Une nouvelle vie (libre) (terminé)

La vie de Kime avait subi de nombreux chamboulements depuis sa naissance. Malheureusement, elle ne se souvenait que des événements les plus récents. En réalité seulement ceux qui s'étaient déroulés suite à son accident. Elle s'était réveillé un jour, une blessure sanglante à la tête et couchée dans la rue. Elle avait vécu cachée pendant plusieurs années afin d'éviter les problèmes. Maintenant, elle avait choisi de se créer une nouvelle vie, une nouvelle existence. Elle poussa les lourdes portes de la ville, déclenchant autour d'elle la cacophonie qu'on attendait de toute ville en début de matinée. Elle s'avança d'un pas léger, celui qui était le sien et qui la faisait souvent comparer à un félin. Elle semblait n'avoir peur de rien, l'oeil aux aguets, attentive au moindre signe qui pourrait lui faire penser qu'on en voudrait à sa vie ou aux quelques pièces qu'elle avait serré dans sa bourse. Elle était loin d'être riche, mais elle n'avait pas besoin d'argent. Il allait lui falloir se trouver un logement, même provisoire. Elle se mit aussi en quête de quelque chose à manger.

[je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit qui m'interdise de poster ici, alors je me lance...]

Sanosaki adorait se promener autour de la ville, plus particulièrement dans les coins où la forêt était encore en pleine santé. Mais il voulait faire changement, il ne connaissait pas très bien l'intérieur de la ville, contrairement à ses alentours, dans lesquels il aurait pu se retrouver yeux et oreilles hors d'état de fonctionner. Il connaissait trop bien l'endroit. Il se promenait dans les rues, sans trop regarder où il allait, même si, au fond, il voyait presque tout autour, sauf qu'il regardait d'un air distrait. Il voulait voir du nouveau, et c'était la raison de sa petite promenade diurne. Le ciel était d'un bleu clair et pur, comme il avait rarement vu... Ce qui lui rappelait la première fois qu'il avait vu la mer...

* * *

"Dites, Monsieur Arikado, c'est quand qu'on va être arrivés?

- Bientôt, calme un peu ton impatience Sanosaki, tu sais très bien que tu n'es en sécurité nulle part, en dehors de la base. C'est un territoire ennemi, ici.

- Alors pourquoi vous m'emmenez, alors que, chaque fois que vous veniez voir votre femme, vous y alliez seul?
- Il n'y a rien qui te passe sous le nez, toi, hein?"

L'enfant se mit à rire joyeusement, alors que l'homme aux cheveux d'un noir de jais et infiniment plus grand que la petite silhouette de la taille d'un enfant de six ans que Sanosaki était à l'âge de neuf ans et demi, ne pouvait réprimer un sourire. Il aimait la curiosité enfantine du jeune, qui était pourtant très mature, psychologiquement, pour son âge. Il lui rappelait son propre fils, dont il était d'ailleurs la réplique presque exacte. Il avait ces mêmes yeux bleus opaques et si grands, ce même minois d'enfant qu'il adorait.

"Alors, pourquoi vous m'emmenez?"

Mais surtout, il avait cette même perspicacité à un jeune âge. Ces souvenirs étaient toutefois douloureux, car son fils, Rikuro, avait été tué par sa propre soeur, et c'était la raison de la folie de sa femme...Mais cela, Sanosaki ne l'avait appris que plus tard...

"Parce que tu te comportes en petite peste, là-bas, et que les autres n'en peuvent plus de tes incessants tours.

- C'est leur faute, c'est eux qui m'ont provoqué."

L'enfant se renfrogna, et il l'homme le fixa d'un regard presque amusé. Finalement, au bout de quelques minutes, le jeune reprit son expression joyeuse, lorsqu'il vit l'immense étendue d'eau qui se dressait devant lui, et huma l'air longuement avant de partir en courant pour se rendre jusqu'au bord.
"Wow! C'est ça, la mer?
- Oui, c'est bien la mer, Sanosaki. Et c'est ici qu'on s'arrête pour attendre Fala.
- Génial! C'est tellement grand et tellement beau! Oh, et il y a plein de petits oiseaux! Et des petits animaux en forme d'étoiles sur le sable!"
Il se mit à courir d'un côté à l'autre, voulant tout voir, et rien ne pouvait lui ôter cette joie que lui procurait ce voyage, lui qui jamais n'était sorti de son village d'origine, car on le disait trop fragile, trop fort, alors on voulait le protéger à tout prix. Il se fit pincer les doigts par quelques crabes, mais il ne fit qu'en rire, ce rire si cristallin qu'il avait lorsqu'il était enfant...

* * *

Sanosaki soupira longuement, nostalgique.
*Que de bons souvenirs j'avais laissés là-bas...et que de mauvais aussi, par après...Tout ça à cause de cette foutue guerre entre les deux organisations...*
Perdu dans ses pensées, il ne regardait plus où il allait, ni ce qu'il y avait autour, mais il sentit quelques bonnes odeurs arriver à son nez quand même. Et dans sa marche tout de même rapide, il ne vit pas arriver une jeune femme et sa silhouette longiligne vêtue d'un grand manteau noir à col haut [il a l'air assez louche, en fait...on pourrait supposer que c'est un voleur...] lui fonça dedans... Il s'écarta rapidement, brusquement tiré de ses réflexions, et il fit la première chose qui lui vint en tête.

"Pardonnez-moi, mademoiselle, je ne vous avais pas venue venir!"

Il n'avait même pas remarqué, mais sa main avait effectué un automatisme qui lui venait du temps où il avait erré sans fin ça et là: elle saisit la bourse de la personne, et la dissimula dans sa manche... Il s'excusa encore quelques fois, n'ayant même pas remarqué ce qu'il avait fait, puis il s'inclina et partit...

