Cassilmena
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Cassilmena


 
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 Brume matinale [PV Sayuki]

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Nell
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Nell


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MessageSujet: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 15:36

« Solitude : douce absence de regards. »


[Milan Kundera]
Extrait de L'immortalité


---


Le firmament éclairait son chemin, les étoiles étaient ses seules guides pour le mener vers cette île dont on lui avait tant parlé. Une île où rencontrer plusieurs espèces différentes n’était pas impossible. Une île où vampires, anges, monstres, elfes, et autres créatures, se supportaient… Peut-être difficilement, mais elles se supportaient. Un « carrefour des espèces », en quelque sorte.
Il s’était amusé à compter le nombre de race différente existantes sur la Terre avant d’abandonner ce projet bien trop audacieux. Il ne devait pas en connaître la moitié. Ses connaissances se limitaient à ce qu’il avait vu et appris, c’est-à-dire, bien peu de choses comparé à tout ce qui avait existé, existait, ou existera. Il n’avait la vision que d’un simple grain de sable dans un immense désert.

La route était terreuse, ses chaussures étaient d’ors et déjà fichues et cet ahuri de Child s’était posté sur son épaule, tel un roi contemplant sagement ses sujets, pour ne pas salir son « magnifique pelage ». Cet animal était lourd et l’envie de détrôner ce souverain de pacotille le prenait de plus en plus au fur et à mesure que les heures s'enfuyaient vers le passé.
Il ne savait pas depuis combien de temps exactement il s’était mis en route. Un jour ? Deux ? Trois ? Il n’avait pas pris le temps de compter, jugeant la chose inutile et fastidieuse. Il n’avait pas la notion du temps et seul son ventre qui grognait sa faim et sa gorge qui hurlait sa soif lui rappelait que son corps ne supporterait pas quarante-huit heures de plus de marche.

Lorsqu’il était parti, il avait bien naïvement pensé que Cassilmena n’était pas si loin et n’avait emporté que peu de provisions. Le soir venu, il avait eu le malheur de constater que, durant le voyage, Child était allé se fourrer dans son sac pour engloutir tout ce qu’il avait emporté et boire ses maigres ressources en eau.
Si, au début, il avait cru croiser sur sa route une rivière, voir même un lac, il avait bien vite déchanté en constatant que seuls des arbres et des pâquerettes s’étendaient à perte de vue. À force, il était devenu allergique à ces fleurs dont il n’arrivait plus à supporter la vue. Elles avaient le don de lui rappeler sa propre détresse et sa mort prochaine s’il n’atteignait pas bientôt cette ville.
D’ailleurs, cette ville n’était-elle pas qu’un songe ? Une chimère inventée par les hommes pour se convaincre que les races pouvaient cohabiter sans se taper dessus. Une vaine illusion qui maintenait la flamme de ce minuscule et ridicule espoir qu’ils semblaient entretenir depuis si longtemps. La boîte de Pandore aurait dû laisser filer cet espoir avec les autres, il n’aurait, ainsi, pas eu à faire tout ce chemin pour mourir aussi lamentablement. Il avait été bien bête de croire ces trois hommes pour qui l’existence de Cassilmena n’était, sans doute, qu’une rumeur, un chuchotis surpris dans au détour de l'une des nombreuses conversations qui animaient l’auberge et dont ils se complaisaient à en informer des voyageurs stupides comme il l’avait été.
Il hésitait à revenir sur ses pas pour assassiner ces trois hommes qu’il avait d’abord appréciés. Il abandonna bien vite cette idée qui avait germé dans son esprit sous le coup de la colère et l'humiliation d'avoir été berné. Et puis, leur mort ne l’aiderait pas et il envisageait mal la possibilité de refaire tout le chemin inverse sans s’écrouler de fatigue. Aaah ! Que c’était bête ! C’était donc cela que la mort avait réservé pour lui ? Une fin aussi déplorable ? Tant pis. Il n’avait plus qu’à marcher jusqu’à ce que l’épuisement vienne à bout de lui et qu’il tombe pour fermer, comme beaucoup d’autres avant lui, les yeux à tout jamais.


« Une porte ! »

Child avait parlé. Une porte ? Aha, oui… Très drôle. Ils n’étaient tout de même pas dans un désert, il ne fallait pas abuser. Les mirages et oasis en tout genre n'avaient pas leur place ici. Il n’était pas d’humeur à supporter les pitreries de son animal. Qu’il le laisse mourir en paix !

« Non, mais regarde ! Il y a vraiment une porte. »

En soupirant, il leva les yeux dans la direction que lui indiquait le suzerain perché sur son épaule et constata qu’il disait vrai.
Les contours d’une porte se discernaient vaguement dans la brume. La brume ? Il leva le nez vers le ciel. Le soleil commençait à pointer timidement le bout de son nez et l’air se recouvrait d’un voile opaque. Il avait intérêt à se dépêcher s’il ne voulait pas se tromper de chemin et, ainsi, louper la porte qu’il avait tant attendue.
Ses jambes réagirent avant que son cerveau ne le leur ordonnent et se mirent à courir. Child planta fermement ses griffes dans sa chair ce qui eut pour effet que le jeune homme le prenne par la peau du cou pour le déloger et le prendre dans ses bras.


« Comment oses-tu ?!… »

S’offusqua l’animal avant de se taire. Une porte gigantesque leur faisait face. Celle-ci commençait à peine à s’ouvrir pour laisser passer les visiteurs, et les deux compagnons n’eurent plus qu’à attendre que les deux battants et les gardes les laissent entrer.

À l’intérieur des murs se tenait une ville où allaient et venaient quelques personnes, probablement des créatures de la nuit qui hâtaient de se cacher de la lumière du soleil. La brume encombrait sa vue, mais ses yeux eurent le plaisir de croiser un ange aux ailes couleur cendre et un autre dont les plumes étaient aussi dorées que ses yeux.
Émerveillé par ce qu’il voyait, il ne se rendit compte qu’après que ses jambes peinaient à le supporter. Ses habits étaient sales et troués, ses bottes étaient crottées, il ressemblait plus à un mendiant qu’à un fils de bonne famille qui avait fui la demeure familiale.
Gêné par le spectacle pitoyable que présentait sa personne, il se dépêcha de se cacher dans un renfoncement dans le mur pour reposer son corps qui avait su supporter autant de jours de marche. Posant l’étui de son violon à côté de lui, sa tête partit en arrière pour heurter en douceur la pierre.


