme de l'eau de roche. Elle se rappelait de ce visage, de ses traits, de cette frimousse maline. Il avait des cheveux blonds tout comme l'enfant, le même regard captivant, cette présence curieuse qui ne pouvait qu'attirer la sympathie des femmes. Ce petit humain ne pouvait être que le fils d'un de ses anciens amants, l'un des plus fougueux d'ailleurs, un homme qui savait ce qu'il désirait et qui, malgré que le souffle lui manquait ou que ses cordes vocales ne pouvaient le traduire en parole, ses pensées étaient bien plus explicites que des mots, même ses gestes d'ailleurs. Oui, un homme étrange et fascinant, et qui, ironie du sort, se promenait souvent torse nu également.

Naturellement, la jeune femme se rapprocha alors dans sa démarche sensuelle vers l'enfant, bien qu'elle ne cherchait pas à jouer les provoquantes face à un esprit si jeune. Ce n'était que le naturel qui reprenait le dessus, elle avait toujours été ainsi, plus succube qu'ange, même quand elle était dans les cieux blancs. Notre grande dame aux cheveux aussi noirs que son compagnon corbeau se pencha alors vers l'avant en direction du garçonner, laissant quelques mèches glisser volupteusement sur ses épaules. Là, elle tendit simplement une main frêle dans sa direction.

Et d'une voix claire et suave, elle répondit alors à la bien simple question que lui posa celui-ci, en toute sympathie et élégance, sourire aux lèvres. Il y avait déjà une profonde affection qui commença à briller dans ses yeux. C'était curieux... Il ressemblait vraiment à celui qu'elle supposait être son père.

" Bonjour. Je me nomme Callisto. Enchanté charmant jeune homme. "

L'ange déchue ne cessa alors de le dévisager. Elle n'aurait jamais cru que Kumiko Akira, l'homme qu'elle connut, se verrait un jour un papa. Quoique, c'était peut-être à prévoir non? C'était un homme aimant les femmes pour ce qu'elles étaient, il les aimait toutes! Alors, qu'il finisse laisser quelque chose derrière lui... Non, c'était peut-être tout lui. Allez savoir, peut-être qu'au cours de ses voyages elle finirait par tomber sur une autre progéniture!!! Cela serait assez.... comique.

Sans aucune gêne alors, la jeune femme questionna directement le petit garçon. C'était assez pertubant sur le coup, une miniature d'un homme qu'elle eut connu et qui avait disparu depuis déjà bien longtemps... Peut-être que si celui-ci avait survécu, elle ne pourrait le reconnaître d'ailleurs. Humain, l'âge l'avait peut-être gagné? Alors que Callisto, sa jeunesse persistait...

" Dis-moi... j'espère que tu ne me jugeras pas trop audacieuse si je te tutoie mais... tu me rappelles quelqu'un que j'ai connu autrefois. Puis-je connaître ton nom? Je suis assez curieuse. "

Si il y avait une chose que la jeune femme savait, c'était que les enfants détestaient qu'on leur parle comme des bênets ou des enfants justement. Sans doute était-ce pour cela qu'elle parlait normalement avec lui, comme elle aurait pu très bien le faire avec n'importe qui? En tout cas, elle faisait aisément la conversation avec le jeune homme, comme si elle le connaissait depuis longtemps en un sens. Cependant, Callisto se devait de garder en tête qu'elle ne devait pas faire d'amalgame entre le fils et le père, rien ne lui certifiait qu'ils étaient également si proche de par leur mentalité...

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C'était bien la femme la plus belle qu'il venait de rencontrer depuis qu'il sortait du ventre de sa mère. Elle reflétait une drôle de jeunesse. Une lueur émanait d'elle, comme une forme d'immortalité. Il avait à la fois l'impression de se retrouver face à une personne qui possédait une grande sagesse et une personne qui avait à peine vécu une vingtaine d'années. Comme si elle avait vécu pendant des siècles.
L'humain se sentit tout chose. Comme un ignorant alors que c'était un pur génie.
*Bon sang, mais qui est cette femme ?*
Lui ne l'avait jamais vu, il n'avait jamais entendu parler d'une femme à la beauté éternelle qui pouvait vivre dans les environs ni d'une femme qui piquait les sacs des gens qui posaient leurs bagages dans une grotte. En même temps, elle ne lui avait pas pris ses affaires, il ne semblait pas. Mais cette femme le troublait, comme si elle allait être un tournant dans sa vie. En quoi ? Il en savait rien, juste qu'elle était face à lui. Il détectait en elle une aura puissante, une aura qui sembla se changer quand elle posa ses yeux sur lui. Qu'est-ce qu'elle cherchait à faire au juste ? Elle le connaissait ? Elle voulait lui faire quelque chose ? Il y avait des choses bien louches derrière cette personne. Mais une chose était sur...
Edgar connaissait maintenant l'ambivalence. Il admirait cette femme par sa beauté, son charisme mais c'est aussi cette prestance qui l'effrayait au plus au point. Cette présence de la mort, ce regard à faire couper le souffle, cette démarche, ce visage... Jamais il n'avait vu une mort aussi attractive.
*La vache...*