Kime était en train de chercher une échoppe pour voler un morceau de pain, lorsque un jeune homme l'heurta de plein fouet. Elle fut un court instant déséquilibrée, mais retrouva bien vite l'équilibre, tandis qu'il s'excusait de l'avoir bousculé. Elle soupira faisant quelques pas pour s'éloigner et comme prise par une inspiration, elle fourragea dans sa poche à la recherche de sa bourse. Bien sûr cette dernière avait disparu! Elle pesta et revenant sur ses pas, tenta de retrouver son voleur. Elle n'avait pas grand chose dans cette bourse, mais elle ne supportait pas qu'on s'en prenne à elle. Elle n'eut aucun mal à le rattraper étant donné qu'il ne s'était pas caché, et qu'il avançait au même rythme. Kime ne chercha pas à perdre du temps en palabres et d'un oeil expert, repéra sa bourse, et la récupéra en deux/trois mouvements. Cependant, elle s'était un peu précipitée et sa main accrocha un peu le tissu du manteau de l'inconnu. Elle ne resta pas là à faire connaissance avec le bonhomme en question.

Sanosaki n'avait pas prit la peine de vérifier ses arrières, il n'aurait pas pensé qu'elle se rendrait compte aussi rapidement qu'on l'avait volée, et qui serait allé la redonner, cette bourse, en disant: "Désolé, c'est comme un automatisme que ma main effectue, parce que j'ai passé quelques temps dans le besoin de voler pour survivre..."
Inutile de dire qu'il se serait senti stupide... Mais voilà qu'il sentait quelque chose accrocher son manteau, et il se retourna vivement pour voir la jeune femme s'enfuir en courant. Il n'y pensa pas, c'était comme un instinct canin: quand un animal court, c'est qu'il est une proie, donc on le poursuit. Il se transforma, la métamorphose était un peu ratée, car les taches habituellement noires sur un pelage assez jaune(ou vice-versa) du lycaon ressemblaient plutôt à celles d'un léopard ou d'une girafe, et les oreilles étaient pointues alors qu'elles auraient dû être plus rondes. L'animal poursuivit l'humaine, jusqu'à être assez proche pour effectuer un bond prodigieux et la renverser sur le sol. Il reprit sa forme humaine, assis sur le sol plutôt sablonneux de l'endroit, et essuyant la poussière dans ses cheveux, car lui aussi avait roulé par terre, puis il baissa les yeux sur la femme.
"Désolé. Instinct animal, canin plus précisément. Quand quelqu'un court, ça arrive, c'est plus fort que moi, je poursuis."
Il semblait un peu désintéressé, mais, en fait, cette petite poursuite l'avait plutôt amusé, bien qu'il fût légèrement inquiet pour la santé de la jeune humaine, pas parce qu'il était très lourd, mais plutôt parce qu'il l'avait bousculée plutôt fort à son avis, et à cause de tout ce métal dans son manteau. Son nez se mit à piquer, et il toussa bruyamment plusieurs fois avant de secouer vivement la tête et de se relever pour ôter la poussière sur son long manteau noir. Il tendit ensuite la main à la jeune femme...

Un geste rapide, elle avait récupéré son bien. Mais il avait senti le geste et c'était retourné vers elle, la poursuivant. Elle n'avait pas attendu de voir ce qu'il allait faire. Elle avait pris la fuite. Pourquoi? Elle ne savait pas trop... Sans doute simple instinct de survie. Un bruit de course derrière elle. Un coup d'oeil, un pas sur le côté pour éviter une grosse femme chargée de sac et repartir de nouveau. Un animal... Etrange... La poursuivait. Que se passait-il? Elle n'eut guère le temps de s'interroger plus avant, elle fut violemment projeter au sol. Premier réflexe, freiner la chute par les mains, puis rouler au sol. Sa tête sui le heurte, un peu durement. Rouvrir les yeux... Un homme au dessus-d'elle, le même. Des mots s'envolant dans l'air enfumé de la rue.

"Désolé. Instinct animal, canin plus précisément. Quand quelqu'un court, ça arrive, c'est plus fort que moi, je poursuis."

Des paroles sans intérêts, des mots prononcés uniquement parce qu'il le fallait... Un regard désinvolte. L'homme qui se redresse dépliant sa grande taille, s'époussetant, finissant par lui tendre une main. Un regard méfiant offert en échange, Kime se redresse seule. Elle n'a pas besoin d'aide, ou du moins elle ne lui fait pas confiance. Elle vérifie machinalement la présence de la bourse toujours sur elle. Le temps de remettre en place une mèche de cheveux, son regard noir détaillant l'individu.

- Si vous n'êtes pas capable de vous retenir de courir, restez chez vous, au moins vous ne ferez de mal à personne.

Toujours un regard noir, la mine boudeuse. Qui est cet homme aux pouvoirs étranges?

Dans un geste empli de bonnes intentions, il avait tendu la main, mais elle refusa son aide, et se releva seule. Il en fut presque insulté. Pas qu'il se prenait pour un autre, ou pour la plus grande beauté du monde face à laquelle toutes les filles tombaient, mais c'était pour lui une marque de respect, et les siens étaient des gens proches, non pas distants, et qui tenaient à la bonne politesse. Mais son ton détaché et cynique, son regard froid et son apparence générale semblaient dire tout le contraire de ce que sa tête pensait. C'est ce qui se passe lorsque l'on devient un assassin à l'âge de neuf ans, que l'on poursuit sa vie dans un endroit rempli de gens comme soi, qui ont fait quelque chose de mal, et que pour se protéger parce que l'on est un gamin innocent et minuscule comparé à eux, il faut cacher tout sentiment, aucune faiblesse n'est permise, surtout lorsqu'ils vous ont enfin reconnu comme un individu plus fort qu'eux. Et lorsque l'on aime porter les cheveux longs. Ça peut se révéler très pratique pour se déguiser en femme lorsqu'il faut passer inaperçu pour une mission, et il l'avait expérimenté... Il regarda la jeune femme d'un drôle de regard, alors qu'elle lui en lançait un sombre après avoir replacé ses cheveux.
- Si vous n'êtes pas capable de vous retenir de courir, restez chez vous, au moins vous ne ferez de mal à personne.
Il fut pratiquement indigné du commentaire, mais surtout de la mine boudeuse et du regard noir qu'elle lui lançait. Ne savait-elle pas ce qu'il était?
"C'est drôle, un commentaire venant d'une simple humaine ne me surprend pas du tout. Sachez, mademoiselle, car je ne crois pas que vous soyez mariée, que je ne suis guère de la même race que vous, j'ai pouvoir sur moi-même. Si je n'avais pas voulu vous poursuivre, je ne l'aurais pas fait, croyez moi. C'est juste qu'une proie comme vous me semblait plutôt...amusante..."
Une goutte de sang perla sur ses lèvres, qu'il lécha aussitôt après avoir dit ces mots de son ton cynique et avec ce regard sombre et révélateur. Un plaisir cruel qu'il s'imaginait. Car le métamorphe n'était pas devenu l'un des assassins et bourreaux les plus efficaces chez lui pour rien: il adorait la souffrance, ou plutôt infliger la souffrance, et ses méthodes de torture n'avaient rien d'agréable. Des exemples? Eh, bien, vous savez, lorsqu'un homme est retrouvé à moitié mort, couvert de son propre sang, et que lorsque, une fois guéri, il se réveille avec une main en moins, et qu'il affirme avec certitude et en tremblant de tout son être qu'ils n'ont pas été coupés, mais bien arrachés, et avec les mains... La femme avait à la fois raison et tort de se méfier, car oui, il pouvait être très cruel et désagréable, mais, en général, il respectait les personnes de la gent féminine. Seul problème, il détestait qu'on l'insulte, et il considérait ce qu'elle lui avait dit n'était pas un compliment. Mais il n'irait pas aussi loin que cela...

