La dame qui aimait et détestait les oreilles pointues[Libre]

Lorsque Akayuki pu enfin distinguer les portes d’une ville, la nuit avait déjà enveloppé les environs depuis un bon moment. Faël confortablement posé sur son épaule analysait l’imposante entrée de la ville d’un œil scrutateur. Il s’assurait que rien ne menaçait la sécurité de sa protégée.

Il remarqua rapidement une possible menace, mais ne dit rien. Il ne voulait pas créer de doutes inutiles dans l’esprit fragile de l’orpheline. Elle en avait déjà bien assez.

Alors que la karnash s’apprêtait à quitter la protection que quelques arbres rabougris lui prodiguaient, l’oiseau lui ordonna d’arrêter de se mouvoir. Elle lui lança un regard confus, avant d’observer les portes plus attentivement. Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’était la source de l’inquiétude de son familier et blâma son manque d’observation sur l’obscurité.

Il y avait trois hommes qui gardaient les portes et, ce qui apparaissait être, une jeune femme semblait discuter avec eux.

«Il portait un bandeau sur le bas du visage, il cachait sa bouche et son menton, mais on pouvait voir des marques dans son cou, comme si il avait été attaqué, une fois, à coups de couteau… », expliquait un des gardes à la joli brune.

La brune en question ne répondit rien visiblement perdue dans ses réflexions.

Le fantôme d’un sourire se dessinant sur ses lèvres, Akayuki s’avança sans porter attention aux plaintes mentales de Faël. Elle ne put exécuter que deux ou trois pas avant que l’objet de sa curiosité l’interpelle.

«Qui êtes-vous? Montrez-vous!»

Ne sachant trop comment réagir à ce genre de confrontation, la karnash se révéla aux yeux de ce qu’elle croyait être une simple humaine. Elle lui décocha un large sourire qui n’arrivait pas à atteindre ses yeux. (Elle était toujours en période de deuil.).

« Heeh, moi qui croyait avoir été silencieuse », commença-t-elle son faux sourire toujours collé à son visage.

« Quant à qui je suis hmm, il serait plus poli que vous vous présentiez en premier puisque vous avez posé la question non ?».

Les trois hommes la regardèrent fixement une pointe d’incrédulité qu’Akayuki ne remarqua point dansant dans leurs yeux. Faël, agacé par la nature curieuse de sa jeune amie, fixait la brune, dont seul le dos était visible, sans masquer sa méfiance.

La colère de cette femme était palpable et cela ne présageait rien de bon…

Lorsqu’elle vit leurs yeux se dénuder de vie, Akayuki su que les regards incrédules des gardes n’avait pas été dirigé vers elle, mais vers la femme lui faisant toujours dos.

Elle venait de les décapiter d’un mouvement sauvage arborant une grâce animale, envoyant ainsi leurs têtes s’écrasées un peu plus loin dans un bruit mou.

Cette scène la laissait sans voix. Une part d’elle observait le sang avec intérêt, complètement fascinée, mais une autre revoyait le meurtre de Kamori défilé dans son esprit. Il avait été tué rapidement et sans aucune pitié, tout comme les trois hommes gisant près de l’inconnue.

Elle inspira profondément, cherchant une raison au meurtre commis sous ses yeux.

*Ils devaient la harceler*, se dit la jeune karnash. *Oui c’est ça, ils devaient l’harceler.*

Satisfaites par cette hypothèse, Aka s’efforça de détourner son regard de la vision sanglante pour le poser sur l’individu étrange.

Elle l’entendit soupirer, mais attendit une quelconque réponse patiemment. Elle n’eut pas à poiroter bien longtemps.

«En général, je te répondrais que je n'ai pas à répondre à ça, mais, de toute manière, tu auras eu le temps de mémoriser mon visage dans ta petite tête, alors autant te le dire. Je me nomme Renn Arikado.»

Sans faire attention à la minuscule insulte glissée dans la phrase prononcé par Renn, Akayuki se surpris à contempler les yeux de la jeune femme en question. Elle décida, sans aucune arrière pensée, qu’ils étaient magnifiques et ce qu’elle préférait chez de loin chez l’autre.
Des iris noirs sans fonds détenant plus d’un secrets.

