Cassilmena
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Cassilmena


 
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 [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer

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Slize
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Slize


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MessageSujet: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 15 Oct - 19:06

L'Endroit était des plus étranges. Encore qu'étrange n'était pas vraiment le mot le plus adapté.

Les murs, le plafond, le sol, ainsi que tous les objets de l'Endroit étaient si parfaitement lisses et polis, que chaque surface était un miroir sans défaut. Seules les arêtes marquaient le début ou la fin d'une surface, et toutes ces lignes non réfléchissantes ainsi que Slize et Nightmare se multipliaient à l'infini dans toutes les directions.

En arrivant dans l'Endroit, Slize crut qu'il allait devenir fou. La lumière était intense et sa forme miroitait où qu'il pose les yeux. Il commença par avoir le vertige, puis le tournis, puis il se sentit mal... Il ferma les yeux un instant et s'accroupit au sol. Il calma le rythme de son cœur et la nausée qui l'habitait et le hantait, et inspira profondément. Quand il ouvrirait les yeux, il devrait se forcer à mieux observer l'Endroit.

La première image qui revint fut celle de son propre visage, stupéfait, hagard, à bout et aux traits tirés. Ses oreilles lui disaient qu'il regardait le sol, mais sa vue n'était pas d'accord. Il remonta son champ de vision. Il s'adapta progressivement à la singularité de l'Endroit sans toutefois pouvoir s'y sentir véritablement à l'aise. D'un regard un peu plus frais, il distingua les arêtes des objets et meubles où il se trouvait. Non loin se trouvait une table à manger, sur laquelle étaient disposés deux assiettes, couteaux et fourchettes, et de part et d'autre deux chaises. Dans le mur du fond, une sortie donnait sur ce qui devait être un salon ou un couloir. Sur sa droite se trouvait une sorte de comptoir qui devait servir à faire le repas. Sur sa gauche, une fenêtre s'ouvrait sur l'extérieur, mais l'Ombre n'eut pas le cœur d'aller y jeter un œil. Roulé en boule par terre se trouvait Nightmare, visiblement aussi décontenancé par l'Endroit que son homme.

Et derrière... ce qui devait sans doute être un placard à balais était ouvert en grand. De l'intérieur provenait une lumière argentée nimbée de noir et agrémentée d'ondulations turquoises et bleues. Parfois, des éclairs rouges et verts zébraient le portail magique qui tressautait à l'intérieur du petit espace.

Slize entendit un bruit de pas qui se rapprochaient. Sans prendre plus le temps de réfléchir, il attrapa son chat - toujours roulé en boule et visiblement pas prêt à changer de position - et bondit de retour dans le passage magique qui l'avait amené ici. De nouveau, un chaos fracassant agita le monde autour de lui, il eut l'impression de mourir et de renaître des centaines de milliers de fois, il se sentit geler, brûler, fondre tout à la fois. Il devint une pierre, un arbre, un animal, un humain, une planète, un univers. Ses sens s'étendirent à l'infini et s'endormirent dans le même temps.

Quand enfin tout fut enfin fini à nouveau, il rouvrit les yeux. L'obscurité blessa son regard comme le soleil l'aurait fait en temps normal, et il rabaissa les paupières. Il avait chaud, très chaud même. Mais en même temps, il sentait que son environnement était glacé. Il entendait un chuintement soutenu, mais trop lointain pour pouvoir en discerner son origine. Une puanteur sans pareil régnait, une odeur forte de souffre, de sueur, d'excréments, de pourriture et de beaucoup trop d'autres choses. Les émanations étaient à ce point si écœurantes que la ville du Yin et du Yang, durant les premières semaines de reconstruction, aurait pu passer pour une cuisine où un repas appétissant parfumait l'atmosphère.

Puis enfin, il ouvrit les yeux. Il se força à les garder ouverts, et put enfin observer son nouvel environnement, le nouvel Endroit. Ce qu'il vit le stupéfia totalement. Il était sur une plate-forme de roche assez loin au-dessus d'un fleuve tumultueux, lequel se trouvait au fond d'une ravine profonde. Un ciel noir et un soleil sombre étaient discernables très loin au-dessus de sa tête. Sur les parois de roche sombre, à toutes sortes de hauteurs, dans de nombreuses positions, se trouvaient encastrés des hommes et de femmes nues, dont la peau blanche contrastait fortement avec la pierre noire. Et tous, sans exception, pleuraient. Des torrents de larmes tombaient de ces parois presque vivantes, et grossissaient le fleuve en contrebas. Leurs sanglots répétitifs emplissaient l'atmosphère de ce bruit de fond continu.

L'Ombre sut alors où il se trouvait. Le fleuve sous ses pieds était le Cocyte, un fleuve infernal, formé par les larmes des damnés. Selon la légende, les âmes qui ne pouvaient trouver le repos faute de sépulture erraient sur ses berges en attendant la fin de l'éternité.

Il se leva. Derrière lui, dans la roche, le portail s'était fermé. Le chemin de retour avait disparu.


Dernière édition par Slize le Mer 12 Nov - 23:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeJeu 16 Oct - 12:19

[Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Passeurdesombresao7

...

On ne connaît pas son prénom, la seule chose qu'on sait c'est que cette femme s'est suicidé par amour pour un mort... Les tests qu'elle fait passer sont réputés comme horrible... Elle n'a aucune peur, aucune gène, aucune pitié... Elle se nomme comme une personne inconnue... Elle est capable de faire endurer une grande souffrance à ceux qui viennent la voir... Des fois ils la supplient même des les tuer...

__________


La crypte aux mille lieux, endroits bien étrange souvent apprécié des connaisseurs. Il était rare qu’elle soit amenée à faire passer un test ici. Tant mieux, le changement a du bon. En cette nuit, une silhouette fine s’élançait dans ce paysage bien étrange, passant sans trop de difficultés les portails qui l’entourait. Rapidement elle vit un paysage qui l’inspirait, un lieu où la lumière passait difficilement. En contrebas se trouvait une personne, homme ou femme elle s’en moquait.
Les formes humaines encastrées dans la pierre rendaient son humeur joviale, un léger rictus se formait sur son visage, chose rare depuis l’évènement. Elle observait l’être en dessous d’elle, et bientôt en dessous de tout. Elle ne le fit pas attendre plus longtemps, elle vint le rejoindre sur sa roche sombre d’une façon discrète. La blonde était là, portant ses lunettes fines et son habituelle robe noire. L’incarnation du sadisme s’avança alors vers l’ombre qu’elle avait à voir.
Tardivement elle remarqua un chat, une bête de gouttière aux poils noirs. Une chose sans importance à ses yeux, d’une voix caustique elle prit la parole, histoire de se faire remarquer si ce n’était pas encore le cas :


« Une ombre et son chat ? Ma fois c’est charmant. Elle leva ses yeux saphir vers l’homme. Slize Shadow je présume. »

Elle sortit de son décolleté un jeu de cartes. Certes c’était un jeu comme un autre, là n’était pas l’intrigue. Elle prit en main deux cartes, valet et roi de pique pour les tendre à l’ombre qu’elle avait devant elle. Son but était bien entendu de voir jusqu’où était prêt à aller cet homme. Doucement elle leva ses yeux, un sourire mesquin sur sa face d’ange, le test venait de commencer.
D’une voix calme et presque trop chaleureuse elle lui dit :


« Roi ou Valet ? Quel est ton choix ? »

Bien entendu elle ne dit rien de plus, ce n’était que le préambule, une mise en bouche pour savoir avec quoi elle allait jouer. Le choix pouvait sembler simple dans un sens, où se situaient les ambitions du jeune homme ? Resterait-il un vulgaire sous-fifre ? Où projetait-il ses désirs plus loin que ça ?
Il n’y avait pas de piège dans la décision, elle était simple. Le problème était dans la clarté de l’esprit. Après tout, la demoiselle était ombre elle aussi. Et elle savait user de ses pouvoirs…


[Bien, en soi ce n’est pas une « épreuve », tu choisis une des deux cartes. Bien sur l’une a plus de valeurs que l’autre, du moins aux yeux de la passeuse. De plus elle utilise un des pouvoirs des ombres, à savoir influencer tes décisions, modérément bien sur. Elle veut te pousser à choisir la mauvaise carte, à toi de résister.]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeJeu 16 Oct - 18:02

Elle sembla être apparue comme de nulle part. Ou peut-être avait-elle était là depuis le début. Quelle importance en vérité? Elle était là, et lui aussi. C'était tout.

La description qui en était faite était assez précise, fidèle au personnage. Ses cheveux blonds, presque blancs, coulaient le long de son corps, décrivant des coupures d'argent dans les replis de sa robe noire. Sa peau était pâle, un peu grisâtre, vide de toute imperfection. Des lunettes fines encadraient un regard azuré, dénué de toute expression. Son visage était indéchiffrable, mais quelque chose donnait l'impression qu'elle souriait.


- Une ombre et son chat ? Ma fois c’est charmant. Slize Shadow je présume.

Bien entendu, elle connaissait son nom... L'homme ne l'avait pas appelée dans le sens propre du terme. Ils ne s'étaient jamais vu, jamais parlé, n'avaient échangés aucun messages. Mais il savait, tout comme elle le savait sans aucun doute, qu'ils devaient se rencontrer à cet endroit, à ce moment. Et ils savaient tous les deux le motif de cette conjonction. Et ils savaient tous les deux qu'ils ne se reverraient plus jamais après cela.

Elle s'avança vers lui pour s'arrêter à quelques pas. Ce faisant, elle tira un jeu de carte aux bords un peu usés de son décolleté, et sortit deux rectangles de bristol du tas. Il y jeta un œil. Roi et Valet de pique. Les deux figures semblaient animées d'une vie propre sur leurs morceaux de cartons, et le seigneur donnait l'impression de rabaisser son serf. Mais ce dernier sortait alors un couteau et assassinait alors le monarque. L'Inconnue sourit, d'un sourire quelque peu méprisant.


- Roi ou Valet ? Quel est ton choix ?

Sa voix avait couvert le bourdonnement incessant des pleurs avec une froide sérénité, un détachement absolument inhumain d'un sentiment quelconque. Slize lui-même aurait sans doute trahit une certaine joie, mais elle n'avait même pas montré ce sentiment.

Il commença alors à réfléchir à la question. Son choix le plus évident était le Roi. La puissance, le pouvoir, la domination. Son besoin de servir la Mort était si impératif qu'il avait besoin d'être le plus fort possible. Il voulait être le champion de la Dame Noire, être son premier serviteur, et emmener le plus d'âmes vers elle, ou même les envoyer ici, aux abords du Cocyte.
Puis il repensa aux petites figures qui s'étaient entretuées. Serait-il lui aussi trahi par ceux qui lui étaient inférieur? Recevrait-il un coup de poignard dans le dos en paiement de son dévouement? Il se demandait quelque peu si une Ombre pouvait vraiment mourir, mais il n'allait pas essayer. Alors que faire? Tenter sa chance pour être le Roi? Ou rester le simple Valet, moins puissant mais qui pourrait servir plus longtemps? Le doute s'empara de l'homme, se demandant si il ne valait finalement pas mieux rester le second dans l'ombre.
Mais un éclair de lucidité le ramena au présent. Il savait que quelqu'un était actuellement le seigneur des Ombres. Ce quelqu'un était donc le Roi. Mais alors, il était lui-même, déjà... le Valet. Il repensa la chose à fond, confrontant les théories et les futurs possibles. Tout était lié à cet instant précis, à la carte qu'il choisirait de tirer.
Il tendit la main.


- Je choisis le Roi. annonça-t-il fermement en saisissant la carte de la main de l'Inconnue.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeJeu 16 Oct - 18:44

L’ambition, c’est bien ce qui définit un homme en fin de compte. Le jeune prétendant avait choisi le roi, figure de pouvoirs, symbole charismatique et marqueur évident d’objectifs hauts placés. Elle le laissa tirer la carte, et d’un geste élégant elle rangea son valet avec le reste du tas.
Le visage de l’inconnue était redevenu impassible. Voilà tout ce que lui inspirait ce lieu, rien, pas même une froideur. La belle ombre posa alors son regard intense sur Slize, et d’une voix énigmatique elle dit :


« Ainsi tu as choisis le roi. Qu’à cela ne tienne. »

D’un geste souple du bras le décor changea radicalement. Devant eux se dressait une veille bâtisse, délabrée. Sans doute la reconnaitrait-il plus tard. Une esquisse arrogante marqua une fois de plus son visage. Elle ne prenait plaisir qu’en ces instants là, le moment où elle pouvait jouir de sa puissance, de son pouvoir sur autrui.
Elle posa tour à tour ses yeux sur la demeure en piteux état, sur l’ombre, et sur son animal… Il fallait rendre la partie amusante. Un claquement de doigt et le chat disparu pour réapparaître à coté d’elle, dans ses bras, comme hypnotisé. Il pouvait tenter de l’appeler, il ne reviendrait pas tant qu’elle ne l’aurait pas décidé.
Il était inutile d’expliquer en quoi consistait l’épreuve, il le découvrirait bien assez tôt. Alors qu’elle avait son chat dans les bras elle le fixa, un regard intense, le regard d’un prédateur envers sa proie. Et d’une voie amusée elle dit à l’homme :


« Amuse-toi bien. »

Un claquement de doigt et elle n’était plus, comme volatilisée. Il ne restait plus que Slize et la maison, un claquement de porte retentit. Derrière une femme, aux cheveux noires très long, le regard profonds, les yeux vert. Elle eut un sourire d’amoureuse, et d’une voix aimable et amoureuse elle dit à l’ombre :

« Enfin tu es revenu. Je suis si contente. »

[Tu auras sans doute reconnu la femme. Première épreuve, sors de ses griffes. C’est tout, le reste est totalement libre. Fais preuve de créativité. J’ai fais cours exprès. Décris de façon détaillée.
Au moins 40 lignes, si tu veux faire plus n’hésite pas. ^^]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeVen 17 Oct - 0:57

Son commentaire concernant le choix fut bref, clair, concis, dépourvu de la moindre once d'émotion.

- Ainsi tu as choisis le roi. Qu’à cela ne tienne.

Elle avait rangé le reste du paquet là d'où il venait puis, d'un simple geste de la main, comme quelqu'un aurait écarté une mouche, elle changea le décor. Les abords du fleuve infernal disparurent, remplacés par une maison trapue et passablement vieille. A en juger par la colonisation des mauvaises herbes du jardin frontal et les toiles d'araignées, plus personne ne devait plus habiter là depuis longtemps. La peinture jaune était usée et laissait souvent apparaître des plaques de plâtre, ou était si sale qu'elle en devenait noire. La plupart des poutres apparentes depuis l'extérieur étaient visiblement habitées de termites voraces, et l'ensemble avait servi de lieu d'aisance à une quantité inimaginable d'oiseaux. La porte d'entrée avait visiblement été condamnée à une époque, mais les planches en croix avaient disparu, ne laissant que des clous rouillés et des trous. Quelque chose dans cette maison lui donnait un sentiment de déjà-vu, mais il ne savait pas d'où celui-ci venait.

