Une nouvelle lune, un nouveau départ

L'elfe poussa une vaste branche de sapin qui leva finalement le voile sur le lieu qu'il cherchait depuis l'instant où il avait posé les pieds sur cette île naquit nouvellement suite au boulversement. Il voyait s'étendre devant lui un petit étang facilement contournable qui donnait accès à une prairie verdoyante, inatendue en un pareil endroit. Mais ce n'était pas cela qui interressait l'ancestral vagabond, en effet une petite forme ombrageuse qui se déplaçait sous la couverture des premiers feuillages à sa gauche était la véritable raison de son détour*.

Une sorte de lien mystique et fragile s'était installé entre l'elfe et la forme floue depuis le jour où il avait atteint le statut d'elfe de cristal et que le Lapis-Lazulis elfique était entré en lui. Il avait longtemps, trop longtemps, été éteint en lui, alors qu'il voyageait loin des terres de Cassilmena, mais depuis son retour, il sentait comme une seconde présence en lui. Douce et appaisante, elle demeurait fragile, mais au moins elle était là. Mais quand l'errant avait prit un bateau pour voyager sur la mer, la présence avait grandit en lui et l'avait mené sur l'île de la nouvelle lune. Là où il savait pouvoir trouver sa reine, l'elfe de glace éternel Sayuki.

Il avait plus d'une chose à lui dire, des milliers d'années s'étaient écoullés pour lui, il avait réfléchit appritet changer durant toute cette longue histoire. Et il se sentait obligé et pas seulement en devoir formel d'en parler à Sayuki.

Il la regarda, forme toujours incertaine, réfléchissant un instant à la façon dont il pourrait engager la couversation qu'il voulait lui tenir. Il lui semblait que les choses à aborder était trop sérieuses pour entamer le sujet à la légère. Mais alors qu'il levait enfin le pas, il ne se souvint que d'une chose: Elle pouvait lire ans l'esprit des gens. Cette idée que les images des sujets à venir puissent inonder l'esprit de la reine des elfes sans que lui-même ai pu les expliquer avant troubla Finrodel qui brouilla ses idées sur le champ.

Les millions de souvenirs qu'il cummulaient étaient en quelques sorte son barrage contre cette facultée déstabilisante. Un flot de vision aussi soutenu que celles qu'il pouvait faire défiler à son esprit rendait la saisit d'une seule information trop difficile tant tout passait en vitesse dans sa tête. Du moins était-ce sa théorie, partiellement prouvé sur d'autres. Lorsque les images fusèrent dans son esprit, l'elfe fit alors les dernières enjambées qui le cachait, se doutant que de toute façon Sayuki avait sans doute repéré sa présence, comme lui l'avait fait.

Il aborda donc par un simple:

Salut à vous reine Sayuki.

Dans une arabesque aussi élégante que le permettait son armure rouge et or. Il espérait et se doutait à la fois que cete entrée la rendrait mal à l'aise, elle qui lui avait demandé à ce qu'ils se tutoient maintenant. Mais le sourire moqueur qu'il arborait montrait bien le timbre de plaisanterie que prenait son entrée.

*Et voilà, je te laisse te laisse patauger dans la recherche d'une raison à la présence de Sayuki là XD

Durant la catastrophe, bien des choses avaient été détruites, mais d’autres lieux sont apparus. En effet, le déchainement des éléments naturels ont provoqué l’apparition de trois nouvelles îles pendant que les quatre autres furent englouties sous les eaux. Il y avait l’île de la demi-lune, l’île de la pleine lune, et l’île de la nouvelle lune. Chaque île faisait référence à un camp. Bien entendue, celle du camp bénéfique était l’île de la nouvelle lune. Sayuki, en toute bonne reine avait voulue s’y rendre. Après tout, si elle voulait tout reconstruire et redonner a ses terres l’ancienne grandeur des terres du yin et du yang, elle devait connaître cette île sur le bout des doigts. Que de plus naturelle que de se rendre sur l’île de son camp ? Sans la moindre hésitation, elle avait pris la direction de l’île de la nouvelle lune. L’île de l’éclat et de la paix. Elle avait décidé d’y aller en volant, moyen de transport qu’elle utilise très rarement. Elle avait donc déplié ses ailes transparentes, ailes d’elfes, et avait pris son envole aussi gracieusement qu’un cygne. Durant son vol, elle se sentait plus libre que jamais. Elle aimait cette sensation de liberté, comme si elle ne faisait plus qu’un avec le vent. Elle laissait ses cheveux voletés en arrière et s’amusait parfois à se laisser guider par le mouvement aléatoire du vent. Quand elle visualisa l’île de la nouvelle lune, elle redescendit doucement, puis posa le pied dans une jolie clairière verdoyante et uniquement éclairé par les doux rayons du soleil.