« Tu… Comptes me tenir encore longtemps ? Pas que ça me dérange, n’est-ce pas ? Mais j’aimerais bien me dégourdir un peu les pattes. »

« Oh… Pardon. »


Il posa la créature sur le sol. Celle-ci se dépêcha de gambader un moment autour de lui avant de revenir et de s’allonger, déclarant être fatigué. Cette remarque arracha un sourire à Nell qui caressa légèrement la tête de son ami avant de fermer les yeux… Ou plutôt, ses paupières tombèrent toutes seules, croulant sous la fatigue.
Et maintenant qu’il était là, qu’allait-il pouvoir bien faire ?


Dernière édition par Nell le Jeu 26 Juin - 19:55, édité 1 fois
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Sayuki
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 19:38

« Le jour appartient à ceux qui se lèvent tôt »


-


La nuit qu’avait passait la jeune femme avait été pénible et agitée. Elle n’avait pas su trouver le sommeil avant de nombreuses heures et avait finalement plongé dans les bras de Morphée, mais cela pendant quelques heures très limités, qui pouvaient se compter sur les doigts de la main. On pouvait donc dire que notre demoiselle avait mal dormit. Elle avait de ce fait trouvé inutile de traînasser plus longtemps au fond de son lit, en cherchant désespérément ce sommeil, qui décidemment ne voulait pas montrer le bout de son nez.
Sayuki s’était levé sans tarder, et était allait prendre une douche bien chaude, histoire de la réveiller un peu pour qu’elle puisse attaquer cette belle journée après une quasi nuit banche. Elle avait ensuite enfilé une jolie robe courte sur le devant, avec une autre couche derrière, longue cette fois ci. Elle était dans les couleurs bleutés, et allait à ravir à l’elfe. La jeune femme se regarda quelques instants dans le miroir. Ses cernes n’étaient pas trop visibles. Tant mieux, car elle avait l’intention d’aller à la porte, histoire de rendre visites aux nouveaux arrivants matinaux, et elle ne voulait surtout pas les effrayer avec d’affreuses cernes noires sous les yeux. Qu’aurait-il donc pensé ? Pour une reine, ca ne fait pas bonne mine, ca inquiète. Les gens ont justement besoins d’être rassuré. Les cernes sont une marque de faiblesse, et pour protéger les gens, il faut être forte, la faiblesse est à éliminer.

Elle voulait être une bonne reine. Elle voulait par-dessus tout que les gens ai confiance en elle, elle voulait être capable de les protéger, de les rassurer, et faire en sorte qu’ils se sentent en sécurité. Elle devait désormais prendre soins des habitants de ces terres, après tout, elle en était responsable. Si quelque chose leur arrivé, c’était sa faute, ainsi que celle des cinq autres reines. Elle se connaissait, et savait que dans ce cas elle culpabiliserait à un tel point que cela la détruirait… Comme Akari. Elle se devait alors de veiller sur ces terres qui en avaient vues de toutes les couleurs. Elles avaient énormément souffert, et leurs habitants avec… Mais la souffrance de ces terres pourtant si clémentes au départ, n’était que la conséquence de ses habitants… Leur guerre incessante n’était que pure stupidité, et tout le monde sait que les idioties ne sont pas quelque chose de bon… Les guerres tuent et rependent du sang. Le sang souille la terre. Quand la terre à trop absorbée de sang, elle finit par déborder… C’est alors toute la nature qui se manifeste, et qui se venge. Après tout, elle à bien raison. Pourquoi se serait-elle laissait faire ? Ca allait continuer ainsi, les être humains n’aillaient jamais comprendre que c’était eux les responsables, eux les monstres. Les hommes mettent un temps fous à réaliser, surtout quand il s’agit de réaliser leur faute. Ils préfèrent se voiler la face, et continuer leurs actes pour un plaisir égoïste.

Maintenant, la nature avait repris le pouvoir sur l’homme qui s’était cru bien trop fort. La nature est une force in considérable, que l’homme ne mesure pas encore bien… Il se croit puissant, et croit pouvoir agir sur celle-ci. Il croit avoir le dessus sur tout, être à la tête de la planète, au pouvoir. Mais il se trompe, et il est bien loin de la vérité. La nature est une puissance beaucoup plus forte que celle de l’homme, quelque chose d’inimaginable et que l’on ne pourra jamais dépassé. C’est pourquoi il est primordiale de comprendre ceci, pour arrêter nos erreurs, les stopper tant qu’il est encore tant. Sayuki espérait que les habitants de Cassilmena avaient à présent bien compris cela… Ils en avaient bavés eux aussi, l’apocalypse en avaient achevés plus d’uns, et de nombreuses flammes s’étaient éteintes… Malheureusement, la jeune reine n’était pas dupe. Elle ne voyait plus la vie en rose depuis que son amie Akari avait échouée et était sombré dans la folie. Elle avait mûri et réaliser bien toute l’horreur de l’être humain, toute l’horreur qu’une vie pouvait faire… elle pouvait en voler d’autres, des dizaines d’autres, puis vouloir ensuite s’en prendre à plus grand. Tout n’était qu’une suite de chose en réalité. Il suffisait d’attraper un bout de la ficèle, de la suivre pour tout découvrir sur le chemin, et d’enfin comprendre en arrivant à l’autre bout. Elle savait donc que toutes ses erreurs allaient être remises à plat… C’était un cercle vicieux qui allait recommencé à tourner, pareil à l’écoulement d’un long fleuve sourd et entêté. Son rôle était de faire en sorte qu’il y ai le moins de conséquences possibles, elle limitait les dégâts. Alors elle veillait avec des yeux de mères sur cette île et sur leurs habitants. Tout le monde n’était pas tout blanc, on avait chacun on part sombre en nous… Chez certaines personnes, celle-ci prenait le dessus sur la partie blanche, qui était tout simplement enfouie très profondément, mais toujours présente. Elle le savait. Son espoir était légendaire, Sayuki ne perdait et de perdra jamais espoir.