Quant à lui, Faël, fixait toujours la brune sans émettre le moindre son.

Avant qu’Aka puisse, à son tour, se présenter, Renn enchaîna;

«Dis-moi. Qui oserait s'aventurer dans ces environs au beau milieu de la nuit? Les créatures de l'ombre rôdent souvent, à cette heure...Voilà pourquoi ces gardes sont là, enfin, étaient là...».

Créatures de la nuit ? Parlait-elle des démons, des vampires, des monstres et de tous ces êtres qui intéressaient Akayuki au plus haut point. Cette perspective excitait grandement la karnash, l’empêchant de réaliser que d’infinis dangers avaient planés, et planaient toujours, au dessus de sa petite tête.

Le sourire qui assombrissait les traits de Renn s’effaça subitement et Faël se prépara à l’attaquer en cas de besoin.
Heureusement pour lui, la femme lui jeta un regard agacé avant de faire face à Aka.

«Dites, cela vous ennuierait d'éloigner votre...faucon? C'est que j'ai un peu peur de ce genre d'oiseau depuis les quelques fois où il y en a qui m'ont attaquée... J'ai l'impression que les oiseaux ne m'aiment pas déjà d'avance, et je reste méfiante...Vous n'êtes pas obligée, mais je me sentirais...plus à l'aise...»

Cette déclaration sembla tirer la karnash hors de sa rêverie. Son sourire enfantin disparut et elle ferma les yeux quelques secondes avant de les ouvrir à nouveau.

«Heeeh, désolée de vous causer de l’inconfort, mais même si je lui demandais, Faël resterais perché sur mon épaule. C’est une tête de mule ce faucon. », s’excusa-t-elle maladroitement avant de poursuivre.

« Par contre, je peux vous assurer qu’il ne vous attaquera pas à moins que vous soyez une menace pour ma vie ou pour la sienne. Bref, je me prénomme Akayuki, ravie de faire votre connaissance Renn. »

Alors qu’Aka s’apprêtait à tendre la main à Renn, invitant celle-ci à la serrer, Faël lui ordonna de ne pas s’éxécuter. Confuse, la jeune karnash lui obéit sans poser de question et opta pour rendre son sourire à la charmante femme lui faisant face.

« Vous êtes de quelle race huh ? »

Pourquoi Faël agissait-il si bizarrement ?

Deux questions bien différentes auquelles Aka souhaitait recevoir des réponses.