Kime était un peu furieuse d'elle-même. elle avait visiblement un peu perdue la main et cela la désolait. Elle époussetait ses affaires tandis que l'homme repris la parole.

"C'est drôle, un commentaire venant d'une simple humaine ne me surprend pas du tout. Sachez, mademoiselle, car je ne crois pas que vous soyez mariée, que je ne suis guère de la même race que vous, j'ai pouvoir sur moi-même. Si je n'avais pas voulu vous poursuivre, je ne l'aurais pas fait, croyez moi. C'est juste qu'une proie comme vous me semblait plutôt...amusante..."

Elle? Une proie? Et puis quoi encore? Surtout amusante! Mais pour qui il se prenait? Elle le regarda un peu surprise mais surtout vexée. Il lécha une perle de sang sur ses lèvres et son regard était... profond. Il n'était visiblement pas comme les autres, ainsi qu'il l'avait laisser sous-entendre dans son petit discours.

- Eh bien monsieur, ravie d'avoir put faire cette petite course avec vous et d'avoir été une proie... amusante... Maintenant, si vous le voulez bien j'ai autre chose à faire que de courir après les voleurs, donc je vous souhaite une bonne journée!

Son ton était un peu ironique et mordant. Elle avait horreur de se laisser marcher sur les pattes, mais ne voulait pas chercher à se battre avec lui, car elle avait en effet, bien mieux à faire. Se trouver un logement par exemple... Elle se demanda ce qu'elle allait faire ici, mais elle trouverait bien. Autre chose aussi à faire serait de visiter l'île afin de la connaître par coeur. Ca pourrait toujours la sauver à un moment ou à un autre... Toute à ses pensées, elle s'éloigna, ne s'occupant plus de l'individu.

Eh bien monsieur, ravie d'avoir put faire cette petite course avec vous et d'avoir été une proie... amusante... Maintenant, si vous le voulez bien j'ai autre chose à faire que de courir après les voleurs, donc je vous souhaite une bonne journée!
L'instinct allait prendre le dessus. Il détestait qu'on s'adresse à lui d'une telle façon, surtout lors d'une journée pareille, où sa mauvaise humeur était tâtable. Il lâcha un soupir bruyant et rauque, ce qui était un très mauvais signe, en général, et ses iris perdirent leur teinte bleue pour tourner au rouge sang. Ses poings se serrèrent, alors qu'il retenait la colère qui montait en lui. Il l'exprima par des mots prononcés sur un ton rude et sec, empli de colère.
"Une bonne journée? Pfah! Elle est déjà gâchée, sachez-le, mademoiselle."
C'était comme s'il avait craché ces mots sur la jeune femme, à la manière d'insultes, mais il n'avait pas terminé de dire ce qu'il avait à dire que déjà elle lui tournait le dos et partait. Il la rattrappa rapidement, et lui saisit fermement le bras de sa main squelettique, mais puissante.
"En effet, vous avez autre chose à faire que courir après les voleurs, vous êtes vous-même une voleuse, premièrement, et ensuite, si j'étais vous, je partirais très vite, car si ce n'était pas une provocation à mon égard, alors vous vous êtes tout de même attiré ma colère... Je ne suis pas un voleur, mais un tueur, humaine inconsciente..."
Les dents serrées, son regard perçait comme des couteaux, de même que ses longs ongles noirs et pointus dans le bras de la jeune femme, qu'il refusait de lâcher. Il continua.
"Vous ne pouvez pas faire grand chose pour arranger votre situation, et vous ne gagnerez rien à appeler de l'aide aux alentours ici, ce ne sont que des humains, tous plus faibles les uns que les autres...Très peu d'entre eux sont forts..."
Il ne croyait pas avoir tort, mais ce qu'il préférait ne pas mentionner, c'était que ceux qui étaient forts l'étaient vraiment, ils étaient très puissants, mais aussi très peu nombreux. Les chances qu'il y en ait un dans les parages étaient très faibles, et si l'un d'entre eux avait le cran de s'attaquer à lui, il risquait de le démolir en moins de deux. Il haïssait les humains, lorsqu'ils se croyaient héroïques, alors que si souvent ils étaient si faibles, certains croyant que cette race pourrait un jour régner sur le monde entier, alors qu'ils n'arrivaient même pas à arrêter de se tuer entre eux, pour des conneries, assez souvent. Puis, une pensée lui vint à l'esprit, mettant un peu de lumière dans son humeur, et le faisant sourire et même rire un peu (un rire maléfique), mais il n'en fit rien, il attendait la réaction de la jeune personne...