Elle partie de son chez sois à pied, elle n’avait pas envie de chevaucher ce matin, elle voulait prendre l’air et faire fonctionner ses gambettes. Elle sortit de la forêt et se dirigea vers la ville. Quand elle arriva enfin en ville, elle prit alors la direction de la porte, passa par de multitude de petites ruelles encore inconnues aux yeux de beaucoup. Elle connaissait ces terres par cœur, et connaissait les raccourcis. Cela était bien pratique il faut dire, ca lui permettait de perdre le moins de temps possible. Le temps était brumeux, comme tous les matins. Le soleil commençait à se lever et à éclairer les premiers champs aux alentours. La ville était encore endormie et on ne croisait pas grand monde dan les rues. Les marchands étaient sur le point d’ouvrir, et en passant devant le boulanger, elle put entendre le bruit des fourneaux et sentir la bonne odeur du pain chaud. Il n’était pas encore ouvert, mais cela n’allait pas tarder. Elle arriva enfin sur la place de la porte, la fontaine coulait timidement, elle était presque éteinte en ce matin. Il y avait quelques personnes, mais celles-ci ce comptaient vite… Elle regarda les quelques nouveaux arrivants, il n’y en avait pas beaucoup la plus part des têtes qu’elle voyait n’était pas des têtes perdues, comme celle que font les nouveaux arrivants. Pour la plus part, il s’agissait de personnes plutôt louches. Elle aperçut tout de même un jeune réprouvé, qui se dirigeait déjà vers l’hôtel. Sûrement une nouvelle. Elle lui fit un sourire amical et celle-ci le lui rendit, avant de continuer sa route.

Son attention se posa alors son une jeune garçon, qui était assis dans un renfoncement dans le mur de pierre. Celui-ci avait les yeux clos et avait un état misérable. Ses habits étaient poussiéreux et cela se voyait qu’ils les avaient portés pendant plusieurs jours. Il avait le ventre creux ce qui signifiait qu’il n’avait pas du manger depuis plusieurs jours. Ses lèvres desséchées dévoilés que le pauvre jeune homme n’avait pas eu le plaisir de sentir une goutte d’eau dans sa gorge depuis bien longtemps aussi. Il avait l’air épuisé. L’elfe en était sûr, il s’agissait d’un nouvel arrivant qui avait fait une longue route épuisante. Elle le regarda alors de plus près. Les traits de son visage étaient extrêmement fins et réguliers. Ses cheveux étaient d’une belle couleur, et sous la crasse, on pouvait voir qu’ils étaient magnifiques. Oui, quand on regardait bien ce jeune homme, malgré son accoutrement pittoresque et sa saleté du au long voyage, on pouvait voir qu’il était beau. Sayuki fut tout de suite touché par cette beauté caché et mystérieuse. Elle n’hésita pas une seconde, et se dirigea vers le jeune homme. Elle avait toujours eu envie d’aider les gens et de leur donner son soutien. Peut-être pourrait-elle lui apporter le sien ? L’aidait à se repérer dans cette nouvelle ville, mais tout d’abord, lui trouvait de quoi boire et manger, des nouveaux habits tout propre, et de quoi prendre une douche et se reposer. C’était ce don le jeune homme avait le plus grand besoins.


« Bonjour, vous êtes sûrement un nouvel arrivant. Puis-je vous proposer mon humble aide ? »

Dit-elle avec un sourire radieux et une voix esquisse. Elle arborait toujours ce même sourire, celui à vous faire fondre tellement il était merveilleux. Il venait du cœur, et était loin d’être faux. Il était splendide, rassurant, chaleureux, et amicale. Ses grands yeux émeraude étaient d’une beauté sans pareil, et animé par un vif éclat en ce matin brumeux. Malgré son manque de sommeil, beaucoup vous aurez dit que notre demoiselle était toujours aussi resplendissante de beauté.
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Nell
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 21:35

Et maintenant, qu’allait-il bien pouvoir faire ?


---


Cette question tourbillonnait dans son esprit depuis déjà plusieurs minutes sans réussir à trouver sa réponse. Il eut tôt-fait de comparer cette histoire à celle de deux amants que tout avait séparé et qui était, à présent, incapable de se retrouver. La question recherchait inlassablement sa réponse, mais l’esprit de Nell était tellement chaotique qu’elle était incapable de la trouver. Au milieu de ce fouillis de pensées sans queue ni tête, elle tournoyait désespérément, ne sachant où aller ni que faire.
Son sort fut le même que beaucoup d’autre avant elle. Impuissante, elle se confronta aux méandres de l’oubli avant de sombrer tristement dans ce gouffre sans fin pour finir par disparaître totalement. Il avait tout le temps pour penser à cela. Pour l’instant, la seule chose qui importait, c’était de reposer ce corps fatigué dont il avait hérité.

Le sommeil le gagna petit à petit, prenant possession de sa conscience pour l’endormir. Morphée referma tendrement ses bras autour de lui et le berça, soufflant délicatement sur ses pensées qui s’éteignirent une à une pour permettre à cet esprit fatigué de s’octroyer un peu de repos.
Le monde des songes était incroyable. Haut en couleurs et en fantaisie, il resplendissait de lumières et de bonne humeur. Ici, l’impossible devenir possible, tout était permis. Devenir un fier pirate naviguant sur les mers à la recherche du trésor perdu d’une ancienne civilisation ; être un pauvre esclave au temps des pharaons trimant sous les coups de fouets de son maître, à tirer de lourds blocs de pierre pour la construction des pyramides ; un valeureux guerriers combattant toute sorte de monstres pour le bien de son pays ; un prince, beau et resplendissant, venu sauver sa magnifique princesse des griffes du féroces dragons…
Des milliers de situations, de schémas, de chemin à emprunter… Sensations fortes et montées d'adrénaline garanties ! Alors pourquoi ne se perdait-on pas ? Dans ce labyrinthe de possibilités, chacun trouvait son chemin et parvenait à en ressortir indemne. Dédale avait mal fait son travail, ou alors il s’était déjà enfui et Icare avait déjà sombré, avalé par la mer déchaînée. Pauvre petit Icare. C’était bien l’une des rares personnes que Nell arrivait à plaindre.

Une voix mélodieuse le tira gentiment de son sommeil. Les sonorités, le timbre, tout dans cette voix se voulait rassurant et confiant. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait goûté au plaisir d’une aussi jolie musique. Elle était chantante, les notes, au lieu de s’envoler dans les airs, s’étaient dirigée sur lui, le titillant agréablement et le priant d’ouvrir les yeux. Son oreille de musicien ne pouvait qu’apprécier ce son sorti de nulle part.
Lentement, il ouvrit les yeux et rencontra deux émeraudes qui brillaient d’une chaleur réconfortante. Il n’hésita pas un instant à se plonger dans ce regard si accueillant, maintenant cependant la distance qu’il s’imposait entre lui et les autres. Ses yeux dorés s’agitèrent tandis qu’il s’arrachait tristement à la contemplation de ces prunelles si engageantes pour observer la personne à qui ils appartenaient.