Ce jour là, l’elfe de glace éternelle portait une robe blanche et légère qui lui allait à ravir. Ses cheveux d’ébène lui tombait jusqu’en bas du dos et ses yeux émeraude étaient des perles au milieu de son visage gracieux. Elle s’étendue un instant dans l’herbe, respirant la douce odeur du lieu. Elle avait l’impression de se trouver dans un havre de paix, un endroit ou personne ne viendrait dérangeait son apaisement momentané. Elle s’étendait dans la verdure, tel un ange, puis fermait les yeux. Le vent caressait son visage, amenait quelques mèches de cheveux balayait celui-ci. Ca lui faisait des chatouilles, mais c’était agréable. Elle repensait alors à tout son parcours depuis qu’elle avait posé les pieds sur les terres du yin et du yang. Il était bien long, et elle n’avait cessé de progresser et d’évoluer depuis. Son père serait sûrement fier d’elle s’il la voyait maintenant à ce rang, reine de Cassilmena, et chef de sa chère race… Mon dieu, elle aurait tant voulue qu’il la voit, qu’il soit fière d’elle, qu’il puisse lui offrir ses sourires radieux et la serrer dans ses bras… Mais qui sait, peut-être la voyait-il de tout là haut… Elle préférait penser ca plutôt que de le savoir dans l’ignorance.

Cependant, quelques autres pensées vinrent troubler les siennes… Tiens, elle avait un visiteur. Elle ne mit pas longtemps à trouver le propriétaire de ses pensées incertaines et troublés… Malheureusement, elle n’eu pas bien le temps de se concentrer pour les écouter que celui-ci brouilla vite ses pensées. Il fut bien trop dur pour Sayuki de les déchiffrer après cela, elles étaient bien trop entre mêlée et nombreuses. Elle aurait surement pu i elle s’était concentré, mais malheureusement, sa fainéantise en ce moment l’emportait sur sa curiosité. Et puis, s’il venait en ces lieux, c’était sûrement pour lui parler de ses pensées qui le tracassaient, donc elle serait bien assez vite au courant. Elle prit tout de même la peine de se relever, mais resta néanmoins assise dans l’herbe. Elle ne s’était pas retournée, Finrodel allait venir à elle sans qu’elle en ai besoins… Elle le sentit s’approcher puis l’aborda en la vouvoyant, et en la nommant par son rang. Elle eu un mince sourire en coin avant de tourner légèrement la tête pour le regarder. Lui aussi avait un sourire mesquin, ils se comprenaient.

- Bonjour. Comment vas ce cher Finrodel ?

Elle continuait de le sourire, elle marchait dans son petit jeu. Elle ne comptait pas continuait ainsi durant toute la conversation. Elle estimait que les deux personnages se connaissaient assez bien pour pouvoir se tutoyer. La présence de l’elfe n’était pas du tout un dérangement pour Sayuki. Au contraire, elle apprécié sa présence et les conversations qu’elle tenait avec lui. Elle lui fit signe de venir s’asseoir à côté d’elle en lui offrant un sourire confiant, celui qu’elle arbore le plus souvent.

Finrodel regarda avec soin le visage de l'elfe de glace éternelle alors qu'elle lui adressait la parole ainsi qu'un sourire qu'elle affichait presque perpétuellement. Il se souvenait bien d'elle, certains détails étaient flous ou avaient légèrement changé, mais la mémoire de l'elfe lui avait concervé un portrait fort ressemblant. Tout comme les souvenirs de son test de passage et de leur travail au dispensaire étaient encore suffisament clairs à ses yeux.

Il vit vaguement Sayuki lui faire signe de prendre place à côté, il s'executa sans rechigner, prenant soin de balancer son large sac de voyage sur le côté. Il prit plusieurs secondes à s'asseoir, faisant attention de ne pas accrocher la reine dans sa manoeuvre nettement plus complexe depuis qu'il portait ses nouveaux habits de métal. Pour ne pas trop attirer l'attention sur ses ennuis techniques, le vagabond lança à nouveau la discution:

Je vois qu'à vous aussi*
De ce vouvoyer
Vous semble déplacé

Mais alors qu'il parlait, son visage afficha un air étonné, il n'avait même pas eut connaissance qu'il avait de nouveau employé le pluriel. En effet, c'était le langage courant, surtout dans les vers et il s'y était fermement habitué. Son air hébété et un sourire entendu signifiait clairement qu'il avait prit note de cela. Haussant les épaules et levant légèrement les mains au ciel, il se défendit d'un seul mot:

L'habitude...

Il poursuivit rapidement, afin de ne pas trop s'étirer sur un simple mot:

Alors raconte-moi
Comment tu te sens
Depuis que tu as prit la voie
Du gouvernant?

* Wow, une rime qui remonte au post d'avant^^ C'est pas génial?

L'elfe écoutait les paroles de sa reine avec une certaine joie, il aimait à entendre la voix douce de Sayuki qui semblait l'apaiser de mots en mots. Mais alors qu'elle parvenait à la fin de son petit discour, le vieux vagabond eut une grimace étrange et répliqua à sa dernière remarque:

Si on ne peut le sauver
Alors que faisons nous ici?
Vous vous trompez
Dans votre homelie

Car si tu devais avoir raison
Nous serions tous inutile
Sur cette île
Tu aurais plutôt dû faire mention
Qu'on ne peut y parvenir seul

Rien toutefois n'interdit
De quérir le support d'un ami
Où d'un quelque autre allié
Pour atteindre cette finalité

Tandis qu'il prononçait ses mots, il laissa couler un bref instant de silence où il se rapella les années qu'il avait laissé derrière lui pour son peuple. Et ce simple instant suffit à lui faire perdre le fil de ces pensées, mais aussi la volonté de tergiverser avec l'elfe de glace éternel. Il poussa un léger soupir, à cheval entre la désolation et le soulagement, puis relança:

Mais tout celà
N'est pas
Le sujet de ma venue
En cette terre inconnue

Je suis allé vers toi
Car je me dois
De te faire rapport de plusieurs évènements
Qui furent pour moi très marquants

Je dirais pour commencer
Que mon voyage depuis les terres
Que nous avons tout deux arpentés
Jusqu'à cette île de nouvel ère
Fût de bien plus grande duré
Que pour les autres gens
Et ce même si nous sommes arrivé
En même temps

Ma route fut longue de plus de deux milles ans
Car j'ai enfin trouvé l'héritier
Digne propriétaire du bâton que j'ai porté
Et il nous as fait remonter le temps

Ainsi nous avons pu lutter
Secrètement
Pour qu'au bon moment
Notre peuple soit prêt à triompher
Sur le lâche ennemi
Que j'ai si longtemps fuis

Il s'arrêta là, pourtant il avait d'autre chose encore à ajouter, mais il préfèrais attendre de voir la réaction de Sayuki. Ce qu'il venait d'annoncer là était impossible sur le monde de Cassilmena, il était donc dur de croire en ce qu'il avait fait. Et même si elle venait à le croire, comment prendrait-elle la nouvelle? Lui qui était vieux de plus de mille ans lorsqu'ils s'étaient rencontré pour la première fois... voilà qu'il approchait des trois mille cinq cent ans.

Les deux elfes n'étaient pas sur la même longueur d'onde à ce sujet, Finrodel réalisait à peine ce que voulais insinuer Sayuki, mais ne pouvais s'empêcher de ce questionner. Le monde avait-il besoin d'être sauver? Contre quoi? Il en doutait. Aucune réelle menace imminente ne faisait jour et lui croyais que si quelque chose pouvait ou devait être sauver ce le serait en changeant et non en sauvant le monde. Mais voilà, ils étaient finalement partis sur un autre sujet et l'elfe garda ses propres pensées pour lui, le léger goût amer que lui procurait chaque discours incomplet se répendant dans sa bouche.

Il écouta avec soin la remarque de Sayuki sur son histoire et ne fût qu'à moitié étonné de sa réponse. Il se doutait que sa façon de parler était plus difficile à comprendre, sans compter que le sujet sur lequel il voguait était loin d'être des plus enfantins. La tension qu'il éprouvait face aux remarques qu'il voulait faire ne fit que monter d'un cran face à cette incompréhension. Il regarda Sayuki droit dans les yeux, comme elle l'avait quelques instants plus tôt et y revit la chef qui l'avait guidée pendant un temps en ces terres. Mais aussi l'amie qu'il n'avait pas connue comme il l'aurait souhaitée, ainsi que la colègue de travail avec qui il avait tenu le dispensaire pendant un temps. Devant tout ses souvenirs profondément enterré dans son esprit, il sourit et reprit son discours, le ton de sa voie avait passablement changé:

Il y a tant de chose à dire et si peu de temps pour toutes les raconter... Après mon départ, deux semaines avant les grands cataclysmes, j'ai voyagé vers l'ouest comme à mon habitude. J'y ai croiser un petit village de pêcheur à l'intérieur duquel une vieille femme mourante m'avait montrée son enfant pour que je fasse mon possible pour lui. Que je lui trouve un logis, un couvert et un lieu sûr pour son éducation. Mais dès que je l'ai prit, le bâton que je porte à réagit à ce contact. Il est devenu lumineux et semblait se mouvoir en de faibles ondulations.

C'étaient les signes que j'attendaient depuis des centaines d'années, les signes que le bâton avait trouvé le porteur qui pourrait réveiller la magie qu'il portait. Ce bâton je le tiens du dernier chef de la guilde du savoir de ma terre natale: Menerath. C'est un ordre qui recueil les grands esprits et les mages depuis des générations et qui avait été fondé par un mage d'une puissance incroyable, presque inhumaine. Il légua ce bâton à ces héritiers pour qu'eux seuls puissent user de sa puissante magie. Mais un jour, l'unique descendant décida de quitter les terres de Menerath et laissa le bâton au temple, relique de la puissance que portait cet ordre par le passé.

Mais un jour vint où un ennemi venant de l'Est et à la puissante incontrôlable décida d'étendre son reigne sur tout Menerath. Il avait conquérit toutes les terres au sud de la Télérie, région où est établit le temple de l'ordre, quand je vint au monde. J'ai été formé dans le secret, selon la demande d'une ancestrale prophétie, pour devenir le porteur du bâton, ainsi que celui qui devait retrouver l'Héritier. J'avais ensuite le devoir de le former pour qu'il soit apte à revenir en Menerath et ainsi libérer mon peuple de la puissance de notre ennemi. Lorsque j'ai quitté Menerath, les portes du temple de l'ordre étaient en morceau et seul les professeurs et les plus brillants élèves de l'ordre étaient encore en vie et défendait le passage secret par lequel j'ai était contraint de prendre la fuite. Ce jour là j'ai juré queplus jamais je ne tournerais le dos à un ennemi.

Quand j'ai retrouvé L'Héritier, je l'ai formé comme il se devait et lorsqu'il vint le jour où sa formation s'achevait, il m'as demander de me joindre à lui pour combattre notre noir adversaire. Je l'avais élevé comme mon fils, je n'ai pas su refuser...

