[Libre] Soif Rouge

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La douleur la réveilla en sursaut. C'était comme si on lui avait vidé un plein vase d'eau bénite dessus. Mais en ouvrant les yeux, elle comprit que c'était pire. Le responsable de sa douleur était le soleil. Elle chercha des yeux un endroit protégé de la morsure lumineuse. Avisant un coin d'ombre qui lui semblait aller, elle bondit de sa cachette plus vite qu'elle était jamais allée et se trouva enfin en sécurité.
La cachette qu'elle s'était trouvée pour la journée avait été parfaite jusqu'au coucher du soleil. A ce moment, les rayons à plat s'étaient infiltrés sous la toile déchirée et avaient agressé la jeune femme. Maintenant qu'elle était à l'abri, elle pouvait constater les dégâts. Ses jambes fines et blanches étaient rouges, les quelques secondes d'exposition avaient suffis à la brûler profondément. Heureusement, le reste de son corps n'était pas trop atteint. Sa main droite avait rougi légèrement, mais la brûlure partirait bientôt.
Peu de temps après ce réveil abrupt, le soleil disparut derrière l'horizon. Bon débarras! Artemisia était condamnée à se cacher tant que l'astre solaire dominait dans le ciel. Mais maintenant, la lune avait pris sa place, et sa douce lueur argentée dévoila la véritable identité de la jeune femme.
Ses dents s'allongèrent, ses yeux rougeoyèrent dans les ténèbres qui s'installaient et son ouïe devint plus perçante. La Soif Rouge s'éveilla, et avec elle les instincts de prédateur nocturne inhérents à sa race. Car Artemisia n'était pas qu'une simple femme, jeune sotte écervelée, rescapée miraculeuse de l'apocalypse qui avait eu lieu par une quelconque intervention divine. C'était une vampire. Et elle avait faim. Elle devait se nourrir pour récupérer rapidement de ses brulures. Sortant de sa cachette, elle observa les alentours, ses yeux perçant l'obscurité sans problème, ses yeux rougeoyant tels des flammes vivantes.
Elle s'était retrouvée dans les ruines de port après les divers évènements qui avaient détruit le monde tel qu'elle le connaissait avant. Depuis deux jours maintenant, elle hantait les lieux la nuit, cherchant à manger, se nourrissant des réfugiés et marins qui vivaient encore. Sa robe noire était déchirée en de multiples endroits et l'un de ses seins pointait pour regarder ce qui se passait hors des habits. Elle avait perdu ses chaussures et plusieurs de ses composantes de magie avaient été détruites par l'eau de mer. Elle avait cependant toujours son athamé et sa baguette, qu'elle avait défendu de toutes ses maigres forces contre les éléments déchaînés.
Elle marcha pieds nus sur les pavés froids sans prêter attention à la sensation. Cela faisait bien longtemps que le froid n'était plus un problème pour elle. Elle sauta par-dessus une crevasse qui devait descendre jusqu'au centre de la terre, et fouilla les environs.
Il devait bien rester à manger quelque part.

Départ pour les limbes. Comme d'habitude. Ryugi était un joyeux bonhomme, qui n'avait pas tellement grandi depuis les évènements passés, mais s'était retrouvé de quelques pouvoirs bien sympathiques. Sa fonction de passeur lui avait confié un pouvoir très utile, la maîtrise des limbes, qu'il pouvait modifier. Ainsi, les limbes, autrefois sombres, étaient, le temps d'un test, devenues un éden sans pareil, un champ de fleurs sans que le pollen ne vienne provoquer des allergies, un lac qui coulait doucement, sans faire de bruit, une lumière forte, sans pour autant être aveuglante... mais Ryugi ne pouvait y rester éternellement. Car il s'ennuyait, seul dans ce simili paradis, et surtout, il n'avait pas vraiment le droit de rester infiniment dans ce lieu, tout simplement à cause de sa condition de réprouvé. Les limbes n'étaient qu'un lieu de transition. Ryugi se réveilla donc en pleine mer, sans savoir pourquoi, ni comment était il arrivé là. Ses derniers souvenirs de sa dernière vie antérieure remontait à une sieste sur un nuage... Ah ben oui, Ryugi l'avait traversé, était tombé contre la mer, s'était noyé et était reparti vers les limbes... Bon, bah si il ne voulait pas rester seul, et trouver ceux qui avaient besoin de son test, il fallait qu'il regagne la terre. Ryugi commença alors à nager... Ah finalement non, il avait une autre idée. L'eau commençait à tourner, les nuages commençaient à se pointer pour regarder cette agitation maritime... Et finalement, un siphon se fit. Aucun bateau à l'horizon, Ryugi pouvait se déchainer. Ooooh, une tornade aquatique fut créée, et l'emporta, avant de le propulser à 20km à toute vitesse...

"Wiiiiiiiiiiiiiiiii !"