L'Inconnue avait un air vaguement satisfait. Elle devait tirer un plaisir tout relatif à la situation, du moins Slize le pensait. Elle sembla réfléchir un peu, puis claqua des doigts. Instantanément, Nightmare se retrouva entre ses bras, l'air complètement stupide. Puis la femme regarda l'homme, comme une veuve noire regarde un moucheron égaré tentant de se sortir de sa prison de toile. Elle eut une sorte de sourire qui n'augurait rien de bon pour le futur immédiat de son interlocuteur.


- Amuse-toi bien. lança-t-elle avant de disparaître avec le chat noir dans un claquement de doigts.

L'Ombre se retourna en entendant la porte s'ouvrir. L'expression "sentir son cœur s'arrêter" prit tout son sens à ce moment-là pour lui, et il faillit défaillir. Cette simple porte usée, à la peinture verte écaillé venait de s'ouvrir sur le passé, sur la douleur, sur la haine. Sur l'amour. Une voix, ô combien familière, qui l'avait hanté tant de nuits et de jours, chanta pour ses oreilles.


- Enfin tu es revenu. Je suis si contente.

Un mélange très confus de sentiments submergea l'homme alors que le passé renaissait pour lui. Elle était comme un souvenir grandeur nature, avec son sourire fascinant, son regard sincèrement heureux. Tout en elle respirait cette joie de vivre et cette beauté universelle. Elle avança vers lui et l'enlaça amoureusement. Sans trop réfléchir, par réflexe, l'Ombre lui rendit son étreinte.

- Tu m'as tellement manqué. minauda-t-elle dans l'épaule de l'homme.

Il était trop hagard pour répondre quoi que ce soit. Elle relâcha la pression et leurs corps se séparèrent. Enfin, il retrouva ses mots.


- Mais... qu'est-ce que tu fais là? Je t'ai tuée! Je me suis tué aussi, après. On est en Enfer, c'est ça? C'est ton petit coin d'Enfer ici?

Elle l'observa, l'air incrédule, comme si elle parlait à un fou. Son front se plissa et elle lui répondit, presque sur un ton de reproche.

- Mais... de quoi parles-tu mon amour? Je t'ai attendu si longtemps. On m'a souvent dit que je devais laisser tomber, que tu ne reviendrais jamais, que je ne devrais pas aimer un meurtrier. Mais je ne les ai pas écoutés. Je t'ai attendu, toutes ces années, toute seule. elle eut alors une moue d'enfant triste, si innocente que Slize eut l'impression qu'il avait détruit le monde par erreur. Tu m'as tellement manqué pendant tout ce temps mon amour. Je me suis fait tellement de souci pour toi, j'avais si peur de ne plus jamais te revoir. elle se mit à pleurer franchement, à chaudes larmes, et alla se réfugier entre les bras de l'Ombre.

Lui réfléchissait, repensait à tout ce qui lui arrivait, aux conséquences que ses actes pouvaient avoir. Il savait qu'il devrait la repousser, sans doute même la tuer une nouvelle fois, car il la haïssait pour ce qu'elle lui avait fait. Il était certain du fait qu'il ne serait pas un digne serviteur de la Mort si il devait laisser vivre quelqu'un qui était censé mourir. C'était une évidence que choisir le passé plutôt que le présent, l'amour plutôt que le meurtre, ne pouvait que le desservir. Il était clair et net que cette rencontre était une épreuve, un obstacle pareil à un sable mouvant.

Le fond du piège était grossièrement évident, mais si captivant, si séduisant, qu'il était difficile de ne pas avoir envie de lâcher prise, de profiter du retour dans le passé calme et serein, de ne plus avoir à lutter sans cesse. Il avait envie de sentir à nouveau ses baisers, son corps nu contre le sien. Il voulait désespérément reprendre les choses là où elles avaient été laissées quand elle l'avait quitté, comme si de rien n'était. Cela voudrait sans aucun doute dire qu'il resterait coincé dans ce bout d'Enfer pour l'éternité, mais aucun endroit ne pouvait être vraiment inconfortable avec elle à ses cotés.

Il serra dans ses bras la jeune femme sanglotante et passa la main dans ses cheveux noirs pour la calmer un peu. Elle releva la tête et montra son visage aux yeux rougis par des larmes de joie et de tristesse mêlées. Elle s'était calmée, et appuya son crâne contre son compagnon. Elle commença à déposer quelques baisers dans son cou, sur son épaule et sur ses joues. Mais Slize l'arrêta doucement et recula son visage.


- Nous serions mieux à l'intérieur, tu ne pense pas?

Elle acquiesça sans un mot, et il se relevèrent ensemble. Leurs mains se joignirent après un ballet aérien qui aurait pu inspirer de nombreux écrivains, peintres ou autres artistes. Ils entrèrent ensemble chez elle. *Non* rectifia-t-il pour lui-même *chez nous*. L'intérieur, une fois la porte soutenue par un gond orphelin passé, était à la hauteur de la façade. Tout était comme si un feu avait ravagé l'intimité de la maison, des meubles étaient noircis ou brûlés, un trou dans la toiture laissait le soleil pénétrer à l'intérieur, les papiers-peints étaient décollés, noircis ou décolorés, le plafond, le sol et les murs étaient craquelés et lézardés. Mais rien de tout cela ne semblait choquer la jeune femme, ni non plus la grand faux ou l'épée que son homme arboraient.

- Tu veux quelque chose? demanda-t-elle en se dirigeant vers ce qui avait été une cuisine à une époque fort lointaine.
- Non merci. Je suis si bien avec toi que j'ai l'impression que je pourrais me contenter de me nourrir de ton amour.

Un canapé fondu trônait au milieu du salon, devant une table basse calcinée et enfoncée dans le sol. Des mauvaises herbes perçaient le plancher rongé par les insectes à certains endroits et l'un des murs avait presque entièrement disparu, comme soufflé par une explosion. Le reste de la paroi tenait par miracle et empêchait le reste de l'habitation de s'effondrer.

Derrière le canapé, une silhouette blanche se découpait sur le sol, sous un amas de poussière et de cendres. Frottant du pied, Slize découvrit une forme dont il se souvenait à la perfection. C'était elle. Mains et pieds manquants, elle avait dû essayer de ramper pour obtenir du secours, mais s'était vidée de son sang bien avant. Un peu plus loin, dans le couloir qui menait à la chambre et à la salle d'eau, une autre forme de craie était allongée par terre.


- On va dans la chambre? proposa-t-elle sans doute avec quelques idées derrière la tête.

Ils piétinèrent sans vraiment s'en soucier les contours par terre et se retrouvèrent dans la chambre à coucher. Elle se trouvait dans le même état que le reste de la maison à un détail étrange près: le lit était en parfait état. La pièce en elle-même présentait les mêmes stigmates que la pièce principale, délabrement, suies, cendres etc. Mais le lit était impeccable, grand et fait, engageant et frais. Les draps étaient incontestablement propres, aucune imperfection ne troublait la blancheur de la literie. L'homme regarda la femme se déshabiller entièrement, offrant à sa vue son corps et ses formes. Puis elle bondit dans le lit et se cacha sous les couvertures. Elle ne ressortit que la tête et un doigt provocateur, lui demandant de s'approcher.

Il s'avança à coté du lit et marcha dessus à genoux pour se rapprocher d'elle. Elle sortit plus encore de son nid et le prit dans ses bras. De nouveaux, elle commença à le bécoter où elle pouvait l'atteindre. Mais Slize l'arrêta en prenant doucement sa tête entre ses mains, puis écarta leurs visages.
Leurs regards se croisèrent. Émeraude contre argent. Tous deux réclamaient un baiser de retrouvailles, qui scellerait leurs destins enfin réunis. Un ange passa.


- Vona... articula-t-il d'une voix douce.

Elle n'eut même pas le temps d'être surprise. D'un geste sec, l'Ombre lui tourna la tête sur les épaules, et la nuque craqua sinistrement.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeVen 17 Oct - 10:53

L’inconnue observait la scène depuis son trône. Une fois la scène terminée, la belle réapparut de nulle part, toujours avec le chat dans ses bras. D’une voix grande et haute elle dit :

« Bravo ! Quelle classe ! Quel calme ! J’aime ça ! »

La jeune dame écarta alors les bras pour applaudir, le chat s’était alors mis à léviter. Elle posa ses yeux dessus et d’une voix exquise elle déclara à l’homme :

« Alors comme ça tu es un homme de sang froid. Nous allons voir ça… »

Elle s’approcha alors de l’homme et posa doucement sa main sur les yeux de Slize. Avant qu’il n’est pu réagir il chuta sur le sol, la partie allait devenir hautement plus plaisante. L’ombre était maintenant attachée sur le sol, bandée au niveau des mains et des pieds. Les liens n’étaient pas incassables, simplement bien serrés.
D’un geste gracieux le décor changea une fois de plus. Il n’était plus question de veille poutre rongée par les termites, ni même d’un sol souillé par un cadavre. Une pièce bien spacieuse et luxueuse s’offrait à eux.
L’inconnue s’approcha alors de l’ombre, prit ses armes et les planta dans le sol, relativement proche de lui. Le chat quand à lui était toujours en lévitation. D’un geste simple elle fit apparaître une cage pour l’encadrer. Elle le caressa à travers les barreaux, pour qu’il tombe doucement dans les bras de Morphée. Puis elle le fit disparaître.
Elle se tourna alors vers Slize, un beau sourire aux lèvres elle déclara à l’ombre :


« Je serais toi je ne tarderais pas trop ici »

Elle sortit de sa robe une montre à gousset plutôt étrange. Elle la remonta et la laissa tomber sur le sol de façon à ce qu’elle s’ouvre devant le jeune apprenti. Cette montre n’avait pas le même système qu’une montre classique. Une seule aiguille figurait dessus, au bout était représentée la tête d’un chat, celui de Slize. A la place du midi se trouvait écrit en rouge le mot « perdu ».
Certes si l’aiguille arrive, il aurait perdu la partie, et bien plus aussi… Il ne connaissait pas l’unité de temps de cette montre, elle pouvait mettre une heure, comme une journée à faire un tour. C’était à lui de le découvrir…
L’inconnue allait partir lorsqu’elle prit un air de déception, elle se tourna vers l’ombre et dit en riant :


« Mais quelle sotte je fais ! J’allais oublier le plus amusant. Tu dois tuer, au moins un vampire, un démon et un ange déchu. Tu me ramèneras les canines du vampire, la langue du démon et une plume des ailes du déchu. »

Un geste ample de son bras et elle disparu. La voilà maintenant devant un sublime manoir, des pièces, il y en avait à faire tourner la tête aux plus grands rois. Dans l’une d’elle se trouvait l’ombre, dans l’autre le chaton. On entendait plus rien, seulement des bruits sourds et des grondements venant de la demeure.

[Epreuve n°2 : C’est très barbare, tu es dans un manoir immense bourré de monstres, tu dois retrouver ton chat dans le temps imparti (que tu ne connais pas, tout dépend de la montre).
D’un point de vue de la passeuse, elle veut juger si tu utilise tes pouvoirs plus comme un apprenti shinigami ou si tu approches le shinigami.
Pour moi, je juge la clarté du post. Je veux pouvoir comprendre tes déplacements dans le manoir. Je veux voir la précision de tes descriptions et leur clarté, tu as tout un manoir et des monstres que tu crées de toute pièce pour ça (bien sur un vampire ressemble à un vampire, un démon à un démon etc…, tu peux aussi créer des monstres de toute pièces. Tu peux t'aider de tout : races du forum, mythologie, films etc...). Et surtout, je veux voir si la qualité de ton post se « dégrade » avec la longueur, maîtriser qualité et quantité c’est difficile, même pour les meilleurs.
Tu as une semaine pour rédiger ton post, inutile de dire que vu la quantité de choses que tu as à écrire j’attends un post long, claire, et jolie. Tu peux faire plusieurs posts à la suite si la longueur dépasse.
Et tu peux récupérer ton chat avant de tuer vampire, démon et déchu, y a pas d'ordre précis. Mais attention, il n'est pas dans la pièce juste à coté non plus.

PS : Si tu as un soucis de temps signale le moi par MP, ou passe l’info à quelqu’un qui pourra me le dire. Bon post.
PSS : Tu peux déborder dans le trash, bloody, gore, hentai, tout ce que tu veux. N’oublie pas de prévenir le lecteur c’est tout.]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 29 Oct - 18:39

Le corps sans vie de Vona tomba par terre alors que l’Inconnue réapparaissait, portant toujours Nightmare dans ses bras. Elle le lâcha rapidement, et Slize ne fut qu’à moitié étonné de voir que le félin ne tombait pas, mais flottait en l’air. La femme applaudit l’apprenti Shinigami comme l’humain standard applaudit la performance d’un chien. Elle apprécia sa performance, puis enchaîna pour passer à l’épreuve suivante.

Elle posa sa paume blanche sur les yeux gris de l’Ombre qui chuta instantanément. De nulle part jaillirent des liens qui le maintinrent solidement attaché au sol. La pièce dans laquelle ils se trouvaient changea alors. Cela se fit comme si on arrachait le papier d’un cadeau, des morceaux de réalité semblaient être déchirés pour laisser en-dessous un autre lieu apparaître. En quelques minutes, il ne restait plus que quelques bandes de la chambre à coucher dans laquelle ils s’étaient trouvés. Cette nouvelle pièce était plus grande et bien plus riche, décorée du sol au plafond. Une moquette rouge profonde avait remplacé le parquet de bois dur, un papier peint d’un bleu de Prusse ornementé de dorures fines se trouvait à la place de la peinture orange de médiocre qualité, et un lustre en or soutenant des centaines de bougies détrônait le plafonnier bon marché. La literie et la commode d’habits calcinée avaient été changés pour des meubles en acajou, amarante ou en ébène et qui contenaient sans aucun doute des richesses inimaginables.

L’Inconnue prit les armes de Slize et les planta non loin de lui, dans le bois qui se trouvait sous la moquette cramoisie. Puis elle fit un geste à l’intention du chat qui flottait toujours nonchalamment, et une petite cage apparut autour de lui. Elle alla le caresser mais il s’endormit bien vite. D’un geste, elle le fit disparaître avec sa cage.


-Je serais toi je ne tarderais pas trop ici.