Kime commençait déjà à s'éloigner. Elle avait en effet autre chose à faire et n'avait pas envie de risquer de devoir se battre contre cet individu qu'elle savait plus fort qu'elle. Mais, celui-ci ne lâcha pas l'affaire si facilement, et la rattrapa en quelques longues enjambées, lui chopant le poignet. Elle esquissa une grimace en sentant les ongles longs s'enfoncer dans sa chair. Il continua son petit monologue, visiblement très en colère.

"En effet, vous avez autre chose à faire que courir après les voleurs, vous êtes vous-même une voleuse, premièrement, et ensuite, si j'étais vous, je partirais très vite, car si ce n'était pas une provocation à mon égard, alors vous vous êtes tout de même attiré ma colère... Je ne suis pas un voleur, mais un tueur, humaine inconsciente..."

Un tueur? Vraiment? En même temps elle en aurait mis sa main à couper. Elle sentait une sorte d'aura sombre qui l'entourait. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle un échappatoire. Il dut s'en apercevoir, car il ajouta:

"Vous ne pouvez pas faire grand chose pour arranger votre situation, et vous ne gagnerez rien à appeler de l'aide aux alentours ici, ce ne sont que des humains, tous plus faibles les uns que les autres...Très peu d'entre eux sont forts..."

Elle soupira, plus pour elle-même que pour autre chose. Elle s'était encore mise dans de beaux draps. Elle allait lui demander assez sèchement de la lâcher quand elle le vit sourire, puis laisser échapper un petit rire. Qu'est-ce qui l'amusait ainsi? Elle regarda autour d'elle la cause de cet amusement sans le trouver, puis le regarda de nouveau.

- Est ce moi qui vous fait rire ainsi messire?

Sanosaki soupira longuement, tenant toujours fermement le poignet de la jeune humaine, qui avait elle-même soupiré, et il se doutait bien que c'était pour sa propre personne. Puis elle décida de s'adresser à lui, et ce ne fut pas pour la raison qu'il aurait dite.
- Est ce moi qui vous fait rire ainsi messire?

Il était en effet légèrement surpris de la question, il s'attendait plutôt à un "Lâchez-moi!" sur un ton sec, mais il semblait qu'il s'était trompé. Il préférait cela, en réalité. Mais il devait tout de même répondre à la question... Un nouveau sourire étira ses traits fins et réguliers, un sourire qui semblait un peu maléfique, et il tira un peu sur le bras de la jeune femme pour la ramener plus près. Il humait une odeur, mais ignorait d'où exactement elle provenait, mais cela éveillait sa faim, qu'il n'avait toujours pas rassasiée. Il se pencha sur elle, sa tête presque sur son épaule, pour murmurer à son oreille d'un ton qui pouvait sembler à la fois rassurant et menaçant.

"Pas vraiment. C'est juste que vous me faites penser à ma soeur, têtue, farouche, froide... Oui, ma soeur... Ma soeur que j'ai tuée..."

Son ton pouvait presque sembler suave, mais la petite tinte menaçante qui s'y trouvait ôtait tout charme. Sanosaki n'était pas du genre coureur de jupons, il ne recherchait pas nécessairement ce genre de plaisir. C'était plutôt une véritable faim, celle qui l'avait parfois poussé à se repaître de sang, qui le tiraillait, mais il devait se contrôler, où il ne pourrait plus circuler librement dans la ville. Du coup, il déserra son étreinte sur le poignet de la jeune humaine, sans le lâcher, et s'éloigna d'elle, ayant une soudaine envie de mordre dedans à pleines dents.

"Tu ne connaîtrais pas par hasard un..."

Un animal passait près de là, dans le ciel, un assez gros oiseau, et, de sa main libre, il alla chercher une grosse aiguille dans son manteau et la lança sur le volatile. En entendant le craquement et le son que l'animal fit lorsqu'il tomba sur le sol, il sut qu'il avait atteint sa cible. En effet, il avait réussi à briser le cou de l'oiseau. Il se lécha les babines devant son repas, plus appétissant à son goût que de la chair et du sang humain.
"T'as faim? Je ne mangerai pas tout ça..."

Elle avait à peine posé sa question, qu'il se permettait de sourire de nouveau. Cela en était légèrement agaçant, mais elle n'eut rien le temps de dire qu'il l'attirait un peu plus près de lui, la tenant toujours aussi bien par le poignet. Il lui murmura à l'oreille, son souffle la faisant frissonner désagréablement.

"Pas vraiment. C'est juste que vous me faites penser à ma soeur, têtue, farouche, froide... Oui, ma soeur... Ma soeur que j'ai tuée..."

Qu'il avait tué? après tout cela ne la surprenait pas tant que ça. Il avait bien des manières de tueur et les tueur ne font jamais des choses bien nettes. Tuer sa soeur par exemple. En tous les cas elle était de plus en plus en mauvaise posture et risquait gros à le contrarier. Elle sentait qu'il n'était pas une personne paisible et tout l'air vibrait autour d'elle de cette aura si sombre.
Il s'était un peu éloigné d'elle, comme craignant de faire une terrible erreur et commença une phrase qu'il n'acheva pas, se contentant de sortir une sorte de grosse aiguille et de la lancer en direction d'un pauvre piaf qui passait par là.

*Il aura pas fait long feu c'lui là...* Pensa t'elle.

"T'as faim? Je ne mangerai pas tout ça..."

Kime retint une grimace de dégoût. Elle avait connu des périodes très difficiles, mais elle s'était toujours débrouillée pour manger de la viande cuite. Là, ça lui disait rien du tout.

- Non, merci.

Sanosaki ragarda calmement le gros oiseau tomber des cieux, mort sur le coup, mais c'était l'odeur de la jeune femme qui l'attirait le plus, sans qu'il ne sache trop pourquoi.Il voyait bien que son sourire dérangeait la jeune femme, et c'est avec peine qu'il se retint d'éclater de rire devant l'expression qu'il vit sur le visage de l'humaine, qu'il tenait toujours par le poignet, lorsqu'il lui offrit une part de l'animal. Elle refusait son offre. Il voulut insister. Mais il se ravisa lorsque son regard descendit dessus, alors qu'il vit l'état dans lequel il était.