Sauf que c'était pas dans la bonne direction. Flute alors, il avait 20km à faire en plus. Tant pis, il suffisait d'aller dans l'autre sens pour faire le tour, et ainsi aller derrière permettait d'arriver devant, bien que c'était un poil plus long. Mais en allant derrière, si on arrive devant, c'est que l'avant est en arrière, et que les sens sont inversés! Donc il fallait se mettre à l'envers pour aller devant! Ryugi était donc bien paumé et ne savait pas par où aller. Il fut advenu qu'il irait vers la tornade qu'il avait crée lui même. L'eau s'agita un peu, une main aquatique prit le jeune passeur et l'envoya de toutes ses forces. Ryugi vola et se reprit son tourbillon en pleine face, ce qui eut pour effet de l'accélérer et de l'envoyer vers le continent... Ryugi fit un vol plané à toute vitesse et commençait à apercevoir Cassilmena. Mais son altitude baissait, il n'allait pas atterrir au milieu de l'ile, mais près des décombres du port... Et pouf! Ryugi fila droit dans une crevasse. Boum, boum, Ryugi se cognait contre les parois de ce trou tout en continuant de tomber, et sprotch. Enfin, Ryugi avait touché le fond, et son corps était comme d'habitude, en mille morceaux. Direction les limbes... Où Ryugi se fit foudroyer, et l'éden qu'il avait fait retournait en poussière, les limbes qu'il avait aménagé disparaissaient. Puis quelq'un lui tira les oreilles. Il ne fallait pas que les limbes soient plus jolies que le Paradis, sinon on ne voudrait plus y rentrer... Bon bah tant pis, Ryugi ressucita et se réveilla. Le soleil venait de se coucher, et quelqu'un venait de passer par dessus cette crevasse... Le jeune passeur créa de l'eau, et s'en servit comme ascenseur, pour remonter à la surface voir qui était là... Une vampire apparemment.

"Aloha!"

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Artemisia eut à peine le temps d'éviter l'espèce de météorite qui venait de tomber dans le trou qu'elle avait dépassé. L'objet s'écrasa dans le gouffre avec un bruit terrible mais lointain. Quoi que ce fut, personne n'irait sans doute aller le chercher. Elle était en train de se retourner pour partir, quand une sorte de geyser jaillit avec force de la faille, avec au-dessus un personnage qui semblait de bonne humeur.
-Aloha! lança-t-il.
-Hum... bonjour.
Durant quelques instants, elle se demanda ce que faisait cette personne au fond d'un trou pareil, comment il avait pu survivre au crash de la météorite, pourquoi l'eau le propulsait ainsi vers la surface. Puis elle se dit que se poser des questions serait un bon moyen de perdre sa santé mentale. Elle décida donc de ne plus y penser.
La soif revint à la charge. La vampire devait se nourrir, et vite. Ses narines l'informèrent qu'essayer de se nourrir de l'énergumène qui venait d'apparaître ne la nourrirait peu voire pas. Il fallait donc qu'elle trouve un autre malheureux au cou duquel elle pourrait reconstituer convenablement ses forces. De plus, il était visiblement capable de maîtriser l'eau. Pour un peu que cette dernière soit bénie, elle pouvait facilement y laisser sa mort, ou en tout cas sa beauté. La dernière fois qu'elle avait combattu un prêtre portant sur lui une flasque d'eau bénite, elle avait du s'arracher le visage avec ses ongles pour effacer les immondes cloques, rougeurs, hématomes et autres qui étaient apparus et qui n'avait pas disparu après plusieurs nuits.
Elle était sur le point de poser quelques questions à l'inconnu, quand elle décida qu'il valait mieux qu'elle trouve quelque chose à se mettre sous les dents. La faim la rendait irritable et les brûlures sur son corps étaient particulièrement dévalorisantes. De plus, elle était, encore une fois se dit-elle, presque à moitié nue. Ses habits pendaient tristement à son corps et elle n'aimait pas afficher ainsi ses formes, ou plutôt pas à n'importe quel moment et pour n'importe qui. Dans sa tête, une liste des choses à faire changea pour mettre la nourriture tout en haut et les habits en seconde position.
Elle huma l'air, et crut sentir une odeur de sang épicé, riche et alléchant. Une personne bien portante se trouvait non loin, pour une raison qui importait peu à la vampire, et son sang appelait la jeune femme.
Elle se détourna de son interlocuteur et commença à marcher comme une somnambule, guidée par l'odeur du sang.