Elle jeta vers lui une montre de gousset qu’elle avait remontée. L’appareil s’ouvrit devant ses yeux, et il comprit que ce n’était pas une mécanique conventionnelle. Une unique aiguille parcourait un cadran dénué d’indications hormis celle de minuit. Il y était écrit, en lettres rouges, PERDU. L’aiguille elle-même était décorée d’une tête de chat noir. Ainsi, après le passé, le présent. Il allait lui falloir retrouver Nightmare dans cette épreuve de contre la montre. La femme Ombre allait partir, quand elle se rappela quelque chose.

- Mais quelle sotte je fais ! J’allais oublier le plus amusant. Tu dois tuer, au moins un vampire, un démon et un ange déchu. Tu me ramèneras les canines du vampire, la langue du démon et une plume des ailes du déchu. elle avait dit cela presque en riant. Elle prenait un plaisir non dissimulé à voir les apprentis passer les différentes épreuves qui feraient d’eux de véritables serviteurs de la Mort.

Comme plus tôt, elle agrippa en quelque sorte leur monde, et le paysage changea. Elle-même avait disparu, et Slize se trouvait seul à l’extérieur d’un manoir. Les liens qui l’entravaient étaient solides, et bien qu’une personne normalement constituée aurait pu les défaire seule, cela prendrait du temps. Le manoir en lui-même était immense, presque une petite ville à lui seul. En fait, bien plus qu’un manoir, c’était un donjon, un labyrinthe, voire même une petite ville. Il s’y perdrait aisément et n’avait vraiment pas beaucoup de chances de retrouver son chat dans pareil lieu.

Il partit d’un grand rire. La tâche était désespérante, déprimante, démoralisante au possible. Et bien que retrouver le chat soit son objectif principal, l’homme devait dans le même temps trouver et tuer un démon, un ange déchu et un vampire. Tout allait vraiment pour le mieux…

Il se ressaisit, et son rire s’atténua. Il devait commencer par le commencement : atteindre le manoir. Plutôt que se débattre comme n’importe quel autre homme l’aurait fait, il se contenta de se déphaser et ses membres traversèrent tous seuls ses liens. Il récupéra ses armes et enroula sa cape de voyage afin de l’accrocher en bandoulière, afin qu’elle ne l’encombre pas. Après avoir passé l’épée à la ceinture, il coinça la hampe de la faux dans une série d’attaches auparavant masquées par le manteau. Il ne pourrait pas la saisir rapidement et elle dépassait d’un petit mètre au-dessus de sa tête, mais au moins il avait les deux mains libres. Il ramassa alors la montre de gousset et son minuit fatal. Essayant de déterminer l’unité de temps de l’objet de valeur, il compta et attendit de voir bouger l’aiguille. L’homme se rendit malheureusement vite compte que cette dernière ne se déplaçait pas de manière régulière, ce qui faussait totalement ses comptes. Il soupira et attacha la chaînette à sa ceinture, sur sa droite. Après avoir vérifié que tout était bon, il couru en direction du manoir.

Il atteignit la porte d’entrée très rapidement, ouvrage majestueux de bois noble et d’une taille conséquente. Une peinture bleu nuit couvrait le battant démesuré, renforcé de plaques de bronze travaillé qui agrémentaient la couleur. Le tout semblait en mesure de résister à l’impact d’un bélier de guerre de plusieurs tonnes.

Sans se soucier plus des détails, Slize voulut passer au travers… et se cogna contre le panneau. Il rebondit lestement et se retrouva le cul par terre, un peu hébété. Après s’être relevé, il retourna et essaya de faire passer sa main au travers de la porte, mais il dut se rendre à l’évidence que c’était impossible. De peur que son pouvoir ne marche plus, il vérifia ceci en faisant passer sa main au travers du sol. Ce qu’il réussit sans autre artifice. Visiblement, la porte – et sans aucun doute les murs – du manoir n’étaient pas traversables de cette manière, ce qui finalement n’étonna pas beaucoup l’homme. Il posa alors la main sur la poignée gigantesque et ouvrit la porte.

La première pièce du manoir qu’il pénétra était spécialement vide. C’était une grande salle rectangulaire blanche du sol au plafond, percée de portes à intervalle régulier sur tous les murs sauf celui donnant sur l’extérieur. Il devait y avoir, au bas mot, une vingtaine de sorties différentes et toutes rigoureusement semblable. Il en choisit une au hasard qu’il franchit. La chambre suivante n’était pas très différente hormis sa couleur dominante, le bleu, et le nombre bien plus restreint de portes proposées. L’Ombre savait qu’il lui faudrait dessiner un plan pour effectuer des recherches cohérentes et rapides, mais explorer toutes ces portes correctement relevait de l’impossible, même sans limite de temps. Il décida donc qu’il emprunterait un chemin au hasard, affrontant ce qu’il trouvait quand il tomberait dessus. Au moins ne perdrait-il pas de temps à reporter le plan de cet endroit qu’il était sans doute de toute façon impossible à reproduire. Slize traversa ainsi un nombre inimaginable de salles vierges, différentes uniquement par la couleur, avant d’arriver à un endroit différent.

La pièce était nue, exception faite de la porte qu’il venait de passer et de celle se trouvant dans le mur sur sa gauche. Le sol était un carrelage blanc très propre, tout comme les murs et le plafond. Au milieu de la pièce, sur une sorte de banc incliné, était attachée une jeune femme qui avait sans doute été déshabillée par la personne qui l’avait laissée là. Ses mains étaient coincées en arrière tandis que ses jambes étaient bien écartées, de sorte que personne ne pouvait rien manquer d’elle. En voyant l’Ombre arriver, elle sembla satisfaite et le héla.


- Hey mon beau. Tu m’as l’air bien fatigué… tu devrais venir te reposer un moment avec moi.

Elle eut un sourire des plus prometteurs pour un futur proche et montra avec ses yeux l’étendue de sa nudité. La captive se trémoussa un peu, attirant l’homme plus près d’elle. Son regard était brillant et ses lèves humides. Cette femme n’était visiblement pas là contre son plein gré. Mais il avait bien plus important à faire. Rangeant sa faux qu'il avait initialement sortie et tirant son épée, il empala la belle avec un braquemart auquel elle n’avait pas songé. Slize laissa là la femme sans doute mortellement blessée et en tout cas mutilée à vie et passa la porte de gauche.

Il monta et descendit moult escaliers, ouvrit tellement de portes qu’il lui en venait l’envie d’y mettre le feu, fut témoin de toujours plus de salles vides de couleurs, avant d’enfin avoir à nouveau un peu de changement. Plutôt que de se retrouver à nouveau nez à nez avec un gobelin, un zombie décérébré ou autre rat-garou, une grande manticore en colère feulait. Son visage à peine humain affichait une forme extravagante de rage et sa queue de scorpion fouettait l’air d’une manière menaçante. Elle devait bien faire la taille d’un cheval, et un instant Slize eut envie de choisir une autre porte.
La créature fantastique bondit sur sa proie, griffes sorties et dents exhibées, sûre de ne faire qu’une bouchée de l’intrus. Ce dernier envisagea tout d’abord de pointer son arme et laisser le monstre s’embrocher tout seul, mais changea d’avis en pensant au poids de la bête, et finalement se jeta sous la créature afin de lui passer dessous.
L’horreur ne se laissa pas duper bien longtemps et se retourna après que l’homme eut tiré de son dos sa faux. La chimère fonça à nouveau, sa queue venimeuse en avant dans le but de piquer sa cible. Encore une fois, il n’y avait pas grand-chose de plus à faire que s’écarter du chemin. Slize fit une banale esquive sur sa droite, prenant soin de laisser son fer derrière lui. Assurant une prise solide sur la hampe, il laissa la monstruosité s’éviscérer toute seule sur l’arme présentée. La lame mordit depuis la patte avant jusqu’à l’abdomen, déchiquetant les organes rencontrés. Un sang vert sombre coulait abondamment de la déchirure. Le monstre essaya de se relever et d’attaquer à nouveau, mais sa blessure était bien trop grave. La manticore mourut dans un grincement de dents avant de s’immobiliser enfin.
Après avoir essuyé l’acier souillé sur de la fourrure non tachée, Slize rangea son arme dans son dos et ouvrit la première porte qu’il voyait.


Après un petit nombre de passages sans queue ni tête, ni quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, un autre endroit retint son attention. Le sol était couvert d’herbe et de terre, et le plafond était peint d’un bleu ciel léger. Une unique porte dans le mur d’en face représentait la sortie. Entre Slize et celle-ci cependant se trouvait une créature qu’il n’avait jamais vue mais dont il avait déjà entendu parler.

Son buste était celui d’une femme franchement laide, avec un regard carnassier. Son corps était celui d’un lion puissamment bâti et qui aurait facilement pu tuer un mammouth. Enfin, elle avait une paire d’ailes d’aigle dans le dos. En remarquant l’intrusion, le sphinx tourna sa tête hideuse vers l’Ombre.


- Tiens tiens tiens… de la visite. elle marcha de long en large devant la porte qu’elle gardait sans doute. Et quelle visite ! Tu as mis du temps pour trouver ton chemin jusqu’ici. Mais puisque tu es là… la chimère se planta devant lui et s’assit. Si tu trouve la solution à mon énigme, tu pourras passer la porte derrière moi et gagner du temps. Si tu échoue, tu devras revenir en arrière. Ecoute donc bien !

Personne n'en veut, mais quand on l'a on ne veut pas la perdre.
Qu'est-ce ?


La créature de mythe attendait avec un sourire obscène, attendant la réponse de son interlocuteur.


- Je serais tenté de dire que ça ne m’intéresse pas.

Sur ces mots, il attrapa son épée et, en dégainant, découpa proprement la tête du sphinx. Finalement, tuer une créature pareille n’avait pas posé tant de problème. Pas une goutte de sang ne coula et Slize rangea sa lame tout en passant par-dessus la dépouille, puis ouvrit la porte du fond sans se préoccuper plus du meurtre qu’il avait perpétré.

La porte menait dans un hall immense haut de trois étages, tout fait de marbre blanc-beige, orné de reliefs artistiques rehaussés de filigranes d’or. Des piliers titanesques soutenaient un balcon atteignable grâce à un double escalier en rond qui allait entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Le plafond avait été peint par un original crédité de beaucoup de temps et de patience. Au milieu de la salle de bal démesurée se tenait une silhouette colossale.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 29 Oct - 18:39

[H JDR: Attention! Ceci est le deuxième message.]

La créature semblait tout droit sortie d’un cauchemar. Bien plus grande que l’Ombre, elle devait mesurer plus de deux mètres vingt de haut. Sa forme grotesque était certes humanoïde, mais elle n’aurait jamais pu passer pour un humain. Ses jambes puissantes ressemblaient aux pattes arrière d’un quadrupède, le tibia remontait presque à la verticale, suivit d’un « pied » démesuré dont seules des griffes acérées touchaient le sol. Ses bras étaient si musclés que leur possesseur devait être en mesure d’abattre un mur à mains nues. Son crâne allongé était aussi long que le bras de l’Ombre, et deux cornes immenses et tordues couleur de cendres s’élevaient de ses tempes. Ses yeux, petits et enfoncés, étaient deux billes noires et sans reflets de haine et de violence. Sa gueule était garnie de crocs semblables à autant de dagues laiteuses, et une langue violette et tordue dépassait de ce râtelier abominable. Dans son dos, une sorte de crête hérissée de pointes d’os semblait brûler du même feu que tout le reste de son être.

Tout dans cette monstruosité n’était que force brute, des muscles imposants couraient partout sous la chair. Son abdomen était étrangement fin, et Slize supposa que la créature n’avait pas d’organes vitaux, seulement une masse musculeuse. Sa peau semblait être faite d’airain chauffé au rouge, et là où les muscles se découpaient, le ton passait du noir aux couleurs d’un brasier, l’orange et le blanc. Comme si ses extrémités étaient moins résistantes à cette fournaise, ses mains, son visage et le bas de ses jambes étaient de cette couleur de flamme jusqu’aux articulations. Enfin, entre ses mains apocalyptiques, la chose tenait une épée à deux mains totalement démesurée. La garde et le pommeau, d’un métal noir, devaient être sans aucun doute aussi dangereux que le reste de l’arme.

La lame elle-même était terrifiante. Presque aussi longue qu’un homme, le monstre avait l’air de ne pas avoir la moindre peine à la tenir d’une seule main, même si il devait sans doute utiliser les deux pour se battre. Elle était faite d’un acier très bien travaillé, absolument invulnérable et terriblement acérée. De nombreux ergots dépassaient du tranchant, améliorant l’efficacité du fer. Le métal était maculé de sang, à tel point que la couleur avait viré au rouge sur la quasi-totalité de l’arme. Mais rien de tout ceci n’était vraiment le plus dérangeant à ce sujet. L’épée elle-même semblait vibrer de colère et de rage, elle avait l’air capable de tailler seule n’importe quel ennemi en pièce et de trancher n’importe quelle protection comme si cela n’avait été qu’une feuille de papier, sans avoir à compter sur la force de son redoutable possesseur.

Le démon beugla une atrocité et l’Ombre trembla. Cette abomination n’existait que pour le combat, ne connaissait que le combat. Elle était née du combat et ne tomberait qu’au combat.

Slize tira sa propre épée, et le combat commença.

Cette chose était non seulement très forte, mais aussi très rapide. Elle chargea en hurlant et en moulinant de son arme dans toutes les directions. Sa puissance destructrice était celle à laquelle l’Ombre s’attendait : la trajectoire des arcs mortels traversait presque toujours le sol ou un mur environnant, mais jamais l’épée infernale ne s’arrêtait. Elle se contentait de trancher net à travers toutes les matières rencontrées, et Slize sut qu’il ne devait pas compter sur une parade pour le sauver de ces attaques. Il attendit le dernier moment pour sauter hors de la course du démon et déphasa afin d’éviter sûrement les courbes létales. Il se retrouva ainsi dans le dos cramoisi de son adversaire qui, incapable de freiner son élan, percuta avec violence le mur devant lequel l’homme se trouvait auparavant.

Mais ce n’était pas suffisant pour arrêter la furie du berserker, et il se dégagea facilement des restes détruits de brique et de ciment, cherchant frénétiquement des yeux sa cible. Au moment où il la voyait, Slize était déjà sur lui, son arme tournoyant dans l’air pour couper la tête monstrueuse. Avec une vitesse et une agilité surnaturelles, le démon prit la parade. Il n’eut pas le temps de contre-attaquer, car l’Ombre avait déjà recommencé à faire virevolter sa propre épée. Il porta trois attaques consécutives supplémentaires, cherchant à chaque fois à déstabiliser l’horreur face à lui. Mais à chaque fois, elle parvenait à saisir la parade avec une détermination farouche. A la cinquième tentative, la bête renvoya si fort l’agression que Slize vit ses bras et son arme projetés en arrière. Ce fut alors au tour du guerrier infernal de délivrer plusieurs attaques brutales. Cette fois-ci, la parade n’était pas de mise, aussi l’homme dut être prompt à esquiver et déphaser un nombre incalculable de fois, le démon plaçant attaque après attaque, avec force et violence. Il fallait trouver un instant de faiblesse dans ces démonstrations de rage, afin de pouvoir reprendre l’initiative, mais les attaques étaient aussi brouillonnes que rapides.