C'est alors qu'il à libéré pour la toute première fois les véritables pouvoirs du bâton, nous faisant ainsi remonter le temps à une époque si réculée que l'ordre de Télérie n'existait même pas encore. Nous étions environs 300 ans avant sa naissance et plus de 800 avant la mienne. Menerath ne ressemblait en rien à ce que j'avais connu. Et pourtant il fallait remonter aussi loin en arrière pour préparer notre combat contre l'ennemi. Nous avons changé la prophétie qui devait faire de moi le porteur du bâton et nous avons tranquillement préparé les gens contre la menace qui viendrait de l'Est. Nous avons liés les peuples entre eux pour qu'ils soient solidaire le jour venu et quand finallement l'ennemi entra en nos terres, il se heurta aux défenses que nous avions monté et ses armées furent anéanties. Lui-même fût combattu par l'Héritier qui triompha avant de mourir d'une blessure magiquement empoisonnée. Il me redonna le bâton des mages de Télérie avant de mourir.

Puis, j'ai dû abandonner à nouveau ma terre, car j'étais une anomalie en ce monde, tout comme le bâton des mages qui était maintenant en double. Si moi où le baton, venait à croiser son semblable, nous serions tout deux anéanti. Je suis donc de nouveau en exil et je fuis ce que j'ai tant cherché à sauver.

Ceci est l'une des premières choses que tu devais savoir. Mon être entier à changé en deux milles ans, j'ai vu des choses que personne ne devrait avoir à voir. J'ai fait des choses qui transforme à jamais les gens. Toutes ces années qui sont derrières moi m'ont changé et on fait de moi quelqu'un de différent. Je ne suis plus le Finrodel que tu as connu il y a à peine quelques mois.

L'elfe fit une pause, il était comme vidé de son énergie, on aurait dit que tout ce qu'il venait de dire l'avait vidé de sa raison de vivre. Et pourtant il luttait, restant droit et ferme, mais ses yeux trahissait une partie de son chagrin. Il avait gardé toutes ses choses pour lui-seul et ce pendant maintes vies d'hommes. Et de les dires toutes hautes maintenant laissait l'impression à l'elfe que ces changements étaient tout récent.

Sayuki écouta avec attention le récit de l’elfe. Elle buvait chacune de ces paroles, ne laissant rien lui échappait. Son histoire la passionnée, et elle était totalement absorbée par celle-ci. Elle n’aurait jamais imaginé que son ami avait untel passé derrière lui. Aujourd’hui, il lui faisait l’honneur de partager son histoire avec elle, il lui offrait une part de son intimité en se confiant à elle, et Sayuki en était très touchée. Néanmoins, cela lui paraissait tellement irréel… Elle avait un peu de mal à prendre du recul et à imaginer tout ce qu’il avait pu vivre en peine quelques mois pour elle… Il avait fait un long chemin, et avait du revire 2000 ans. Elle essayait d’assembler chaque bout de son histoire pour bien la comprendre… Si elle avait juste, cela signifiait que deux Finrodel parcouraient donc ce monde ? Celui qui avait remonté le temps, et celui qui était né, peu après… C’était une sorte de cercle vicieux, car celui qui était né remonterai lui aussi le temps… Ca ne s’arrêterai jamais de tourné, et les différents Finrodel revivrait toujours la même chose, cette longue, très longue vie de vagabond…

Ce qui chagrinait l’elfe, c’était de savoir qu’il avait du fuir, ce mettre en exil pendant tout ce temps… Cela n’avait pas du être facile, et Sayuki concevait tout à fait qu’il est changé après tout ce périple. Après une telle aventure, on ne reste jamais le même… Il avait du acquérir beaucoup d’expérience, et cela ne le rendait que plus fort et plus stable. La chef des elfes savait qu’elle pouvait compter sur lui comme ami, mais également comme conseiller. Elle avait beaucoup d’estime pour lui et savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Ce dernier et Idril étaient les elfes en qui elle avait le plus confiance, et ceux avec qui elle était le plus proche, car elle les connaissait mieux. Elle était heureuse que Finrodel lui parle de tout ca, c’était important et il avait bien fait de se confier à l’elfe.

« Ton aventure à été bien longue pour ton absence qui ne m’as paru durer que quelques mois… Je conçois entièrement que tu as du voir beaucoup de chose pendant ton périple, et évoluer, changeant un petit peu… Après tout, il n’y a rien de plus normal. Tu as gagné en expérience et en maturité et c’est un bon point. A présent, je sais que je peux te faire confiance et que tu seras toujours de très bon conseils pour ce qu’il s’agit des elfes, ou bien de tous les habitants de Cassilmena. D’ailleurs, si tu veux me faire part de quelques conseils, je les accueillerais toujours à bras ouverts. Lui dit-elle en souriant. Mais il y a une question que j’aimerai te poser : Si j’ai bien tout suivi, cela veut dire qu’il y aurait donc un second Finrodel qui parcourrait ces terres ? »

Elle se remémorer le parcours de l’elfe. Cela lui paraissait immense. Il en avait fait du chemin jusqu’ici. Elle était fier de lui, il avait accompli le but de sa vie, et était toujours en vie. Lui-même devait être très fier de lui. Pourtant, un léger chagrin ce reflétait dans ses yeux bleus nuit… Pourquoi était-il triste ? Il ne devait pas l’être au contraire, il devrait être content de ses exploits ! Il avait finalement réussis à trouvé l’héritier, l’avait formé, et avait sauvé sa ville. Il n’aurait pu mieux faire.