Bah... Ryugi était étonné. Un simple bonjour, puis une détournation de l'attention. Il en fallait certes peu pour étonner un Ryugi, mais cette fois ci, son interlocuteur semblait ailleurs, comme si cette vampire ne l'avait pas remarqué, comme s'il n'existait pas. Si elle n'avait aucune réaction face à ce petit énergumène, c'est que visiblement, il y avait un problème. La nuit était fraichement tombée. Donc le problème n'était pas le soleil. Peut être qu'elle avait une grande envie de bananes? Non, les bananes ne poussent pas par ici. Peut être qu'elle ne savait pas combien de doigts elle avait à sa main gauche? Non, Ryugi ne pourrait pas l'aider sur ce problème. Alors, au lieu d'émettre des dizaines de théories débiles et inutiles, Ryugi regarda la jeune vampire chercher quelque chose. Elle semblait assez dénudée, et comme frappée par un étrange mal, comme si elle venait de recevoir une brulure. Quoique, Ryugi ne savait pas vraiment. Il utilisa donc son contrôle de la température pour se bruler son propre bras, et vit que cela rougissait en plus de faire très mal. Une douleur qui s'intensifiait au contact. Comment pouvait elle vivre avec ça? Peut être qu'elle aimait avoir mal... Non, personne n'aime la douleur, personne d'autre que Ryugi, c'est une chose qu'il avait fini par comprendre. Avoir mal, c'est pas être heureux et quand on est pas heureux donc on ne sourit pas. Il fallait donc l'aider si Ryugi voulait que ce monde redevienne tout souriant. Il fallait réfléchir un peu. Ryugi s'était fait cette brulure tout seul en faisant que ça fait plus chaud, donc en faisant plus froid, ça redevient normal... Le jeune réprouvé testa en créant de l'eau autour de son bras, eau qu'il congela. Cela ne faisait plus mal à cause de la chaleur, mais la morsure du froid engourdissait son bras gauche. Il ne fallait donc pas que ce soit trop froid non plus.

Après quelques essais, Ryugi parvint à trouver la bonne température de congèlation afin que l'on ne sente plus la brulure sans pour autant souffrir du froid. Oui, ça veut dire qu'il s'est rebrûlé le bras pour le soigner. Résultat, Ryugi avait un bras gauche tout noir, tout endolori, mais il serrait les dents, se délectant de cette fine douleur occasionnée. Mais la jeune vampire n'était plus là. Elle avait continué son chemin pendant que Ryugi lui faisait ses expériences. Bon bah, il était temps d'appliquer, de mettre en oeuvre ce qu'il venait de découvrir. Ryugi courut en direction de cette jeune demoiselle, en espérant qu'elle ne soit pas trop loin. Et lorsqu'il la rattrapa presque, l'eau à côté du port se souleva soudainement, sous la forme d'une grande vague qui arrosa les deux personnes. L'eau se retira ensuite, mais une fine pellicule d'eau était restée sur cette vampire, eau qui commençait à geler doucement. La juste température pour soigner des brulures, et un vêtement couleur banquise certes, mais qui permettait quand même de bouger, de se déplacer. La voila habillée et surtout un peu soulagée des morsures du soleil... avec un vêtement qui certes fondrait, mais dans peut être plusieurs jours seulement, sauf si elle s'amuse à sauter dans un volcan. Ryugi contrôlait l'eau de mieux en mieux, avec une précision de plus en plus grande.

"Ne pars pas comme cela, tu vas attraper froid si tu restes comme ça... Et puis, tu es une vampire non? Mon sang est pas bon? Tu es une vampire qui n'en boit pas?"

Certes, les "vêtements" que Ryugi lui avait fait lui donneraient encore plus froid que s'il n'avait rien fait, mais Ryugi ne s'en était pas aperçu. Heureusement, ces habits n'étaient pas glaciaux, juste légèrement frais. Ryugi s'inquiétait d'une autre chose. Elle est une vampire. Un vampire est un bonhomme qui a des dents pointues et qui mord les gens. Ryugi est un gens. Donc, pourquoi ne l'avait elle pas mordu? Peut être qu'il n'avait pas de sang? Ryugi se mordilla le doigt. Bah si, il en avait! Certes, c'était un enfant, mais il avait quand même une bonne quantité de sang en lui... Peut être donc que son sang n'était pas encore bon, Ryugi suça un peu son doigt. Beeeh, c'était pas bon du tout le sang, pauvres vampires s'ils devaient se nourrir de cela...

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Artemisia avançait depuis ce qui lui avait semblé être une éternité. En réalité, elle n'avait fait que quelques mètres, extrêmement lentement. La brûlure du soleil avait drainé drastiquement ses forces et elle s'épuisait vite. C'est donc avec surprise qu'elle vit jaillir à ses jambes des sortes de compresses froides qui calmèrent un peu la douleur qu'elle ne ressentait pas, tandis qu'une pellicule de givre comblait les trous de sa robe. Le froid la mordit un peu, mais elle s'en remit vite. La jeune femme eut une pensée à l'époque où elle était encore vivante, et où toute cette douleur l'aurait clouée au sol. La non-vie avait quand même des avantages, même si elle ne devait plus jamais revoir le soleil.
- Ne pars pas comme cela, tu vas attraper froid si tu restes comme ça... Et puis, tu es une vampire non? Mon sang est pas bon? Tu es une vampire qui n'en boit pas?
Artemisia eut presque envie de rire, mais il ne put sortir. Elle était trop faible pour cela. N'empêche que ce petit bonhomme bizarre devait être dérangé. Elle se rendit compte que sa proie n'était plus à portée de ses sens et se maudit de s'être laissée distraite. Mais après tout, son interlocuteur avait l'air d'avoir envie de la rassasier. Il était visiblement en train d'essayer de sucer son propre sang de l'un de ses doigts, et l'or rouge perlant excita les narines de la vampire dont le cœur battit plus vite. Même si le sang des êtres éternels n'était presque pas nourrissant, car ils ne charriaient que peu de vie, cela pouvait lui suffire pour chasser une vraie proie. Elle fit demi-tour, des flammes toujours dans les yeux, le regard pointé sur le sang qui apparaissait au bout du doigt de l'importun. En avançant, elle décida de tout de même répondre aux interrogations de sa nouvelle proie.
- Ne t'en fais pas pour moi, le froid ne me fait rien, car comme tu l'as si bien remarqué, je suis une vampire. Le froid, la douleur, tout ça, pour moi, c'est très surfait.
Son regard et sa voix sonnaient d'une manière obscène dans l'air frais du port.
- Et en ce qui concerne ton sang, il n'est pas mauvais, il ne me nourrit simplement pas beaucoup... mais il peut suffire pour aller chasser correctement.
Elle était toute proche de lui maintenant, et ses canines s'allongèrent, et sa bouche se distendit, et son visage se tordit. Le petit visage féminin qu'elle arborait quelques instants plus tôt avait été remplacé par quelque chose de bien plus malsain. Ses dents avaient presque la longueur de couteaux et sa mâchoire était disloquée pour qu'elle ne se morde pas la langue.