*Il était en mauvaise santé...*

Il changea uniquement son nez en celui d'un chien, et huma de loin l'odeur de la carcasse, sans toutefois relâcher son emprise sur le poignet de l'humaine.

"Empoisonné. Il aurait trépassé cinq minutes plus tard...Il n'est pas mangeable..."

Inutile de dire qu'il était déçu, car affâmé, mais il tenait bon. Ce n'était pas la plus longue période de jeûne forcé qu'il avait traversée jusqu'à ce moment, même si cela s'en approchait. Mais en même temps que ce petit malheur arrivait un bonheur, quelque chose qu'il adorait: la nuit, qui commençait à tomber alors que le crépuscule s'amorçait, la lumière du jour devenant plus orangée, et les ombres étant plus longues que jamais. La nuit, le moment préféré de Sanosaki, alors qu'il se sentait plus vivant que jamais... Il devait faire passer le temps, et quelques questions vinrent à son esprit lorsqu'il vit la jeune humaine. Il s'adressa à elle sur un ton qu'il jugeait plutôt neutre, mais qui gardait tout de même une petite tinte de froideur, pourtant involontaire.

"Puis-je savoir quel est votre nom et d'où vous venez?"

Elle le vit l'observer, puis humer l'air comme un animal. Il lui annonça que l'animal était empoisonné et qu'il serait mort de toute façon. Elle se retint d'esquisser une grimace en songeant que si elle avait accepté, elle aurait pu en mourir. Il la retenait toujours par le poignet et cela en devenait assez douloureux, car il n'avait pas relâché son emprise. Des gouttes de sang perlèrent légèrement, là où s'enfonçaient les ongles longs de l'homme. Elle sentait qu'il était affamé et cela lui faisait peur. Qu'allait-il encore lui arriver? Elle vit la nuit tomber avec une certaine crainte et un soulagement. Elle aimait la nuit car elle pouvait se faufiler presque partout, ombre, parmi les ombres. Elle n'était toutefois pas sorti de l'auberge avec l'homme qui ne voulait pas la lâcher. Il s'adressa de nouveau à elle la prenant par surprise.

"Puis-je savoir quel est votre nom et d'où vous venez?"

Son nom? Elle n'avait qu'un surnom.

- Pourquoi cette question? On m'appelle Brume Obscure. Et puis-je savoir à qui j'ai honneur?

La jeune femme ne mit que très peu de temps à lui répondre.
- Pourquoi cette question? On m'appelle Brume Obscure. Et puis-je savoir à qui j'ai honneur?
Sa curiosité était encore plus attisée, car il se doutait bien que ce n'était pas là son vrai nom. Mais pourquoi ne le lui disait-elle pas? Ce n'était pas comme si Sano avait été une personne totalement indiscrète... Mais il ne voulait pas en mettre trop, il ne fallait pas qu'il s'énerve, parce que l'odeur du sang qui coulait goutte à goutte du poignet de la jeune humaine risquait d'attiser ses instincts animaux, et peut-être la part vampirique en lui qui le poussait à se repaître de sang humain en cas de nécessité, et c'était de cette façon qu'il avait mis fin à sa dernière période de jeûne forcé. La faim le tenaillait plus que jamais, et il promena son regard, ainsi que son odorat partout autour de lui, tout pour oublier le sang qui perlait sur le bras de la jeune femme. Il cherchait un échappatoire, il savait que cela risquait de saigner plus s'il le lâchait. C'était la seule raison pour laquelle il refusait de la laisser aller, parce qu'il savait qu'il allait la chasser, elle saignait, et cela sentait très fort, pour lui. Il n'y avait personne d'autre dehors, le soir, mis à part quelques chats errants, avec un peu de chance... Il se boucha le nez de son autre main, et ferma les yeux, tentant de repousser la pulsion qu'il avait, et il sentait sa main se resserrer sur le poignet de l'humaine.
"Je me nomme Sanosaki.S'il y a quelque chose que je puis faire pour toi, Brume Obscure, tu n'as qu'à demander...poliment, bien sûr..."
Le malaise à moitié passé, il lui tendit l'autre main, ses yeux rouges comme le sang...

Elle s'était présentée et elle espérait à présent qu'il allait la lâcher. Mais il ne semblait pas pressé. Elle l'observa humer les alentours, toujours aussi crispé sur son poignée. Mais que lui avait-elle fait? Elle n'avait fait que reprendre ce qui lui appartenait. Elle le vit alors se boucher le nez et elle fronça les sourcils à la recherche, à son tour, d'une odeur malodorante. Bien sûr, elle ne la décela pas, ou du moins si elle en décela une légère, elle était à mille lieux d'imaginer ce qui pouvait le mettre aussi mal à l'aise, le rendre aussi nerveux. Elle en avait marre de rester planté là, au milieu de la rue. Elle tenta de tirer d'un petit coup sec pour lui faire lâcher prise et elle grimaça en sentant les ongles s'enfoncer un peu plus, tandis que son mouvement ne lui avait obtenu qu'une griffure de plus. Il se présenta à son tour.

"Je me nomme Sanosaki.S'il y a quelque chose que je puis faire pour toi, Brume Obscure, tu n'as qu'à demander...poliment, bien sûr..."

Demander? Et poliment? Eh bien... Il n'y allait pas avec le dos de la cuillère! Elle n'aimait pas ça mais il fallait parfois quelques sacrifices pour atteindre son but.

- Si vous pouviez me lâcher, monsieur Sanosaki, cela serait un grand plaisir pour moi, car vous me faites mal. Ainsi peut-être pourrez vous aller faire un petit casse-croûte quelque part, tranquillement et je pourrais reprendre ma route.

Ses yeux étaient rouges sang, pénétrants et effrayants.

Sanosaki était près de perdre le contrôle de lui-même, et il se disait qu'il fallait bien que la jeune personne comprenne ce qui n'allait pas. Elle tenta de tirer d'un coup sec et de dégager son poignet, mais il le retint fermement, ne regardant pas les gouttes de sang qui tombèrent sur le sol.