« Pourquoi es-tu triste ? »

L'elfe restait le regard légèrement fuyant, il se doutait qu'on pouvait y lire une teinte nacrée de tristesse et tentait faiblement de le cacher en ne gardant pas un regard fixe. Pourtant, cette attitude tellement différente de lui-même devait être tout aussi révélatrice. Il voguait d'image en image, revoyant des scènes de son passé qui l'avait marqué, voyant rarement celles qui avaient pu être bonnes. Les combats sanglants, les nuits blanches passées en diplomatie, les retrouvailles qu'il avait fait avec des gens anciennement morts qu'il avait aimé et qui ne le reconnaisait pas aujourd'hui... Il se sentait doucement entraîner dans une irrésistible spirale qui l'envoyait vers le fond.

Une seule corde apparue; la voix de Sayuki, il l'entendait encore, comme faible et mourante, mais il la suivit tout de même. Toujours aussi heureux d'entendre ce son mélodieux. Il se hissa à grand peine hors de ces souvenirs pour écouter les paroles de l'elfe de glace éternelle. Et alors que ces souvenirs néfastes s'estompaient telle une brume sous les rayons du soleil, un sourire grandissant venait teinter ses lèvres.

Les paroles de Sayuki coulaient tendrement, empreinte à la fois de sympathie et de bon sens, elles montraient à Finrodel une voie qu'il semblait s'obstiner à ne pas voir. Certe, elle ignorait encore tant de chose sur ses années écoulées avec lenteur, mais c'était celà qui rendait ses paroles si appaisante. Celà et le simple fait qu'elle soit là, assise à côté de lui. C'était comme si elle usait de sa magie de guérison sur lui, mais qu'elle ateingait son esprit meurtrit et non son corps. et c'est la-dedans qu'il trouva la force de relancer son récit:

Oui mais, ne tant fait pas... aucun habitant de Cassilmena n'aura la faste tâche d'endurer la présence d'un second Finrodel. Nous avons changé l'histoire de mon monde, par le fait même nous avons changé l'histoire de chacun d'entre nous. Le jeune Finrodel, s'il vit toujours, est un simple chasseur de phoque qui pratique son art avec sa famille dans les landes glacées de Menerath. Il n'a pas été formé par la guilde du savoir et n'est pas le porteur du bâton. Le goût de vagabonder est sûrement en lui, mais il ne pense pas à voyager plus loin que le fait déjà le clan d'elfe avec lequel il vit.

Il allait ajouter quelques remarques au sujet deson clône, mais fût devancé par une nouvelle question de sa reine. Elle coupa droit au vif avec cette remarque, ne faisant pas dans la dentelle. Mais Finrodel le prit très bien, à ces yeux il n'y voyait qu'une envie de comprendre et de soutenir son ami. De toute façon c'était un peu dans le même sens que la précédente question en bout de ligne:

Et bien disons qu'il arrive parfois qu'aujourd'hui je me bute à savoir à quoi peut bien encore servir ma vie, j'ai été conçu pour liberer mon monde bien aimé du malheur qui l'opprimait. Et voilà que j'y suis parvenu et que la prophétie c'est réalisée. À quoi puis-je bien servir aussi loin de ma terre maintenant? J'y aurait sans doute trouvé une belle vocation si j'étais demeuré là-bas. Mais voilà que cela m'est impossible... L'autre moi ne doit jamais entrer en contact avec moi, sinon c'est l'anéantissement.

C'est d'ailleurs pourquoi je suis revenu me terrer ici. Loin de toute chose, après les grands bouleversements, j'espèrait que personne ne m'y reconnaitrait et que je pourrais y veillir sans soucis. Une île échouée pour un elfe rescapé et prisonier d'un monde qui ne lui offre rien. Voilà bien ce que je suis aujourd'hui.

Seule une toute faible étoile rayonne encore dans la nuit de ma lassitude. Et je choisit bien mes mots, car c'est tout ce qu'on peut ressentir après tant d'années. Comment ne pas se sentir lasse et convaincu d'avoir tout vu après avoir connu plus de 120 générations d'hommes? Je reste le sage errant pour plusieurs, celui qui à tout vu et tout connu. Mais voilà que pourtant l'étoile qui brile encore est forte d'un mystère et d'un inconnu que je n'ai jamais percé. Un bienheureux inconnu que tout les gens de ce monde on connu ou connaitrons bientôt. mais moi, en sage multi-millénaire, elle m'échappe encore...

Sayuki semblait rassurée par les paroles du vieil elfe, l'assurance que la menace de l'arrivé d'un second Finrodel était improbable calma le jeu. Il fallait bien l'admettre, quand on entrait dans un monde aussi inconnu, tout nous rendait nerveux et un brin de réconfort rapportait en hâte la sécurité à notre esprit. Le vagabond esquissa d'ailleurs un vague sourire quand il nota l'attention que portait Sayuki à sa propre sécurité. C'était à la fois un sourire amusé et heureux. Car il ne pouvait s'empêcher de penser que la simple présence d'un double n'était vraiment pas la chose la plus inqui`tante qui lui soit arrivé. Mais il ne négligeait pas non-plus, à travers son sourire, la joie qu'il éprouvait à savoir qu'elle se souciait de lui.