Réfléchissant du mieux qu’il pouvait en évitant les assauts meurtriers, Slize perdait beaucoup de terrain, et réalisa qu’il arriverait bientôt contre un mur. S’il était pris au piège, s’il perdait sa liberté de mouvement, il allait se faire hacher menu comme une vulgaire bête à l’abattoir. Le temps lui était compté et glissait entre ses doigts au rythme des balancements de la lame démoniaque de son ennemi. Il repensa à toutes ses expériences de duel, et à ce qu’on lui avait enseigné de l’art de l’épée, cherchant désespérément une issue. Il tentait d’analyser le comportement du démon, mais celui-ci n’était que destruction et flammes de colère. Aucune logique hormis celle d’un besoin irrépressible de tuer n’animait ce monstre de corps à corps. Ce démon sanguinaire n’attaquait aussi impitoyablement que parce qu’il voulait trancher en deux ce qui se présentait à sa lame infernale. Finalement, l’homme comprit : il ne fallait pas chercher à comprendre cette engeance démoniaque, sans doute parce qu’il n’y avait rien à comprendre, il fallait se contenter de la tuer.

Il se détacha de l’urgence de trouver une solution, du manque de temps disponible pour retrouver Nightmare, des boniments de la passeuse, de sa frustration quand à la puissance du démon. Slize observa son ennemi, laissant la lame sanguinolente traverser sa tête sans causer le moindre dommage, et riposta avant le retour de celle-ci. Il trancha proprement le bras gauche du monstre fou de colère, et stoppa ainsi net l’attaque qui arrivait auparavant. Il se prépara à achever l’infirme, mais fut surpris de voir que ce dernier ne considérait pas le combat finit. D’une seule main, la chose releva son fer démesuré et reprit ses attaques encore plus désordonnées. Du moignon coulait un sang noir qui n’avait pas l’air réel, et qui sentait fort la mort.

Il esquiva une attaque et, entre deux sifflements mortels de l’épée rouge, l’Ombre décocha un coup en traître qui transperça de part en part la gorge musculeuse de son ennemi. Un torrent de sang s’abattit, mais la créature frappa une fois de plus. Dégageant son arme, Slize remit une attaque simple mais très rapide qui déchiqueta la face bestiale.

Le démon ne cessa pas le combat pour autant, et l’homme en face s’écarta deux fois pour éviter les attaques rageuses. La troisième fois, il allongea le pas pour se retrouver derrière le géant incandescent, et lui découpa une jambe puissante. Déséquilibré, le colosse tomba à la renverse, tentant tant bien que mal de faucher son ennemi dans sa chute sans toutefois y arriver. Une fois au sol, il continua d’attaquer furieusement son adversaire qui le réduisait à un moins que rien sans le tuer.

Slize s’écarta d’un pas pour ne pas être touché par un moulinet rageur, puis la lame d’argent tomba comme le couperet d’une guillotine, décapitant le démon qui cessa enfin le combat.

Enfin, il put souffler. Ce duel avait été éprouvant, le démon particulièrement téméraire et dévoué. Après avoir repris un peu ses esprits, l’Ombre alla chercher la tête hideuse qui avait roulé non loin et tira sur la langue violacée jusqu’à ce qu’elle quitte la bouche de son défunt propriétaire. Il rangea le trophée dans une poche, et alla voir la lame infernale que maniait le démon avec une envie certaine. Avisant la poignée, il tenta de soulever l’arme de ses deux mains, mais il en fut incapable. Que cette chose ait pu attaquer avec une épée aussi lourde d’une seule main, alors que lui-même ne pouvait la porter des deux fit frissonner l’homme en pensant à la force incroyable de cette chose. Il jeta enfin un coup d’œil à la montre qui pendait à sa ceinture. Un tiers du temps environ était écoulé, et il devait encore traquer et tuer un vampire et un ange, en plus de devoir retrouver son chat. L’heure n’était pas au repos, et il repartit avec un soupir par une autre porte de la pièce à son niveau.


[H JDR: La suite arrive dans pas longtemps, il me reste quelques détails à régler mais je te laisse déjà ceci. Pour info cela fait un peu moins de la moitié du total.
Bonne lecture Wink ]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeJeu 30 Oct - 0:24

[H JDR: Attention! Ceci est le troisième message.]

Il poursuivit son chemin aléatoire dans le dédale infernal de portes du manoir, s’arrêtant parfois pour reprendre son souffle. Il se sentait affaibli et fouillait désormais les corps des quelques monstres qu’il tuait à la recherche de nourriture, mais rien ne faisait l’affaire. Il dut se "contenter" d’utiliser les vies qu’il prenait pour combler ce manque.

Nouvelle porte, et un endroit qui sort à nouveau un peu de la routine, enfin, vaguement. Le sol était de terre ressemblant à de la terre gelée, couverte de feuilles mortes et de neige. Deux arbres noirs avaient réussi à pousser ici, mais semblaient morts, ou peut-être avaient-ils perdus leurs feuilles à cause du froid qui régnait dans cette pièce. Cet endroit semblait avoir été aménagé afin de reproduire un environnement extérieur d’hiver, pour une raison inconnue. Trois portes sans compter celle par laquelle il venait d’arriver, une par mur, permettaient de quitter le lieu.

Il était en train de se décider quand l’Ombre entendit un grognement. De quelque part sous les racines de l’un des arbres, un gros loup noir était en train de sortir. La bête était si grande que son encolure devait sans doute se situer au-dessus de la tête de l’homme qui observait le monstre sortir de son trou les babines retroussées. Ses crocs étaient tout simplement prodigieux, le plus petit mesurant la taille d’un couteau de cuisine. Une telle créature devait être en mesure de mâcher même du métal.

Le loup surdimensionné commença à tourner autour de son casse-croûte, une lueur affamée dans son regard jaune. Slize tira son épée, et l’argent accrocha ce qui ressemblait à la lueur d’un soleil d’hiver, malgré qu’il n’y ait pas de fenêtre dans la pièce. Ni l’un ni l’autre ne fit de mouvement, jusqu’à ce que l’homme s’avance vers la créature de cauchemar, bien décidé à la mettre en morceaux. La bête, elle, attendit que sa proie soit suffisamment proche pour l’attraper sans se fatiguer. Mais là où tous les autres aventuriers désespérés l’avaient attaquée sans succès, espérant l’arrêter d’un coup de taille, ce gibier là arriva au dernier moment en fente, sa pointe brillante pointée vers sa gueule. Le monstre mourut d’un seul coup, la lame ayant transpercé son palais avait fini en écrabouillant sa cervelle.

Aussi facilement que cela, et il en fut surpris, l’Ombre avait triomphé de ce défi bien pauvre. Il observa la dépouille en voyant dans ses yeux à elle aussi cette impression d’étonnement stupide. Il dégagea son arme de la gueule béante et arracha un chicot démesuré de la dentition de la bête. Puis, à force de coup d’épée, il lui découpa une patte qui avait la taille de plusieurs jambons. Il nettoya son arme poisseuse de sang puis poursuivit, donnant un coup de pied dans la porte du milieu pour l’ouvrir. De ses mains, il s’affairait à dépecer la patte avec la dent.

Il traversa deux ou trois pièces ainsi avant de pouvoir manger enfin, fort heureusement sans qu’il croise quoi que ce soit d’autre de dangereux. Il finit à peine la moitié de la cuisse encore tiède avant de la jeter avec la dent. Il aurait aimé garder l’os – un fémur de cette taille aurait pu être utilisé pour autre chose – mais il n’avait aucun moyen de transporter un membre aussi grand et aussi lourd. Il fit le tour d’encore une dizaine de pièces l’esprit bien plus léger, avant de trouver un nouveau challenge.

Il était dans un couloir fin et long d’environ dix mètres. Tout élément de décoration avait été enlevé, comme le suggéraient les marques sur les murs et sur le parquet de noyer. Une étrange odeur de souffre et d’ozone régnait, accompagnée d’autres fragrances entêtantes. La porte noire par laquelle il venait de passer se trouvait sur le mur de droite, et il y avait visiblement une autre sortie dans le mur d’en face et de l’autre coté du couloir.

De ce même coté se trouvait un petit personnage étrange portant un chapeau pointu violet et une robe jaune criarde. Quelques pendentifs étaient accrochés à son cou mangé par une barbe de trois jours rousse et de nombreuses inscriptions en tous genres étaient visibles sur les parties exposées de sa chair. Sa main droite tenait une baguette de bois blanc tordu. Son regard était dément, et il avait comme de l’écume aux lèvres. Le sorcier hurla quelque chose de strident qui fit trembler les murs avant de laisser s’échapper du bout de sa baguette une boule de feu conséquente. Le sortilège laissa sa marque sur les murs qui noircirent là où cela n’avait pas encore été le cas, et heurta Slize qui n’avait toujours pas bougé.

Il se produisit une explosion qui souffla quelques lambeaux survivants du papier peint et qui fit tomber un peu de plâtre du faux plafond. Le bonhomme parut satisfait, jusqu’à ce que la fumée se dissipe sur l’Ombre de mauvaise humeur. Ce dernier tira calmement sa faux de son dos tandis que le pratiquant des arcanes expédiait toutes sortes de sorts, paniqué, sans qu’aucun n’affecte l’homme. Son insensibilité à la magie, incomprise du mage et jusqu’à maintenant peu utile, lui servait enfin réellement. Il marcha tranquillement, impassible dans la tourmente déchaînée par le magicien.

Arrivé à moins de deux mètres, il arma comme il pouvait avec une arme si encombrante dans ce couloir étroit et sa lame se planta dans le dessus de la tête de l’apprenti sorcier, puis descendit en exterminant cervelle, gorge et colonne vertébrale. Une fois le calme revenu dans ce lieu, il remarqua la présence d’une autre sortie sur sa droite. En face se trouvait la porte de gauche aperçue précédemment. Sans se poser de question, Slize choisit la porte de droite.

Encore une fois, il eut à naviguer entre les nombreuses parties de son labyrinthe, rebroussa chemin une fois en ouvrant une porte qui était murée de l’autre coté, passa encore d’autres portes, avant d’arriver dans une chambre qui lui rappela fortement son duel contre le démon.

Il se trouvait dans une salle de banquet où se trouvaient plusieurs tables dressées, arborant victuailles et riches couverts. Des bouteilles d’un vin qui avait l’air excellents se dressaient avec de nombreux chandeliers qui fournissaient la lumière à la salle. A droite, une estrade légèrement rehaussée au-dessus du sol et montée elle aussi d’une table de nourriture avait sans doute été placée là pour quiconque prenait la place du maître des lieux. En l’occurrence, une femme était à moitié allongée sur la table, se relevant en voyant arriver l’Ombre.

La femme était incontestablement belle et désirable. Elle avait des cheveux noirs rassemblés en un chignon serré au-dessus de sa tête, maintenu par des baguettes. Une seule mèche barrait son front et masquait quelque peu son œil droit. Ses traits étaient gracieux, avec un regard de flammes engoncés dans des traits aristocratiques. Son visage était magnifiquement maquillé, accentuant ou masquant exactement ce qu’il fallait. Elle était habillée richement et portait de nombreux bijoux en diamant. Elle était de constitution réellement fragile, petite et frêle, et Slize voulut un instant la sous-estimer. Sa peau était très pâle, presque blanche, et une sorte d’impression de froid émanait d’elle. Sa bouche mimait un sourire étrange et carnassier, et entre ses lèvres dépassaient des canines qui n’avaient rien de celles d’une humaine.

Ses mains délicates étaient renforcées par des ongles noirs longs et pointus, et sans aucun doute très durs. Elle tenait une courte épée dans la main droite, légère et facile à utiliser. Sa main gauche, quand à elle, tenait un kriss à la lame sinueuse et noire. Cette dernière réfléchissait la lumière dans des nuances irisées presque captivantes. Elle faisait jouer ses deux armes avec un naturel désarmant et sans aucun doute dangereux.
La vampire l’observa de ses yeux rouges de sang et sembla disparaître dans les ténèbres de la pièce. Elle était sans nul doute habituée aux combats rapides et furtifs. Rapidement, la damnée avait physiquement parfaitement disparu.

Slize produisit sa propre lame d’argent et se prépara à un duel pernicieux.

Pendant un certain temps, rien ne se passa. Poussant tous ses sens dans leurs retranchements, l’homme essaya sans succès de détecter où était passé son ennemi invisible. C’est finalement son sixième sens, celui que la plupart des guerriers développaient afin de parer à pareille situation, qui le prévint d’une attaque imminente, après cette attente sans aucun doute destinée à le rendre plus inapte au combat. Il lança sa main gauche droit devant lui en se penchant sur le coté. Une lame siffla, emportant sans qu’il le remarque un petit morceau de son oreille gauche, là où son œil droit s’était trouvé plus tôt, et un cou gelé se jeta dans la prise de son poing. Il n’eut cependant pas le temps d’utiliser cet avantage, car la seconde arme traça un sillon sanglant dans son avant-bras. Par réflexe, il déphasa et l’épée courte traversa son ventre. La vampire disparut aussitôt et la frappe circulaire que l’homme lança ne toucha rien.

Alors qu’il attendait une nouvelle attaque, il se rendit compte d’une impression de froid mordante dans le bras gauche. Il regarda rapidement la blessure superficielle mais remarqua avec horreur que son bras se durcissait rapidement, et que la paralysie était en train de se propager dans sa main et son épaule. L’arme avait du être enduite d’un poison rapide et qui pouvait tout aussi bien s’avérer mortel. Quoi qu’il arrive, il devait triompher de la vampire avant que le poison n’ait fait plus de dégâts, sans quoi il deviendrait sans aucun doute une proie facile.

Ses cheveux se hérissèrent et il prit une parade de la main droite, puis fit un pas en arrière. Il évita ainsi de se faire couper la tête en deux, puis de subir une nouvelle blessure empoisonnée. Le plus rapidement possible, il riposta et coupa une mèche de cheveux noirs, et la vampire disparut à nouveau. A présent, sa main gauche était parfaitement paralysée, impossible à bouger et complètement insensible, et le poison commençait à se répandre pour envahir son dos, son torse et son abdomen. Bientôt, il serait incapable de bouger le moindre muscle et elle boirait son sang.