*Merde, si au moins je n'avais pas eu si faim... Renn Arikado, ça serait le temps de te montrer, j'oublie tout le reste tellement je veux te tuer quand t'es là...*

Mais il savait pertinemment qu'elle ne viendrait pas là, elle était probablement en train de se prélasser dans une quelconque auberge, à s'amuser avec des démons ou d'autres vampires. Il ne pouvait pas compter sur cela. Il eut un sursaut lorsqu'il entendit l'humaine s'adresser à lui d'une façon relativement polie.

- Si vous pouviez me lâcher, monsieur Sanosaki, cela serait un grand plaisir pour moi, car vous me faites mal. Ainsi peut-être pourrez vous aller faire un petit casse-croûte quelque part, tranquillement et je pourrais reprendre ma route.

Il se retint grandement de la gifler, ne voyait-elle pas qu'elle était la cause de ce malaise? Sa main s'arrêta à quelques centimètres du visage de la jeune femme, et il l'abaissa en soupirant longuement.

"J'aimerais bien, mais c'est le sang qui coule de ta plaie au bras qui me pose problème...Je ne suis pas un vampire, mais il m'arrive de...Je crois que tu comprends. Alors si tu veux que je te lâche et continuer ta route pendant que je vais me remplir l'estomac, alors t'as intérêt à me trouver un casse-croûte...si tu ne veux pas être le casse-croûte..."

Il prit à nouveau une grande respiration, transperçant du regard un chat qui passait. L'animal lâcha un gémissement, puis s'enfuit en douce. Il retourna son attention sur la jeune humaine. Un autre soupir.

"Dis-moi juste où je peux trouver de quoi manger..."

Il deserra sa poigne sur le bras de Brume Obscure, fermant les yeux, se retenant d'un grand effort de ne pas lui sauter au cou pour mieux la tuer rapidement, mais ne lâcha pas complètement dans l'immédiat, ayant encore quelques détails à spécifier.

"Écoute bien ce que je te dis, parce que ça va t'éviter de passer sous mes dents. Lorsque je vais te laisser aller, arrange-toi pour que, le moins possible, ton sang se retrouve avec tes traces de pas. Ensuite, point capital, ne pars pas en courant, tu sais ce que ça fait, d'autant plus que tu es blessée. Si tu cours, c'est certain que je vais te poursuivre... Compris?"

Il lâcha le bras de la jeune femme, presque à contrecoeur...

A peine eut-elle finit de parler qu'elle crut qu'il allait la gifler. Heureusement il arrêta son geste quelques centimètres de sa joue et soupira.

"J'aimerais bien, mais c'est le sang qui coule de ta plaie au bras qui me pose problème...Je ne suis pas un vampire, mais il m'arrive de...Je crois que tu comprends. Alors si tu veux que je te lâche et continuer ta route pendant que je vais me remplir l'estomac, alors t'as intérêt à me trouver un casse-croûte...si tu ne veux pas être le casse-croûte..."

Un casse-coûte? Non mais rien que ça? Elle avait envie de rire, mais juste envie parce que pour le moment, c'était elle le dîner. Elle regarda autour d'elle.

- Je viens d'arriver, mais je suppose que tu pourras trouver de quoi satisfaire ta faim dans une quelconque auberge...

Et puis c'était de sa faute, si elle saignait à présent en plus!

"Écoute bien ce que je te dis, parce que ça va t'éviter de passer sous mes dents. Lorsque je vais te laisser aller, arrange-toi pour que, le moins possible, ton sang se retrouve avec tes traces de pas. Ensuite, point capital, ne pars pas en courant, tu sais ce que ça fait, d'autant plus que tu es blessée. Si tu cours, c'est certain que je vais te poursuivre... Compris?"

Que de précautions... Il l'a lâcha doucement et comme à regret. elle le lisait bien dans son regard. Elle entoura son poignet d'un morceau de tissu.

- Je suppose que seul de la viande bien saignante pourra te satisfaire...

Elle venait de repérer un poulet dans une cour un peu plus loin. Peut-être pas assez pour le satisfaire, mais elle serait plus tranquille après.

Lorsqu'elle lui répondit qu'il trouverait certainement quelque chose dans une auberge de la ville, il se concentra surtout sur le regard qu'elle lui lançait. Il voyait bien qu'elle le considérait comme le seul et unique coupable dans tout cela, et une partie de lui voulut répliquer, mais il se contenta de la transpercer du regard, puisque c'était elle qui l'avait au départ contrarié.

- Je suppose que seul de la viande bien saignante pourra te satisfaire...

Il haussa les épaules, l'air indifférent, puis comprit ce qu'elle voulait dire. Il vit la même chose qu'elle, ou plutôt il sentit l'odeur de ce qu'il voyait, parce que sa vue n'était pas excellente dans la pénombre. Un poulet s'était égaré dans une cour un peu plus loin, il était sur sa droite. Son ventre le torturait, de même que son instinct, puisque son esprit ne voulait pas s'attaquer à l'humaine. Si cela avait été un homme, il aurait moins hésité, mais il avait un certain respect pour la gent féminine, mais si on le respectait également. Il soupira, puis utilisa son contrôle de la nature en tendant une seule main, sans même se retourner, et de grosses racines sortirent brusquement de la terre, surprenant l'animal qui tenta de s'enfuir, mais il était trop tard. Quelques secondes plus tard, le poulet se trouvait entre les mains du métamorphe, qui salivait déjà à l'idée d'un repas, même si son estomac aurait demandé plus.

"Disons que ça fera l'affaire pour le moment..."

C'était en effet très peu, mais il avait une autre idée pour satisfaire sa faim...

Kime envisageait d'aller chercher le poulet, mais elle n'eut pas à prendre cette peine, car l'autre semblait maîtriser la magie a merveille. Elle grimace une nouvelle fois. encore quelque chose, qu'elle serait toujours incapable de faire... Voulait-il l'écraser sous son savoir? Il regarda le poulet, salivant déjà avant de mordre dedans. Elle resserra son pansement improvisé, se demandant qu'elle devait être sa conduite à présent.

"Disons que ça fera l'affaire pour le moment..."