Il déglutit péniblement. Cette "faucheuse" s'avançait vers lui d'un pas sensuel, s'approchant petit à petit. C'était facile de comprendre que Akira était tombé sous les charmes de cette femme. Elle était d'une beauté fatale, d'une attirance mortelle, elle avait ce petit détail qui la rendait à la fois exquise et excitante. Edgar ressentait la même chose. C'était bien une forme d'attirance physique qui naissait en lui par rapport à elle.
Une goutte de sueur traversa le long de son front, lui engendrant un frisson à la fois d'effroi et dû au changement de température. Son esprit n'était que focalisé sur une chose: la survie.
*J'n'ai pas peur, j'n'ai pas peur, j'n'ai pas peur...*

Si elle faisait une chose, rien qu'un mouvement, il était effrayé. C'était bien rare qu'il se sente aussi mal, même quand il rencontra Feragorn, il n'avait pas eu aussi peur, même quand il avait dû survivre, il n'avait pas eu si peur. Mais là, se retrouver dans une pareille situation, se retrouver nez à nez face à une représentation réaliste de la mort en femme... C'était à la fois plus qu'effroyable mais aussi ô combien amusant. Akira avait bien déteint sur lui. Tout ce qui pouvait faire peur et qui avait un corps de femme fatale n'était pas à laisser de côté. Edgar avait lui aussi une attirance pour ce genre de pratique, idolâtrer les femmes. En même temps, qui ne le ferait pas ? C'était bien une pensée que le père et le fils partageaient mais que les autres personnes ne semblaient pas aimer. En même temps, le gamin se sentait unique en son genre, ne pensant pas comme un macho même s'il utilisait parfois les femmes mais c'était différent.
Les ailes sombres se rapprochèrent de lui et lui avouèrent quelque chose, leur nom: Callisto.
"Un magnifique prénom pour une femme encore plus charmante."
L'esprit d'Edgar changea du tout au tout, comme si l'esprit de son père avait pris le dessus. Il avait répondu cette phrase par réflex, un réflex qu'il avait toujours eu avec les femmes.
S'ensuivit alors une autre question, une question qui lui allait à lui ainsi qu'une affirmation. Elle voulait le tutoyer. Il n'y avait pas de problèmes. Il lui répondit d'un signe de tête avec un petit sourire.
Le gamin garda tout de même son sourire légendaire quand cette Callisto lui avoua qu'elle lui faisait penser à quelqu'un. Ses yeux s'écarquillèrent un moment, attendant avec impatience un signe lui disant qu'on connaissait son père.
*Elle aurait connu mon père ?... Une maitresse ? Il a de très bons gouts si c'est ça, des gouts indiscutables...*

Son prénom... Lequel allait-il dire cette fois-ci ? Jimi, Johnny, Abd Al, Sergeï ? Non.
Il avait décidé d'en prendre un pour les informations qui pouvaient concerner son père mais là, il en prit un parce que cette femme lui fit penser à Gloria, la prostistué qui l'avait recueilli un soir non pas parce qu'elle pouvait vendre son corps, non, juste parce qu'elle dégageait cette aura positive si agréable à ressentir.
"Appelez moi comme vous voulez, je n'ai pas de prénom... Mais je préfère Edgar."

Il ne put se tenir une seconde de plus.
Il baissa les yeux et fonça chercher son sac pour prendre une gourde d'eau. Ce gosse était très spontané et surprenant par la rapidité de ses décisions, comme son père.
"En quoi est-ce que je te fais penser à quelqu'un, dame Callisto ?"
Il se permit à son tour de la tutoyer sans lui demander. Il était peut-être un peu moins courtois que son père parce qu'il était un peu plus arrogant vu son jeune âge.

Il se rapprocha de la demoiselle et lui tendit sa réserve d'eau. Ses yeux se posèrent dans les siens, son regard malicieux sur les lèvres.
"Tiens..."

Alors que l'ange noire se tenait toujours penchée sur le garçonnet, elle ne put s'empêcher de retenir un léger sourire sur ses lèvres. Oui une petite esquisse qui traduisit qu'elle aimait déjà bien ce petit bonhomme. C'était à ne rien comprendre, peut-être était-ce également dû à cette étrange bonne humeur qui l'avait gagné en début de journée? Ce soleil qui tapait de toutes ses forces sur les crânes des pauvres gens passant sous ses rayons brûlants Mais ce qui lui décocha alors cette douce expression, c'était le petit compliment que glissa le jeune garçon. C'était mignon. Comment ne pas pouvoir faire de commentaire face à une telle galanterie juvénile?