Malheureusement, celui-ci ne dura pas et le doux sourire qu'il affichait timidement se transforma en une grimace douloureuse alors que sa reine lui disait aimablement qu'elle ne voulait pas perdre l'un des ses meilleurs sujets... IL cacha toutefois l'expression de son visage derrière un baillement, pour ne pas alerter sa reine de l'appréhention qui pesait sur lui. Elle posait le doigt bien prêt d'un autre des sujets qu'il était venu aborder avec elle. Et la remarque de l'elfe de glace éternelle, bien que lancée innocement, tournait le fer dans la plaie du vieux voyageur. Indécis face à la façon d'aborder le sujet, il laissa Sayuki poursuivre sur une nouvelle lancée.

Il l'aurait d'ailleurs interrompu à maintes reprises si celà ne lui avait permit de gagner quelques précieuses secondes. Mais lorsqu'elle se tu finallement, laissant planer une allusion sur l'espoir, Finrodel dû bien admettre qu'il n'avait toujours pas amasser le courage d'aborder le sujet. Il répondit donc tout d'abord aux remarques de Sayuki, qui sans être des questions, nécessitaient tout de même des réponses:

Tes paroles sont sages ma reine, tout comme toi. Mais tout comme toi, elles sont trop empreintes de volonté de répandre le bien, quitte à nimber la vérité dans quelques fausses allusions. Je sais qu'il reste mille mystères à percer en ce monde. Mais toi aussi, ma reine, tu découvriras avec le temps que plus notre passé est lourd de connaissances, plus il est dur d'avancer vers de nouvelles. Mais ne t'en inquiète pas, celà ne me rend que plus déterminé à m'y rendre...

Quant à Menerath, elle sera toujours MA terre, simplement aujourd'hui, je redécouvre la beauté d'une autre. Elle ne sera jamais mienne, contrairement à toi, ma reine, mais demeure un doux lieu d'accueil, sur lequel je crois en effet qu'il puisse me rester quelques tâches à accomplir. Un monde où il brile encore une étoile, et même si elle n'éclairera jamais la totalité du monde (comme aucune autre ne le fera d'ailleurs). Il n'en reste pas moins que la plus faible des lumières, mérite que l'on combatte, même contre toute la noirceur qui tente de la voiler.

Je n'ai jamais renier l'espoir, mais il arrive simplement qu'à certains moments de notre vie, il ne faille l'entendre de quelqu'un d'autre pour renforcir notre conviction. Et je t'en remercie humblement, ma reine, d'avoir bien voulu jouer ce rôle.

Dans son discours, l'elfe vagabond avait prit grand soin de glisser plusieurs fois les mots "ma reine" dans ces phrases. Il ne doutait pas qu'elle s'en était apperçu et c'est à travers celà qu'il débuta l'annonce qu'il avait à faire:

Mais sur un autre sujet... Tu as remarquée, je n'en doute pas, la lourdeur des mots "ma reine" à maintes reprises dans mes paroles. Et bien si j'ai agit ainsi c'est qu'il se peu que je n'en ai plus pour très longtemps à pouvoir te nommer ainsi...

L'elfe prit une grande inspiration et ajouta:

Il faut parfois bien plus de courage pour dire de simples mots, qu'il n'en faut pour affronter une armée et c'est mon cas aujourd'hui. Tu ne seras peut-être plus bien longtemps ma reine, car je sent depuis longtemps la force de la magie en moi. Mon exposition à mes propres sorts, ceux de mes ennemis, mais surtout les puissantes ondes magiques de mon bâton et de l'Héritier ont entraînés des changements physiques en moi. Je lutte à chaque jour pour empêcher d'être submergé par la magie, de peur qu'elle ne soit assez forte pour me pervertir. Mais elle est toujours là, à chaque matin, et peut-être qu'un jour elle sera assez forte pour que je ne puisse la contenir. Ce jour là, je ne serais plus un elfe... Tu ne seras donc plus ma reine, car je serait devenu un élémental.

Le vagabond se sentait étrangement moins mal à l’aise qu’il ne l’aurait cru, il ignorait d’ailleurs si c’était parce qu’il pouvait avoir pleinement confiance en elle, si c’était simplement le sentiment qu’on ressentait toujours auprès d’elle ou si autre jouait dans la balance. Dans tout les cas, il n’avait de toute façon pas réellement le temps de réfléchir à la question, du moins ce n’était certainement pas le bon moment.

Il était bien plus concerné par la réaction de Sayuki que par tout autre chose en ce moment. Il passa d’ailleurs bien prêt de lui faire noter qu’il ne s’agissait pas de courage, mais simplement de la l’angle sous lequel on voyait les choses. Avec les années on prenait du recul et l’on voyait simplement les choses avec plus de neutralité que le faisait les gens encore remplit d’idéaux. Toutefois, il se retint, car après tout, comme on le lui avait apprit un jour, il valait parfois mieux apprendre par soi-même. Le chemin était plus pénible et accidenté, mais on en sortais justement plus conscient et alerte.

De toute façon la discutions n’était plus tant à la réflexion philosophique qu’à la situation précaire dans laquelle l’elfe se trouvait. D’ailleurs cela sembla laisser un trouble plus grand qu’il ne l’aurait cru chez la chef des elfes, elle n’avait prononcée qu’un seul mot depuis sa déclaration et ce qu’elle dit témoignait de son étonnement, mais surtout de l’instabilité dans laquelle la jetait cette nouvelle. Soudainement plus mal à l’aise qu’il ne l’avait été Finrodel cherchait les mots qu’il devrait employer en cet instant et ne trouva rien de plus qu’une vague consolation :

Ce jour n’est pas encore arrivé pourtant… J’ai encore la force de lutter contre cette énergie en moi et tant que je le pourrais, je la combattrais ardemment. Elle gronde en moi depuis maintenant plus de cent ans et pourtant elle est toujours mise en échec par ma propre volonté. Alors le jour où réellement je ne serais plus parmi les elfes est peut-être encore loin, je venais simplement vous aviser de la situation et de l’éventuelle raison de ma disparition.

