Vie de chien... [PV Ryugi]

Il était tôt dans l’après-midi. Cela faisait peu de temps que j’avais quitté le village de Maëlith et je ne savais où aller. En l’espace de quelques jours, j’avais parcouru une assez grande distance, ne restant jamais plus de vingt-quatre heures au même endroit. Je me sentais seule et l’impression d’être une étrangère n’arrangeait rien à cela. Après tout, c’était bien ce que j’étais. Je faisais partie de ce monde mais n’en connaissais rien. On ne m’avait jamais permis de quitter la forêt et j’avais respecté cette règle, si tentée que je fus de m’aventurer au-dehors. De nombreuses fois, j’avais tenté de m’imaginait comment tout était autour de moi. Maintenant que j’étais libre de toute contrainte et que voyais ce monde si longtemps interdit, j’étais amèrement déçue.

A peine arrivée, j’avais fais d’étranges rencontres. En même temps, si je ne m’étais pas aventurée dans le quartier mal famé sans le savoir, il ne me serait rien arrivé. Plus j’y pensais, et plus je me disais que c’était une mauvaise idée d’avoir quitté le village. Il m’aurait peut-être fallu attendre quoi, quelques années de plus. Oui, quelques années de plus. J’étais décidément vraiment bien trop impulsive et trop jeune pour être lâchée ainsi en pleine nature. La preuve, mon seul objectif d’actualité était de voyager afin trouver un endroit où dormir. Je n’avais même plus d’argent, ni pour me loger, et encore moins pour me nourrir. Je menais vraiment une vie de chien ces derniers temps, et cela n’arrangerait pas mon mauvais caractère habituel.

De plus, voilà que maintenant il se mettait à pleuvoir, et fort en plus. Flûteuh ! Je n’avais décidément pas de chance. Comme s’il ne faisait pas déjà assez froid comme cela ! Vêtue pour cette fois d’une simple robe rouge et de mon éternelle cape, il fallait dire que je n’étais pas très couverte. En un instant mes vêtements furent détrempés. Le temps qu’il faisait ce matin était bien trompeur. Tant pis, il fallait que je continue ma route. Au bout d’une demi-heure sous la pluie, j’arrivais aux jardins. Il n’y avait personne, du moins je n’avais pas vu âme qui vive. Soupirant, je m’installai sur un banc et me recroquevillai. Il pleuvait toujours. J'avais besoin de cette pause, un temps de réflexion s’imposait.

Aaah, quel beau soleil. Pas un nuage lorsque Ryugi lève sa petite tête vers le ciel. Pas un seul nuage gris en haut. Quoi de plus normal, Ryugi s'était allongé sur un nuage pour roupiller un bon coup. Un nuage noir car chargé d'électricité statique, ça empêche de tomber. Faisant sa petite sieste en contemplant le soleil. Sauf que si l'électricité statique ralentissait la chute, celle ci finirait par arriver... Et au bout de 30 minutes, Ryugi traversa son petit nuage et atterrit au sol, mourant durant son sommeil en s'écrasant sur le sol à toute vitesse après une chute de plusieurs kilomètres. Ca faisait donc très mal. Mais bon arrivé dans les limbes, Ryugi avait la flemme d'y jouer (pace que pause café, y'a jamais personne à cette heure ci pour s'occuper de lui, personne à embêter...). En même temps, il y avait bien quelques nouvelles ames errantes qui venaient d'arriver... Ryugi eut une idée et finalement, resta, jouant l'employé dans un uniforme trop grand pour lui. Conduisant ces ames vers les portes du paradis ou de l'enfer, et... Pas de chance, on le démasqua vite et le renvoya sur terre. Pas zuste. Alors, le jeune garçon se réveilla. Il ne savait pas où il était, mais Ryugi s'en fichait. Il remonterait sur son nuage vite fait bien fait. Sitot pensé, sitot fait. Assis sur son nuage noir, ballotté au gré des vents qui soufflaient fort, Ryugi regardait le paysage. C'était zouli, ces masses grises... Ah vui, c'est pas le paysage, c'est le bout de son nuage. Oups. Ryugi s'approcha donc du bord, et... Tomba. Bah oui, fallait s'y attendre, et en même temps, Ryugi eut une idée. Se mettre dans la position la plus étrange au moment du choc. Faisant donc une grimace avec un grand écart, s'écrasant sur le sol tête la première. C'est marrant, ce jeu! Allez, on recommence. On remonte sur le nuage, et... pouf! ou plutot sprotch. Mais ce que Ryugi ne savait pas, c'est que le nuage bougeait... Et Ryugi, lors de sa troisième chute (avec une belle grimace) tomba à côté d'une jeune demoiselle totalement trempée. Bon, il n'avait qu'un centième de seconde pour voir qui c'était, et elle n'avait qu'un centième de seconde aussi pour voir que ce n'était pas une météorite qui est tombée à deux pas d'elle. Mais Ryugi se releva cinq secondes plus tard, comme si de rien n'était.