Si les yeux étaient toujours la plus belle partie du corps, il devait reconnaître que la femme, présente devant lui, resplendissait d’une beauté qu’il n’arrivait pas à saisir. C’était tellement présent, mais en même tellement fugace.
Elle ne faisait pas partie de ces femmes qui éclataient d’une beauté à la fois scandaleuse et aveuglante. Ces femmes qui parlaient haut et fort pour bien montrer qu’elles étaient là. Elles étaient très souvent tellement narcissiques qu’il était difficile de les supporter. Elles s’imposaient à leur entourage qui avait du mal à les supporter, mais qui cédait à tous leurs caprices. Leur narcissisme virait ensuite à l’égoïsme pur et dur et elles ne pouvaient plus que se vanter de leur mérite personnel et de leur propre personne. Elles devaient toujours être scintillantes, elles ne se permettaient pas le moindre écart. Ce genre de femme était ennuyeux : des baffes se perdaient.
Mais là non… Bien que belle, elle semblait être resté dans une simplicité des plus délicates. Sa présence n’écrasait personne, elle était aussi aérienne qu’un murmure dans le vent. Une robe bleutée couvrait son corps à la peau blanche. Les yeux de Nell parcoururent sans aucune gêne son corps à la recherche d’une quelconque imperfection qu’il ne trouva pas. Si ses yeux n’avaient pas été aussi verts, elle aurait pu lui rappeler, par bien des attraits, Ai.

Craignant d’avoir été impoli pour avoir maintenu le silence aussi longtemps, il tenta de se remémorer ses paroles. Elle lui avait proposé son aide, refuser serait mal vue, n’est-ce pas ? Néanmoins, il ignorait comment accepter. Un simple « oui » lui paraissait plus qu’inapproprié et il hésitait sur la démarche à suivre.
Sa propre condition lui revint alors en mémoire. Il devait être d’une saleté repoussante, cette femme était sûrement bien généreuse pour ainsi accepter de s’approcher aussi près de lui alors qu’il était dans un tel état. Elle ne le jugeait cependant pas et, au fond de lui, il accepta de la remercier sans cependant le lui dire. Il doutait que ce soit un simple manque de discernement qui l’avait poussée à s’approcher ainsi de lui et la gentillesse dont elle avait fait preuve lui plaisait beaucoup.


« J’accepte avec grand plaisir. »

Cette phrase prononcée, ses hésitations disparurent. Child, une fois qu’il eut approuvé la proposition de la demoiselle, sortit de son trou. Il posa ses yeux bleus sur la jeune femme et, pour la première fois, n’émit aucun sarcasme.

« Merci. »

Nell écarquilla les yeux de surprise en constatant que son ami savait faire preuve de politesse envers les autres. Sa soudaine courtoisie l’inquiétait beaucoup, était-il malade ? Child s’était toujours montré égoïste et énervant, le jeune homme avait donc naturellement crut que l’animal était incapable de faire preuve d’amabilité à l’égard de qui que ce soit, aussi ce revirement était le bienvenu dans la relation qu’ils entretenaient.
Child se tourna vers Nell, détruisant ses douces illusions.


« Ne rêve pas trop, tu n’auras pas droit au même traitement. »

La mine ébahie du jeune homme disparut aussitôt et il retira tout ce qu’il venait de penser. Non ! Cette bestiole était décidément la pire qui soit ! Sa manière d’être ne pouvait qu’être irritante. Il ne pouvait qu’être désagréable et Nell ne pouvait que le prendre pour un idiot, rien de plus !
Le jeune homme appliqua une tape sur la tête de son compagnon avant de reporter son attention sur la jeune femme.


« Je m'appelle Nell, et voici Child. J'espère ne pas trop vous importuner. »

S’excuser était bien la moindre des choses, non ?

« Oui, je suis désolé de vous imposer la présence d’un être aussi sous-développé que l’est ce jeune homme. »

Aaah… Ça allait durer encore longtemps comme ça ?


Dernière édition par Nell le Jeu 26 Juin - 23:24, édité 1 fois
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Sayuki
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 22:47

Le jeune homme mit un peu de temps avant d’ouvrir les yeux. La jeune femme fut d’abord inquiète, elle espérait ne pas le réveiller au moins… qui sait, peut-être avait-il passé la nuit là ? Peut-être avait-il encore besoin de repos, et qu’il aurait mieux valut ne pas le déranger ? L’elfe s’en voulut alors de suite d’avoir énoncé ses mots, qui partaient pourtant d’une gentille et délicate attention. A l’instant même où elle se dit qu’il valait mieux qu’elle s’en aille au plus vite pour ne pas l’importuner davantage, les paupières du jeune homme bougèrent.
Sayuki resta alors là, muette, ses grands yeux ouverts et avides d’une curiosité indescriptible. Quand elle aperçut les yeux du jeune homme, elle ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire. Elle se laissa alors plonger dans ce regard ocre, qui coulait comme un long ruisseau d’or, fluide et limpide. On y voyait tout, ce regard était indescriptible. Il était épatant et merveilleux, un regard qui aurait fait de nombreux jaloux et qui aurait fait chavirer bien des cœurs. La sensibilité de la jeune femme était en tout cas touchée au plus haut point. Elle ne put détacher son regard du sien qu’à l’ instant où celui-ci arrêta de la regardé dans le fond des yeux. C’était une situation étrange, les deux protagonistes ne parlaient pas, on aurait dit une sorte de conversation muette et uniquement visuelle, composés de regards.

Le jeune homme détailla alors un peu plus l’elfe qui se tenait devant lui, cela gêna quelque peu la jeune reine. On aurait dit qu’il l’examinait de toute part, qu’il l’analysait. Sayuki elle n’eut pas à le faire, elle l’avait déjà bien détaillé quelques minutes auparavant, exactement de la même manière. Elle put alors entendre les pensées du jeune homme. Cela la troublait énormément… il pensait donc réellement ca ? Il trouvait ses yeux d’une grande beauté, ce qui flatta déjà la jeune femme, mais il ne s’arrêtait pas là. Il pensait alors à ces femmes aussi narcissiques qu’égoïste et pensa qu’elle était loin d’être comme ca… Elle était aussi légère que le vent et sa beauté n’était que plus mise en valeur par sa simplicité. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas trouvée en face de quelqu’un qui pensait cela d’elle… Elle en fut tellement touchée, qu’elle ne pu s’empêcher de rougir légèrement. Heureusement pour elle, cela passa vite quand elle s’en aperçut, et le jeune homme n’avait pas encore de nouveau posé ses yeux veloutés sur son visage.