C’était la vérité, la magie en lui était éveillée depuis fort longtemps déjà et il savait être encore en mesure de la tenir en échec, sa volonté bien que tenant à peu de chose restait inébranlable et tant qu’il en serait ainsi, il resterait le même Finrodel, elfe de Lapis-lazulis. Maintenant, il espérait simplement que cette idée rassurerait Sayuki qui semblait réellement secouée par la nouvelle. Mais en même temps que cet espoir, le vieux vagabond ce demanda comment il ferait pour annoncer à sa reine et amie qu’il redoutait de devenir un élémental obscure, un serviteur d’une cause qui le répugnait plus que toute autre. Pire encore, il avait espéré que si tel était le cas, il pourrait compter sur elle pour le pourchasser et l’éliminer. Il se dit qu’il serait aussi bien de ne pas lui en parler, pas tout de suite du moins… mais c’est alors seulement qu’il à nouveau à brouiller son esprit dans les images de son passé…

Le vieux vgabond se senti étrangement mal à l'aise alors que Sayuki le regardait droit dans les yeux, il n'arrivait pas à détourner le regard, comme si ces yeux d'un vert si pur l'envoûtaient. Il semblait pourtant y avoir autre chose, le vieil elfe n'avait jamais clairement su défénir les sentiments qu'il ressentaient en présence de sa reine.

Mais il fût rapidement tiré de ses songes, la conversation allait beaucoup trop vite pour qu'il puisse se permettre un tel luxe. Elle lui parlait maintenant de leur amitié, il ne comprenait pas comment elle avait pu en venir à lui parler de celà. Peut-être simplement une inquiétude qu'elle avait ou une sorte de façon de lui redonner un peu d'espoir face à sa futur métamorphose. De toute façon, s'agissait-il véritablement d'amitié? N'était-ce pas plutôt une sorte d'obligation d'entente entre elfe de haut rang qu'ils les avaient poussés à ce connaître... Les choses auraient-elles réellement été semblable si il avait été un elfe?

Il ne savait pas pour elle, mais avec le temps il avait découvert que pour lui, il n'en aurait pas été ainsi. Si il avait été de n'importe quelle autre race, il ne se trouverait pas là auprès de Sayuki à discuter un peu froidement d'une futur transformation. Certes pas parce qu'il ne la fréquentait qu'antant que reine, bien au contraire, il tentait de ne ce voir que comme un ami auprès de sa reine, à qui il avait trop de respectait et de devoir pour tenter d'en montrer plus... C'est en partie l'une des raisons pour laquelle il voulait qu'elle fût celle qui le retrouverait après sa transformation. Du moins c'est ce qu'il aurait voulu, mais voilà qu,elle avait lu dans son esprit et qu'elle semblait lui en vouloir terriblement.

Il aurait voulu trouver quelque chose d'intelligent et de précis pour lui répondre, mais pourtant tout ce qu'il pu formuler fût une courte phrase austère:

Comment pourrais-je ne pas les penser?

Voilà qui était bien vrai, comment ne pas penser que plusieurs perdaient la mémoire dans ces transformations, d'autres encore éprouvaient de nouveaux sentiments, croyaient ne jamais avoir eut de passé ou devenaient simplement des êtres froids, cruels et meurtriers sans la moindres pensées. Il ne pouvait le nier, il ne pouvait l'ignorer et après un court silence il en fît par à Sayuki, ajoutant aussi:

Que je sois bon ou mauvais, je jour où tu ne sentiras plus ma présence dans ton esprit, cherche-moi, je veux pouvoir compter sur quelqu'un pour me rappeler le passé. Je n'ai pas le choix, comment aujourd'hui pourrais-je vivre librement en pensant que demain je pourrais avoir oublié toutes ses années? Comment pourrais-je ne pas vouloir me terrer loin de tous en sachant que peut-être je deviendrais une mahcine à tuer? Tu répugne la mort autant que moi, c'est pour sa que tu dois me promettre que si celà peux sauver des vies, tu m'élimineras. Jamais je ne pourrais avoir la consience tranquille sinon.

Et ne me demande pas de chercher quelqu'un d'autre, j'ai besoin de quelqu'un en qui j'ai une confiance absolue, quelqu'un qui tiendra la parole qu'elle m'a donné coûte que coûte. Mais surtout, surtout, quelqu'un qui sera capable de m'arrêter si je suis prêt à tout pour survivre. Je ne suis pas l'un de ses enfants nouveaux de Cassilmena, les gens capable de m'affronter, alors même qu'aucune de mes magies n'est axé sur le combat, sont rares. Toi, la reine de Cassilmena, tu le pourras...