- Hé bien si cela fera l'affaire, je suppose que je peux vous laisser à présent.. Vous n'avez plus besoin de moi...

La nuit tombait toujours et Kime se demanda où est-ce qu'elle allait pouvoir trouver un toit pour la nuit, sans se faire jeter dehors. Il fallait reconnaître qu'elle n'était pas dans un état bien reluisant, ses vêtements n'étaient plus de première jeunesse, usés jusqu'à la corde. Elle était de plus blessé, légèrement au bras, et n'avait pas un sou en poche ou presque.

- Savez vous ou je peux trouver un lieu pour la nuit?

Alors qu'il saisissait son futur repas, il vit l'humaine grimacer amèrement, puis elle reserra son pansement. Elle émit un commentaire qu'il ne comprit pas, faute de distractions, mais il se tourna tout de même vers elle, curieux.

- Savez vous ou je peux trouver un lieu pour la nuit?

La question fit rapidement le tour de toutes ses neurones. Un endroit pour la nuit? Il cherchait lui aussi... Il se gratta à nouveau la tête, distraitement, cherchant dans les alentours, mais c'était inutile, il ne voyait pratiquement rien dans la pénombre. La jeune femme avait raison de vouloir trouver un endroit, il devait reconnaître qu'elle n'avait pas les plus beaux vêtements, tous très usés, et le fait qu'elle soit humaine... Il n'en était pas certain, et il décida de le demander.

"Dis-moi, tu es humaine, n'est-ce pas? Tu arrives à te servir de magie?"

Il se doutait bien de la réponse, mais ne sait-on jamais... Mais il n'avait pas l'intention de l'emmener avec lui si elle ne pouvait rien faire... D'un ton légèrement désinvolte, il lança ensuite:

"C'est vrai, les humains ne peuvent se servir de pouvoirs, à moins de posséder un morceau de cristal...ce dont je doute fort pour une nouvelle arrivante... Alors débrouille-toi toute seule, j'ai plus de temps à perdre."

Puis, quelque chose capta tous ses sens et son attention. Dans l'ombre des bâtiments... Il huma l'air, ses yeux bleus se promenant un peu partout autour. Ses yeux déjà légèrement étirés vers les tempes, lui donnant un air félin s'amincirent alors qu'il se concentrait sur un point, et lorsqu'il cessa de concentrer son regard, ses iris avaient tourné au rouge sang. Il lâcha un léger grognement, puis s'adressa d'un ton brusque à l'humaine. Son instinct de combattant, son instinct de survie avait pris le dessus, et il saisit quelques aiguilles empoisonnées entre ses doigts. Il soupira.

"Viens, je crois connaître un endroit. De toute façon, on ne peut pas rester ici, à moins que tu tiennes à te faire déchiqueter en morceaux..."

Elle l'observa après lui avoir poser sa question. Elle ne s'attendait à vrai dire pas à grand chose de sa part, mais rien ne coûtait de poser la question. Au lieu de donner une réponse, il l'interrogea sur sa race la prenant légèrement au dépourvu. Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il construisait déjà sa propre réponse, sûrement basée sur ce qu'il avait pu lire en elle.

"C'est vrai, les humains ne peuvent se servir de pouvoirs, à moins de posséder un morceau de cristal...ce dont je doute fort pour une nouvelle arrivante... Alors débrouille-toi toute seule, j'ai plus de temps à perdre."

Et voilà... encore cette histoire de cristal... Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il conclut qu'elle ne lui servirait à rien et qu'il n'avait pas besoin de s'encombrer d'elle. Kime allait s'éloigner comme demander, lorsqu'elle vit la drôle de réaction de Sanosaki. Il humait l'air comme il l'avait fait un peu plus tôt et avait dégainé son arme favorite. Il soupira et lui fit signe de le suivre.

"Viens, je crois connaître un endroit. De toute façon, on ne peut pas rester ici, à moins que tu tiennes à te faire déchiqueter en morceaux..."

Se faire déchiqueter? Et puis quoi encore? Elle lui jeta un coup d'oeil.

- Me faire déchiqueter? Mais encore?

Enfin, en tout cas elle trouverait peut-être un endroit pour dormir et elle aurait peut-être un peu plus de temps pour se retourner et trouver quelque chose de mieux.

Il soufflait bruyamment, comme pour signaler sa mauvaise humeur, à l'égard de quiconque ce cachait dans l'ombre. Et la jeune humaine qui n'y voyait rien.

- Me faire déchiqueter? Mais encore?

Le regard qu'il lui jeta n'avait rien d'agréable, mais il se retint une nouvelle fois de la gifler, et se contenta de soupirer bruyamment, et de lâcher un grognement. Jamais il n'avait fait face à d'aussi nombreux ennemis, et ce n'était pas parce qu'il était incapable de se défendre, il avait déjà affronté pire, mais plutôt la perspective de d'avoir quelqu'un à défendre qui l'inquiétait un peu.

"Oui, te faire déchiqueter en morceaux! Et si tu ne veux pas que ce soit moi qui le fasse, t'as intérêt à..."

Il s'arrêta de parler un moment, alors qu'il attaquait d'un coup de poing la forme qui lui sautait dessus, griffes et dents sorties. Il toucha le gobelin en pleine poitrine, et les aiguilles traversèrent facilement la mince armure de cuir qu'il avait sur le dos. La monstrueuse créature lâchait des cris aigus, et, tous bras tendus vers le métamorphe, tentait tant bien que mal de le blesser, mais en vain. Sanosaki lâcha la grotesque créature, tournant toujours le dos à l'humaine, mais c'était bel et bien à elle qu'il s'adressait.

"Bon, c'est trop tard pour que tu ne sois pas impliquée là-dedans...Tu as de quoi te défendre? Une arme, quelque chose?"

Il entendait les gémissements de la créature mourante, et cela l'empêchait de percevoir les autres, même si leur odeur de suif et de fumée était très facile à sentir, parce qu'ils puaient, même un être à moitié anosmique aurait pu les sentir. Mais cela ne lui permettait nullement de distinguer leurs positions, et de savoir ce qu'ils se disaient entre eux, parce qu'il y avait certains sons de leur language qu'il comprenait. D'un coup de pied, il écrasa la tête du gobelin qui avait rompu les "rangs" avant le moment, et qui était en train de mourir empoisonné, lui broyant le crâne dans un sinistre craquement. Il tourna la tête vers la jeune femme, attendant une réponse.