Non, il n’avait décidément pas envie que cela se passe ainsi. Il refusait d’être le jouet d’une femme avide de son sang et qui s’amusait de ses tentatives de riposter. Une nouvelle fois, la damnée réapparut, les lames croisées et visant la jambe droite de sa proie. Au grand étonnement de cette dernier, celui-ci fonça délibérément sur les lames qui pénétrèrent la chair avec facilité. Découpant les muscles, l’épée parvint même à heurter un os qu’elle sentit céder. Elle s’amusa de ce fait, quand elle vit l’énorme pommeau de cristal vert qui fonçait sur elle. La vampire n’eut rien le temps de faire, et le diamant taillé la défigura. Alors qu’elle essayait de se dégager, elle se rendit compte que sa main droite était coincée entre le tibia et le péroné. Elle n’osa pas imaginer la douleur que pouvait causer à un mortel pareille prise, mais elle s’effraya en voyant que ce même mortel la frappait désormais de ses deux mains. Une force incroyable devait animer cet homme pour qu’il puisse utiliser son bras malgré le poison qu’elle avait utilisé, et même si les coups de poings n’étaient ni puissants ni nombreux, ils étaient effrayants.

Elle lâcha son épée qui resta là, et voulut disparaître une nouvelle fois. Mais Slize avait prévu la manœuvre, et il se fendit en avant autant que ses membres torturés le permettaient. Sa lame rencontra la hanche gauche de la damnée avant qu’elle puisse disparaître, et le sang coula. Cette fois-ci, il pouvait suivre avec facilité les déplacements de la morte-vivante dans la pièce, et profita qu’elle s’éloigne pour tirer l’épée courte coincée dans sa jambe en se déphasant. Il ignora superbement la douleur, guidé uniquement par le besoin de mettre à mort son ennemie. Son bras gauche était retourné dans son état de paralysie et il devait maintenant lutter pour pouvoir se tenir debout normalement.

Quand enfin la vampire revint à la charge, il savait précisément d’où venait l’attaque. Il frappa de toute la force de son bras droit le kriss empoisonné qui s’envola à travers la pièce, et, poursuivant son mouvement, perça le cœur de la femme de son épée d’argent.

Il ressentit les vestiges de vie qui animaient la damnée quitter son corps, et s’appropria leur force. Sa jambe droite se régénéra tandis que le poison refluait en direction de l’estafilade où il avait commencé son œuvre. Il dut attendre ce qui lui paraissait être une éternité, mais il devait se soigner après ce combat avant de pouvoir poursuivre. Quand ce fut finit, il se pencha à coté de la vampire qu’il avait du tuer et arracha ses canines, qui allèrent rejoindre la langue du démon. Il chercha sans grand succès la lame empoisonnée puis regarda la montre. La moitié du temps était écoulé, ou du moins semblait l’être. Cette prochaine « demi-heure » pouvait tout aussi bien être deux fois moins longue que la première, étant donné le caractère de la montre.

Slize observa une dernière fois la scène et, après s’être assuré de ne rien avoir oublié, quitta la salle.


Dernière édition par Slize le Ven 31 Oct - 1:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeVen 31 Oct - 1:54

[H JDR: Attention! Ceci est le quatrième message.]

La vampire avait libéré une immense énergie vitale, et il se sentait comme dopé, grisé par ce sentiment de tirer la vigueur d’autrui. En l’occurrence, il avait aspiré la vitalité d’une personne qui dévorait la vie des autres, et il avait l’impression que l’absorption n’en avait été que plus efficace. Il courait entre les portes et passages, zigouillant d’un revers tout ce qui avait la bêtise et le malheur de se trouver dans son chemin.

Il courait héroïquement en se jouant des pièges et des guets-apens, mené par blablabla… il vainquait blablabla… il triomphait blebleble… Le fait était que Slize commençait à passablement s’ennuyer. Pour le moment, aucun monstre "standard" ne lui avait posé de réel problème, et ils étaient de plus assez rares. Seuls le démon et la vampire avaient réellement su briser la monotonie de cette course hasardeuse, et le menu fretin qu’il avait croisé jusqu’à maintenant avait été bien incapable de…

L’Ombre suspendit ses pensées et retira tout ce qu’il s’était dit. Un instant, il voulut considérer revenir en arrière doucement et refermer solidement la porte, mais cette dernière claqua toute seule et décida qu’elle ne s’ouvrirait plus. Bataillant avec la poignée, il n’avait pas encore attiré l’attention du défi de l’endroit.
Après un ou deux mètres, le bois était remplacé par des pavés de pierre grise bien alignés. Le hall était immense, si gigantesque que la salle de balle dans laquelle l’homme avait combattu le démon auparavant avait des dimensions d’antichambre en comparaison. Des piliers de roche autour desquelles la grotte avait été creusée soutenaient la voûte invisible dans les ténèbres. Au-dessus de la porte, une torche brûlait, balisant la position. Au-delà de quelques mètres cependant, la pénombre masquait les lieux.

Bien plus loin, à environ trois cent mètres, la clarté bannissait à nouveau la noirceur, dévoilant une montagne d’or et de richesses sans pareil. Cela allait d’objets d’art de grande valeur à des pièces et lingots d’or simples, en passant par des armes de cérémonie et des diamants de toutes les couleurs. Confortablement allongé sur ce matelas luxueux se trouvait un dragon noir de la taille d’une église, fort heureusement endormi. Le titan était couvert de son armure d’écailles naturelle, difficilement surmontable à moins d’avoir un scorpion d’une taille conséquente sous la main. Ses ailes de cuir sombre étaient repliées sur lui et Slize imagina les petits cyclones qu’il devait être possible de déchaîner avec autant de prise d’air. Ses pattes puissantes étaient armées de griffes qui étaient en mesure de broyer une maison d’une seule poignée, meubles et habitants compris. Sa queue battait parfois l’air de son plein gré, fracassant sans y faire attention des piles de richesses. De sa gueule dépassaient quelques crocs menaçants aussi grands que les barres de fer forgé utilisé pour faire une herse de taille plus que correcte. Enfin, à l’intérieur même de ce compacteur à nourriture se trouvaient les deux glandes spécifiques aux dragons noirs, qui leur permettaient de cracher à une longue distance un jet d’acide particulièrement agressif. Un conte racontait ainsi l’histoire d’un château entièrement fondu de cette manière, et même si l’anecdote était maintenant plus considérée comme un mythe, l’Ombre ne tenait pas à vérifier de sa véracité.

Après avoir rageusement combattu sans relâche la porte récalcitrante, il parvint enfin à arracher la poignée, détruisant le mécanisme de fermeture. Il s’enfuit sans demander son reste et sans aucune honte, tout à fait conscient que même une armée de dieux devait faire pâle figure à coté de ce béhémoth. Risquer sa vie était une chose, mais la risquer aussi stupidement n’était que ça : de la stupidité.

Dès lors, il fut plus prudent lors de ses entrées. D’abord, une inspection. Ensuite rentrer, ou revenir en arrière éventuellement. Il fut heureux de ne pas avoir eu à revenir en arrière depuis la rencontre avec le dragon, et ne croisa depuis que quelques créatures mineures qui passèrent au fil de l’épée. Il se passa un long moment avant qu’une pièce qui lui avait pourtant parue normale change totalement une fois qu’il eut laissé la sortie se refermer.

La porte se referma dans un claquement sec et une grille s’abattit devant, scellant le passage qu’il avait utilisé pour entrer. L’endroit se présentait comme un long couloir peu décoré et plutôt bien éclairé. Tout au bout, à environ cent mètres, il pouvait voir une cage flotter en l’air.

Entre les deux, le couloir était l’œuvre d’un génie du sadisme et de la mécanique. De nombreux pièges à lames étaient visibles au sol, sur les murs et au plafond, et des squelettes ainsi que des traces de sang suggéraient que d’autres artifices étaient plus discrets. Le premier danger était une portion de mur mobile et garnie de pointes, agrémentées de cadavres plus ou moins frais. Juste derrière une seconde machine était visible, une lame rotative sur une sorte de poteau et qui balayait la largeur du couloir.

Après avoir bien vérifié que tout son équipement était parfaitement attaché, son épée passée dans sa ceinture et arrimée correctement, il observa le rythme. Ouvert… Toujours ouvert… Encore ouvert… Fermé ! Ouvert… Il ne fit rien pendant un temps, se contentant de ressentir les allers-retours du mur. Au bout d’un moment, il fut en mesure de voir l’instant où partir. Il se ramassa alors, et sprinta. Le pan piégé était certes simpliste, mais très efficace. Il s’en fallut de peu pour que l’Ombre se fasse tuer bêtement par une dizaine de pointes d’acier. Il arriva juste au moment où le tranchant rotatif s’écartait et n’eut plus qu’à suivre sa course pour s’en sortir sauf.

Tout en tournant (un tour de plus que nécessaire mais peu importe), il observa la suite. Deux épées gigantesques dépassaient du mur de gauche et proches de gratter celui de droite, et avançaient dans sa direction avant de disparaître dans le mur pour revenir. Les fils étaient espacés en hauteur afin de découper équitablement tête et jambes. Quand il jugea le moment bon, Slize sortit de la mécanique tournante pour foncer sur les lames. Il entendit cependant un *clic* en posant le pied sur le sol. Il poursuivit sa course sans y faire trop attention avant d’entendre avec effroi des piques sortir du plancher qu’il venait de quitter. Si jamais il devait trop traîner, il serait non seulement troué de partout mais en plus haché menu. En face de lui, les deux armes fonçaient et son idée de s’arrêter sur place afin de sauter entre les lames n’était plus si bonne d’un coup. Finalement, au dernier moment, il sauta en avant, dans l’espacement, les bras devant lui. Il dépassa avec succès les faucheurs mais s’inquiéta de son atterrissage. Il était capable de faire une roulade après un saut en course, mais il n’avait jamais expérimenté l’exploit avec une épée à la ceinture et une faux dans le dos. Finalement, l’Ombre atterri sur son épaule gauche, coté opposé à la lame de sa faux, et roula tant bien que mal en essayant de ne pas s’arrêter. Par miracle, il arriva à avancer suffisamment pour dépasser la limite du parquet mortel et se retrouva dans un petit mètre dépourvu de pièges.

Il se releva tranquillement et souffla. Il y avait encore une bonne distance à parcourir. Le prochain jeu de massacre était un pendule dont on aurait remplacé le pendule en soi par un large fer de hache arrondi. L’instrument de mort se balançait de gauche à droite dans le couloir et découpait impitoyablement tout ce qui passait sous le rasoir. En regardant plus loin, l’homme vit qu’il y avait en réalité quatre de ces balanciers mortels qui se suivaient à intervalle régulier. Il attendit encore un peu, puis s’élança pour dépasser le premier mécanisme. Mais là, surprise ! Une fosse garnie de pointes de fer avait pris la place du sol sur la distance le séparant de l’autre oscillateur. Il dut faire un bond de presque deux mètres pour pouvoir éviter le premier danger, et se retrouver face à face avec le second. L’immense balancier lui passa si près qu’il crut qu’il s’était fait trancher les pieds, mais tout se passa finalement bien. Dès que son chemin fut libre, il avança à nouveau, et l’obstacle se répéta. Il traversa les suivants bien mieux préparé que la première fois, et il n’eut pas d’autre surprise.

Il était hors d’haleine en atteignant enfin le dernier rebord, mais le couloir n’était pas encore fini. Il était encore en train de souffler quand il entendit un bruit sourd au-dessus de lui. Levant la tête, il bondit en avant par réflexe alors qu’un morceau du plafond lui tombait dessus. Il fallut à l’Ombre encore quelques mètres avant d’être hors de portée de la voûte surprise, mais il n’était pas encore au bout de ses peines. Le son caractéristique de quelque chose de lourd roulant à grande vitesse gronda, et un énorme morceau de roc rond de plusieurs centaines de tonnes dévala le toit qui était en fait devenu une pente.

Slize tourna les talons et fonça vers la suite du chemin, haïssant le concepteur de ce couloir. Sur sa gauche, quelques pointes dépassaient du mur tandis que le sol semblait d’un coup inégal. Il sauta par-dessus la latte illusoire et nota en arrière-plan que les pieux n’avaient pas réussi à ralentir le rocher. Le piège suivant était constitué de multiples lames rondes tournant sur elle-même, et se déplaçant un peu partout en longueur sur le sol et les murs. Il eut à peine le temps d’observer la séquence et plongea dans les instruments de boucher, sautant et esquivant guidé par la chance, le besoin de retrouver son chat et de ne pas se faire tuer aussi stupidement. Un miracle lui permit de traverser sans une égratignure, et derrière lui les scies circulaires s’arrêtèrent et se camouflèrent pour permettre le passage de la pierre grâce à une machination inconnue, sans doute là pour éviter de détruire tous les mécanismes si d’aventure quelqu’un arrivait jusqu’ici.

L’Ombre poursuivit, complètement essoufflé, et arriva devant des poteaux munis de nombreuses lames de rasoirs effilées et qui se déplaçaient un peu comme les précédentes scies. Il y avait en tout quatre colonnes, deux sur les cotés et non mobiles, et deux au milieu, qui se déplaçaient en un synchronisme parfait. Il y avait juste assez de place entre ces deux piliers pour lui permettre de passer. L’homme bondit dans l’espace dès qu’il le put et suivit le mouvement, avant de ressortir facilement. Enfin, il put voir le bout. Il restait environ dix mètres de sol nu, après quoi une crevasse au fond invisible s’étendait sur une autre dizaine de mètres. Et enfin se trouvait la cage de Nightmare.

Tout en courant pour échapper à la roue de pierre qui ne serait bientôt plus un problème, Slize fit appel aux ombres environnantes. Il les modela pour se créer une paire d’ailes de ténèbres qu’il pouvait contrôler comme un ange vole afin de dépasser la brèche insondable. A mi-distance avec son premier envol cependant, un éclair aveuglant et surpuissant le frappa de plein fouet. Sa raison lui dit qu’il était mort, mais il continuait de courir comme si de rien n’était. En étendant ses ailes, il se rappela que la plupart des pouvoirs magiques ne l’affectaient pas, et supposa que le dernier piège était magique et non pas mécanique.

Il plana difficilement, peu habitué au vol, et se promit de s’entraîner sérieusement dans de meilleures circonstances une fois tout ceci fini. L’Ombre géra suffisamment son premier essai pour atteindre enfin son but. La cage était fermée par un cadenas ridicule qu’il détruisit d’un coup d’épée, libérant le chat noir. Ce dernier bondit hors de sa prison et s’étira en bâillant.