«Heeeh, désolée de vous causer de l’inconfort, mais même si je lui demandais, Faël resterais perché sur mon épaule. C’est une tête de mule ce faucon. »
Raté. L'oiseau l'attaquerait sauvagement si elle approchait de trop près, et même si elle aimait la douleur, elle ne voulait pas avoir d'autres marques sur sa peau presque parfaite.
« Par contre, je peux vous assurer qu’il ne vous attaquera pas à moins que vous soyez une menace pour ma vie ou pour la sienne. Bref, je me prénomme Akayuki, ravie de faire votre connaissance Renn. »Elle allait s'assurer qu'il ne l'attaquerait pas...à moins qu'elle ne représente une menace pour eux...ce qui était le cas.
*Je devrai trouver un autre moyen, pour distraire ce sale oiseau...*
Elle aimait les créatures intelligentes, mais pas lorsqu'elles dérangeaient sa chasse, et elle commençait à avoir vraiment faim.
« Vous êtes de quelle race huh ? »*La question qui tue. Je ne peux pas y répondre, elle risque de se douter de mes intentions...*
Elle baissa la tête, utilisant ses talents de comédienne pour donner à son stratagème une allure véritable.
"Si ça ne vous ennuie pas trop, je préfère ne pas trop en parler, ça me rappelle un douloureux passé qui risque de me hanter sans cesse..."
Elle feignit la femme dont toute la famille avait été tuée sous ses yeux alors qu'elle ne pouvait rien faire, que cela l'avait traumatisée et que le seul fait de mentionner le nom de sa race lui rappelait les horreurs qu'elle avait vues. Mais sous son air faussement timide et sensible, peiné, se cachait un sourire machiavélique, qu'elle ne devait pas laisser paraître, car ses pensées étaient tout le contraire de ce qu'elle disait.
*Un délicieux passé, en fait...*
"Je vous retourne la question, puisque c'est vous qui me l'avez demandé..."
Elle fixa l'oiseau dans les yeux, se demandant si son plan pourrait fonctionner, ou bien s'il verrait quelle était la vérité. Devinerait-elle que l'homme dont elle parlait avec les gardes avait un rapport avec son histoire?
*S'il débarque ici et que c'est vraiment lui, je le tue sur le champ, peu importe qu'il y ait plein de gens ou non.*
Elle devait faire oublier à l'autre femme sa question, et elle cherchait quelque chose à lui demander. Mais elle était plutôt plongée dans son imagination, où elle imaginait les scénarios les plus délicieux, où elle se délectait du sang de la nouvelle venue, alors que l'oiseau était hors d'état de nuire, mais cela ne réglerait pas son problème.
*Si seulement tout pouvait fonctionner comme dans les rêves...*
Elle eut soudainement une idée.
"J'ai entendu parler de deux camps, dans cette région...De quel côté êtes-vous? Moi, je n'en ai aucun, enfin, en ce moment...Je suis en train de choisir..."
Allait-elle mordre à l'hameçon, afin que Renn mette son plan à exécution?

«Si ça ne vous ennuie pas trop, je préfère ne pas trop en parler, ça me rappelle un douloureux passé qui risque de me hanter sans cesse...», avait répondu Renn, la tête baissée, cachant ainsi une grande part de son visage aux yeux curieux d’Aka.

Déçue, la karnash se mordilla l’intérieur de la joue nerveusement. Ce ne serait pas poli de presser le sujet, surtout si cela mettait son interlocutrice mal à l’aise. Elle avait eu l’air si démolie par la question, mais… mais…

*Au moins, je sais maintenant qu’elle n’est probalement pas humaine*, conclut mentalement Aka dans un soupir résigné. Faël dû lui-même contenir un soupir d’exaspération devant la stupidité de sa protégée, il se contenta de lui jeté un regard agacé.

«Je vous retourne la question, puisque c'est vous qui me l'avez demandé...»
De nouveau souriante, Akayuki s’empressa de lui répondre, tortillant inconsciemment une mèche de cheveux autour de son index droit. C’était, hélas, une habitude qu’elle avait acquit au fils des ans. Lorsqu’elle se sentait mal à l’aise, légèrement apeurée ou incertaine elle passait ses inquiétudes sur ses mèches noires.

« Je…», commença la karnash lorsqu’au même moment Renn reprit la parole.

«J'ai entendu parler de deux camps, dans cette région...De quel côté êtes-vous? Moi, je n'en ai aucun, enfin, en ce moment...Je suis en train de choisir...», déclara la semi-inconnue une lueur étranges dans les yeux.

Faël se décida enfin à l’avertir, puisqu’une partie d’échec venait de commencer suite à ces mots, il mettrait le plus d’avantage possible du côté d’Aka. Il lui expliqua que quelque chose clochait chez Renn, mais qu’il n’arrivait pas à discerner quoi exactement et lui demanda de se montrer un peu plus méfiante.

Les yeux d’Akayuki s’écarquillèrent une fraction de seconde. C’était donc pour ça qu’il se comportait si bizarrement, il se méfiait. Elle consentit à sa demande sans aucune hésitation, après tout elle ne voulait pas finir morte.

Alors que la karnash discutait mentalement avec son faucon, elle ne notait pas le silence, empreint de l’impatience de la brune, qui s’allongeait. Du moins, pas avant que l’oiseau le lui fasse remarquer.

« Karnash », déclara brusquement Akayuki pour mettre fin au silence en question.