Bon... Mauvaise pioche, elle avait encore répondu à côté apparemment... Etait-ce un jeu? Si c'était le cas, c'était assez... amusant. En réalité, il semblait un peu... inquiet. Elle l'observa et il lui jeta:

"Oui, te faire déchiqueter en morceaux! Et si tu ne veux pas que ce soit moi qui le fasse, t'as intérêt à..."

Qu'avait-elle donc intérêt à faire? Elle se posait tout juste la question, quand elle en eu presque aussitôt la réponse. Sanosaki venait de lancer son poing sur une étrange créature, lui enfonçant les aiguilles à travers le corps. Un sang-froid presque incroyable. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, repensant à un des gamins de sa bande qui était tout aussi intrépide et courageux. Il n'avait peur de rien...
Sa réflexion fut de nouveau interrompu par la voix du metamorphe.

"Bon, c'est trop tard pour que tu ne sois pas impliquée là-dedans...Tu as de quoi te défendre? Une arme, quelque chose?"

Evidemment qu'elle avait une arme, comme si elle était assez folle pour sortir toute "nue"! Elle dégaina ses deux poignards. Elle savait que cela serait certainement insuffisant aux yeux de Sanosaki, mais elle savait les manier et cela était important. Il écrasa la tête du gobelin d'un geste désinvolte et tourna la tête vers elle. Elle lui montra ses poignards et acquiesça d'un signe de tête. Elle était prête. Elle renifla l'air, sentant la présence des autres non loin.

Il sourit lorsqu'il vit les deux poignards de la jeune humaine dans ses mains, et elle acquiesça d'un signe de tête signifiant qu'elle était prête. C'était déjà mieux que rien!

*Et puis, quel imbécile prendrait la peine de transporter avec lui une arme dont il ne sait se servir d'aucune façon? Ah, c'est vrai, Karfla faisait ça, pour impressionner ses adversaires, mais lorsque venait le temps de vraiment se battre, il était nul... Ça ne me surprend pas qu'il soit mort...Quoique j'aimerais bien rencontrer les deux contre qui Renn a une dent...*

Il laissa échapper un petit rire cynique, à cause de l'expression qu'il avait employée, mais il ne se laissa pas aller à rire librement, faute de temps, et surtout parce qu'il y avait plus important à faire.

"Ces petits monstres sont semi-humains, ils ont certaines facultés intellectuelles communes à nous, dont une notion de stratégie, mais ils ont un gros désavantage dont on va pouvoir profiter: tu as probablement remarqué, ils attaquent avec des armes à peu de portée, et ils ont les bras et les jambes beaucoup plus courts que toi. Si tu ne veux pas te faire toucher, ce que j'ai fait tantôt est un bon moyen, parce que lorsqu'ils sont sur toi, ils ne te lâchent pas avant d'être incapable de combattre, c'est-à-dire morts, ou avant que toi tu ne le sois. Tu ne veux pas être leur repas."

Comment expliquer la raison de son affirmation? Il était vrai que les grotesques créatures se jetaient sur tout ce qu'ils pouvaient manger, vivant ou non, car ils ne faisaient pas la différence entre les deux états. Une proie à terre était de la nourriture, qu'elle hurle de douleur ou non lorsqu'on lui arrache un bras.

"J'ai été très doux avec toi à comparé à ce qu'eux peuvent faire."

Un monstre sortit de l'ombre, et fut accueilli par un coup de pied qui l'envoya valser un peu plus loin et renverser ses compatriotes. Le métamorphe sortit son katana et recula un peu vers l'humaine, et lui fit une nouvelle recommandation.

"Si tu en vois un plus massif que les autres, c'est le chef de la bande. Si lui meurt, ils vont tous soit déguerpir, soit se prosterner devant nous. En général, il ne va pas attaquer directement, alors surveille tes arrières..."

Il allait l'aider, la question ne se posait pas, mais il ne fallait pas permettre aux créatures de fermer un cercle trop petit sur eux. Il les entendait grogner, et les premiers sortirent de l'ombre...

Kime était attentive. Elle était à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement. Elle était loin de pouvoir se transformer en animal, ainsi que le faisait Sanosaki, mais en se concentrant suffisamment, elle arrivait à des réflexes assez stupéfiant pour quelqu'un de sa race. L'homme laissa échapper un petit rire qu'elle jugea comme étant cynique, puis il lui tint un petit discours afin de lui expliquer comment se battre. Elle l'observa attentivement lorsqu'il accueillit un nouveau monstre d'un généreux coup de pied. Elle parviendrait aussi à se défendre, même si la présence de Sanosaki la rassurait inconsciemment.

"Si tu en vois un plus massif que les autres, c'est le chef de la bande. Si lui meurt, ils vont tous soit déguerpir, soit se prosterner devant nous. En général, il ne va pas attaquer directement, alors surveille tes arrières..."

Elle jeta un coup d'oeil rapide derrière elle, tout en surveillant tout en même temps les monstres qui émergeaient doucement de l'ombre. Elle s'accroupit un peu, assurant l'appui de ses jambes au cas où l'un d'entre eux aurait la bonne idée de lui bondir dessus. Elle venait à peine de se mettre en position que l'un d'eux se précipita justement sur elle. Ils avaient peut-être jugé que l'autre était trop dangereux et qu'elle ferait une proie idéale. Au moment où allait avoir lieu l'impact, elle effectua une roulade sur le côté et d'un geste souple du poignet taillada le gobelin, la fine lame s'insinuant sans peine dans l'armure légère et la chair de l'individu. Elle se redressa aussitôt pour ne pas être prise au piège. Elle ne se préoccupait pas de savoir où en était Sanosaki, restant concentrée. Le gobelin avait roulé à terre, mais il était encore bien vivant. Les autres restant loin, elle lui plantant son poignard dans le cou, le terminant d'un geste net et précis.

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