" Ho vraiment? Cela me fait plaisir d'entendre cela... C'est galant de ta part. Merci. Cependant, ce prénom je le dois à mon père. "

Toujours souriante énigmatique, elle ne pouvait quitter des yeux le petit humain. Elle inspectait calmement de ses tendres yeux au couleur des roses chaque centimètre visible sur le jouvenceau. Vraiment, c'était incontestable, il était le portrait d'Akira mais en plus petit. Il possédait même une marque noire tout comme lui... une preuve supplémentaire qu'elle ne pouvait se tromper de généteur... D'ailleurs, en parlant de lui, qu'était-il devenu? Elle ne se souvenait que de leur brève passion le temps d'une aventure dans des ruines bien mystérieuses, sans oublier l'impudence avec laquelle il se plut à la déshabiller en plein combat. Une anecdocte heureuse en soit, mais relativement inconfortable lorsque l'on maniait faux et magie contre une ombre gigantesque, sans oublier que le plafond menaçait de vous ensuvelir.... Mais l'enchantement était tout de même mise. Le bon vieux temps.... C'était des hommes comme ce Kumiko qui avait réussi à lui faire oublier ses soucis et à partager son insoucience, sa frivolité. Ralalalalala que de souvenirs...

Par contre, elle se souvenait que l'humain avait bien étrangement réagi au contact d'une pierre, celle-là même qu'il recherchait. C'était d'ailleurs pour elle et par un, plus ou moins heureux concours de circonstance, que les deux jeunes gens s'étaient rencontrés, et que Callisto lui avait prêté main forte.... et bien autres choses par la suite.^^ Quoiqu'il en soit, elle n'avait plus eu le loisir de le revoir, mais la vie était ainsi. Bien que Akira eut été un amant formidable, il n'en restait pas moins un inconstant comme l'on disait, raison pour laquelle sa paternité surprit l'ange, surtout si elle avait été désirée. Quoique... Les humains changeaient en vieillissant, peut-être que le bellâtre qu'elle connut n'avait pas échappé à la règle. Quel dommage... La faucheuse conserverait donc cette belle image de lui. Cela lui suffisait, des doux souvenirs pour des instants éphémères, mais un moment qui avait été calculé pour être aussi court... voilà pourquoi le chagrin n'était point là.

Mais alors qu'elle lui fit par de son intrigue face à ce délicat visage, enfin elle put donner nom au garçon : Edgar. C'était un bien noble prénom, bien choisi. Un nom d'humain parfait, un nom de guerrier, de mercenaire. Callisto crut alors se rappeler de la vague signification de ce prénom : il évoquait la fortune qui récompense ceux qui se battent, ou tout du moins quelque chose dans ce type là. L'ange noire espérait alors que la chance serait du côté du damoiseau. Décidément, sa petite bouille était trop adorable qu'elle l'embrasserait sur les joues comme un nouveau né.

Puis quelques secondes à peine après cette révélation d'identité, il se faufila alors tout près de la jeune femme, se dirigeant alors vers un gros sac. Tiens? La déchue n'y avait pas fait attention en entrant.... à vrai elle ne désirait qu'un abri temporaire contre le soleil, et non jouer les archéologues ou les voleuses d'une journée. Se redressant alors, elle se tourna dans la direction d'Edgar. La spontanéité du jeune humain était étourdissante mais il semblait avoir de bonne intention quand il lui tendit soudainement sa gourde.

Pour le remercier, elle lui fit un hochement de tête, ainsi qu'un sourire. Une seule gorgée lui suffit alors, humidifant un peu ses lèvres et sa gorge. Délicatement, elle lui rendit son dû et répondit simplement alors à sa question précédente.

" Tu peux m'appeler Callisto tout court si tu le désires Edgar. Et pour être honnête, tu as les mêmes traits que ton père. Sache que cela est un compliment, bien entendu. Il était un humain bien beau... peut-être même que tu le surpasseras? Va savoir..."

A ces mots, la jeune femme gloussa légèrement. Le garçonnet avait tout pour dépasser son père, il serait quelqu'un de grand, c'était dans ses gênes... tout du moins, si il venait à suivre le chemin de son père. Quoique... la demoiselle ne connaissait rien de la mère du jeune homme. Mmmm... le destin pouvait parfois être curieux... Le père puis le fils... Callisto se demandait si il y avait encore du monde dans la famille Kumiko?

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L'enfant ne savait pas vraiment où se mettre face à une personne d'un tel charisme. En même temps, c'était bien l'une des premières fois qu'il voyait la mort d'aussi prêt et qu'il pensait bien que c'était la mort. C'était pas la même sensation que de se retrouver face à un cheval qui allait vous enfoncer un sabot dans la tête, pas la même sensation que de voir une énorme lame vous foncer dans le ventre. C'était plutôt à la fois attirant et effrayant. On avait presque envie d'enlacer cette Faucheuse.
En même temps, Faucheuse ou non, personne n'hésiterait à enlacer une personne pareille.