Maintenant, elle cherchait désespérément le regard doré du jeune homme, elle voulait une fois de plus avoir le plaisir de nager dans cette rivière de richesse. Elle du avoir une grande chance, car au moment où elle souhaitait le plus recroiser son regard, celui-ci leva les yeux vers elle, et répondit à sa question. Il acceptait avec grand plaisir, pour reprendre ses mots. Certes ses yeux étaient d’une beauté incroyable, mais la jeune femme s’aperçut vite que son charme ne s’arrêtait pas à ses prunelles dorées. Sa voix était aussi douce et veloutés, que grave. Une voix qui vous laisse souvent sans mot, de part son pouvoir d’envoûtement. En général, Sayuki n’était pas aussi sensible au charme des autres… Son cœur avait déjà était pris une fois, par un vampire… D’ailleurs, elle savait que Vlad n’avait jamais vraiment quitté son cœur… Elle ne savait pas ce qu’elle éprouvait pour lui, elle n’aurait su le dire. Puis après ca, son amour avait ressurgie pour un autre être, un elfe, Akira…Elle se forçait de ne plus y penser, mais cela était bien dur. Elle ne savait même pas s’il avait survécu… Mais elle espérait de tout son être que oui.

A part ces deux personnes, Sayuki avait rarement était vraiment touché par le charme, la beauté, ou la personnalité de quelqu’un… Elle n’avait donc pas l’habitude, et cela lui faisait donc bizarre… Elle n’eut pourtant aucun mal à reprendre ses esprits et sourit au jeune homme. Peu après, un boule de poil toute blanche sortit de son trou et la regarda de ses grands yeux bleus. Il dit un simple merci, ais qui alla droit au cœur de la jeune femme. Elle lui fit un sourire radieux. Qu’il était mignon ! Sayuki avait toujours aimé les animaux, c’était ses amis. Elle les soignait et s’occupaient d’eux. Elle veillait sur eux comme elle veillait sur la forêt et les elfes, et à présent sur l’ile entière et sur tous ses habitants.


« De rien »

Dit-elle avec un petit sourire. Elle vu alors le regard surpris du jeune homme envers son animal de compagnie. Elle comprit vite en entendant les pensées du jeune homme, il était surpris de l’attitude de son animal, car celui-ci était en général loin d’être poli… En revanche, il avait du répondant car il dit derechef à son maître qu’il ne fallait pas qu’il s’attende au même traitement. Sayuki eu un léger sourire d’amusement, cette petite bestiole devait être attachante à la longue… Le jeune homme donna une petite tape sur la tête de l’animal puis reporta son attention sur l’elfe. Il se présenta, et présenta ensuite son animal. Lui-même s’appelait Nell. Un très beau prénom, qui allait magnifiquement bien à son porteur. La petite bestiole quand à elle portait le jolie nom de Child, qui lui allait également à ravir. Il avait ajouté qu’il n’espérait pas l’importuner. Comment ca ? L’importuner, elle, lui ? Il ne l’importait pas du tout, au contraire, elle était toujours ravie de venir en aide aux gens ! Il n’y avait aucun raison pour qu’il l’importune.

« Vous n’avez aucun soucis à vous faire sur ceci, vous êtes loin de m’importunez ! Je suis ravie de pouvoir vous êtres utile. Je suis enchantée Nell, je m’appelle Sayuki. »

Elle ne savait pas si le jeune homme connaissait l’histoire de Cassilmena et des terres du yin et du yang…. Elle ne pouvait par conséquents pas savoir s’il connaissait les reines de Cassilmena et leurs prénoms… Nous verrons bien. Les gens se présentes souvent avec leurs prénoms, accompagnés de leur race et de leurs statuts pour les plus hauts placés dans la hiérarchie. Pour sa part, Sayuki n’aimait pas se présentait avec son statut, elle trouvait souvent que cela faisait trop narcissique, et elle avait peur que les gens croient qu’elle se vante par son rang… Hors, ce n’était pas du tout le cas. Elle préférait donc ne rien dire. La boule de poil intervint de nouveaux puis s’excusa d’imposer à la jeune fille la présence d’un jeune homme aussi sous développé. L’elfe eut un petite rire et sourit en regardant d’abord la bête, puis son maître, qui décidemment, avait un regard des plus attrayants. Elle regarda alors de nouveaux les petites bêtes aux yeux saphir puis lui répondit :

« S’il l’est, il ne le semble pas en tout cas »

Elle eu un petit sourire puis repensa alors à la raison pour laquelle elle était venue aborder ce jeune homme. Elle ne savait pas de quoi il avait besoins en priorité. Voulait-il d’abord boire et manger ou d’abord prendre une douche et dormir un peu ? Pour le savoir, le mieux était de demander :

« Je suppose que vous aimeriez boire et manger ainsi que vous changer et vous reposer ? »
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeVen 27 Juin - 13:10

Saleté de bestiole !


---


Child était, sans aucun doute, le pire des enquiquineurs. Il s’insinuait partout, se mêlant à n’importe quelle conversation pour la détourner de son sujet d’origine et en venir à parler de lui. Il berçait les gens dans un flot de paroles sans fin, les menant au large, au royaume des songes.
Lorsqu’il partait dans l’un de ses nombreux monologues, il était impossible de l’arrêter avant qu’il n’ait fini. Toute l’assistance sombrait alors dans un sommeil comateux, ne se réveillant que lorsque la voix de l’animal cessait.
Il était difficile de trouver une personne qui arrive à le supporter, aussi, la jeune femme étonna Nell en ne montrant aucun signe d’agacement face à ce lilliputien à l’ego démesuré.