"Pfiou… Ca va mieux. T’en as mis du temps tout de même ! " s’énerva le félin.
- Désolé j’avais quelques courses à faire.
" Quoi donc comme courses ? "
- Langue de démon, canines de vampire… la routine quoi. Il me faut encore des ailes de déchu et on pourra bouger.
" Mouais. T’as réussi à revoir la passeuse ? "
- Pas encore. J’espère en avoir bientôt fini, je suis exténué.
"Je croyais que les morts ne se fatiguaient pas…"
- Il faut croire que si. Bon, on y va ?
" Je te suis. "

L’homme observa autour de lui. L’endroit était un demi-cercle coupé par l’abîme précédemment franchie. Le mur était fait de briques jaunes fixées entre elles avec une sorte de mortier gris qui avait bavé grossièrement. Trois portes permettaient de continuer leur chemin.

- Laquelle tu préfère ?
"Celle de gauche. "
- Va pour celle de gauche alors.

L’Ombre ouvrit la porte et se retrouva une nouvelle fois dans une salle carrée colorée de partout de violet électrique. Huit portes différentes permettaient de quitter cet enfer de mauvais goût et il choisit la plus proche.


Dernière édition par Slize le Mar 4 Nov - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMar 4 Nov - 17:08

[H JDR: Attention! Ceci est le cinquième message]

Maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, le cheminement était moins stressant. La montre indiquait encore dix minutes aléatoires avant d’avoir fini son tour complet. La mention PERDU inquiétait toujours Slize malgré qu’il ait retrouvé son chat. Que se passerait-il si le mécanisme finissait sa course avant qu’ils n’aient trouvé et mis à mort le déchu ? Echouerait-il simplement l’épreuve, ou Nightmare serait-il emporté magiquement malgré tout ? L’Ombre frissonna à l’idée de devoir affronter d’autres épreuves sans la présence du félin, dernier être vivant auquel il était rattaché. Perdu dans ses pensées et dans le labyrinthe qui n’était pas décidé à changer, il finit par tirer de sa ceinture le livre qu’il gardait désormais toujours avec lui, habituellement caché sous sa cape.

Il ouvrit les pages au hasard, sachant que la feuille de vélin n’était pas liée à son contenu. La question de ce qui arriverait si l’aiguille atteignait minuit martelait son esprit, et il dévora avidement les lignes d’encre noire qui formulaient la réponse à ses interrogations.
Essayez plus tard.

Il fut prit d’un accès de colère soudain et flamboyant, et découvrit avec plaisir derrière la porte qu’il venait d’enfoncer une rat-garou qui couinait bruyamment. Bien après que la chose soit morte, Slize était toujours en train de mutiler son cadavre. Le chat noir le regardait faire, impassible, attendant que le quart d’heure de folie de son humain passe. Quand le corps ne ressemblait guère plus qu’à un amas sanglant de sang et d’os, ils purent enfin reprendre leur route. L’homme ressortit rapidement le bouquin magique de sa cachette et interrogea à nouveau l’ouvrage. La même réponse qu’auparavant figurait sur toutes les pages d’une manière désespérante. Il dut finalement abandonner l’idée.

Au fil des pièces, ils en trouvèrent une où il régnait un noir d’encre. Slize dût donc se fier à la vue nocturne de son chat pour naviguer.


"Tu es dans une grande salle, environ trente mètres sur cinquante, et il n’y a pas la moindre torche ou lampe où que ce soit. Le plafond est étonnamment haut et un large pilier central en bois l’empêche de tomber. Il y a trois portes dans le mur du fond. Sur la droite il n’y a rien de particulier, et sur la gauche il y a… recule !"

L’Ombre fit un bond en arrière en entendant l’avertissement et un fracas sans précédent retentit devant lui. Un craquement de pierre fracassée résonna entre les murs.

"C’est un troll ! Il est armé d’une étoile du matin qui fait ta taille ! Esquive droite ! "

L’homme se déporta sur le coté et à nouveau, l’arme géante éventra le sol. Slize tira son épée en espérant que Nightmare saurait le guider suffisamment bien pour terrasser le monstre.

- Je t’écoute ! Qu’est-ce que je dois faire ?
"Tu es en face de lui et il relève son arme, bondit en avant, taillade à gauche et à droite, tu devrais passer entre ses jambes. "

Le guerrier plongea droit devant lui, exécutant une figure peu orthodoxe, et heurta de plein fouet une jambe immense et puante, tandis que sa lame moulinait dans le vide. Il se repoussa sur la droite le plus vite possible et ne sut pas qu’il venait d’éviter une main géante.

- C’est pas vraiment ça. Il me faut des infos plus précises.
"Recule ! " la masse d’arme s’abattit à nouveau. "Il est un mètre devant toi, son bras droit se trouve sur ta gauche. "

Slize fit deux pas rapides sur sa gauche et découpa dans quelque chose de très dur et une cascade de liquide puant coula.

"A gauche ! "

Il prit appui pour s’écarter mais trop tard, une main immense le saisissait déjà. A en juger par la taille de la paume, la créature devait mesurer dans les cinq mètres. L’Ombre se sentit soulevé un peu trop loin au-dessus du sol à son goût.

"Tu es devant son visage ! Cheffé dextre ! "

Enfin une information simple et précise. Il porta mécaniquement l’attaque et découpa l’œil gauche du troll.

"Plante ton épée sur ta droite et accroche-toi bien. "

L’argent pénétra sans peine jusqu’à la garde dans la grande paume, tandis que la créature hurlait de douleur. Elle remarqua à peine la prise de l’épée et porta ses deux mains à sa blessure. L’attaque avait déchiqueté la cornée et de l’humeur aqueuse se déversait de l’orbite.

"Si tu remonte tu seras sur sa tête. Son pouce est juste au-dessus de toi. "

Accroché tant mieux que mal à une poignée qui n’était pas prévue pour l’escalade, Slize s’agita un peu avant de parvenir à prendre pied sur le monstre. Quelques cheveux gigantesques lui indiquèrent qu’il était bien sur le crâne. Il devait faire vite, sans quoi sa présence serait remarquée puis aplatie comme une mouche.

"Derrière toi il y a une oreille, et sur ta droite sa nuque à moins d’un mètre. "

Il se représenta la tête chauve et étendit les bras. Ce faisant, il invoquait les ombres et ténèbres omniprésents et ses ailes s’étendirent dans son dos. Décidemment, il fallait qu’il trouve le temps de s’entraîner à voler. L’homme tourna les talons et glissa pour tomber dans la nuque. Il ralentit autant que possible et du mieux qu’il pouvait sa chute en sa plaquant contre la peau sale et, une fois la courbe à laquelle il pensait rencontrée, il enfonça son arme aussi loin qu’il pouvait, stoppant nette sa chute.

Le troll cessa de hurler, tituba un peu, et enfin tomba. Slize avait déjà dégagé son épée et sauté pour éviter une mort bien ridicule pour quelqu’un qui venait de tuer un troll géant dans le noir. Il se posa maladroitement avant de trébucher à quelque mètre de là.


- Hé ben, c’était pas du monstre en solde ! Sacré travail d’équipe.
"Oui" acquiesça Nightmare. "Tu as besoin de souffler ou on y va ? "
- On bouge tout de suite. Je te suis et tu choisis une porte.

Le chat trottina en s’arrangeant comme il pouvait pour faire du bruit. L’Ombre derrière lui essuyait sa lame contre un pan de sa cape qu’il avait tiré. Il ne fit cependant pas assez attention et rentra en plein dans la porte devant laquelle le félin s’était arrêté. Après avoir proféré un juron retentissant dans le noir, il ouvrit la porte et ils quittèrent l’endroit.

Comme toujours la myriade de portes et de pièces répétitives les absorba complètement. Pour rompre la monotonie, seuls trois gobelins et une chauve-souris géante firent une apparition brève. Ils atteignirent cependant un vestibule muni d’une pancarte.


Salle d’arme

Après avoir échangé un regard complice, l’homme poussa la porte indiquée par le panneau et ils pénétrèrent dans la "salle d’armes".

Il arriva dans le coin d’une large pièce au plafond haut. Cet endroit était sans conteste une salle d’entraînements aux armes en tout genre. Le style de la décoration était nippon, avec des parois en shōji et un sol recouvert de tatamis. Deux des murs, dont celui par lequel l’Ombre venait d’arriver et celui adjacent sur sa gauche, étaient faits de bois marron sombre décorés de reliefs rappelant le shōji. Sur ces deux façades étaient accrochées dans tous les sens des armes blanches issus de nombreux styles de combat différents. Certaines de ces pièces d’équipement étaient plus des œuvres d’art que du véritable matériel de combat – il n’y avait qu’à regarder pour s’en rendre compte – mais ceci n’était pas le critère de sélection. De l’autre coté de la pièce, le long des deux autres murs, se tenaient des râteliers et présentoirs d’ustensiles de guerre qui parachevaient l’offre faramineuse. Toutes ces armes étaient parfaitement entretenues, graissées, dérouillées, polies et affutées avec un grand soin. Au milieu de ce paradis du combat se tenait une drôle de forme.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMar 4 Nov - 17:09

[H JDR: Attention! Ceci est le sixième (et dernier) message.]

La silhouette ressemblait à celle d’un moine. Une capuche noire masquait totalement ses traits et la bure de la même couleur cachait le reste du corps, descendant jusqu’aux pieds. Seules ses mains étaient visibles, fermes et fortes. Sans plus de détails, la personne aurait pu être confondue avec un humain. Mais la paire d’ailes aux plumes noires qu’elle arborait trahissait son allégeance à Lucifer. Ces dernières dépassaient de sa bure à la hauteur des omoplates et s’étendaient à moitié repliées sur la gauche et la droite de leur propriétaire. L’Ombre se demanda un instant si une paire d’ailes et pareils habits n’était pas gênants pour combattre, puis se dit que son adversaire devait être habitué.

Ce dernier tenait une épée à deux mains très simple, sans aucune fioriture. Elle était faite simplement de fer poli et travaillé. Elle n’en était pas moins parfaitement bien entretenue, pas une seule encoche ou marque ne venait abîmer le tranchant parfait, et pas la moindre trace de rouille ne ternissait l’éclat du métal.

Le Déchu salua d’un moulinet complexe de son arme et prit une posture de combat neutre, les bras le long du corps et la pointe vers le haut, avec une rigueur démontrant une expérience sérieuse.

Slize sortit sa propre épée et salua plus simplement, et adopta une posture de combat plus offensive, le pommeau contre la joue gauche et la lame à l’horizontale.

Il attaqua le premier, visant l’abîme senestre de son ennemi angélique qui prit instantanément la parade. Ce dernier riposta immédiatement, ne laissant pas une seule seconde à l’homme en face de lui, glissant sa lame plus longue contre l’autre lame vers la jambe gauche afin de la mutiler. Slize recula d’un pas tout en feintant une contre-attaque verticale sur la tête capuchonnée, puis porta véritablement son attaque sur la nuque, à droite. Comme il s’y attendait, l’autre ne prit que la seconde parade. L’Ombre fit alors tournoyer les lames et éjecta ainsi l’épée longue.

L’ange déchu, désarmé, ne se laissa pas abattre. D’un bond allongé par un coup d’ailes, il se saisit d’une hache simple à une main et munie d’un fer des plus communs. Il revint ensuite au combat et prit une garde ouverte, l’arme baissée et pointée vers l’arrière, attendant la prochaine attaque. Slize de son coté avait prit une garde élémentaire, la même que celle utilisée auparavant par le déchu. Cette fois-ci, c’est ce dernier qui prit l’initiative, attaquant le fer de l’Ombre comme l’avait suggéré la posture. Mais plutôt que d’effacer sa lame du chemin, l’homme préféra se déphaser, laissant alors la hache passer au travers du fil, puis contre attaqua en tentant de contre-tailler sa cible, visant ainsi la ligne totalement ouverte. Mais son adversaire avait lui aussi une parade très particulière, et il abattit son aile droite pour protéger sa jambe. Les plumes reçurent sans broncher le tranchant. Encore un peu hébété en voyant l’usage fait des ailes pourtant encombrantes, Slize ne vit pas tout de suite le fer acéré de la hache redescendre comme une hache de bourreau, et faillit rater sa parade. Acier et argent se rencontrèrent en résonnant, et l’épéiste se saisit rapidement de l’autre arme.

Privé de sa cognée, l’autre alla se chercher une autre arme d’un des râteliers environnants. Il attrapa au hasard une masse d’armes à pointes et chargea encore. Pendant ce temps, Slize s’était débarrassé du matériel volé. L’ange ne s’embarrassa pas d’un temps d’attente et attaqua immédiatement, abattant la masse de fer garnie de piquants en plein sur la tête de son opposant. Une parade aurait été futile face à telle arme, et l’Ombre préféra reculer pour ne pas avoir une impression de l’arme dans son visage. Le déchu frappa encore, armant un coup de taille à l’abîme qui manqua de peu de fracturer toutes les côtes de Slize qui s’évada de coté une nouvelle fois. Plutôt que de laisser le temps à l’ex vertu de préparer une nouvelle attaque, l’épéiste entama une succession rapide d’attaques simples et de feintes afin de forcer son ennemi à faire une erreur. Ce dernier maniait cependant la lourde arme avec une dextérité et une intelligence désemparant, et l’homme crut qu’il n’arriverait jamais à percer la défense angélique. Pour finir, au bout d’une longue série où ni l’un ni l’autre ne parvint à prendre l’avantage, l’être ailé se déroba du combat, et changea une nouvelle fois d’arme.

Il revint avec un étrange bouclier qu’il avait passé à sa main droite. Outre sa taille peu commune, la protection était munie de nombreuses pointes et lames en toutes directions et qui n’étaient visiblement pas là que pour la décoration. Le déchu revint au combat avec son arme singulière et prit une posture défensive inédite, recroquevillé derrière l’égide atroce. L’apprenti déploya alors une paire d’ailes noires dans son dos. Leurs plumes semblaient faites de ténèbres et battaient l’air d’une manière irréelle. Si l’ancien soldat de dieu pouvait se servir de ses ailes pour se protéger, le soldat de la mort devait pouvoir le faire aussi. Ce dernier commença cette nouvelle phase du combat, déterminé à en finir avec cet espèce d’oiseau. Sa première attaque, une feinte de cheffé à dextre suivit d’une feinte de tranché à revers enfin terminée par un brisé au chef, heurta sans grand étonnement le toit de bois et de métal. Ce dernier tenta de coincer la lame d’argent dans l’un des brise-lames tout en bloquant l’attaque mais n’y parvint pas, puis contre-attaqua en utilisant les pointes acérées qui dépassaient au-dessus de son poing fermé. Il s’en fallut de peu pour que Slize puisse se déphaser à temps, et il profita de l’action pour faire un large pas sur le coté gauche moins bien protégé du déchu. Il arrêta une attaque d’une des pointes avec son aile gauche, et fut à deux doigts de percer entre les côtes, mais la targe de combat dévia l’attaque qui n’attaqua que la bure noire. L’homme repartit en arrière mais se fendit à nouveau en avant, visant le poumon droit de sa cible. Ce dernier écarta la pointe menaçante d’un revers du bras, et son antagoniste lâcha la main droite de la poignée pour se précipiter plus près encore. De la main droite, il commença à étrangler l’ange qui ne pouvait plus utiliser son bouclier à une si courte distance. Finalement, le déchu décocha un uppercut de sa main libre à l’Ombre qui lâcha enfin sa prise. Il retourna alors changer d’arme.