Un joyeux garçon plein de vie. Notre petit réprouvé souriait en regardant s'approcher cette jolie vampire, qui commençait à se métamorphoser doucement afin de pouvoir se nourrir du petit passeur. Celui-ci était ravi de pouvoir être utile à quelque chose. Ryugi voulait simplement être serviable, en lui tendant gentiment son cou. Il ne savait pas pourquoi les vampires mordaient à cet endroit là. Peut être que c'est pour sentir le doux parfum du shampoing naturel de leurs victimes? Non, tout le monde ne se parfume pas les cheveux à l'huile d'oranger. Peut être était-ce pour jouer avec leurs cheveux en même temps, pour faire des tresses aux gens qui ont les cheveux assez longs. Ou peut être alors que c'était uniquement parce que à cet endroit, ça chatouillait un peu. Ryugi sentait doucement les canines de la jeune demoiselle frôler son cou, et s'apprêter à le déguster... Il y avait juste un petit problème. Pas énorme, mais un problème assez grand pour être remarqué en cette situation. Ryugi ne tenait pas en place, et le contact entre ces dents froides et son cou lui provoquèrent des chatouillis et donc un réflexe totalement involontaire. Résultat, il déplaça lui même son cou par erreur et sentit les dents de cette vampire s'enfoncer dans sa chair au mauvais endroit, manquant de peu les veines ou les artères. Un coup pour rien quoi. Juste une douleur inutile et tellement délicieuse. Le cou était une des parties de son organisme des plus sensibles. Et comme les dents étaient toujours froides, ça le chatouillait toujours, ça le faisait rire, ça le faisait donc bouger, un peu trop pour qu'elle puisse viser correctement. C'est pourquoi Ryugi se dégagea rapidement de la morsure, ayant les larmes aux yeux tellement il avait ri. Ce n'était pas la bonne méthode.

"Attends, ne mords pas au cou, ça chatouille trop et ze risque de te donner un coup de tête sans faire exprès. Et ze veux pas te faire mal sinon ça me rendrait tout triste. Assieds toi en attendant, ze m'occupe de tout. Ah au fait, je m'appelle Ryugi."

Ryugi souriait tendrement. Réfléchissant à une méthode, tandis qu'il regardait cette vampire s'asseoir. Le sang est rouge. Il y a peut être donc de l'essence de fraise à l'intérieur. Euh non, mauvaise idée, il n'avait rien pour repérer les fraises. Le sang est liquide. Ah, ben, c'était peut être ça la solution. Ryugi se concentrait fortement, canalisant sa concentration sur lui même. La raison était simple : le sang est liquide, donc il y a beaucoup d'eau à l'intérieur. Ryugi voulait savoir où était son sang, quelles sont les parties de son corps où il y a le plus de sang, et le jeune réprouvé vit que celui ci circulait près de la surface au niveau du poignet. C'est pourquoi Ryugi créa un scalpel d'eau, avec lequel il trancha net la veine au niveau de son avant bras droite, avant de plaquer la blessure dans la bouche de la jeune demoiselle, quoique plaquer était un bien grand mot puisqu'il le faisait avec le plus de douceur possible. Et avec sa main gauche, Ryugi cherchait à tenir immobile son autre main, afin que celle ci ne tombe pas s'il n'avait plus d'énergie, car là, notre petit réprouvé avait, en plus d'avoir mal, de plus en plus sommeil. Il sentait son sang couler doucement, il sentait ses forces le quitter peu à peu, mais tant que cela permet à cette vampire de regagner des forces, Ryugi le ferait.