"Aloha! Oh, mais tu es toute mouillée! Attends, vais t'arranger ça..."

Ryugi se concentra comme du lait sur cette jeune demoiselle. Toute la pluie qui était tombée sur elle se détacha de son corps et la jeune demoiselle paraissait toute sèche, comme si la pluie n'était pas tombée... Et toutecette eau se dirigea vers Ryugi qui était tout fier. Manque de bol, il pleuvait toujours, et Ryugi ne s'aperçut que trois secondes après qu'elle était encore trempée. Ca c'est bizarre ça... Ryugi regarda l'eau de tout à l'heure, qui était toujours en suspension à côté de sa main, et elle, qui était toujours trempée. Tant pis, Ryugi recommença. Voila, enlevé l'eau... Ah mais mince, elle est toujours mouillée! Elle est magique ou quoi? Ah ben oui, il pleut toujours. Ryugi eut alors la bonne idée de façonner l'eau aux alentours et d'en faire un parapluie avant de ressécher cette jolie orine. Car oui, seule une orine avait un tel parfum. Ryugi allait prendre la parole, mais un éclair tomba sur lui. Quoi de plus normal, il avait un parapluie. D'eau en plus. Ce qui fait que Ryugi mourut électrocuté. Donc la cohésion cessa... Et l'orine redevint trempé, tandis que Ryugi se releva, sans savoir comment il était mort, tout étonné d'être mort sans qu'il ne le veuille pour une fois. Et fut encore étonné que l'orine soit trempée.

"Flute alors, comment tu fais pour apparaître toute mouillée? N'est de la magie ou quoi? Z'ai enlevée tout le glou glou des nuages mais ça recommence même avec un parapluie!"

J’étais tellement absorbée dans mes pensées que je ne sentais même plus la pluie tomber sur moi. Et pourtant je détestais ce temps, je détestais l’eau, mais j’avais appris à faire abstraction de tout ce qui m’entourait lorsque je n’allais pas très bien et cela m’arrivait tout de même assez souvent, je devais me l’avouer. Enfin, à ce moment-là, j’étais plutôt en train de m’endormir qu’autre chose. Après tout, je n’avais même pas fermé l’œil de la nuit, pendant plusieurs nuits même, et méritais bien un peu de repos. Juste un peu. Cela me ferait le plus grand bien. Bon, avec toute cette eau sur moi, j’allais probablement finir malade mais j’aurais vite fait de me soigner, enfin si j’arrivais à bien me servir de mon pouvoir. Car qui sait si je n’allais pas empirer ma maladie. Je ne pouvais rien dire pour l’instant, j’espérais juste que ce ne soit pas le cas.

Voilà que je sombrais dans les bras de Morphée quand quelque chose s’écrasa au sol. Je fus évidemment prise d’un sursaut. Un coup d’œil à côté me montra que ce n’était pas du coup ce à quoi je m’attendais. C’était un jeune garçon. En le regardant, j’eu la surprise de voir qu’il faisait une grimace. Drôle de mort. Mais d’où avait-il donc bien pu tomber ? Il n’y avait pas d’arbres à proximité immédiate. Quoiqu’il en soit, je ne savais pas quoi faire. Avec la chute qu’il venait de faire, il ne devait rien être d’autre que mort. Tentative de résurrection ? Non, je ne pensais pas pouvoir en être capable, pas encore. Déjà que je maîtrisais à peine certaines de mes capacités, alors bon. Quoiqu’il en soit, je n’eus pas besoin de réfléchir longtemps, puisqu’à ma grande surprise, l’étranger se releva très vite, comme s’il ne lui était rien arrivé. J’en fus à la fois surprise et choquée. Je n’avais pas encore eu affaire avec quelqu’un comme lui. Je n’avais absolument pas la moindre idée de ce que je devais faire. Devais-je fuir ? Devais-je rester ? Etait-ce un être dangereux ou au contraire ne me voulait-il que du bien ? Et puis que faisait-il là par un temps pareil ? Tant de questions sans réponses, je ne savais vraiment pas comment réagir. Après tout, c’était une réaction normale pour une personne qui n’était jamais véritablement sortie de chez soi.

A y regarder de plus près, il avait juste l’air d’être un gamin totalement inoffensif, mais qui dit cela dit tout de même méfiance, ce que j’avais tendance à être en permanence. Je ne pouvais pas me permettre de juger si vite, surtout que la seule race que je connaissais véritablement était la mienne. L’orine qui m’avait mise au monde et qui m’avait servi de mère s’était bornée dans ses explications qu’elle m’avait fournies au rôle de notre race, et je n’avais jamais entendu parler de son maître. Bien sûr, j’avais entendu des récits d’autres orines qui étaient revenues élever leur fille, mais peu avait décidé de parler des autres, se limitant à leur maître et à l’éducation des futures orines dont je faisais partie. Enfin, je m’égarais et un retour au présent s’imposait. Le garçon venait de me parler. Comment comptait-il s’y prendre pour me sécher ? Nouvelle question dont je connaîtrais bien vite la réponse.