« Je suis de la race des karnash. On dit qu’ils ne sont plus très nombreux… », clarifia-t-elle pas moins d’une seconde plus tard.

Maintenant, elle devait répondre à la seconde question.

Lorsque Renn parlait de camps, faisait-telle allusion au bien et au mal, au Ying et au Yang ou à autre chose qu’Akayuki ignorait ?

« Uuhhh… quand vous dites ‘camps’, vous parler du bien et du mal huh ? Si ce n’est pas le cas veuillez excuser mon ignorance, heeh, je viens tout juste d’arriver sur cette île. ».

Son pion avait été maladroitement avancé, espérons seulement que cette partie n’était qu’un jeu innocent et non un jeu dangereux. ..et il fallait être naïf pour s'attendre à autre chose qu'un partie d'échec dangereuse...

Des doubles. De grandes ailes noires. Tout s’éclairait maintenant. Renn était une vampiresse et elle semblait être affamée. Être dévorée ou survivre ? La réponse à cette question était plutôt simple, ce qui compliquait tout était; comment survivre ? Le malheur s’acharnait visiblement sur elle, premièrement la mort de son ‘père’ et maintenant ça… Qu’avait-elle fait pour hériter d’un si mauvais karma ?

* Nous sommes foutus ! *, constata intérieurement la karnash paniquée.

Faël, qui avait quitté le confort de l’épaule de sa maîtresse lorsque Renn avait formé ses doubles, voletait en rond au-dessus des clones de la brune vampirique. « Avec un peu de chance, il réussira à s’enfuir », chuchota Aka en espérant que si le pire lui arrivait son brave compagnon survivrait.

Le faucon se mit alors à la rassurer, restant dans les airs, lui promettant qu’ils s’en sortiraient tous les deux. Que Kamori refuserait de les voir mourir d’une manière si dégradante. Il avait touché un point sensible… Kamori… il n’aurait pas voulu qu’elle perde la vie si rapidement. Elle devait vivre mais…

Contre attaquer aurait pu être une option, mais un seul regard suffisait pour voir que Renn avait le dessus sur Aka dans le domaine du combat. La seule option restait la fuite. Maintenant Akayuki avait uniquement besoin de quelques minutes pour pouvoir se concentrer… avec un peu de chance, elle réussirait à se métamorphoser en aigle.

Elle demandait à son oiseau de distraire leur ennemie du moment lorsque la voix de la dites ennemie retentit. Toutes les Renn parlaient d’une même voix, formant ainsi un écho qui rappelait à Aka les histoires d’horreur qu’Elliot avait toujours pris plaisir à lui raconter dans sa jeunesse.

"Je ne demande rien de mieux que de t'avoir comme alliée, Akayuki, tu sembles être une personne formidable, et ton oiseau est très intelligent, mais je suis un vampire, tu vois? Je suis souvent prise de pulsions qui surviennent lorsque j'ai faim, et je n'ai rien mangé depuis trois jours, alors, à moins que quelqu'un se pointe d'ici cinq minutes, ce sera toi le repas désigné, malheureusement...".

Balivernes ! Manipulatrice ! Sale menteuse ! Akayuki ruminait sa colère derrière l’air semi-apeuré qu’elle arborait.

« Arrête de mentir et de te cacher derrière ton masque de porcelaine ! Ça ne sert plus à rien ! », hurla la jeune adulte sa rage teintant ses mots. « Faël ! Maintenant ! »
Le faucon fondit sur une des vampires. Probablement un clone, mais la distraction était un succès, plusieurs paires de yeux se tournèrent vers lui. Dans quelques secondes, il atteindrait sa cible ; la vrai Renn cachée parmi les illusions.

Akayuki ferma les yeux et serra les poings jusqu’à ce que ceux-ci deviennent blancs. Elle devait se transformer et vite, Faël ne tiendrait pas bien longtemps.

Tout se jouait sur les prochaines secondes à venir et l’échec pas une option.