« Sayuki. »

Répéta-t-il, bien qu’il sache que le prénom et la jeune femme couleraient ensemble dans l’abîme de l’oubli - du moins, l’espérait-il.
L’oubli… L’oubli c’était une chose que Nell jugeait pratique et utile. Il permettait d’effacer les données de la mémoire et de repartir de zéro, ne laissant aucune trace d’une précédente rencontre avec une personne. C’était choisir la simplicité et fuir sans se retourner. C’était ne garder aucune attache, aucune amitié… Tout devait être limité. Il ne devait jamais aller trop loin dans ce qu’il entreprenait avec ceux qui l’entouraient. Il y avait cette ligne invisible qu’il lui était interdit de franchir, cette ligne qui l’obsédait jour et nuit, à chaque fois qu’il se trouvait face à une nouvelle personne… Mais l’oubli, c’était aussi un froid sombre et glacial qui pourrit peu à peu l’âme. Ce n’est pas le phoenix qui renaît des cendres, c’est la démence. Une folie qui s’empare de l’esprit et devient le maître absolu. Une fois installée, elle ne part plus et creuse lentement ses racines dans le cerveau, de plus en plus profondément jusqu’à ce que sa victime ne soit plus qu’une personne dénuée de la moindre volonté.
L’oubli, c’était aussi la solitude, c’était savoir que personne ne serait là pour vous attendre lorsque vous retournez à un endroit que vous avez connu. C’était ne pas connaître la chaleur des retrouvailles ou la rudesse d’une dispute.
L’oubli avait son bon et son mauvais côté, comme toute chose, et Nell avait accepté les deux. Et c’est pour cela qu’il s’appliqua à ne plus croiser ces deux émeraudes qui l’avalaient pour l’emmener dans un endroit où le calme et la paix régnaient. Un endroit où il aurait eu envie de s’endormir pour ne plus jamais se réveiller et où il rêvait de lâcher prise pour s’abandonner à la douceur.

Le jeune homme leva timidement les yeux et se concentra uniquement sur son sourire. C’était la seule chose qu’il pouvait se permettre. Il percevait que la ligne de limite tremblotait faiblement, et il renonça à cette folle idée.
Évitant et son regard et son sourire, il s’appuya contre le mur pour se relever. Pendant un instant, il ne trouva plus ses jambes, mais celles-ci finirent par répondre à son appel. Debout, il pu ainsi se concentrer sur les alentours qui, il le savait, étaient bien moins enchanteurs que la jeune femme présente en face de lui, mais bien moins dangereux.

Pendant qu’ils parlaient, le soleil était apparu. Sa lumière, de temps à autre masquée par l’un des nombreux nuages grisâtres qui encombraient le ciel, luttait pour se maintenir et ainsi continuer d’éclairer et de réchauffer la place.
Tout doucement, des personnes sortaient de chez elles pour se diriger vers les différentes boutiques. Les rues s’éveillaient peu à peu, tirées de leurs torpeurs par les chaussures qui les piétinaient, tantôt lourdement, tantôt légèrement.
Fasciné par ce qu’il voyait, Nell réussit à se distraire assez longtemps pour que son interlocutrice ne fut plus qu’une vague pensée derrière tant d’autres. Il s’ébahissait devant chaque créature, souriant à la vue de ce qu’il devinait être une sirène discutant un elfe. Il s’arrêta sur cette deuxième découverte. Un elfe ? La caractéristique principale de ces êtres entièrement dévoués à la nature était leur longues oreilles pointues.
La jeune femme redevint alors sa priorité et ses yeux se dirigèrent vers ses oreilles qui arboraient ce signe distinctif. Il avait affaire à une elfe et son intérêt pour elle n’en fut que multiplié. Il n’avait jamais rencontré d’elfes ailleurs que dans les livres et s’extasiait comme un enfant à la vue de l’une des représentantes de cette race noble et sage. S’il n’avait jamais douté de sa gentillesse et de sa générosité, il était maintenant certain de ce qu’il avançait.

Celle-ci lui parla à nouveau, laissant s’envoler les notes légères qui composaient sa voix. Envoûté, il aurait aimé qu’elle ne cesse jamais de parler et la ligne de défense lui envoya un nouveau signal d’alerte. Il reprit aussitôt contenance. Son esprit s’égarait trop. Il ne devait pas envisager une quelconque amitié avec elle.


« J’avoue que j’aimerais beaucoup me changer avant d’avaler ou de boire quoi que ce soit… Ma compagnie ne doit pas être, pour le moment, des plus agréables. »

Child sauta sur son épaule pour lui mordiller légèrement l’oreille, signe qu’il réclamait son attention. Nell lui donna une nouvelle tape sur la tête en signe de réponse ce qui ne réussit pas à décourager ce fatiguant animal.

« J’approuve totalement cette initiative. Si sale alors qu’il est en si bonne compagnie, veuillez excuser l’audace dont fait preuve ce triste garçon. »

Le « triste garçon » leva les yeux au ciel, se demandant si, tout compte fait, il ne lui était pas possible de l’étrangler sans avoir à souffrir d’un quelconque dégoût à l’égard de ce geste qui lui paraissait, au début, si répugnant et le rebutait tant.
Mais pour une fois, il dû s’avouer que Child n’avait pas tort. La chemise, qui avait été blanche à l’origine, arborait une couleur terreuse, conséquence du chemin poussiéreux qu’il avait emprunté pour se rendre jusqu’ici. Son pantalon était troué à divers endroits et le bas partait en lambeaux. Ses chaussures, quant à elles, étaient aussi irrécupérables que le reste. Elles étaient d’une saleté repoussante et, même Nell n’arrivait pas à supporter le fait que ses pieds soient enfermés dans ces choses immondes et dégoûtantes.
Bref, l’ensemble constituait plus un déchet bon pour la poubelle la plus proche qu’un jeune homme plein de vie.

Child décida de mettre son grain de sel, en demandant poliment s’il pouvait, également, prendre une douche.
À nouveau, Nell contempla l’animal en se demandant s’il n’avait pas fait une erreur et n’avait pas emporté la créature bizarroïde d’une autre personne. De toute évidence, le régime que lui imposait Child n’était tourné que pour quelques privilégiés dont il faisait partie. Pendant un instant, il se demanda quel statut il occupait aux yeux de la bestiole.


« Le rôle du serviteur, bien évidemment. »

Répondit aussitôt l’objet de sa question. Allons donc, en plus de parler il lisait dans les pensées ?

« Pas du tout, avec toi, aucun besoin de ce pouvoir, tes pensées se lisent à livre ouvert sur ton visage. »

Nell se renfrogna. Il était sûr de ne pas être aussi transparent que ce que Child voulait bien croire. Il crut entr’apercevoir une lueur amusée dans son regard, mais celle-ci disparut trop vite pour qu’il en soit sûr… Il se moquait de lui.