« Heu ... Bonjour. »

La suite fut déjà plus amusante. Le garçon s’exécuta et je fus sèche en un rien de temps. Visiblement, il contrôlait l’eau, un élément opposé à celui que je maîtrisais, puisque l’eau éteignait toujours le feu. Mais bon, c’était complètement inutile puisqu’il pleuvait toujours et que je fus à nouveau trempée en un rien de temps. Visiblement, lui, ne le savait pas puisqu’il recommençait la même manipulation à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il change de tactique. Un parapluie d’eau ... Oui, il venait d’avoir une bonne idée. Enfin non, puisque rapidement il fut foudroyé. Il se releva normalement et son air étonné vint presque à m’attendrir. On aurait cru un petit garçon, même s’il n’en était plus un au vu de son apparence.

« Mmm ...Tu sais, ce n’est pas de la magie. Tu devrais réessayer quand il ne pleuvra plus, parce que l’eau, tu sais, ça mouille, même si tu viens de me sécher. »

Ah bon? L'eau, ça mouille? Ryugi réfléchissait. Pas possible de réfléchir en étant trempé... Ah mais oui, il était trempé! Ryugi se rendit alors compte qu'il pleuvait. Le petit garçon adorait la douce pluie qui tombait, surtout si elle était accompagnée d'éclairs. Courant un peu dans tous les sens. Ryu' se sentait dans son élément, comme un poisson pané dans l'eau. Euh si, finalement qui vient de naître. Tout heureux qu'il pleuve, levant la tête vers le ciel qui l'arrosait, courant dans tous les sens... C'est pourquoi il glissa et se fracassa l'arrière du crâne contre le sol mouillé. Le sang du jeune garçon commençait à se mélanger doucement à l'eau de pluie qui ruisselait sur le sol. Ca faisait une jolie couleur, une jolie douleur aussi. Ryugi s'assit, regardant pourquoi cette eau magique devenait rouge toute seule, sans s'aperçevoir que ça saigne pendant que ça fait mal. Et finalement, plus de sang, Ryugi tomba en avant, comme endormi, mais mort. Quoique ça ne l'empêcha pas de se relever deux secondes plus tard, la blessure cicatrisée toute seule, comme si de rien n'était. Il était simplement heureux. Mais peut être que l'orine devant lui ne l'était pas? Peut être que elle, elle n'aimait pas l'eau? Ryugi sentait, peut être une intuition, peut être sa fonction de passeur, qui semblait indiquer que la demoiselle était du feu. La terre, ça fait tomber des rochers, l'air ça découpe ou ça s'arrête, l'eau noie et le feu calcine. Oui, elle était bien du feu, faut donc aller tout de suite éteindre l'eau. Ryugi cherchait l'interrupteur du nuage noir... Avant de se rappeler que le nuage et la pluie, c'était de l'eau. Tout ça c'est du glouglou même si c'est pas bleu. Ryugi sauta donc en arrière. Et se ramassa. Mais pas grave, il était suffisamment éloigné de l'orine.

"Par la puissance des bananes du général concombre! Fraise atomique de la pomme de la mort qui tue! Pace que deux plus deux font quatre et demi!"

Pas la peine de hurler comme ça, mais Ryugi avait lu dans un livre que les zens criaient des formules bizarres pour faire peur. Et pis c'était marrant de crier. Mais bref. Le nuage noir devint encore plus noir, de plus en plus noir, pour faire une boule de plus en plus compacte. Et finalement, la pluie cessa, et le nuage devenu une sphère toute petite et super condensée vint foncer sur Ryugi, avant de stopper net sur la paume de sa main. Maintenant, il y avait certes des éclaircies, mais aussi un Ryugi qui tenait une boule d'eau géante au dessus de la main qu'il avait levé. Même l'humidité ambiante semblait attirée par cette boule d'eau géante de 2m de rayon et comme ça, tout le monde était tout sec. Puis la sphère se compressa, rapetissant. L'eau se compressait encore, de plus en plus... Pour finir par devenir une toute petite bille d'eau bleue qui n'était pas plus grande que son pouce, mais à la pression immense. Ryugi dégaina alors son lance pierres et tira cette bille d'eau au loin. Tellement loin qu'on voyait plus la bille. Voila, ils étaient maintenant au sec, et il y avait un beau soleil qui brillait. Même un arc en ciel.

"Vala, pleut plus, problème réglé! Et même équerré et rapporteurisé!"