Akayuki entendait clairement un feu crépiter depuis qu’elle avait reprit conscience, mais elle n’osait pas ouvrir les yeux. En partie parce que la karnash demeurerait longtemps effrayée suite à sa rencontre avec Renn Arikado, mais aussi car elle essayait de rejouer chronologiquement les événements qui venait de se produire. Cette tâche prouvait être drôlement difficile. Elle se rappelait très clairement avoir hurlé de colère à l’adresse de la vampiresse, d’avoir lancé à Faël le signal d’attaqués les clones, mais après… plus rien. Elle ne voyait que du noir. Que lui était-il arrivé exactement ? Pourquoi n’était-elle pas morte ?

Perplexe, elle se décida enfin à ouvrir les yeux tout en prenant une position assise. Un bout de tissu ,dont elle ne se soucia pas tomba sur ses cuisses et elle serra brièvement les dents dût à la douleur lui martelant l’arrière du crane. Renn l’avait probablement assommé. Heureusement, qu’elle supportait assez bien la douleur, mis à part une horrible bosse cette blessure ne l’incommoderait pas vraiment. Sur son bras gauche une longue coupure saignait, elle prendrait sûrement plus longtemps à guérir que la bosse. La karnash soupira.

Elle observa les alentour d’un œil scrutateur. Il y avait effectivement un feu quelqu’un peu mourant à moins d’un mètre de distance et elle pouvait distinguer les murs entourant la ville un peu plus loin. L’endroit ne se ferait pas remarquer à première vue, car plusieurs buissons et arbres chétifs l’encerclaient, formant un étrange bouclier plus ou moins feuillus vu l’état des plantes. Akayuki arborait une expression surprise, sa bouche entrouverte marquant l’émotion.

*Quelqu’un m’a sauvé la vie... c’est évident. *, constata-t-elle tout en posant son regard sur son oiseau adoré qui dormait profondément à ses côtés. Elle laissa un soupir soulagé passer ses lèvres sèches et caressa le plumage bleuté de son ami volatile. Dieu soit louer, il s’en était sortit indemne. Elle n’aurait pu se le pardonner, si lui aussi avait perdu la vie dans un combat.

Akayuki entreprit de se lever, ignorant l’étourdissement qui la parcouru. Peu importe qui l’avait sauvé, l’individu semblait avoir déserté les lieux. Cette évidence lui arracha un nouveau soupir.

*Oublions tout ça et profitons de la nuit pour entrer dans la ville.*, pensa amèrement la karnash. * Ce n’est pas ce soir que tu rencontreras le prince charmant !*, ajouta-t-elle avec humour pour se donner du courage. Elle se pencha et d’un mouvement expert ramassa le faucon endormi. Elle le tenait à la fois doucement et fermement de manière à ce que son sommeil ne prenne pas fin lorsqu’elle débuterait sa marche en direction de la ville.

Jetant un regard empli de tendresse à Faël, elle s’assura qu’il ne restait que d’inoffensives braises à l’ancien feu. Elle ne souhaitait pas entendre parler d’une nouvelle catastrophe le lendemain. Même si ces arbres étaient visiblement malades, elle ne se donnerait pas le droit de causer leur mort. Elle s’approcha silencieusement d’un des arbres et posa sa main sur l’écorce de celui-ci. Le vieux druide de l’académie lui avait enseigné comment ressentir la douleur des arbres ; celui-ci luttait pour sa survie. Akayuki ne put empêcher une vague de tristesse et de pitié s’emparer d’elle.

« Je voudrais pouvoir l’aider… », murmura la jeune femme pour elle même sans se douter qu’elle était observer. Elle répéta ses actions précédentes avec tous les arbres, mais fut stopper net lorsqu’un homme vêtu d’un long manteau noir apparu dans son champ de vision. Il semblait svelte et élancé à première vu, mais elle ne pouvait en être sûre par la faute du manteau qu’il portait.