Mais quelque chose l'intriguait chez elle. Il avait l'impression qu'elle connaissait de nombreuses choses sur lui-même qu'elle ignorait. Elle le dévisageait, le reluquait, comme si ses yeux l'analysaient de la tête aux pieds.
*J'espère qu'elle va pas me manger ! Quoi qu'je suis peut-être bon... Non, la chair humaine, c'est bon que pour les charognards et les gens qui n'ont rien d'autre à grignoter.*
Physiquement, il ne savait plus vraiment où se mettre. C'est peut-être pour ça qu'il alla chercher une gourde dans son sac, pour se dégourdir les jambes, pour se sentir encore en vie. Mais jamais un frisson pareil ne l'avait traversé quand son regard se posa sur une personne.
"Callisto, c'est bien étrange..." avait-il envie de dire. "J'ai l'impression que tu me caches de nombreuses choses. Je ne te connais pas du tout pourtant, j'ai l'impression que toi, tu me connais depuis toujours rien qu'en m'apercevant une première fois..."
Mais rien ne pouvait être dit. Edgar ne se sentait pas assez proche d'elle pour l'instant, il ne se sentait pas assez bien pour se confesser ainsi.

Mais il reprit ses esprits, elle venait de lui dire que son prénom venait de son père.
Il aurait tellement aimé avoir un prénom venant de son père, lui aussi. Il aurait aimé être quelqu'un, pas décider de lui même une chose si importante à ses yeux.
Le choix d'un prénom pour un enfant, c'était bien ce qui allait déterminer sa vie. La vie d'Edgar n'allait être qu'imposture s'il n'avait pas de prénom pour lui.
Ses yeux se posèrent sur le visage de Callisto.
"Ca me fait plaisir de te dire que tu es magnifique... En même temps, ce n'est qu'une vérité comme une autre, il y a sans doute de nombreux hommes qui t'ont déjà versé un sonnet ou de longues tirades rien que pour ne décrire que la clarté d'un de tes yeux..."
Il avoua ça d'un naturel surprenant, comme si c'était normal. Il ne s'en rendit compte que peu de temps après qu'il était en train de faire du gringue à une personne qui ressemblait tout bonnement à la mort. C'était terriblement dangereux mais qu'est-ce que c'était amusant !

Callisto but une petite gorgée, humidifiant ses lèvres qui semblaient si douces et agréables à embrasser. Akira le savait vu qu'il avait déjà pu en profiter, de ces lèvres. Il les avait trouvé plus agréable que le nectar et l'ambroisie. C'était un cadeau des dieux que d'embrasser cette femme.
C'est alors que vint une révélation qu'il n'attendait pas du tout.
*Les mêmes traits que mon père...*

Alors ses suppositions étaient vraies. Alors comme ça, cette jeune femme avait bel et bien eu un contact avec son père. Son père ! Celui qu'il cherchait depuis bien des années, celui qu'il voulait absolument voir pour savoir s'il était bel et bien devenu un démon comme l'avait saigné sa mère sur le message qu'elle avait écrit.
Ses pupilles se dilatèrent en un instant et il se mit à basculer en avant, se tenant le cœur. Ca ne lui arrivait que très rarement, ce genre de choses, sans doute pour cela qu'il bascula. Le gamin essayait quand même de s'auto-rassurer.
*C'est rien... C'est rien... Juste un manque d'endorphines...*
Il se redressa difficilement, le manque d'endorphines provoquant le même état que les toxicomanes en manque allait se dissiper rapidement quand il s'agissait d'un choc émotionnel conséquent. Ses yeux se redressèrent vers la déchue, des larmes coulant de ses yeux. Et d'une voix tremblotante, il lui demanda:
"Comment s'appelait-il ?"

Qu'il était charmant ce petit bout d'homme! Vraiment aimable avec cette pointe de polissonerie aisément perceptible. C'était amusant de voir que malgré sa jeunesse, il parlait presque comme un homme fringuant et la courtisait à sa façon. C'était vraiment une situation comique mais aussi touchante. Cela faisait bien longtemps que Callisto n'avait pu faire une rencontre simple, ou simplement désirée, même par un enfant cela allait de soit. Non... tout n'avait été que sang et douleur, tout n'avait été que rage et combat depuis des années. Et pourtant, en ce jour s'était levé un soleil de plomb, mais une journée étonnant belle malgré tout. Le sourire avait éclos sur ses lèvres fines... elle resta donc là, le regard tourné vers le garçonnet.

Lorsque que l'audace de la jeunesse prononça alors un bien beau discours, décrivant alors l'ange déchue comme étant une femme qui devait attirée bien des attentions du sexe opposé, bien des gentilhommes... Et pourtant... étonnemment, il y en avait bien peu, bien que l'on pouvait compter. Néanmoins, les rares individus qui vantèrent les mérites de la demoiselle, eurent leur lot de consolation, par ses mots, par ses bras... mais jamais son coeur sauf un. Quoiqu'il en soit, cet instant n'était pas le meilleur endroit pour s'abandonner à la triste mélancolie de l'ange déchue. Non... il n'y aurait aucune larme de la jeune femme qui ne seront versée. Cela n'avait pas lieu d'être.

En tout, les agréables paroles de son petit compagnon eurent pour effet de lui déclencher un maigre petit fou rire. Elle le voila tant bien que mal de sa main, son regard empli de malice et de délicatesse, alors que ses joues pâles rosirent sous le coup de l'émotion.