Il revint avec une paire de saïs. Il maniait les deux dagues avec une vitesse stupéfiante, et entreprit de saisir la lame d’argent entre les pointes de la garde de sa main gauche afin de briser le fil. De la main droite, il tenait tant bien que mal en respect l’autre en face de lui. Slize savait qu’il devait réagir vite, ou sa lame serait cassée nette. Il choisit de forcer la main à son adversaire dont l’arme commença à bouger. Il accentua le déséquilibre et bientôt le déchu tenta sans succès de reprendre sa position de force. Finalement, il eut à changer d’arme une nouvelle fois, talonné de prêt par l’Ombre qui commençait à en avoir assez.

L’ange dégaina un katana et un wakizashi. Il tenta de couper son poursuivant en libérant la lame de son fourreau, mais l’homme en face adopta une parade correcte face à ce type d’attaque, glissant le fort de son fil contre le tranchant afin de l’écarter. L’autre combattant tenta alors d’attaquer à l’aide de sa main gauche, mais un coup de pied bien placé lui fit lâcher son arme qui vola à quelques mètres de là. Sans se soucier de la dague perdue, le déchu poursuivit avec deux attaques que l’Ombre préféra esquiver, ne voulant pas se retrouver avec une lame coupée en deux. À la troisième offensive, il eut à nouveau l’occasion de dégager le sabre menaçant. Il réalisa un maki otoshi plus efficace que spectaculaire, et fonça droit sur le torse exposé du suivant de Lucifer. Ce dernier bloqua toutefois la pointe de son aile gauche, dont les plumes sombres se teintèrent de rouge sans toutefois qu’elle cède. Profitant de la position, Slize changea de tactique et fit tourner sur elle-même son épée, brisant le katana entre sa lame et l’un de ses quillons en forme de branche de laurier.

Le déchu se retira encore, lâchant le sabre nettement diminué et devenu inutile. Il attrapa au vol une rapière élégante avec une garde italienne très ouvragée et sans aucun doute dangereusement efficace quand il s’agissait de bloquer une pointe. Cette nouvelle arme allait être un véritable challenge, la lame fine étant particulièrement bien adaptée aux duels contre la plupart des autres types de lames. L’ange prit une garde espagnole, la main au-dessus de la tête et la main gauche à mi-hauteur, prête à l’emploi. Voyant la posture adoptée par l’autre, l’Ombre choisit plutôt une garde invitante, et ouvrit toutes ses lignes en tenant son épée dans sa seule main droite, pointée en avant vers l’extérieur. Le damné se fendit à une vitesse ahurissante, se propulsant pointe en avant en s’aidant de ses ailes, et son adversaire faillit bien être percé à jour, prenant une parade presque tardive. L’ange redoubla en déplaçant sa pointe, forçant son ennemi à reculer nerveusement, puis redoubla à nouveau tout en faisant tournoyer l’acier afin de choisir une nouvelle cible. Ces enchaînements étaient stressants pour Slize, car il n’avait pas le droit à l’erreur, devant parer les fentes le plus tard possible avec une arme presque deux fois plus lourde et nettement plus encombrante. Son handicap l’empêcha de riposter à aucun moment, et le bretteur en face relançait systématiquement. Finalement, il se déphasa et fit un large pas en avant, laissant l’autre duelliste le traverser, et rematérialisa en armant un puissant cheffé à dextre de ses deux mains jointes. Le déchu, décontenancé un instant, riposta avec une Passata di Soto, évitant la décapitation tout en relançant une attaque de fente au cœur de son ennemi. Ce dernier esquiva sur sa droite et saisit de sa main gauche la rapière à la base de sa lame, espérant que son possesseur n’avait pas, dans un accès d’originalité, affuté cette partie. Il mit toute la force qu’il avait dans sa poigne et tira d’un coup sec. Sa paume ne se retrouva heureusement pas en sang, et il arracha le fleuret des mains de son propriétaire, puis il s’écarta dans un grand battement d’ailes de ténèbres.

L’autre alla calmement se chercher une nouvelle arme. Une épée bâtarde. Le même type d’arme que Slize. Il lança la rapière à l’autre coin de la salle d’armes et s’avança pour un nouveau duel. Il prit une garde basse, lame pointée sur les pieds de son adversaire, tandis que l’autre reprenait la première position qu’il avait prise au début du combat. Ils restèrent ainsi un petit moment, se toisant dans l’attente de celui qui initierait l’assaut. Finalement, dans un éclair, le déchu avança tout en balançant sa lame, armant une attaque verticale qui cherchait à diviser radicalement les pensées de l’Ombre. Ce dernier exécuta alors un mouvement qu’il avait appris par cœur. Parade, main gauche sur la lame. Éjecter la pointe adverse vers la gauche avec le quillon. Frapper au visage avec le pommeau. Changer de côté. Transpercer du bout de l’épée la cible sans défense.

L’ange déchu ne fit pas un bruit en mourant. Seul résonna le tintement de son arme qui heurta le sol après qu’il l’eut lâchée. L’homme accentua la pression et un tiers de l’argent traversa le perdant qui poussa un dernier soupir avant de rendre l’âme.

Tirant de sa poche la langue et les canines qu’il posa par terre, Slize arracha quelques plumes noires à l’ange tout en faisant disparaître ses propres ailes. Il déposa ensuite les plumes avec les autres trophées, et attendit le retour de la passeuse.


[H JDR: RAAAAAH! Enfin fini! Désolé j'ai été particulièrement occupé ces derniers jours et ça ne se calmera que dans une ou deux semaines.
J'espère que la longueur compensera le temps que ça m'a mis :s]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeJeu 6 Nov - 22:45

« Et bien ! Tu as pris ton temps ! »

Comme l’apparition divine, la blonde revint devant l’ombre et son chat, forcée de constater que les deux étaient en vie. Elle leva doucement la main droite, faisant venir à elle les trophées que l’homme avait rassemblés à sa seule demande. Un sourire narquois naquit sur son visage, et d’un claquement de doigt les objets devant-elle prirent feu. Tournant dos à l’ombre elle dit d’une voix humble :

« Je dois admettre que tu as fait preuve de bravoure et de détermination. »

Puis elle se retourna de nouveau vers l’ombre et son animal. D’un pas lent et assuré elle s’approcha de son cobaye du soir. Elle avança sa main vers son visage et ferma ses yeux, le décor changea de nouveau. Ils se trouvaient maintenant dans un dojo. Sur le sol, aucun tatami, aucune arme non plus. Juste une salle entièrement ornée de parquet.
D’un geste frivole la femme fit un tour sur elle-même, comme si elle se préparait à chuter dans un champ de fleurs, l’issue fut tout autre. Une fumée noire jailli derrière elle, laissant paraître une silhouette familière, celle d’une ombre qui s’était déjà vu. Slize, et son chat Nightmare, deuxième du nom :


« Amusez vous bien ! »

Avait-elle dit d’une voix amusée. Elle disparu de nouveau. Inutile d’expliquer quoi que ce soit, devant Slize, un autre Slize. Les deux allaient sans doute s’amuser… Au fond de la salle était apparu une porte, une porte coulissante.

« Tu dois sortir de la pièce. Fais le vite, je ne suis pas patiente. »

Sa voix était sortie de nulle part. L’ultime épreuve était lancée.

[C’est toi cotre toi, et ton chat contre ton chat. ^^ Ce Slize là est déjà Shinigami, et donc te surpasse en tout point, tu dois sortir de la pièce en vie. Bien sur rouler dans son dos pour sortir ça ne marche pas… Enfin si ça marche mais c’est trop facile. ^^
Libre, combat au corps à corps, ruse, ce que tu veux. Toutefois ces clones ne sont pas dotés de paroles, son insondables et insensible lorsque tu veux influencer leur esprit, ils n’en ont pas.
Courage, c’est bientôt la fin.
Minimum un post tout plein. Fait m’en dix si tu veux, mais fais gaffe, je lis tout ! On dit tant bien que mal, pas tant mieux que mal. ^^]
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 12 Nov - 21:39

Plop! A peine les trophées avaient-il été déposés que la passeuse réapparaissait, l'air un peu lassée.

- Et bien ! Tu as pris ton temps !

Slize tira nerveusement la montre à gousset et vit que l'aiguille était bloquée sur minuit. Il ne savait pas depuis combien de temps la course du chronomètre s'était arrêtée, et si il avait franchi la ligne d'arrivée avant le mécanisme. Il s'attendait à tout instant voir Nightmare disparaître dans un nuage de fumée et rester lui-même prisonnier de ce manoir infernal jusqu'à la fin de l'éternité.

Pendant qu'il jetait un coup d'œil au cadran, la passeuse avait fait venir à elle les différents trophées durement gagnés. Elle les observa avec un sourire, puis les fit disparaître dans une petite boule de flammes.


- Je dois admettre que tu as fait preuve de bravoure et de détermination.

L'homme se demandait si tout ceci était bon ou mauvais signe. Mais c'est avec soulagement qu'il constata que le décor avait à nouveau changé. Les murs et le sol se transformèrent comme dans un rêve, des portions changeant subtilement et se précisant au fur et à mesure que l'esprit se concentrait dessus. Il s'agissait d'une nouvelle salle d'entraînement, tatamis remplacés par un parquet de lattes en bois clair et cloisons recouvertes d'une peinture blanche uniforme. L'Inconnue tourna alors sur elle-même, rappelant étrangement le spectacle d'une femme ivre de joie en train de danser d'allégresse, et un épais nuage noir se forma derrière elle. La brume opaque prit forme petit à petit comme une photo dont la mise au point était en cours. La forme était humaine, assez bien bâtie, et sombre. A ses pieds se détachait une autre silhouette plus petite et qui se tenait à quatre pattes. Les apparitions s'affinèrent encore. La plus grande avait un visage dur et fatigué, et un regard déterminé. Elle tenait entre ses mains un long bâton bien droit et complètement noir, avec apposé sur sa partie supérieure une lame courbe tournée vers l'intérieur. A sa ceinture une épée se forma, décorée d'une garde en laurier d'acier et d'un fil en argent. L'autre laissa apparaître une queue noire, une paire d'oreilles pointues et deux yeux verts. Les dernières volutes de mystères s'effacèrent et dans la salle se dressaient maintenant deux Slize et deux Nightmare.

- Amusez vous bien ! lança la passeuse avant de disparaître. Tu dois sortir de la pièce. Fais le vite, je ne suis pas patiente. ajouta-t-elle à nouveau à l'endroit d'où elle semblait capable d'observer et communiquer avec l'apprenti sans être visible ou atteignable par quoi que ce soit.

Alors qu'elle finissait sa dernière phrase, une porte coulissante apparut discrètement derrière le duo qu'elle venait de faire apparaître. Les deux hommes se toisèrent silencieusement, les regards d'acier s'affrontant dans un duel silencieux, tandis que les deux félins faisaient tout pour impressionner leur alter ego. Simultanément, les deux Ombres étendirent leurs ailes de ténèbres, alors que leur chats feulaient. Slize remarqua quelque différences avec son autre moi. Ce dernier semblait plus fort, plus sûr de lui. Sa faux avait changé, et sa posture était un peu différente. Enfin, ses ailes s'étaient matérialisées beaucoup plus vite et semblaient, de quelque manière que ce soit, plus efficaces et plus majestueuses.


- Passé, présent, avenir. déclamèrent-ils ensemble. La boucle est bouclée, et l'épreuve finale est enfin là. finit le Slize original.

Il tira sa cape de son dos et la mit, les pans noirs traversant les ailes sans aucun problème. Puis il tira sa propre faux. A cette différence près, plus leurs ailes, ils étaient maintenant parfaitement identiques. A leurs pieds, les chats tournaient en rond autour des deux combattants. Ils exécutèrent en même temps deux saluts rigoureusement pareils, puis se mirent en garde.

Le futur Slize plaça ses deux mains proches du fer crochu, laissant une bonne longueur de bâton dépasser derrière sa garde. Son adversaire prit sa position habituelle, la main droite à mi-hauteur de la hampe et la gauche à la base. Ils partirent au même instant, bondissant chacun sur l'autre. La faux original, au manche tordu pour faciliter l'utilisation, dessina un arc de cercle qui frappait au chef à dextre. L'autre prit la défense, puis riposta avec la pointe crochue. Le Slize du présent était complètement désarmé face à cette réaction totalement inhabituelle, et comprit que son futur moi en avait beaucoup appris en plus sur le combat avec son arme exotique. Le présent effectua une longue retraite pour se mettre hors de portée de l'autre fer, mais son adversaire le poursuivait et remettait ses attaques. Il essaya bien une ou deux attaques et feintes pour se sortir de la situation, mais le futur savait toujours comment réagir et poursuivait le combat à sens unique.

Finalement, il se résolut à ne pas réfléchir et simplement faire une attaque au hasard. Cette fois-ci, le présent réussit avec succès à déstabiliser son homologue, et put inverser la vapeur. Mais si la faux maniée du bout de la hampe est utile pour frapper loin et fort, elle n'en est pas moins lente à utiliser. En face, l'autre Slize pouvait parer aisément avec sa prise inhabituelle. La plus jeune version de l'Ombre attrapa alors son arme des deux mains au milieu du long manche. Il moulina comme avec un bâton, faisant tournoyer hampe et fer dans tous les sens et en utilisant au mieux la grande inertie pour être inattaquable. Son ennemi fit alors quelque chose d'inédit: il se multiplia pour devenir deux, quatre, huit. Bientôt, de tous côtés, le présent dut se défendre contre une marée de clones du futur. Heureusement, leur nombre les gênaient plus qu'autre chose, et il réussit à en éliminer cinq assez facilement en faisant tournoyer son arme comme une majorette. Puis quelque chose lui fit comprendre comment il s'était d'un coup retrouvé submergé: toutes ces copies n'étaient que des ombres de l'Ombre. Son pouvoir sur les ténèbres était visiblement capable de donner vie à des silhouettes bien réelles. Le présent sourit et utilisa à son tour les forces de la nuit.