Akakyuki ne perdit pas une seconde et fit ce qu’elle aurait dû faire lors de sa rencontre avec Renn. Elle empoigna son katana de sa main libre et fixe le nouveau venu d’un œil méfiant. Elle préféra garder le silence et laisser l’inconnu s’expliquer. Peut-être que c’était lui qui l’avait sauvé des dents de la vampiresse affamée…, mais elle ne pouvait en être certaine, donc elle opta pour la sécurité et demeura sur ses garde jusqu’à ce qu’il prenne la parole.

"De toute façon, si j'avais voulu vous tuer, vous seriez déjà morte...".

Aussi immobile qu’une statue, son sang figé dans ses veines, Akayuki se préparait mentalement au pire. Elle serra le manche de son katana plus fort et se prépara à attaquer ou à subitement perdre la vie. Hmm, quel effet ça pouvait bien faire de mourir ?, se demanda-t-elle une fraction de seconde. Heureusement pour elle, c’est ce moment que son cerveau choisi pour procéder et transmettre les paroles que le double de l’étrange homme au manteau avait lugubrement prononcé. Elle se détendit imperceptiblement, sans toutefois complètement baisser sa garde et, lorsque l’illusion eut disparue, reporta son regard sur l’homme qui avait pris la liberté de débuter ce qui semblait être une conversation.

"… arrive à l'occasion dans ces circonstances. Je me présente, Sanosaki Rikuro Aubrey Tjideh, Sanosaki pour le commun des gens que je connais, Sano pour les intimes, "YO!" pour mon ami Ayashi, "M. Tjideh" pour la servante du chef, "Oui, m'sieur!" pour mes subordonnés,"Eh, toi, le gars qui a l'air louche! Oui, toi!" pour les personnes que je croise dans la rue, et finalement, "Toi, là-bas! J'vais te l'dire c'est quoi ton problème!" pour les gars saouls que je rencontre dans les tavernes. Vous pouvez m'appeler comme vous voulez.".

Un sourire s’étira sur les lèvres de la karnash remplaçant la moue menaçante qu’elle arborait quelques secondes auparavant et elle rangea son katana à sa place, c'est-à-dire, solidement amarré à son dos. Elle ne quitta pas des yeux l’homme à l’allure sombre et contenu difficilement un rire face à tous les noms évoqués par ce dernier. Les avaient-ils imaginé à l’ instant où les possédaient-ils tous réellement ? Elle lui poserait la question si l’occasion se présentait. Elle fut à nouveau extirpée de ses pensées lorsque Sanosaki lui pria de faire part de son nom.

Suite à ces paroles, Akayuki se détendit inconsciemment et caressant machinalement les plumes de son oiseau en souriant. L’hostilité qui l’avait habité quelques minutes auparavant avait complètement disparu pour laissé place à une joie enfantine. Elle était vivante et pouvait entrer en conversation avec un étranger qui n’appartenait probablement pas à la même race qu’elle. Que pouvait-elle demander de plus ? Les dieux se montraient cléments aujourd’hui et elle se comptait chanceuse de pouvoir profiter de leurs bonté.

« Je me nomme Akayuki. », déclara-t-elle joyeusement en sautillant vers son interlocuteur. Lorsqu’elle poursuivit, elle se tenait à moins d’un mètre de l’homme en noir et accompagna ses mots d’une courte révérence. Quelques mèches de ses cheveux tombèrent sur son front lorsqu’elle s’exécuta. « Je vous remercie énormément de m’avoir sauvé la vie. Je vous serai éternellement redevable. ».

La jeune femme se redressa vivement et adressant un regard curieux et inquisiteur à son sauveur, lui posa la première question qui lui vînt à l’esprit. Ce fut, bien évidemment, la même question qu’elle avait eu la malchance de poser à Renn.

« Au risque de paraitre impolie, auriez-vous l’amabilité de me dire à quelle race vous appartenez Sanosaki-san ? ».

Elle ne prit pas la peine d’observer la réaction de celui qui l’avait tiré des dents d’une vampiresse affamée et promena son regard sur les arbres qu’elle avait touché avant que Sano ne débarque et chamboule la sérénité qui l’avait consumé à ce moment là.

[ HS: Désolée. J'ai mis beaucoup de temps à répondre... =/)