Finrodel senti une partie du poids qui pesait sur sa poitrine se relâcher subitement alors que Sayuki acceptais finalement de « veiller sur lui » lorsqu’il se transformerait. Cette idée n’avait eut de cesse de le tourmenter depuis qu’il avait senti la présence de la magie en lui, mais voilà qu’aujourd’hui, il trouvait une part de solution. Pourtant un nouveau poids retombait sur lui cette fois. Celui d’être responsable du cruel serment qui liait maintenant une personne qu’il chérissait en ce monde. Il devrait vivre avec ce fait maintenant et continuer à prier pour qu’il ne se transforme pas en un monstre.

Il était plein de gratitude envers Sayuki, il aurait voulu lui réciter un discours, surement en vers, quelque chose, n’importe quoi, pour qu’elle comprenne que ces paroles étaient sincères et sa gratitude, profonde. Mais il n’en fît rien, il ne pouvait pas lire dans les esprits comme l’elfe de glace, il n’en avait pas besoin toutefois pour savoir comment elle pouvait se sentir. Si elle n’avait pas été reine, ni une femme aussi forte, elle aurait probablement pleurée, lui-même se sentait profondément ébranlé. Il s’était toujours retenu pour ne pas dépasser la ligne de la simple amitié avec l’elfe aux yeux verts, craignant il ne savait quoi si il tentait plus.

Il avait même tenté de tenir une ligne très rigoureuse pour ne pas approcher cette ligne fictive, mais aujourd’hui, il n’en avait pas envie. Il n’en avait pas plus la force, sans même ajouter quoique ce soit au serment de sa reine, le vieux vagabond s’approcha d’elle et il la prit dans ses bras. L’enlaçant doucement, il constata qu’il la dépassait légèrement, ses yeux arrivant à la hauteur de son front à elle, il la serra contre lui. Si elle lui avait demandée pourquoi il faisait cela, il n’aurait pas même été en mesure de répondre, mais il le faisait quand même.

L’idée que c’était la reine de Cassilmena qu’il serrait ainsi dans ses bras sans la moindre envie de bouger de là n’ébranla même pas son esprit et il resta ainsi. Il fini par lui dire quelques mots toutes pleines de sens :

À mes yeux tu as toujours été une elfe si unique…

Finrodel avait été obligé de parler un peu fort, car un vent continue s’était levé et soufflait fortement dans son dos, faisant claquer les pans de sa cape.

Le vent battait toujours le petit espace dégagé où Sayuki et Finrodel avait eut leur discussion mouvementée et le vieil elfe n'entendit qu'à demi les paroles de Sayuki à cause de vent qui s'engouffrait dans ses oreilles. Il en comprit néanmoins le sens général, qui semblait être un simple retour de politesse. Le vieux voyageur ne chercha pas en deviner davantage sur ses paroles, son esprit tout occupé à chercher une idée qui le fuyait. Une impression qu'il oubliait quelque chose, mais dont il n'avait pas le moindre souvenir. Cherchant dans les à l'entour un indice pouvant lui rappeler l'idée qui se défilait sans cesse, Finrodel se laissa envahir par ses sens. C'est alors qu'il ressenti la douce chaleur, contraste au frais vent nordique, qui émanait de la proximité des deux elfes, mais aussi le léger parfum qui, parfois, entre les caprices du vent, embaumait l'air qu'il humait.

Il réalisa qu'il étreignait la chef des elfes depuis plus longtemps que de raison, mais il eut toutefois se qu'il croyait être le bon sens de masquer sa gêne et de ne pas démesurément hâter son geste. Il la prit tendrement par les épaules et appliqua une légère pression pour la faire reculer. Il petit pas à peine les séparaient, alors qu'il la tenait toujours par les épaules, la maintenant avec douceur devant lui. Il plia imperceptiblement un genou pour que son visage se retrouve à hauteur égal de celui de l'elfe de glace éternelle, il voulu lui tendre un sourire qui témoignerait de tout ses sentiments face à ce qu'elle acceptait, mais aussi à leur amitié, au respect qu'il lui vouait. Mais étrangement il ne s'en sentait pas capable.

Il ne faisait que la regarder droit dans les yeux, ses iris de vert presque surnaturel semblait éveiller maintes choses chez l'elfe. Il trouva qu'ils étaient d'une couleur merveilleusement appropriées pour la reine du peuple des forêts. Ils faisaient un contraste étonnant avec le noir d'obsidienne de ses cheveux miroitants, sans pour autant être en désaccord avec ceux-ci. Mais surtout cette couleur, unique de tout les gens qu'il avait croisé en Cassilmena, lui rappelait les souvenirs d'un passé parfois commun. La première fois qu'il l'avait vu, alors qu'Akari avait rassemblé tout les elfes de haut rang et que Finrodel s'y était vu entraîné par Idril, une des elfes de cristal, bras droit de la reine. Une autre fois alors que Sayuki devenait la reine des elfes suite à l'ascension d'Akari, alors que lui-même héritait du statut d'elfe féerique. Plusieurs fois par la suite, il s'étaient entrecroisés dans le dispensaire où ils étaient les deux guérisseurs les plus qualifiés. Et une dernière fois, quand elle lui avait fait passer son test pour devenir l'elfe de cristal qu'il était toujours à ce jour.

C'était étrange comme la première fois il avait pu être totalement indifférent, réalisant à peine sa présence et comment, à travers le temps, il avait appris à l'aimer de plus en plus. Jusqu'à ce jour où ils discutaient tout deux sur l'île de la nouvelle lune. C'est à travers ses yeux envoûtants que l'elfe revoyait tout cela.