Au loin, on entendit une explosion gigantesque, et on pouvait voir un dome d'eau comme si l'eau jaillissait tel un volcan. Oups. Mais Ryugi ne le remarqua même pas. Heureusement qu'il n'avait pas visé la ville, sinon, on pourrait être sur qu'elle soit dévastée en plus d'être inondée, vu la puissance de cette bombe aquatique. M'enfin, qui aussi aurait l'idée de condenser un nuage noir et électrique dans une petite boule? Faudrait être sacrément inconscient. Ce qui est le cas du ptit bonhomme là qui ne savait pas qu'il venait de faire un gros cratère quelque part. En tout cas, Ryugi se releva, et fit un pas en avant... Mais en plein milieu du pas, Ryugi se figea net dans une position assez bizarre, sans bouger, comme pétrifié.

"Statue mooooooooooodeuh!"

Bien sur, la disparition soudaine d'un nuage entraine dans l'air une dépression, ce qui a pour effet d'attirer tous les vents, résultat, les vents soufflaient d'un peu partout. Assez pour que la statue s'envole, roule et tombe de travers. Maintenant, Ryugi était à l'envers dans la même position sauf qu'il était cette fois sur la tête et ses mains. Mais il ne devait pas bouger, car sinon ce ne serait plus une statue. Or, dans les jardins, c'est de la terre, et la terre mouillée n'offre pas beaucoup de résistance, ce qui fait que la tête de Ryugi s'enfonçait toute seule dans le sol. Puis lorsque sa tête était entièrement du même niveau que les racines, Ryugi en eut marre et voulut sortir, pace que c'était tout noir. Mais manque de pot, il était coincé. C'était une drôle de plante qui gesticulait ses bras et ses pieds dans tous les sens en essayant de sortir sa tête de là.

"Au s'couuuuuuuuurs!"

Et c'est après 180 secondes de plantation ainsi que Ryugi remarqua qu'il ne pouvait pas respirer. Ainsi, Ryugi arrêta de bouger, puis tomba. Ce qui fit une sorte de levier qui permit à la tête de Ryugi de sortir, même s'il était mort. Ah, que c'est tragique! Pitite musique funèbre à la harpe qui se jouait... mal... Ah ben non, en fait, Ryugi s'était réveillé tout frais et qui jouait avec son lance pierre pour faire de la musique.

Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire cristallin en voyant le garçon courir partout avec son air que je trouvais extrêmement niais. C’était quand même quelqu’un de surprenant. Je fis alors la conclusion que l’eau devait être son élément, ou bien alors, il devait beaucoup l’apprécier. Il avait l’air d’être empli d’une innocence sans limites, ou tout du moins c’était l’impression qu’il me donnait. Il avait de la chance, quelque part, de n’avoir besoin de se préoccuper de rien. J’avais, pour ma part des soucis bien plus important que cette pluie – qui était pourtant bien pénible, au passage puisqu’elle m’empêchait de faire usage du feu que j’aimais probablement tout autant que lui avec son eau.

Alors que je l’observais un peu mieux, je le vis se ramasser bêtement sur le sol. Avec en prime une belle traînée de sang qui commençait à dégouliner. Ouh, il devait avoir bien mal. Voilà ce qu’on récolte quand on ne pense qu’à s’amuser. Oui, il l’avait bien mérité, et je n’éprouvais aucune honte à penser cela. Un instant plus tard, il était mort. Et puis de nouveau vivant. Décidément, il avait l’air de mourir souvent, ce gamin, et cela n’avait pas l’air de le déranger le moins du monde. C’en était presque effrayant. Et le voilà maintenant qui criait des phrases qui ne voulaient absolument rien dire. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’il allait pouvoir arrêter la pluie ? C’était tellement stupide que je plaquais ma main devant la bouche pour retenir un fou rire ...

Pourtant, à ma plus grande surprise, sous mes yeux ébahis, le temps se mit à changer du tout au tout. Pour avoir du pouvoir, il en avait. Ma théorie sur le fait qu’on devait toujours se méfier des gens que l’on ne connaissait pas avait été à nouveau vérifiée. En tout cas, cette boule d’eau géante qu’il tenait au dessus de sa main n’était pas très rassurante. Je n’aurais pas aimé qu’elle m’explose dessus, en tout cas. Puis la boule fut réduite en une bille que le garçon envoya loin. Très loin. Avant de faire boum. Contrairement au gosse, j’avais vu, de loin heureusement, l’effet de l’explosion. Je me mis à frissonner rien qu’à l’idée de penser au sort qui avait pu être réservé aux gens qui avaient pu s’aventurer par là-bas. Au moins maintenant, l’avantage était qu’il ne pleuvait plus. Et j’avais même droit à du soleil avec un arc-en-ciel. Et mes vêtements étaient secs, que rêver de mieux ?