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Elle pouvait sentir le sang qui palpitait juste sous sa langue, tout proche de ses dents. Dans ses oreilles le rythme cardiaque du petit réprouvé résonnait avec force. L'odeur de l'or rouge irradiait devant son visage. Elle essayait d'apprécier le plus longtemps possible cet instant où elle s'apprêtait à donner la mort, même si, dans le cas actuel, la mort ne serait que passagère. Finalement, n'y tenant plus, elle laissa sa mâchoire se refermer sur le cou offert... et ne rencontra que du muscle et des tendons, de la chair palpitante, mais si peu de sang! Agacée, elle rouvrit puis referma. Ses dents ratèrent de nouveau la grosse veine qui dansait juste sous la peau. Le petit homme était visiblement en train de gigoter, comme si il essayait de se débattre, tout en lui offrant son cou... Etrange.
Finalement, il recula et Artemisia resta ainsi frustrée et affamée. Il expliqua que les dents le chatouillaient, et qu'il avait peur de lancer un coup de tête inopportun à la jeune femme. Visiblement, la douleur d'autrui l'attristait. Elle eut une pensée pour un ami d'enfance à elle qui aurait sans doute eu beaucoup de plaisir à torturer le petit homme en massacrant toutes les personnes alentours. Il lui indiqua simplement qu'elle pouvait s'asseoir pendant qu'il réfléchissait à une solution et glissa rapidement son nom. Elle s'assit sur les pavés froids totalement inégaux. La pierre était vaguement humide mais elle ne le sentait pas vraiment au travers de sa parure de givre.
Artemisia examina un peu mieux l'habit magique. Elle aurait préféré quelque chose de noir, bien entendu, mais la robe était fort jolie la couleur mise à part. Au bout d'un temps qu'elle n'était pas en mesure d'estimer, un poignet sanguinolent apparut sous son nez. Son instinct la fit réagir avant si vite qu'elle même n'avait rien remarqué. Sa bouche s'était collée à la plaie mortelle et commençait à la nourrir. Elle pouvait sentir dans son estomac vide les giclées de sang qu'elle buvait avec appétit. Elle sentit sa fatigue décroitre un peu, et le temps se remit à aller à une vitesse normale. Ses brulures étaient en bonne voie de guérison, quand le sang ne parvint plus à ses lèvres empourprées.

Dodo. Ryugi avait sommeil. Il voulait dormir, caliner on nounours en suçant son pouce. Mais non, il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas sucer son pouce car cela voudrait dire bouger son bras, alors que la demoiselle était en train de boire son sang. Et c'est pas bien car après, elle sera toute sale. Et faut pas zouer avec la nourriture, sauf quand elle est faite pour être jouée avec. Donc en gros, on peut jouer avec tout... même avec le sommeil... Non. Il fallait qu'il résiste. Il tenait. Commençant un peu à vaciller, le manque d'afflux sanguin le faisait souffrir dans tous ses membres, ressentant une douleur comme à chaque fois qu'il se vidait lentement de son sang. Certes, pour une personne normale, se trancher les veines vide le sang rapidement, mais ce n'était rien face à l'éclatement sur le sol après une chute de plus de deux kilomètres d'altitude. Ryugi vaçillait peu à peu. Il tomba à genoux, ses paupières se fermaient, mais il tenait toujours son poignet à la hauteur de la bouche de la jeune vampire qu'il nourissait. Il voulait tenir, jusqu'à la mort, qui le prenait peu à peu... Mais le jeune passeur finit par tomber à terre, un bras tout violet, les yeux livides. Ah tiens, pu mal du tout! Il était délivré de cette souffrance. Ryugi se demandait pourquoi il avait cessé soudain de souffrir. Tentant de se réveiller. Mais non, il n'y arrivait pas. Pourquoi il n'avait plus mal? Ryugi boudait. Hmmm. Ah oui, il était mort. Notre réprouvé avait oublié. Flute alors.

Mais cette fois ci, Ryugi ne revint pas de la manière habituelle. Dans les limbes, Ryugi s'était assis, ressentant toute la noirceur et l'étrangeté de ce lieu, se régénérant peu à peu à l'intérieur. L'énergie semblait affluer bien qu'il était mort, puis le jeune passeur utilisa sa maîtrise des limbes pour revenir sur terre... Première fois qu'il revenait sur terre depuis les limbes sans passer par le passage officiel. Wéééééé, on aurait dit qu'il lévitait! Sauf que, ne sachant pas bien se déplacer, il fut emporté par le vent, et arriva vers le port, où il se vit mort. Essayant d'aterrir, Ryugi avait traversé le sol... Ah ben tiens, étrange, il pouvait traverser la matière! Ah mince, il était devenu fantome... Retour dans les limbes et les employés l'attendaient, pour lui donner un bon coup de pied au derrière. Il retourna donc sur le monde des vivants de manière "légale", et redevint réprouvé. C'était une sensation étrange, il était heureux d'avoir repris son corps. C'est pourquoi se relevant, il enlaça cette vampire qu'il venait de nourrir. Il était heureux, simplement heureux. Quel bonheur d'être vivant.

"Rebonjouuuuuuuur! Euh... Z'ai oublié qui tu étais, surement la mémoire post mortem qui défaille..."