" Haaaaaa! Si tel est la vérité alors... en tout cas, elle me va droit au coeur et j'en suis enchantée. Et je t'avouerais que pour un jeune garçon, tu en manques pas de harangue et de charme. Tu deviendras Adonis et bien des femmes succomberont, j'en suis persuadée! "

Un nouveau sourire illumina alors ses traits angéliques, alors que son aura sombre persistait à planer autour d'elle, comme un voile étrange. Elle qui pour tant de gens fut l'incarnation de la Mort, alliée de sa faux et de sa marche funèbre, aujourd'hui elle inspirait la générosité et l'espoir... l'espoir pour un petit garçon alors qu'elle ne s'en doutait pas le moins du monde.

Quand Callisto dévoila alors qu'elle trouvait qu'Edgar ressemblait à son père, jamais, O grand jamais elle n'aurait pensé qu'elle déclencherait une telle émotion chez l'enfant. Cela la surprit relativement, et le regard enjoué qu'elle affichait jusque là ce fit bien plus tendre et maternel. Le petit humain semblait si choqué et tremblant face à cet aveu... Avait-elle mis le point sur quelque chose d'important sans le vouloir? Vraisemblablement.

Edgar semblait si ému, que cela atteint étrangement de la même manière la demoiselle Faucheuse. Elle l'observait alors en silence, ses petis yeux d'enfant larmoyant, sa voix tremblotante. Il allait se dérober presque sur son propre poid. Ce fut donc dans une aimable initiative, que la jeune femme s'approcha de lui, un sourire délicat sur le rebord de sa bouche désirable. Elle s'agenouilla, simplement devant lui, prenant attention à dégager ses genoux. Une fois installée près de lui, elle passa simplement une main maternelle sur le front juvénil et pâle de l'humain, en dégageant quelques mèches blondes. Puis...toujours avec la même délicatesse, elle passa son pouce sur les larmes qui s'écoulaient sur ses joues, les essuyant naturellement avec douceur.

Callisto le regarda alors droit dans les yeux, avec un sourire élargit. D'une voix aussi gracieuse que ses gestes, la jeune femme lui répondit enfin, lui qui attendait cela avec relativement impatience.

" Kumiko... Il s'appelait Kumiko Akira. C'était un humain fascinant et puissant. Tu peux être fier de ton père. "

Toujours devant lui, elle retira sa main du visage du garçonnet. Il tremblait encore un peu... si elle ne se retenait pas, elle prendrait cet enfant dans ses bras pour le consoler. Une forme d'instinct maternel. Audacieux et sensible... tel était les humains. Tous plus fragiles que les apparences, mais possédant une forte détermination. C'était sans doute cette qualité qui mena Edgar à croiser le chemin de l'ange.... et étant donné qu'elle eut aidé le père par le passé, rien ne l'empêchait d'aider le fils présentement. Déjà qu'elle avait succombé à la petite bouille adorable du garçonnet!!

Invité

Un grand frisson l'avait parcouru.
C'était un frisson de frayeur, d'effroi, de mal-être, une sensation qu'il n'aurait jamais pu penser avoir. C'était ce genre de frisson qui faisait perdre son égo dans le temps. On ne pensait plus à grand chose, on ne pensait plus à rien, on ne voyait plus rien à par l'intérieur de son esprit. Ce simple frisson d'une seconde peut paraitre des millénaires. Edgar ne pensait pas voir tant de chose. Il s'imaginait un visage à son père mais aucun ne correspondait. Rien ne pouvait lui faire penser qu'ils avaient cette véritable ressemblance jusqu'au plus petit éclat dans ses eux.
Tout ce qu'il avait loupé avec son père, toutes ses choses qu'il aurait pu apprendre grâce à lui dont il n'aurait jamais le secret. Le gamin aurait aimé apprendre son histoire, la perpétuer s'il le fallait si c'était celle d'un grand homme. Et il ne pensait pas qu'apprendre rien que l'existence d'une personne qui aurait croisé son père le bouleverserait à ce point.
La mort lui a offert son avenir.
*Qu'ont-ils vécu ensemble ? Que c'est-il passé entre eux ? Sont ils alliés ? Ennemis ? De simples connaissances ? Se pourrait-il qu'elle soit ma mère ? Non... C'est à exclure sinon elle aurait été encore plus bouleversé en apprenant que j'aurais pu être mon fils et elle aurait eu le regret de me retrouver après m'avoir lâchement abandonné dans cette foutue église de dingue ! Non...*

Il revint à lui après avoir légèrement titubé.
Ses larmes ne purent se contenir et coulèrent lentement, pas comme s'il était réellement en train de fondre en larmes. C'était juste des larmes d'émotion.
*Contiens-toi... Garde ton sang froid comme tu sais le faire. Tu dois garder ton sang froid malgré ce qui peut arriver quand tu apprendras d'autres choses sur lui...*

Toutes les informations concernant son père l'intéressaient, tout, n'importe quoi. Il voulait savoir s'il aimait jouer et interpréter des morceaux de musique, s'il aimait voir des spectacles de rue, s'il aimait vivre dans la rue, s'il aimait manger des pommes au clair de lune, s'il avait une épice préférée, s'il aimait le gunpowder ou le thé au jasmin...
Mais la grande femme l'intriguait presque plus que le mystère de son père.