Je lançais de nouveau un regard au garçon, qui jouait maintenant à imiter les statues. Il avait apparemment énormément d’énergie à revendre. Incroyable. Sauf que le vent se mit à souffler, de plus en plus, encore et encore. Et le voilà ballotté par le vent. Il ne tarda d’ailleurs pas à se retrouver la tête enfoncée dans le sol. Vraiment, ça commençait à devenir exaspérant. Je trouvais qu’il alignait conneries sur conneries et n’avait même pas l’air de s’en rendre compte. Toujours assise sur mon banc, je ne bronchai même pas pour l’aider à s’en sortir alors qu’il se démenait pour sortir. Il suffisait de toute façon d’attendre sa mort. Une minute passa, ou peut-être deux, et il fut de nouveau sur pieds, en train d’essayer de jouer de la musique avec son lance-pierre. Je ne m’étonnais plus de rien, désormais.

C’est alors que je me décidai de sortir de mon inactivité. A force de rester là sans bouger, je commençais à m’ennuyer sévèrement. Il fallait que je fasse quelque chose, mais rien ne me vint à l’esprit dans l’immédiat. A côté de ça, il y avait le garçon qui avait l’air de s’amuser comme un fou ... Oh, après tout, quel mal y avait-il à se laisser aller à faire ce que l’on voulait ? Elle était là, la liberté. Laisser les choses arriver comme elles arrivent. Et si je me laissais aller, pour une fois ? Il serait bien temps de reprendre tout mon sérieux plus tard. Ce n’était pas comme si cet acte allait bouleverser le cours de mon existence. Et puis si je passais pour une gentille fifille, il me serait éventuellement plus facile de se servir du gamin, une prochaine fois. Décidément, c’était une bonne idée que j’avais là. Mais bref, ce n’était guère le moment de penser à ce genre de choses. Je m’étais fixé pour objectif de m’amuser, et je comptais bien le remplir.

Joignant le geste à la pensée –puisque seulement pensée il y avait- je me mis debout sur mon banc avant de sauter sur le sol aussi gracieusement que je le pus, puis je disparus de la vue du petit grâce à mon pouvoir d’invisibilité. Avant de réapparaître juste devant lui. Et de crier.

« BOUUUUUUH ! Je t’ai fait peur hein ? »

Vu à quel point elle paraissait peu effrayante, ce devait être loin d’être le cas, en vérité.

Un lance pierres fait bien peu de musique en vérité. Avec un simple élastique, il ne pouvait pas avoir une gamme bien complète de sons, mais une gamme bien complète de bleus par contre, parce que quand on tire un élastique, il revient en force vers nous. Cela ne voulait dire qu'une chose : on avait beau éloigner l'élastique, il revient nous voir donc, c'était sur et certain : l'élastique nous aime! Il aime tout le monde, pour peu qu'on le tire dessus un tout petit peu. Alors, Ryugi s'était dit qu'il pouvait se trouver des amis en tirant, et il eut l'idée donc de se concentrer pour prendre l'eau de pluie de tout à l'heure, de la décompresser avant de lui donner la forme d'un petit bonhomme qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au Seigneur des deux Rives actuel. A un détail près : il était transparent, et n'avait pas de couleurs. Ryugi se disait qu'il pouvait colorer, mais il n'avait dispo qu'une seule couleur, blanc glace. Mais glace à quoi? Vanille, chocolat? Fraise, banane, pêche, cailloux, arc en ciel? Tant de parfums de glace que Ryugi adorait manger quand il était dans les limbes. Mais voila, comment donner à l'eau le parfum de la fraise? Aucune idée, Ryugi se disait qu'il aurait bien voulu le contrôle des parfums. Un pouvoir bien inutile pour bien des gens mais qui avait une importance capitale dans certains cas... Non, dans aucun cas mais Ryugi aurait quand même bien aimé.

"Dis, tu préfères... Heiiiiiiiiin? T'es où?"

Ryugi cherchait partout la jolie orine qui semblait avoir disparu. Mais c'était pas juste, pourquoi elle était là, elle est plus là, donc si elle est plus là, c'est qu'elle est partie. Et n'est pas gentil de partir comme ça. Pourtant, Ryugi sentait qu'elle n'était pas loin. Parce qu'elle avait un joli parfum... Et surtout qu'elle avait de jolies pensées que Ryugi pouvait capter grâce à son pouvoir de passeur. Mais le seul ennui, c'est que le pouvoir du passeur justement n'était pas passé près d'elle, car qui passe les passes trépasse d'impasse. Ou une chose dans ce genre là, tout ça pour dire qu'il sentait qu'elle était pas partie loin. Cherchant autour de lui, il ne pouvait pas la voir, ni l'entendre, ni vraiment sentir son parfum, mais il avait encore deux sens. Le toucher et le gout. Sauf que pour l'instant, il ne touchait rien d'autre que l'air, et surtout, il n'avait pas encore essayé de gouter la jolie orine. Il est vrai qu'elle était à croquer, mais il n'avait pas les gouts des vampires. Parce que les vampires avaient de belles dents bien blanches. Alors, il eut une idée, regarda son clone d'eau, façonna les dents de son clone en bien pointu et s'était dit que s'il avait fait son clone à son image, que si le clone avait des dents pointues, alors lui aussi par conséquent avait des dents pointues? A vérifier, il se rendit compte que non et c'était pas juste. Son clone était un vamprouvé (ou un réproupire, selon les régions), et pas lui.