Ryugi lacha cette vampire et commença à courir un peu partout, sans savoir où il allait. Il trouva une caisse de provisions qui avait échoué, et prit une banane et un concombre. Oooh, un petit baton vert et un petit baton jaune. Parait qu'on appelle ça banane et concombre. Puis il revint vers cette vampire, les deux aliments à la main. Il croqua dans le concombre, acide, puis dans la banane. La peau était étrangement élastique... Le jeune réprouvé s'étouffa avec, et finit par repartir dans les limbes avant de réapparaître quelques secondes plus tard, la banane et le concombre toujours à la main. Ryugi se releva, et brandit la banane. Il eut alors une idée, faisant danser les deux aliments pour les faire fusionner. Le jeune réprouvé mit alors bout à bout le concombre et la banane. Il jouait avec, et ça faisait un gourdin vert et jaune, mais trop petit pour taper avec. Son arme concombrette-bananette n'était pas assez solide. Tant pis, Ryugi courait quand même un peu partout, jouant toujours avec. Et comme ce n'était pas suffisamment fort, suffisamment solide, Ryugi réfléchissait à ce qui était pas solide. La réponse lui vint tout naturellement.

"Le maillet vert, c'est pas bon, c'est tout dur et c'est tout acide. Et le maillet jaune peut tuer quand on le mange. Ca ferait de bonnes armes nan? Ze suis le chevalier concombré de la banaaaaaaaaaaaaneuh! Le pire ennemi des pate à modeler maléfiiiiques! Tadada Adada!"