Cet animal était-il comestible ? Si oui, qu’on lui apporte sur le champ une cuisine assez équipée pour qu’il puisse préparer un repas digne d’un hôtel quatre étoiles. Child servirait de plat principal.
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeVen 27 Juin - 14:40

Le jeune homme répéta son prénom d’une voix égarée. Ses yeux aussi c’était déjà perdu depuis quelques secondes et l’elfe se laissa alors replonger dans les pensées si entraînantes du jeune homme. Ce qu’elle y vit lui fit certes moins plaisir que ce qu’elle y avait vu un instant auparavant… Ses pensées tournaient autour de l’oubli, et ce sujet était partie avec son prénom justement… Celui qui sombrerait dans l’oubli à son tour, ce grand trou béant et infini, aux profondeurs encore plus noires et inquiétantes que l’enfer. L’oubli était quelque chose qui faisait peur à la jeune femme, s’en était presque devenue une phobie…
Pourquoi ? Le déclic avait été la déchéance de sa meilleure amie, qui peut après être sombré dans la folie, était sombré dans l’oubli et l’ignorance… Elle, pourtant gardienne de la mémoire, avait perdue la sienne. Celle-ci s’était peu à peu décomposée, au fur et à mesure que la folie rongeait les fibres de son cerveau. Elle avait finit par devenir encore plus désespéré qu’au début… Folle et ignorante, cherchant désespérément à retrouver la mémoire, qui ne reviendrait peut-être pas… Sayuki le savait, ses souvenirs lui manquaient…

Ce qui lui faisait peut-être le plus peur au fond, était que son amie l’est oublié… elle ne voulait pas. Elle n’aimait as que les gens oublis les choses, elle aimait encore moins que sa meilleure amie l’oublie… C’était la fin de sa chute, le bruit qui retentissait quand elle touchait lourdement le sol froid et dur. Au moins, quand on arrivait à ce stade là, le seul espoir qu’on pouvait avoir – car oui, il y a toujours un espoir – était qu’on ne pouvait à présent que remonter. Même si la pente était rude, on ne pouvait pas descendre plus bas, on ne pouvait donc que redoubler d’effort pour remonter à la surface et reprendre son souffle. Cette bouffé d’air faisait en général le plus grand bien, car il n’y avait pas que la respiration qui revenait, mais aussi tous les souvenirs qui ressurgissait… C’était comme une sorte de deuxième naissance. Elle savait qu’Akari renaîtrait, elle avait confiance en elle. Elle avait eu une légère faiblesse, mais au fond, elle était forte. Tout le monde avait ses faiblesses… L’elfe se souvenait encore de la fois où elle avait laissé aller ses larmes dans les bras de la jeune femme. Les deux personnes à avoir vu ses pleurs étaient Akari, ainsi que la mère de celle-ci, Alexiel. Ces deux personnes comptaient énormément pour la jeune femme. C’était des personnes au cœur pur, qui lui ressemblaient et qu’elle appréciait plus que tout. Elles avaient toujours été là pour l’épauler, et Sayuki s’était promis d’être toujours là pour elles, à son tour. Elle savait que même si son amie l’avait oublié, les souvenirs lui reviendraient, elle se souviendrait d’elle et des moments passés ensemble…

L’oubli était donc quelque chose d’abominable pour la chef des elfes. Elle détestait l’oubli, et elle en avait une immense peur. Elle peut d’oublier elle aussi, ce qu’elle ne voulait pas. L’oubli était le début d’une grande folie. Il pouvait dans certains cas en être la fin, tout dépendait de la situation… Mais dans tous les cas, il était étroitement lié avec la folie. La folie, elle, était tout aussi affreuse que l’oubli. Elle vous réduisait en miette, et vous emmenait tout sauf on du trou. Son seul avantage, était qu’on ne pouvait qu’en renaître. Mais elle n’en avait pas d’autres.
Elle eu alors de la peine en regardant Nell… L’oubli était comme une barrière de protection pour lui. En écoutant ses pensées, elle comprit vite qu’il n’était pas du genre à s’attachait à quelqu’un et à nouer de véritables liens… Elle fut tout d’abord peiné de savoir qu’à son tour, elle sombrera dans l’abîme noir de son esprit, qu’il l’oubliera… Elle ne voulait pas, car elle savait qu’elle elle n’oubliera pas ses yeux dorés et son visage parfait. Elle était d’autant plus triste en imaginant que lui aussi se perdrait dans ce trou noir et finirait par s’oublier lui-même, et devenir fou. C’était là un bien triste destin, Sayuki savait qu’il valait mieux que ca.

Son envie d’aider son prochain était encore plus développé à ce moment là, elle aurait voulu le prévenir, l’avertir du danger qu’il courait s’il continuait ainsi… Mais elle ne pouvait pas. Qu’aurait-il donc pensé ? Il ne savait même pas qu’elle lisait dans les pensées… Il l’aurait prise pour une folle, et l’aurait d’autant plus vite oubliait. Sa misérable envie était vouait à l’échec. Elle ne se permettait donc aucune tentative, cela était bien inutile. Ce qu’elle ne pouvait s’empêcher de se dire était : S’il savait… Oui, si seulement… Elle aurait voulu le protéger, mais comme lui avait si bien dit Sélène, on ne pouvait pas sauver le monde… Il y aurait toujours des personnes qui nous échapperaient, pour qui on ne pouvait rien faire. Elle l’aidait déjà à se repérer dans cette ville, elle l’accueillait et lui offrait de quoi se remettre à neuf, c’était surement déjà assez… Il y avait des limites à out. La limite de l’aide s’arrêtait donc là ? Il y avait donc une limite à ne pas dépasser pour aider les gens ? On pouvait faire plusieurs choses, mais celle-ci étaient limités ? Comme s’il fallait faire un choix… Soit elle l’aidait à se remettre de son voyage, soit elle l’aider à trouver le bon chemin… C’était un dilemme atroce, mais malheureusement, l’elfe n’avait pas réfléchie à ca avant de parler et avait déjà choisit inconsciemment la première option… Elle avait épuisé l’aide qu’elle pouvait fournir pour ce jeune homme, elle ne pouvait pas revenir en arrière, il était trop tard.