Parallèlement, les deux chats combattaient comme leurs maîtres, cherchant chacun à éventrer l'autre à coup de griffes ou s'égorger avec les dents. Le Nightmare futur était un peu plus grand et paraissait plus éthéré, comme s'il était fait plus d'ombres que de chair. Ce qui était effectivement le cas, se dit ironiquement l'autre félin. Après s'être jaugés, ils commencèrent un duel d'intimidation, feulant et gonflant autant qu'ils le pouvaient, oreilles repliées en arrière, montrant les dents et les griffes. C'était parfaitement inutile, car ce n'était pas des les habitudes du chat de refuser un combat, mais c'était un rituel au même titre que le salut de leurs humains. Ils combattaient en se sautant l'un sur l'autre, griffes dehors, essayant de feinter pour placer un coup de patte ou mordre à un endroit stratégique. Mais, comme leurs maîtres, les félins pouvaient se déphaser pour passer au travers des menaces. A chaque fois qu'une mâchoire atteignait un cou, ou qu'une patte pleine de griffes frappait un ventre, la cible laissait simplement l'attaque passer sans causer de dommage.

L'apprenti Shinigami fit apparaître autour de lui trois épées similaires à celle qui pendait à sa ceinture. Elles virevoltaient en flottant dans les airs au gré de la volonté de leur créateur qui avait cessé la danse de sa faux. Autour de ce dernier, cinq lui-mêmes se trouvaient hors de portée de l'arme d'hast et se préparaient à reprendre l'assaut. Le plus jeune Ombre profitait de ce court instant de répit pour tester les limites de son contrôle sur les épées tournoyantes qui formaient un mur contre ses attaquants. C'était peu, mais ça pouvait faire la différence contre autant de cibles. Ses cinq adversaire reprirent le combat en même temps, décochant chacun une attaque différente avec leur longue armes. Le présent n'eut pas beaucoup de choix et déphasa pour sortir de ce cercle mortel, et ses armes animées le suivirent en plaquant le plafond. L'un de ses clones futurs contrôla mal son attaque, qui découpa le visage de son voisin, lequel disparut rapidement dans un nuage de ténèbres. Les quatre antagonistes restants se mirent en position pour attaquer plus efficacement dès lors que leur cible serait à nouveau atteignable.

Le présent se retrouva à quelques mètres de ses ennemis, et balaya de sa faux les jambes en mouvement. C'était l'une de ses attaques préférées, et il ne s'étonna pas qu'elle ne rencontre pas son efficacité habituelle. Par contre, les trois épées tombant du plafond tandis que tous regardaient au sol firent mouche, et il ne resta plus alors qu'un seul double du futur en lice. Les bâtardes disparurent avec leurs cibles, s'évanouissant en volutes d'ombres insaisissables, et les deux combattants restants se firent face. Ils se regardèrent un court instant dans les yeux, puis se jetèrent l'un contre l'autre. L'attaque du plus jeune percuta en premier son adversaire, mais ce dernier dématérialisa tout en finissant son propre moulinet. Mais alors que son fer aurait du être lui aussi déphasé, incapable de causer le moindre dégât, il percuta par chance l'autre bout du manche de son ennemi. Ils reculèrent, puis revinrent immédiatement à la charge. Ils armèrent la même attaque, et les griffes d'acier au bout de leur hampe se percutèrent violemment sous les deux visages identiques. Les deux Slize montraient un visage plein de colère et de violence, tandis que dans leurs veines commençait à couler la Rage Noire. La Mort elle-même demandait à son champion de se débarrasser de son double, sans se préoccuper lequel des deux vaincrait. Ils hurlèrent, et lâchèrent leurs armes.

Les deux hommes se jetèrent l'un contre l'autre comme des enragés, délaissant leurs armes et la rigueur martiale pour le plus simple des corps à corps où seul la fureur faisait la différence entre deux personnes. Ils roulèrent par terre, frappant de leurs poings, de leurs pieds, coudes, genoux, têtes, dents. Peu importe, tant qu'ils pouvaient blesser l'autre.

En parallèle, les deux chats étaient dans une situation presque similaire. Tous deux bien accrochés l'un à l'autre, le Nightmare du présent était tout proche d'égorger son alter ego, alors que ce dernier essayait de forcer pour éventrer sa jeune incarnation. Aucun ne voulait abandonner ce bras de fer en déphasant. Ce serait la victoire, ou la mort.

Slize, celui du présent, s'essoufflait. Son futur moi était plus fort, bien que pas plus hargneux, et surtout mieux reposé. Lui venait de parcourir le manoir infernal, alors que cet autre venait d'être invoqué pour le tuer. L'apprenti perdait souvent l'avantage et prévoyait d'être mis en pièces si il ne trouvait pas un moyen d'être supérieur, sinon par la force, par l'intelligence. Mais la Rage, la douleur et la fatigue embrumaient son cerveau. Il aurait aimé pouvoir arrêter de se battre, laisser son futur se charger de lui, et enfin mourir. Ce n'était pourtant pas possible.

Nightmare allait mourir. Son jumeau était trop fort, et lui commençait à faiblir. Il pouvait sentir ses pattes retenant le quatuor de griffes laisser de plus en plus de marge vers ses viscères, vers sa mort.

Paf! Ce coup de poing laisserait un sacré hématome, et l'Ombre eut l'impression qu'une église faisait sonner ses cloches dans sa tête. Une migraine affreuse lui transperça le cerveau et chassa tout le reste. Il ne pouvait plus penser, il ne pouvait plus se battre. Son futur était en train de le tuer, bientôt il ne pourrait même plus riposter. L'autre se releva en rugissant un rire affreux. Le présent lui-même ne put même pas s'aider de ses mains pour se remettre debout. Un coup de pied lui cassa tout à coup deux côtes. La douleur était affreuse, et il s'attendait à tout moment à s'évanouir, et mourir. Un autre coup de pied atterrit et encore plus de côtes craquèrent.

L'autre Slize riait toujours, et leva à nouveau le pied gauche en arrière. La botte noire fendit les airs, mais plutôt que de briser le sternum fragilisé de sa cible, il ne fit que traverser le torse. Et c'est alors qu'une chose étrange se produisit. Dans un temps, l'apprenti Shinigami sentit son esprit et sa lucidité revenir légèrement, comme de très loin. Dans ce même temps, et bien que l'Ombre par terre soit toujours déphasé, le futur ne pouvait plus ressortir son pied de là où il l'avait mis. Il tenta de tirer, mais rien n'y faisait, et il réussit simplement à s'enfoncer un peu plus.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 12 Nov - 21:39

Au fur et à mesure que le pied traversait, le Slize du présent voyait ses pensées un peu plus claires. Il comprit que sa seule chance de survivre, et même de gagner, était de poursuivre le mouvement. Il saisit donc le pied droit de son homologue qui disparut de la même manière entre ses mains. L'autre tomba, dépourvu de pieds et tenta vainement de se retenir au sol pour ne pas être totalement absorbé par sa jeune incarnation. Mais plus ce dernier tirait vers lui, et plus il se sentait fort, moins la douleur avait de prise sur lui. L'Ombre animé par la passeuse hurla une dernière fois avant que tout ce qui reste de lui ait été dévoré par l'apprenti triomphant.

Slize se releva comme si de rien n'était. Ses côtes étaient à nouveau soudées entre elles et les marques de son combat final avaient disparu de son visage comme sur le reste de son corps. Il se sentait beaucoup plus puissant qu'auparavant, et...

Par terre, dans une flaque de sang gisait le corps de Nightmare. La fourrure noire était imbibée de pourpre et ses yeux regardaient fixement dans le vide. L'Ombre fit quelques pas pour s'approcher de la dépouille, mais celle-ci commença à disparaître dans des volutes sombres avant qu'il ne puis l'atteindre. La queue partit en premier, avec les pattes arrières, et tout le petit corps disparut en finissant par la gorge qui béait. En même temps que le cadavre, la large flaque de sang s'envola.


"J'ai eu chaud avec lui!"

Slize sursauta en voyant son compagnon sortir d'un mur pour le rejoindre. Puis il se calma.

- Je me disais aussi que ça aurait été étrange que tu parte comme une Ombre. Un instant, j'ai cru que la passeuse avait voulu nous jouer un nouveau tour.

"Non, je ne pense pas. Ce devait sans doute être la dernière épreuve. Après passé, présent et futur, à quoi pourrait-elle nous confronter?"

- Je ne sais pas... A nos rêves? Nos cauchemars?

"C'est moi le cauchemar ici." fit remarquer le félin.

L'Ombre ne releva pas et alla récupérer sa faux. A coté se trouvait encore celle de son adversaire vaincu. Il en profita pour y jeter un œil. Le fer était le même que celui qu'il avait actuellement, seul la hampe avait changé, le manche en bois tordu remplacé par un bâton noir et lisse, parfaitement droit. La chose dégageait une énergie obscène qui n'échappa à aucun des deux comparses.


- Qu'est-ce que ça peut être à ton avis?

"On dirait le bâton des Shinigamis."

- Comment tu saurais ça?

"Il y avait une gravure d'un de ces bâtons dans l'un des livres que tu as volé à la bibliothèque, avant le cataclysme. Et la description qui en était faite colle assez à l'impression que dégage ce truc."

L'homme réfléchit à cela. C'était une bonne idée en fin de compte. Grâce à ce stratagème, il pouvait garder le bâton à portée de main sans toutefois avoir à transporter son arme d'hast ET un bâton en plus. Il moulina un peu avec cette nouvelle arme, mais comme il décidait de délaisser sa faux actuelle, l'autre partit en fumée, et il se retrouva les mains vides.

- Bon, il est temps de rencontrer une dernière fois la passeuse.

Et sur ces mots, il ouvrit la porte.
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 12 Nov - 22:23

[Yo ! D’où tu crois que c’était la dernière épreuve ? ^^
T’es pas marrant je voulais te faire trouver ton arme moi. ^^]

L’ombre ouvrit la porte. Et la blonde était ici même, devant Slize et son matou. Elle ne dit rien, elle restait là, devant la personne qu’elle avait devant lui. D’un pas lent et calme elle avança vers lui tout en décroisant ses bras. Elle leva son bras dans sa direction et lui donna une pichenette sur le front.
Le voilà maintenant qui se retrouvait sur une plage blanche bordée par l’océan d’un coté, et une forêt sombre de l’autre. Il se trouvait seul, avec son chat, sur le sable blanc était sculpté un mot, un simple mot : reçu, l’évidence même. Sur le sol était posé une petite feuille pliée en quatre.
Lorsque l’ombre ramassera cette feuille, il lira une simple phrase : Adieu, tout du moins je l’espère pour toi…

Jamais elle n’avait reparlé à un prétendant au niveau 3, et jamais elle ne commencerait…


[Félicitations, te voilà niveau 3. Tu clôtures en faisant un post et tu mets terminé dans le titre du topic. ^^]
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Slize
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Slize


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Pouvoirs: Contrôle de l'ombre, influencer les décisions des gens, insensibilité à la magie, dématérialisation, absorber la vie
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer   [Terminé] [Test de passage] Toutes les larmes de l'Enfer Icon_minitimeMer 12 Nov - 23:29

[H RPG: Hey, c'est pas parce que je pense que c'est la dernière épreuve que ça doit l'être ^^
M'enfin, ça me permettra de laisser un peu moins de mes doigts sur le clavier :p ]

Elle était derrière la porte. Manifestement, ce qui se trouvait au-delà n'était pas pertinent, car tout ce que put voir Slize était un fond noir sans limites. Elle semblait marcher normalement dans cet endroit immatériel par essence et gardait les bras croisés, une moue énigmatique au visage. L'Inconnue fit quelques pas vers l'apprenti tout en décroisant lentement ses bras. Sans un mot, elle lui fit une petite pichenette sur le front, et tout devint noir.

...

Un soleil sanglant se levait par-dessus l'horizon, entre le ciel et la mer. L'océan s'échouait à son rythme sur la plage de sable blanc avec un fracas cadencé, puis se retirait et rendait à la terre ses droits. Malgré la proximité d'une épaisse forêt à l'opposé de la côte, il n'y avait pas un seul oiseau pour chanter.

Quand il ouvrit les yeux, l'Ombre eut tout d'abord mal. La lumière l'agressait même au travers des paupières et l'air marin lui tournait la tête. Il resta allongé dans le sable, le temps que son mal de tête disparaisse. A ses cotés, le chat émergeait lui aussi, dans un meilleur état que son humain toutefois. Il commença à inspecter rapidement les alentours, mais rien ne semblait bien menaçant. Ils étaient à une centaine de mètres de la forêt et à une vingtaine de l'océan, aussi rien ne pouvait les approcher sans être vu. Le félin s'approcha de l'homme allongé qui grogna. Le chat insista.

Slize se leva. Il ouvrit les yeux et se força à les garder ouverts. La lumière vive du soleil l'atteignait comme si c'était la première fois qu'il voyait le jour, et il crut que ses globes allaient bruler. Au bout de plusieurs minutes, il put enfin observer ses alentours correctement. Nightmare lui indiqua les lettres sur lesquelles ils avaient été allongés.
REÇU Au sol, s'envolant vaguement, se trouvait une feuille de papier pliée en quatre. L'Ombre avait du être couché dessus auparavant, car la page se serait sans aucun doute échappée autrement. Il déplia le billet et lut.

Adieu, tout du moins je l’espère pour toi…

C'était assez clair. Jamais plus il ne reverrait la passeuse. Il avait accompli avec succès les épreuves qui lui avaient été assignées, et il était maintenant un Shinigami affirmé. En relisant les quelques mots, il constata qu'il ne projetait plus d'ombre. La lumière lui passait au travers comme si il n'était pas là. Le même phénomène était visible chez Nightmare. L'homme relut une dernière fois le message, puis roula le papier en boule et la jeta dans l'eau.

En se retournant vers la forêt, il constata la présence d'un piquet planté dans le sol. En s'approchant, l'Ombre reconnut immédiatement le bâton du Shinigami. Il s'en saisit et le fit tourner entre ses mains pour l'observer sous toutes les coutures. L'arme, emblème de son nouveau rang, était faite d'une sorte de mélange entre bois et métal, à la fois léger mais très résistant. Pas une seule imperfection ne venait ternir le fini absolu, parfaitement cylindrique sur toute la longueur. La couleur d'ébène ne réfléchissait ni n'accrochait nulle part les reflets flamboyants du soleil.

Slize replanta le bâton dans le sable, attacha sa cape en bandoulière comme dans le manoir, passa sa faux dans son dos, puis reprit sa nouvelle arme. Il avait tout le chemin pour réfléchir à un moyen de monter la lame courbe de la faux sur ce nouveau support.

Le chat et l'Ombre se regardèrent puis, d'un commun accord, entrèrent dans la forêt.
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