Elle se pencha vers lui, posant une main contre le front du môme, essuyant ses larmes rares qui coulaient le long de ses joues.
Un frisson le traversa, différent du premier frisson, cette fois-ci, Edgar avait l'impression d'être face à sa mère, à la mère qu'il voyait dans ses rêves, celle qui était proche de lui, qui rigolait à ses bêtises et qui n'hésitait pas à le gronder quand il faisait quelque chose de mal ou quand elle le trouvait trop arrogant.
*C'est donc ça, avoir une mère... C'est pas si mal. Surtout quand elle est aussi belle.*
Callisto le regarda dans les yeux. Il avait l'impression de s'y perdre tellement ils avaient une profondeur impressionnante. Que de beauté dans ces yeux, que de douceur sur le ton de sa voix, que de clarté dans son teint. Il pouvait tout entendre d'elle. Même le nom et le prénom de son père.

Alors il s'appelait comme ça, Akira.
C'était commun pour un homme et une femme, possible pour n'importe qui. Tout le monde pouvait porter ce prénom. Mais son nom de famille était donc Kumiko. "Enfant à la beauté éternel"... C'était bon de le savoir qu'il avait un nom de famille pareil. Edgar ne pouvait savoir que l'histoire de cette famille était très mouvementée. Edgar ne pouvait savoir qu'il avait plusieurs oncles et tantes, qu'ils s'étaient battus à mort contre des ennemis féroces. Toute son histoire était baignée dans le sang.
*Kumiko Akira, comme le gars qui a combattu Darkness avec Zyo et d'autres personnes...*
Le gamin esquissa un sourire amusé.
"Il devait aussi être Adonis... Et tu étais son Aphrodite ? Ou je pourrais être le tien mais je me vois plus comme ton enfant que comme ton ami..."
Il soupira légèrement, avec un large rictus de malice, comme si son manque d'endorphine venait de passer brusquement.
Edgar avança vers elle, l'enlaçant du plus large qu'il put avec ses bras, se serrant contre la poitrine de Callisto comme pour écouter les battements de son coeur. Il aurait tellement aimé avoir une mère comme celle-ci.
"Je voudrai te poser tellement de question, Callisto... Je voudrai absolument le rencontrer. Tu ne saurai pas où il est ?"

Face au petit garçon, Callisto se sentait soudainement envahie par le curieux sentiment de maternité. Cet enfant lui rappelait ce qu'elle aurait pu devenir dans le meilleur des cas, si on ne lui avait pas ôté cette chance de l'être... Et oui... Callisto était peut-être mère, d'un fils ou d'une fille, sans aucune idée de ce à quoi il ressemblait, sans avoir eu la chance de le prendre dans ses bras, sans savoir si cet enfant était en vie oui ou non. Le drame dans la vie d'une femme... mais elle le surmontait, bien que le vide et la douleur ne pourrait jamais être effacés. En attendant, elle faisait face à un petit bonhomme à la recherche de son père, peut-être même de sa mère? Il était si charmant, si plein de vie! Il incarnait à lui seul, et avec tant d'autres enfants, l'avenir de Cassilmena. Une bien belle et idyllique image.

Chacun des gestes de la jeune femme était pesé et calculé. Tout était aussi empli de douceur que le délicat regard qu'elle posait sur Edgar. Cette curieuse envie de vouloir protéger ce petit bout d'homme ébranlait presque tous ces idéaux. L'ange déchue avait pensé que sa vie s'était finalement résumé à n'être omnibulé seulement par ses désirs de vengeance, et peut-être même le pardon d'Anakiel... puisqu'il était en vie... peut-être... Non... elle avait bien trop honte de sa bêtise, de sa folie, de son indignité. Mais là... ce petit garçon... peut-être éveillait-il en elle son humanité? Celle qu'elle croyait perdu? Ho... C'était ainsi que voyait les choses la terrible Faucheuse, pourtant, la femme qu'elle était au quotidien était si loin de cette image. Les circonstances, le monde... tout n'était qu'une question de point de vue...

Mais alors qu'elle passa simplement sa main amicale et maternelle à essuyer le chagrin du jeune Edgar, elle le vit sourire, ce qui la fit également esquisser cette même expression à son tour. Elle le trouvait si attendrissant, et les propos qu'il allait lui tenir également. D'ailleurs, elle ne put s'empêcher de glousser devant cette touchante affection qui lui porta naturellement. Elle ne pouvait en faire que de même.