Bon ben, alors, Ryugi demanda à son clone de chercher la jolie orine. Celui ci obéit en hochant la tête; Mais Ryugi avait momentanément oublié que c'était lui qui le contrôlait, mais il avait quand même demandé, tel un marionettiste avec sa marionette, de chercher, et il le cherchait quand même assez bien avec une précision assez réaliste. Chaque molécule d'eau bougeait en symbiose avec les autres à côté d'elles. Et le clone faisait vraiment mine de chercher, se baissant et cherchant sous les brins d'herbe si elle était par là. Mais non, apparemment, non. Et c'est alors qu'elle réapparut tout d'un coup, devant Ryugi, qui eut un sursaut. Qui désquilibra. Et qui chuta sur son clone d'eau qui sous le choc soudain redevint ce qu'il était et ce qu'il a toujours été : de l'eau liquide. Quoique non, Ryugi en fit très vite une balançoire, juste parce qu'il en avait envie, et pour ne pas éclabousser les gens. Mais maintenant, c'était une jolie balançoire avec deux places, où Ryugi commença à se balancer. C'était amusant; mais Ryugi avait eu une idée, controler l'eau de sorte que la balançoire balance encore plus, et très rapidement, il commençait à tournoyer à toute vitesse autour d'un axe à plus de 100 tours par minute. C'était grisant, c'était amusant. Mais il arrêta d'un coup de se balancer, ce qui fit que le freinage fut si brutal qu'il fit un vol plané devant, un triple salto avant, une double vrille, un saut périlleux arrière... Avant de s'exploser contre le mur dans une grosse flaque de sang, et vu la vitesse, il ne devait rester qu'un tas de chair et d'os, dans une douleur infiniment mortelle.

Mais Ryugi se releva trois secondes après, comme si de rien n'était, et remonta sur sa balançoire sans cette fois aller trop vite. C'était redevenu une balançoire normale, à ceci près qu'elle était faite entièrement d'eau, sans pour autant mouiller quand on s'assoit dessus. C'était magique. Ryugi invita cette orine à venir aussi sur cette balançoire.

"Tu viens jouer avec moi? Mon no c'est Ryugi d'ailleurs. Ne t'en fais pas, c'est pas dangereux sauf si tu le veux! Et au fait, tu sais faire quoi toi avec tes pouvoirs? *-*"

Ryugi était impatient d'une petite démonstration. Il avait même préparé un pot de pop corn avec de l'eau, en façonnant l'eau, avec des petites boules d'eau. Qui avaient certes un gout d'eau, mais on ne pouvait pas tout avoir.

Durant le bref moment où je m’étais mise en mode invisible, j’avais regardé un instant le garçon jouer avec son lance-pierre, se faisait des bleus au passage. Et pas que deux ou trois, non. C’était à croire qu’il aimait souffrir ainsi. Le voilà maintenant qui changeait à nouveau d’activité ! Il était décidément plein de ressources. Qu’allait-il encore faire ? Je ne dus pas attendre longtemps. Le voilà qui se façonnait un clone d’eau, comme d’autres façonneraient des bonhommes de neige. Je le trouvais d’ailleurs très ressemblant. Après tout, si ça l’amusait, je n’avais rien à dire. Toutefois, je ne pouvais m’empêcher de me demander comment il pouvait lui venir des idées pareilles.

C’est alors qu’il remarqua enfin mon absence. Ou tout du moins mon absence dans son champ de vision, puisque j’étais tout de même là. Eh ben, il était temps car je n’aurais pas pu maintenir mon pouvoir activé bien longtemps. J’étais bien trop inexpérimentée pour tenir. Mais bref, je le laissais chercher tandis que je me rapprochais de lui, m’amusant de voir le clone d’eau aux dents de vampire me chercher. Et pouf, je réapparu. Contente d’avoir réussi mon petit effet même si c’était trois fois rien. Par contre, du coup, bye le clone, et oh, une balançoire ! Il avait vite fait de faire autre chose de l’eau. Et le voilà dessus, qui se balançait de plus en plus vite. Je sentais d’ailleurs que cette histoire allait mal finir, impression qui me fut confirmée peu de temps plus tard. Il tournait dessus à présent à toute vitesse avant d’aller exploser un mur plus loin. Je détournais la tête, affichant un air de dégoût. Du sang partout, à nouveau, pour ne pas changer. Cela commençait à devenir écoeurant.

Et le voilà de nouveau debout et en pleine forme qui s’asseyait sur sa balançoire improvisée. Et qui m’invitait à me joindre à lui. Bien que tentée, j’hésitais toutefois un moment, même si Ryugi me disait de ne pas m’inquiéter. C’était le fait de me retrouver avec un gamin qui avait une grande tendance à courir après la mort qui me rassurait le moins. Et dire que je croyais jusqu’à maintenant ne pas avoir peur de la mort !