La jeune femme essaya alors de se ré concentrer sur son interlocuteur, qui était à ce moment même n train de se relever, et non sans quelques difficultés. Elle eue la folle envie de l’aider, mais retient cependant cette stupide envie. Il le prendrait mal. A travers ses pensées qui filaient, elle commençait à discerner, non sans mal, l’homme qu’elle avait en ace d’elle. C’était un solitaire, il passerait sa route sans même se souvenir de son visage et de on prénom. Peut-être elle aussi devrait-elle apprendre à ne pas trop s’attacher aux gens ? Du moins, aux gens comme ca… A quoi bon se rendre mélancolique pour des gens qui ne se soucient même pas de vous ?
Elle regardait le jeune homme de ses yeux vert pétillants, celui-ci l’avait déjà à moitié oublié et se contrait maintenant sur la ville autour d’eux qui se réveillait peu à peu. Le soleil commençait déjà à réchauffer la peau de la jeune femme, et une légère brise au loin faisait voleter quelques mèches de ses cheveux de jais. Une mèche passa en travers de son visage, fit son chemin, venant chatouiller ses nez fin, et repartit dans la masse de sa chevelure noire. Les gens commençaient à peine à s’agiter autour d’eux, on pouvait entendre des bruits de pas, accompagnés de voix. Les boutiques s’ouvraient une à une, Sayuki apercevait le bar non loin qui ouvraient ses portes et laissaient entrer les ivrognes qui voulaient boire la goutte dès le petit matin.

Elle perçut alors l’attention de Nell se reportait sur elle. Elle écouta ses pensées pour savoir l’origine de on attention… Ah, c’était sa race qui était maintenant en jeu. Il avait l’air surpris de voir une elfe en face de lui, et était à la fois quelque peu fasciné… Sayuki pouvait comprendre cet intérêt soudain, il est vrai que pas mal de personnes sont fasciné par les elfes, qui sont souvent vus comme une légende, un mythe que l’on retrouve dan les livres d’enfants… Ses êtres habitants les bois et les protégeant comme la prunelle de leurs yeux. Ses histoires sont loin d’être fausses et sont d’ailleurs très proches de la réalité… Les elfes sont des êtres de la nature, qui la protège, et qui voit en elle l’essence même de la vie. Ils sont généreux et amicaux, sage et noble, réfléchis et pointilleux. On à souvent vus en eux un exemple, mais cela n’a pas toujours durés… Ce sont des êtres très mystérieux en réalités qui sont très attachés à leur culture. Leurs secrets sont en général bien gardés.

La voix de Nell résonna une nouvelle fois dans l’air. Il préférait se changer avant de boire et manger. Il ajouta que sa compagnie ne devait pas être des plus agréables avec cet accoutrement. La demoiselle eu un léger sourire. C’est fou come il était loin de la lourde réalité… Sa compagnie était déjà des plus agréables, bien qu’elle doive admettre qu’il n’était pas à son avantage… Sa compagnie était à la fois agréable et mystérieuse, presque gênante… quand elle entendait les pensées du jeune homme, et quand elle savait qu’il l’oublierait la minute après qu’elle l’ai quitté, elle trouvait presque sa présence insupportable. Elle n’aurait pas su la définir.
Mais elle revint cependant au sujet de la discussion. Elle les aurait bien amenés chez elle où ils auraient pu mieux se relaxer, mais c’était un peu loin, alors l’hôtel ferait très bien l’affaire. Il était tout près, et puis, ce n’était pas ce qu’il y avait de pire. Ils pourraient très bien se doucher et se changer. L’animal de Nell n’arrêtait cependant pas de parler. Il approuva la décision de Nell tout en s’excusant de l’audace de son maître, pour être « si sale en si bonne compagnie ». Elle eu un petit sourire. Une compagnie qui serait vite oubliée cependant. Elle ne releva pas. Child dit aussi qu’il se laverait bien également… Il laissa ensuite croire à son maître qu’il lisait dans les pensées. Le jeune homme en fut tout remué. Quelle ironie. Quelle aurait donc était sa réaction s’il avait su que l’elfe lisait clairement dans ses pensées ?


« Très bien, suivez-moi. »

Sayuki les entraîna dans une des rues principales, puis elle entra dans l’hôtel. Elle alla à l’accueil ou elle parla à la jeune fille qui tenait le guichet, et leur prit une chambre. Elle se retourna vers Nell et la petite boule de poil, et leur tendit la clé de leur chambre. Là ils pourraient prendre le temps de se laver, de se changer, et de se reposer si l’envie leur prenait.

« Voilà les clés, prenait votre temps. »

Elle lui fit un sourire et le regarda avec une expression étrange, mais qu’on aurait voulue retenir, puis s’éclipsa dans un mouvement gracieux et aussi léger que le vent. En une seconde, elle était déjà partie, laissant les deux personnages dans le hall de l’hôtel. Elle voulait faire vite. Elle avait faire vue que el vêtements de Nell n’était plus en état, et que le pauvre n’aurait plus rien à se mettre. Elle allait donc filer dans la rue commerçante et faire quelques achats. Quand elle y fut, elle se dirigea vers un magasin de vêtement. Elle fouilla un peu, puis y dégotta une jolie chemise blanche, bien que toute simple, et un pantalon beige. Elle les acheta puis se dirigea ensuite vers un magasin de chaussure où elle trouva des chaussures qui ressemblaient à celle qui portait déjà, mais en neuves et propres. Elle dépensa encore quelques sous pour les prendre, puis fila vers l’hôtel. Elle passa alors devant la boulangerie qui dégageait toujours cette odeur si alléchante… elle ne put résister à la tentation et s’arrêta pour acheter trois petits pains tout chauds. Le sourire aux lèvres, elle repartit donc pour l’hôtel. Quand elle fut dans le hall, elle monta vite au deuxième étage ou se trouvait sa chambre de Nell et Child. Elle avait mit un peu de temps, ils avaient sûrement eu le temps de déjà se doucher.
Elle frappa puis ouvrit timidement la porte. Elle vit Child sur le lit, tout propre et tout content. La porte de la salle de bain était fermée, Nell y était sûrement. Sayuki déposa ses affaires sur le lit puis dit à Child :


« J’ai ramené des affaires propres pour Nell, et je vous ai également ramené du pain. »

Elle sourit puis sortit un pain tout chaud et le tendit à Child. Ca ne suffirait sûrement pas à apaiser sa faim, mais c’était un bon début.
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MessageSujet: Re: Brume matinale [PV Sayuki]   Brume matinale [PV Sayuki] Icon_minitimeVen 27 Juin - 20:16

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