" Haaaaa! Il était bel homme c'est vrai... Mais je ne pense pas avoir été Aphrodite. Peut-être une muse parmi tant d'autres? Le titre de déesse serait bien trop grand pour moi! Hahahaha! En tout cas, je peux aisément te voir comme mon petit Adonis. Tu es si mignon. C'était un jeune garçon disputé par deux grandes déesse après tout! Mais j'espère que tu n'auras jamais à subir le même sort. Cela serait affreux. Quoiqu'il en soit... pour avoir été une amie de ton père, considère moi comme la tienne. Il n'y a pas de raison. "

Callisto sourit grandement. Et ce fut alors à cet instant que le jeune Edgar l'enlaça comme un enfant en recherche d'amour et d'attention. Instinctivement, l'ange déchue referma ses grands bras laiteux et fins sur le jeune homme, le serrant contre elle pour le réconforter. Maternellement, elle posa sa tête sur la sienne, signe qui indiquait " ne t'inquiète pas ".

L'enserrant alors toujours, le petit humain lui posa alors bien évidemment une question fortement intéressante. Mais pour son grand malheur, et avec peine, elle ne pouvait que lui infirmer ce qu'il désirait. La Faucheuse n'avait pas revu Akira depuis bien des années maintenant, bien avant les catastrophes viennent à toucher les terres du Ying et du Yang. Depuis combien de temps le garçonnet le cherchait-il?

" Tu peux me poser toutes les questions que tu souhaites. J'espère pour t'apporter au moins quelques réponses qui te satisferont. Malheureusement, je n'ai aucun idée d'où se trouve ton père. Nous nous étions quitté dans des conditions... Mmmm... mystérieuses je dirais. La dernière fois que je l'ai vu, nous étions sur une île sur lesquelles il n'y avait que des ruines... Au jour d'aujourd'hui... cet île a été englouti. Je suis vraiment désolée. "

L'ange noire resserra alors son étreinte sur le petit garçon. Elle avait vraiment envie de l'aider.. vraiment. Aussi étrange qu'elle pouvait se sentir... La journée était si hors du temps... Cependant, la jeune femme ne put s'empêcher de rajouter quelques mots, au moins pour le rassurer un peu.

" En tout cas, il y a une chose dont je suis sure, c'est que ton père est un homme fort. Je l'avais aidé à obtenir une pierre de pouvoir cette fois-là. Il était déjà un surprenant combattant, j'espère que tu pourras le voir à l'oeuvre.... Je suis prête à parier qu'il est en vie... quelque part... Où, je ne sais pas trop mais... Je ne m'en fais pas pour lui. "

Invité

Des bras l'entouraient.
Il s'y sentait bien, des bras l'entouraient... Des bras de femme, d'une très belle femme. Les bras de cette femme qu'il aurait toujours voulu à ses côtés lors des coups dures. Des bras qu'il devait rencontrer, des bras qui devaient l'emporter. Des bras fabuleux d'une femme sortie d'une fable, recueillant le pauvre humain qui se devait de survivre.
Edgar avait bien besoin de ça. Enfin, il pouvait sentir le contact d'une personne qui l'aimait, non pas d'une personne qui voulait le truander, le troquer, le faire marcher ou le violenter. Il se sentait enfin en confiance avec quelqu'un, un quelqu'un qui allait bouleverser sa vie. Enfin quelqu'un qui avait confiance en lui et en qui il avait une confiance. En même temps, il ne pouvait que lui faire confiance après ce que Callisto lui avait révélé d'important.
*Enfin...*
La tête de la déchue se posa sur la sienne, provoquant chez lui un sourire attendri. Rares étaient les moments intenses où il pouvait se sentir bien. C'était bien la seule chose qui lui faisait du bien, qui lui faisait oublier ce qu'il endurait tous les jours, ça et les drogues qu'il consommait régulièrement comme la cocaïne, l'alcool et la cigarette. Mais maintenant, il pensait que tout ça était révolu, remplacé par une autre drogue, l'affection maternelle.

Il était enfin rassuré. Avec un air amusé et un petit sourire, il lui avoua:
"J'aurais tellement voulu être mon père pour pouvoir goûter à tes lèvres et être ton seul Adonis..."
Edgar aurait voulu l'embrasser. C'était une femme d'un charme inquiétant, tellement inquiétant qu'il était terrible attirant, enivrant. C'était un petit Œdipe qui n'avait pas besoin de tuer son père. Un petit garçon qui serait amoureux de sa mère.
"Tu es mon amie, Callisto..." glissa-t-il doucement dans un soupir qui se logeait sur la poitrine de la déchue.