« Bon, d’accord, je joue, mais si je suis blessée, je te tue. »

Euh, non, tout compte fait, dire cela était peut-être la pire idée qu’elle ait pu énoncer devant lui ... Vu la manie qu’il avait à s’exploser le crâne, il serait peut-être trop content que je le tue.

« Enfin je voulais dire que si tu me blesse, je serais dans l'obligation de partir et je te laisserais tout seul. Tu n'aurais plus personne avec qui jouer, ce qui serait quelque peu dommage tout de même, tu ne crois pas ? »

Voilà qui était mieux. Ca l’inciterait probablement à se tenir tranquille, au moins. Au moins quelques minutes, ce serait déjà pas mal. N’attendant pas sa réponse, je m’installai sur la balançoire. Le petit Ryugi me demandait à présent ce que je savais faire avec mes pouvoirs. Une démonstration était donc de mise. Démonstration que j’hésitais à effectuer. Par rapport à lui, ils ne valaient pour ainsi dire rien, et en prime, ils marchaient seulement quand ils le voulaient bien. Ce n’était pas avec ça que j’allais l’impressionner. Et depuis quand est-ce que je me préoccupais de l’avis des autres, moi ? J’allais faire ma démonstration et tant pis si ça ne marchait pas.

« Pouvoir numéro un : Invisibilité. Tu l’as déjà vu, donc ce n’est pas vraiment la peine de recommencer. Pouvoir numéro deux ... FEU ! »

Mon contrôle du feu se limitait à faire une petite boule, au mieux, des étincelles ou rien, au pire. Pas très intéressant donc. Je regardais autour de moi pour chercher une cible et mon regard se posa sur un arbre posé non loin de moi. Non, il n’était pas question que je crame un arbre. J’avais un minimum de respect pour la nature tout de même. Ce devait être ma nature d’orine qui faisait cela. Bon, tant pis, je le ferais sur ma propre personne, pour une fois, je n’allais pas en mourir. De plus cela me permettrait d’utiliser celui de guérison. Je fermai les yeux pour me concentrer. Peu à peu, une petite boule se forma à partir de rien. Serrant les dents, je me préparai à l’envoyer en direction de mon bras. Et me ravisai. Une idée venait de germer dans ma tête. Si Ryugi aimait se tuer, il devait aimer également être blessé. Et donc, je pouvais bien utiliser mon pouvoir sur lui, non ? J’hésitai l’espace d’une seconde avant de lancer la boule de feu sur son bras à lui ... Avant de le soigner en peu de temps avec le dernier pouvoir que je pouvais utiliser actuellement.

« Et pouvoir numéro trois, guérison. Mais je peux ressusciter quelqu’un aussi si nécessaire. »

J’avais volontairement omis d’évoquer mes deux autres pouvoirs car d’une part ceux-ci nécessitaient la présence d’un maître que je n’avais pas, d’autre part je ne voulais pas en entendre parler.

« Au fait, moi, c’est Miokara. Je suis une orine. Et toi, qu’est-ce que tu es, au fait ? »

Oui, ma propre curiosité avait eu raison de ma défense.

Tiens, elle avait comme des réticences à monter sur cette balançoire. Il est vrai qu'elle avait vu que Ryugi pouvait la contrôler entièrement (et c'est d'ailleurs ce qu'il faisait sinon la balançoire perdrait toute cohésion et redeviendrait de l'eau sans vie), et avait peut être peur d'être blessée. C'est pourquoi elle lui avait dit qu'en cas de blessure, elle le tuait. Donc, le premier réflexe de Ryugi est de créer autour de son bras une grosse arme faite entièrement en eau avec pleine lames autour qui paraissaient bien tranchantes, et qui l'étaient, car un seul coup pouvait normalement trancher la roche ou le métal. Mais finalement, il se ravisa vite-fait en faisant disparaître l'arme aussi vite qu'elle est apparue, parce que même avec cette pseudo-menace, c'était pas bien de blesser les autres. D'ailleurs, elle même avait modifié sa menace, disant que si Ryugi la blessait, elle irait autre part et Ryugi jouerait tout seul et ça c'était pas bien. Parce que tout seul, avec des clones d'eau, ce ne serait peut être pas suffisant car il faudrait maintenir en place l'eau, même si ça ce n'était pas un problème. Donc, Ryugi se contenta de lui donner un peu de vitesse mais pas assez pour la mettre en danger. Mais il arrêta, pour qu'elle lui montre de quoi elle était capable, en plus de l'invisibilité. Et apparemment, c'était un contrôle du feu.