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Tout à coup, sans prévenir, le petit poignet s'échappa de sa bouche, et le petit homme tomba par terre, heurtant lourdement les durs pavés inégaux et froids. Elle passa son propre poignet droit contre sa bouche dont elle étala plus qu'elle n'essuya le sang. Elle eut un regard de pitié pour le jeune garçon qui s'était tué pour la nourrir et qui, selon toute vraisemblance, allait bientôt revenir. Elle s'assit par terre en l'attendant pour le remercier. Artemisia n'était pas vampire à se sauver ainsi alors que ce petit bout de réprouvé lui avait sans doute sauvé la mise. Il lui aurait été difficile de chasser véritablement dans ces conditions. Mais maintenant, ça allait mieux. Elle avait retrouvé ses réflexes, sa vitesse de réaction légèrement supérieure à celle des humains normaux. Ce n'était pas grand chose, un tout petit dixième de seconde. Mais ça suffisait à faire la différence lors d'affrontement. Surtout qu'avec sa constitution, elle préférait ne pas prendre de coups.
A ses pieds, le petit Ryugi se releva soudainement. Elle était sur le point de le remercier, mais il fit quelque chose qui lui donna plutôt envie de le saigner à mort une nouvelle fois; il se plaqua contre elle et l'enlaça. Puis elle se calma. Les réprouvés, au contraire des vampires, voyaient leur corps vieillir. Ryugi, à le voir et surtout à l'entendre, ne devait pas avoir plus de dix ans...
- Rebonjouuuuuuuur! Euh... Z'ai oublié qui tu étais, surement la mémoire post mortem qui défaille...
... Ou alors il était si souvent mort que cela avait eu un impact sur son développement, physique et mental. Elle ne voulait pas chercher. Comprendre le comportement de ce petit être allait lui donner un mal de crâne effroyable. Il la relâcha aussi soudainement qu'il l'avait attrapée et partit courir et sautiller un peu partout, insouciant dans cet environnement désolé.
- Merci au fait.
Il n'avait pas l'air d'avoir entendu, mais il pouvait toujours courir pour qu'elle se répète. Artemisia était plutôt sympa, mais il ne fallait pas pousser non plus. Elle se releva et, par réflexe, épousseta sa robe. C'était une vieille habitude d'avant sa mort qu'elle n'arrivait pas à oublier, mais tant pis. Elle se remit à écouter ses sens. Il lui fallait un vrai repas maintenant qu'elle pouvait à nouveau chasser. Elle pouvait ressentir Ryugi qui fouillait dans des caisses de provisions abandonnées, mais hormis ceci, rien de bien utile. Quelques rats qui profitaient que personne ne veillait pour les empêcher de piller des provisions, un rapace qui volait en rond au-dessus du port, quelques mouettes maigres sur un bateau non loin. Ce n'était pas ça qui allait la nourrir.
Le réprouvé revint vers elle. Elle l'avait entendu. Elle rouvrit les yeux, un peu agacée mais après tout, il n'y avait rien à manger qui se trouve à portée de ses sens.
Il tenait dans ses mains un gros concombre et une banane qui avait connu de meilleurs jours. Sous ses yeux incrédules, il mordit dans le concombres qui n'était plus très jeune non plus. Puis, et elle crut à une illusion, il croqua dans la banane pourrie sans même retirer la peau. Il avala une partie du derme du fruit, s'étouffa avec, et retomba par terre. Elle avait à peine soupiré devant un tel comportement que déjà, le petit homme était de retour. Il se releva comme si de rien n'était et recommença à s'agiter. Il courait partout et se constitua une sorte de bâton alimentaire dont la vampire doutait de la solidité et de l'utilité.
- Le maillet vert, c'est pas bon, c'est tout dur et c'est tout acide. Et le maillet jaune peut tuer quand on le mange. Ca ferait de bonnes armes nan? Ze suis le chevalier concombré de la banaaaaaaaaaaaaneuh! Le pire ennemi des pate à modeler maléfiiiiques! Tadada Adada!
Bien sûr... Elle s'approcha de Ryugi et chipa d'entre ses mains l'arme improvisée.
- Attends, je vais t'améliorer ça.
Il l'avait aidée, elle l'aiderait. Tirant d'une des sacoches de sa ceinture le dernier morceau de craie qui lui restait, elle traça un petit cercle au sol. A l'intérieur, elle plaça... l'arme, sur une pierre trouvée non loin. Elle traça un nouveau cercle autour, bien plus grand, et légèrement décalé vers le sud, dans lequel elle pouvait se tenir. Elle rangea la craie, et tira son athamé.
- Ne me dérange pas et ne rentre pas dans aucun des cercles. C'est très important. Et ne parle pas avant que je t'y autorise, j'ai besoin de concentration.
La lame sombre miroita à peine sous la lune. Elle la prit dans la main gauche, chercha l'Est, et s'y plaça. Elle commença alors à tourner dans le grand cercle, la lame exactement au-dessus du trait grossier. Les yeux fermés, elle forma un cercle parfait, la lame toujours à la verticale du cercle. Puis elle rouvrit les yeux, et respira comme si c'était la première fois qu'elle respirait de sa vie. Elle se plaça à l'est, et sortit un bâtonnet d'encens qu'elle alluma en claquant des doigts. Une odeur agréable mais un peu chargée suivit les courants d'air marins.
- J'invoque la présence du gardien de la tour de l'Est , celui qui garde les cieux et gouverne l'Air. Je t'invite à te joindre à ma célébration, et à protéger le périmètre de mon cercle
Elle partit ensuite vers le sud, procéda à un autre salut du même genre en allumant cette fois une petite bougie noire, puis à l'ouest en projetant de l'eau, et enfin au nord, où elle jeta du sel.
- Surtout ne dépasse pas le périmètre du cercle. Je ne sais pas ce que ça pourrais te faire, mais je doute que ce soit une bonne chose, pour toi comme pour moi.
Elle reprit ses rituels. Elle avait formé son cercle de protection et théoriquement, elle ne serait plus dérangée par le monde extérieur. Mais mieux valait prendre ses précautions pour que le réprouvé ne tente pas de dépasser le périmètre magique pour une raison ou un autre. Elle se mit ensuite en devoir de faire le cercle de confinement autour du concombre et de la banane, tout en prenant bien garde de ne pas entrer dedans. Tout était enfin prêt. Elle se tourna vers le petit cercle et tendit sa baguette dans la main droite en direction des fruits.
- Asmodée, j'en appelle à toi, afin de renforcer mon arme et détruire mes ennemis. Donne-moi ta force à travers cette arme que je pointe. Telle est ma volonté.
Quelque chose qui aurait pu ressembler à une explosion agita l'intérieur du cercle de confinement. Artemisia se demandait si il était vraiment possible d'enchanter une arme aussi peu orthodoxe, mais au moins, elle avait essayé. Une fumée noire l'empêchait de voir à l'intérieur du petit cercle, et elle savait qu'elle avait bien fait de ne pas se trouver à l'intérieur. Elle dissipa le cercle de confinement, puis le cercle de protection. La fumée s'échappa en tout sens, répandant une odeur pestilentielle et sans doute mortelle pour les créatures bénéfiques.
- Voilà. Tu peux récupérer ton... arme. dit-elle simplement au jeune garçon en le rejoignant.
Elle n'avait pas encore jeté un œil au résultat, et attendait que Ryugi le récupère pour savoir ce que le seigneur démoniaque avait bien pu en faire.