Elle répondit à la question du petit Kumiko mais elle ne semblait pas savoir où se situait son père. Il s'en doutait, dans un sens, il s'en doutait depuis le début. On ne pouvait pas prévoir où était une personne à moins que... Il l'écouta parler tout en réfléchissant, sentant son parfum et son étreinte grandir. Elle était sur qu'il était en vie.
*S'il est en vie... Destruction de la plupart des grands lieux... Mon père est sans doute comme moi, voire pire... Il n'aime peut-être les endroits civilisés vu qu'il s'amusait à se balader dans les îles. L'île dont elle me parle est une ile bien tropicale qui était connue pour ses vertus fraiches donc rafraichissante et je pense qu'il s'occupe plutôt de ses affaires et qu'il cherche à éviter le conflit et la mort. Comme moi, il doit aimer les paris et les tests... Et je pense que s'il joue les ermites, il doit s'entraîner pour quelque chose...
Il écarquilla de grands yeux. Une illumination lui vint.
*Là-bas, c'est sur...*

Il esquissa un sourire et se mit à rire légèrement.
Il glissa sa tête près de celle de Callisto et lui murmura:
"Tu m'as déjà beaucoup aidé... Je crois savoir où il est. Tu veux bien m'y accompagner ? Je ne pense pas que je pourrai y aller seul, c'est bien trop dangereux pour un humain d'y aller seul."
Il se dégagea légèrement de l'étreinte de Callisto et la fixa de ses yeux gris.
"Il est sur l'une des plus grandes montagnes. J'en suis sur."

Qu'il était doux et étrange que de se laisser prendre aux joies de la maternité, de vouloir protéger un enfant, un adolescent, d'en avoir connu le père aussi... C'était curieux mais rassurant. Tout ce qui avait été bon dans le coeur de Callisto n'avait pas totalement été submergée par les ténèbres, et ses émotions la gouvernaient encore assez bien pour continuer à mener sa vie de femme. Ce petit homme qu'elle couvait soudainement, elle ne pouvait se soustraire de l'esprit qu'il aurait très bien pu être son propre fils, celui qu'elle aurait pu avoir avec Anakiel.... La douleur d'enfanter et de perdre le fruit de ses entrailles, c'était un mal que l'on ne souhaitait à personne, et la blessure ne se cicatrice jamais. On peut le surmonter, mais jamais cela ne s'efface.

Mais alors que l'ange noire l'enveloppait de ses grands bras frêles et pâles, qu'elle le portait serrer contre elle affectueusement, la remarque coquine et juvénilement osée que Edgar lui déclara, fit naître sur son visage un sourire au coin de ses lèvres. C'était tellement attendrissant de sentir cette petite vie fragile blottie dans ses bras.

" Haaaaaa.... si tu étais plus âgé, je pourrais aisément d'offir ce modeste cadeau qu'est un de mes baisers. Cela serait un honneur pour moi. Malheureusement, la nature en a décidé autrement et nos natures comme nos âges nous séparent beaucoup trop. "

Mais alors que la demoiselle lui donna un tendre baiser sur la tête comme une mère à son enfant, elle continua à le bercer dans son étreinte, et par un soupir, elle répondit à son tour en échos à ses mots.

" ... Comme toi, tu es le mien Edgar. Tu es mon ami aussi. "

En tout cas, ces quelques instants de tendresse semblèrent redonner de l'espoir aux deux jeunes gens, autant pour l'enfant qui souhaitait retrouver son père, que l'ange déchue qui pensait que sa vie ne serait faite que de mépris et de sang. Finalement, rien n'était fini si l'on se donnait les moyens d'arriver. Callisto tenait déjà les rênes de sa vie dans ses mains, mais peut-être emprunptait-elle un chemin bien trop tortueux alors qu'il y avait si simple. Les chevaux de son chariot s'étaient emballés, animés par sa colère qui leur servait de carburant.... maintenant, la lumière était de son coeur, ce qui la rendait justement encore assez humaine, luisait faiblement dans les cendres de cet organe qu'elle pensait détruit et meurtri depuis si longtemps déjà...

Alors que le petite garçonnet prit un peu de recul pour lui faire une proposition, une proposition qu'elle se verrait bien mal refuser avec une petite bouille pareille. Quant au projet de l'ange, elle n'en avait pas de précis encore... non non.... elle ne savait pas vraiment où commencer sa quête, si elle se devait de commencer à chercher à comment renverser le culte des anges, à savoir si elle se devait réellement d'interférer dans la vie d'Anakiel avec la honte qui pesait sur elle... après tout, n'avat-elle pas tué son père? Cela rappelait le triste sort de Rodrigue et Chimène...

Souriante de bon coeur, Callisto posa ses deux mains sur les épaules d'Edgar et le fixa de ses grands yeux rosés. Ce fut de sa voix suave et délicate, sombre et pourtant si sensuelle, qu'elle lui répondit en toute sympathie.

" C'est entendu... après tout, je suis une amie. Je serais honnorée de jouer les gardes du corps le temps de notre croisade.... nous irons dans les montagnes. Mais dis-moi.... aimerais-tu voler? Je peux t'emmener où tu le souhaites en te portant sur mon dos, ou t'enlaçant simplement.... tu es un poid léger, je peux faire cela. Tu aimerais avoir une vue du ciel? "

L'ange déchue se mit alors à sourire, lui donnant une petite pichnette amicale sur le nez. Si il désirait aller aux montagnes et en espérant qu'il n'avait pas le mal de l'air, cela simplifirait les choses sans nul doute, et aussi une occasion de s'amuser ensemble comme des enfants.

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