C'était quand même génial de pouvoir contrôler le feu. Ryugi lui ne le pouvait pas. Certes, il avait sa maîtrise de la température, mais cela s'arrêtait là. Car le feu permettait de détruire bien plus facilement et avec bien plus de douleur que l'eau, qui elle a plus tendance à emporter et à trancher. Alors que le feu lui répandait les douleurs sur des surface sans vraiment avoir besoin de maîtrise. Ryugi se demandait d'ailleurs s'il pouvait avoir un moyen d'avoir le pouvoir du feu... En tout cas, la jolie orine devant lui lui avait envoyé une boule de feu dans le bras. Ca faisait mal, certes, mais Ryugi commença à rire de bon coeur. Se délectant joyeusement de cette douleur qui lui rongeait le bras peu à peu, le couvrant d'une jolie couleur cramoisie. Et alors, c'est à ce moment là que Ryugi se rendit compte que c'était chaud. Bah oui, il n'avait pas fait le rapprochement entre le chaud et le feu. Donc, si le feu est chaud, peut être que le chaud peut entrainer le feu? Peut être qu'en fin de compte, il avait un moyen de faire apparaître le feu? Il fallait qu'il vérifie. Mais avant qu'il ne puisse vérifier, la boule de feu s'était éteinte, et l'orine semblait être en train de lui appliquer un sort de guérison. Oui, il n'avait (malheureusment) plus du tout mal; mais la cicatrice de la brûlure était toujours là.

"Ooooh, n'est bien de pouvoir jouer avec le feu. Pis en plus, le feu c'est chaud donc c'est pas froid. Z'aimerai bien une glace enflammée, ne me demande quel gout a un cornet de glace parfum feu... Tu sais toi?"

Ryugi se demandait plein de choses concernant le feu. Mais la première des choses était de comparer cette boule de feu à son propre pouvoir, contrôle de la température, au maximum. De sa main droite, Ryugi attrapa son poignet gauche, et commença à faire monter la température autant que possible, en créant un point de température ultime, qui par convection de chaleur se répandait dans tout le corps tout en infligeant par où elle passe une douleur qui se répandait dans chacune de ses veines. Et ce à plus de 5000 degrés. Ryugi pouvait peut être monter plus, bien plus cette chaleur, mais il ne le put, pour la simple et bonne raison que le sang chaud s'étant évaporé, il se retrouva vite mort par combustion interne et chuta de la balançoire qui tenait quand même encore toute seule malgré la mort du petit garçon. Ca c'était une mort sympa : il lui suffisait de s'asseoir, et sans signes extérieur, il pouvait mourir sans que personne ne s'en rende compte, dans une suite successive de souffrances atroces qui rongeaient chaque parcelle de son corps irrigué de son sang. Et sans traces ni rien. Mais cela n'empêcha pas de se relever trois secondes plus tard tout frais avec le sang refroidi, sans cicatrices ni rien. C'est alors que cette orine lui demanda ce que Ryugi était... Curieuse question. Car lui même ne savait pas trop quoi répondre...

"J'en sais rien. Certains me disent que je suis un idiot, d'autres me disent que je suis un réprouvé, et certains disent que je suis un gros débile ou l'incarnation même de l'optimisme déjanté. Donc, aucune idée de ce que je suis mais je m'en fiche, je pense donc je suis. Ah ben non, je ne pense pas... Donc je ne suis pas? Ah si, je suis un seigneur des deux Rives! Mais pour l'instant, j'ai saigné dans aucune rive donc ze sais pas trop... Mais la moitié des réprouvés peuvent contrôler soit l'eau, soit le feu, donc si tu veux, ne peux t'enseigner comment on fait pour faire de zoulis trucs avec du feu?"

Il n'en avait pas l'air certes, mais Ryugi était quand même le seigneur des deux Rives et à ce titre, le réprouvé le plus expérimenté. Et Passeur, de surcroit. Cela voulait dire qu'il en avait vu, des vertes et des pas mures (mais il les a bouffées quand même), et qu'il en connaissait un rayon sur les pouvoirs que pouvaient avoir un réprouvé. Et parmi ces pouvoirs, le contrôle du feu était un des pouvoirs que les gens aimaient apprendre à utiliser. Sans compter que la science du feu ressemblait beaucoup à la science de l'eau, bien qu'elle diffère sur plusieurs points, cela voulait donc dire que Ryugi pouvait vraiment jouer le professeur. Et bien des gens se ruineraient pour avoir un cours de maîtrise élémentaire avec le seigneur des deux Rives. Dit comme ça, c'est vrai, mais personne à vrai dire n'a envie d'avoir ce mioche comme prof. Surtout qu'il a une tendance suicidaire assez forte, il fallait être fou pour pouvoir suivre son enseignement. C'était donc un choix qu'il fallait qu'elle fasse, et une occasion pareille ne se répèterait pas plusieurs fois. Un proverbe dit que plus tot on apprend à maîtriser ses pouvoirs, plus vieux on meurt... Quoique, en regardant ce petit bonhomme, on peut se demander si c'est vrai...

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