Mééé... Arme verte et jaune dans la main, pis après, arme pu là. C'était pas logique. Pitetre que cette zoulie arme improvisée avait un pouvoir de téléportation! Ryugi essaya de se téléporter lui aussi, puisqu'apparemment, son étrange gourdin double pouvait aussi. Ryugi mit deux doits sur son front en se concentrant. De toutes ses forces. Penser à se téléporter. Penser à se téléporter. Pas aux gateaux au gout arc en ciel. Se téléporter. Arc en ciel. Se téléporter, pas arc en ciel. Se téléporter. Et pouf! Aucun effet. Faut dire que sans le pouvoir de téléportation, il pouvait difficilement aboutir à un résultat. Alors comment cela se faisait que son arme elle le pouvait et pas lui? C'est pas juste, elle aurait du se téléporter avec lui et pas toute seule. Egoiste! Ah non, c'est juste la jeune vampire qui lui avait chipée des mains. Ryugi la regarda faire, s'asseyant sur un gros galet. Ca avait l'air intéressant, qu'allait elle faire avec? Le transformer en petit lapin rose? Bah quoi, c'est pas maléfique un petit lapin trognon tout rose? Ryugi ne le savait pas, et il avait à peu près oublié ce qu'était déja le sens du mot maléfique. Donc, il attendait à ce que son arme devienne un lapin tout rose. Il était surement le seul qui puisse penser une telle chose. Puis Ryugi regarda le sol. Oh, une zoulie pierre blanche! Ryugi la frotta contre une autre pierre (en espérant qu'elle ne souffre pas trop, parce que na fait mal de racler un caillou sur quelqu'un) et oh miracle, ça laissait une trainée blanche... Il pourrait jouer avec! Mais au moment où il allait demander à sa bienfaitrice ce qu'il pouvait faire, s'il pouvait l'imiter ou bien si elle préférait les nuages roses aux nuages jaunes, enfin bref, Ryugi ne put parler parce que cette vampire lui avait ordonné de se taire et de ne pas rentrer dans le cercle. Obéissant, Ryugi s'éloigna, et commença à tracer son propre cercle, avec une pierre autour, et essayant d'imiter le moindre mouvement de la vampire. C'était peut être un jeu amusant... Se mettant à l'est et faisant brûler une pomme qui était dans le bac de tout à l'heure, l'odeur de la pomme carbonisée se joignait à celle de l'encens. Puis il répéta les paroles... Mais étant un peu éloigné, il n'entendait pas très bien... Donc il répéta ce qu'il crut entendre.

"Z'invoque le pré-sens du garde-bien de la gourde test, celui qui barde les dieux et taverne d'ère. Je t'invite à te plaindre à ma télé d'action, et corriger le picomètre de mon tercle..."

Puis Ryugi alluma ce qu'il pouvait allumer au sud, c'est à dire un petit baton, avant d'aller à l'ouest jeter de l'eau et au nord de jeter du sucre qu'il avait aussi trouvé dans ce bac. Mais Ryugi ne savait pas que la jeune vampire avait repris le rituel, il touvait simplement joli ce qu'elle venait de dessiner, tout en se disant que son simili rituel n'était pas mal non plus. Puis Boum! Il y eut une explosion avec de la fumée étrange. Ryugi courut, pour voir si cett vampire n'était pas blessée, et on pouvait dire que ça sentait mauvais : Ryugi mourut asphyxié dans de violentes convulsions. Retour aux limbes (et grand cri de désespoir des employés limbiens) et retour à la vie. Il regarda ce qui restait de son arme... Et il y vit une casserole avec un peu de soupe dedans. Soupe aux concombres. Evidemment, il fallait être Ryugi pour croire qu'une banane et un concombre pouvaient être une arme, il se demandait qui pourrait bien transformer cela en arme mortelle. Bah non, c'était juste une simple casserole contenant de la soupe aux concombres... empoisonnée. Enfin, c'est ce que Ryugi conclut quand il gouta cette soupe et qu'il se tordit dans le sol de douleur qui se répandait dans tout son corps sans pour autant donner la mort. une torture pour n'importe qui, mais Ryugi n'étant pas n'importe qui, cette soupe lui était divine... Mais comme il avait du mal à parler, le mieux était de se suicider (en controlant l'eau de son corps, et en la faisant sortir violemment de sa tête) et de revenir tout frais, tout neuf.

"Merci beaucouuuuuuuuuup! N'adore cette soupe!"

Invité

Le résulta laissa la vampire tout simplement... bouche bée. Bon, d'un autre coté, elle n'avait pas donné du très bon matériel. Mais tout de même.
Ryugi s'était étouffé rapidement en respirant la fumée et elle nota qu'il était donc un être bénéfique. Mais il était revenu, comme toujours, et toujours curieux de savoir ce qu'il était advenu de son... arme.
A la place de l'assemblage inhabituel de légume / fruit se trouvait une casserole en fonte grise sombre, avec à l'intérieur un liquide étrange et douteux. La couleur était autant que faire se pouvait un mélange de vert sombre et de jaune, et Arta n'y aurait pas mis le doigt même si on l'avait menacée d'un crucifix. Le petit réprouvé était toujours aussi insouciant pour sa part. Il courut sur le chaudron et porta l'immonde breuvage à ses lèvres. En le voyant, la vampire se dit que ce poison était sans doute le plus puissant qu'elle connaisse. Les spasmes de douleur du petit être l'avaient emplie d'un plaisir malsain pour la douleur et la souffrance. Il avait passé un bon moment comme ça à se tordre par terre, jusqu'à ce que sa tête explose et sa cervelle se répande au sol.
Il revint peu de temps après, toujours de bonne humeur.
- Merci beaucouuuuuuuuuup! N'adore cette soupe!
Ça lui avait plu... Artemisia réprima un frisson de dégoût en revoyant l'intérieur de la casserole infâme. Mais bon il était content.
- De rien de rien. répondit-elle d'un ton glacial.
Elle devait partir chasser maintenant. Le petit Ryugi lui avait rendu des forces mais elle devait se nourrir convenablement maintenant.
- Bon petit, tu n'as plus rien à me demander maintenant? Je dois y aller.
En finissant sa phrase, la vampire avait déjà commencé à lui tourner le dos pour partir.

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